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ARTE RADIO & FESTIVAL DE CANNES: Interview de David Serero (ROCANCOURT, Le Film) dans La Discussion avec Mathilde Allais (2024).
Transcription
00:00Christophe, c'est une idole de jeunesse, c'est un héros de jeunesse, quelqu'un qui est un petit
00:10peu bercé, un petit peu en adolescence, j'entends parler de Christophe Rocancourt en 2001 dans les
00:16médias américains, parce que j'arrive aux Etats-Unis à cette époque, et cet homme qui comme ça a
00:22défié les plus grands, tout en étant fier de son parcours et en l'assumant, ce qui n'est pas
00:31toujours le cas de tous, et je trouve que dans toute son histoire, il n'y a pas eu un seul moment
00:37qui n'était pas cinématographique, donc l'histoire d'elle-même est cinématographique, et en tant
00:42que réalisateur, on rêve d'un scénario comme celui-là, et ce que je dis souvent, c'est que
00:48Rocancourt m'a présenté à Christophe, et ça c'était vraiment extraordinaire de découvrir l'humain,
00:54parce que j'ai trouvé que, au tour des années, de toutes les interviews qu'il a données, personne
01:00ne s'est intéressé à son ressenti, qu'est-ce qui se passait dans sa tête, vous voyez, moi je suis le
01:05genre de personne qui préfère faire un film avec Mozart que sur Mozart, moi j'ai toujours su que
01:16si vous faites quelque chose avec bienveillance, et bienveillance ça veut pas dire dire que la
01:25personne est parfaite, c'est pas ça du tout la bienveillance, c'est-à-dire de laisser la personne
01:30s'exprimer, de pas lui mettre des mots dans la bouche, de ne pas faire renfermer la personne,
01:37si vous mettez la personne à l'aise, et si vous êtes intéressé par le sujet, et non pas en termes
01:44de critique du sujet. Tout le monde pleure à la fin, parce qu'on se dit, waouh, qu'est-ce que cet homme
01:59a vécu, et si moi j'avais vécu ça, je tiendrais pas une journée, je veux dire, d'ailleurs même dans
02:05le film, il y a quelqu'un qui dit, des gens 48 heures garde à vue, ils pleurent, ils s'en remettent pas,
02:08et lui il a quand même tenu tout ça. Aujourd'hui on voit que c'est pas irratrapable d'avoir eu
02:17l'enfance qu'a eu Christophe, c'est pas une fatalité, on le voit aujourd'hui, Christophe est un père
02:23absolument que je souhaite à tous les enfants du monde, est un ami d'une loyauté que je souhaite à
02:30tous les amis, comme quoi c'est rattrapable, et ça c'est aussi un des feedbacks que je reçois des gens,
02:37et également, waouh, cet homme il m'a touché dans sa sincérité, parce qu'il y a le, comme je
02:45disais, il y a le reconcours, il y a le Christophe, il y a le boxeur qui met la garde, et puis qui petit à
02:49petit abaisse la garde, et qui petit à petit s'ouvre. Ce qui est intéressant, c'est qu'on a
02:58montré toute cette épopée, c'est qu'on peut pas comprendre Christophe à Los Angeles si on comprend
03:04pas les parents, si on comprend pas son enfance normale, si on comprend pas quand il arrive à Paris.
03:09Donc il y avait ces images là, mais il faut pas oublier qu'en France, les gens notent certains
03:20titres absolument, qui d'ailleurs sont diffamatoires, entre parenthèses, autour de Christophe,
03:26cette étiquette odieuse qu'on lui met, alors qu'aux Etats-Unis, mais il est vu comme un héros,
03:32aux Etats-Unis, c'est un peu un catch me if you can à la française, mais avec toute l'émotion que
03:40ce catch me if you can n'a pas, tout ce cv de ces cicatrices qu'il a, et je suis le seul à
03:47avoir amené le quasi judiciaire de Christophe au concours quand même, où on se rend compte qu'en
03:53fait quelle star a été escroquée, voyez, et on montre dans le film justement où il n'a eu
03:57aucune partie civile, on montre qu'en fait la seule chose sur laquelle, c'est encore un coup de génie
04:02je pense, la seule chose sur laquelle il a été pris, c'était transfert illégal d'argent, 5000 dollars,
04:07et l'amende qu'il a eue, c'était 300 dollars, tout ça on le montre dans le film, ce sont les
04:12documents qui n'ont jamais été montrés.

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