• il y a 5 mois
La période électorale ouverte depuis le 9 juin dernier a très peu laissé de place au débat sur la situation économique du pays, pourtant essentiel pour évaluer les programmes. Cinq thèmes sont, a minima, incontournables. Le premier concerne la croissance. En prenant le 4ème trimestre 2019 comme point de départ, juste avant le début de la crise de la Covid, la performance française ne se distingue pas de celles des autres pays de la zone euro. En resserrant ensuite sur les deux dernières années, le constat est celui d'un rythme de croissance proche de 1%, soit autour de son potentiel. De ces observations, deux conclusions se dégagent. L'efficacité du « quoiqu'il en coûte » à la française n'est pas claire bien que la France ait été l'un des pays les plus généreux, ce qui a laissé des traces dans les comptes publics. Le manque de vigueur de l'activité depuis 2022 n'est pas dû à une conjoncture dégradée mais à la faible capacité de l'économie française à créer des richesses, confirmant un problème d'offre persistant malgré quelques progrès. [...]

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00:00La période électorale, ouverte depuis le 9 juin dernier, a très peu laissé de place au débat sur la situation économique du pays, pourtant essentielle pour évaluer les programmes.
00:19Cinq thèmes sont un minima incontournable.
00:22Le premier concerne la croissance. En prenant le quatrième trimestre 2019 comme point de départ, juste avant le début de la crise de la Covid, la performance française depuis ne se distingue pas de celle des autres pays de la zone euro.
00:35En resserrant ensuite sur les deux dernières années, le constat est celui d'un rythme de croissance proche de 1%, soit autour de ce pont-au-ciel.
00:44De ces observations, deux conclusions se dégagent.
00:471. L'efficacité du quoi qu'il en coûte à la française n'est pas claire, bien que la France ait été l'un des pays les plus généreux, ce qui a laissé des traces dans les comptes publics.
00:562. Le manque de vigueur de l'activité depuis 2022 n'est pas dû à une conjoncture dégradée, mais à la faible capacité de l'économie française à créer des richesses, confirmant un problème d'offres persistant malgré quelques progrès.
01:10Le chapitre finances publiques révèle une situation alarmante.
01:14Les données de Bercy montrent un nouveau dérapage du déficit public sur les quatre premiers mois de l'année à près de 92 milliards d'euros.
01:21Aussi, selon le FMI, la France avec l'Italie sont les deux seules économies dont le taux d'endettement public soit à la fois supérieur à 110% du PIB et voué spontanément à se lourdir au cours des cinq prochaines années.
01:33Ce n'est pas de bon augure, d'autant que la dette publique française est majoritairement détenue par des investisseurs étrangers qu'il faut rassurer sous peine sinon de voir grimper les taux.
01:42Relèvement des prélèvements obligatoires et ou réduction des dépenses publiques sont les deux seules options.
01:49Celle de laisser filer le déficit n'en est plus une.
01:52La France est sous procédure pour déficit excessif avec Bruxelles comme arbitre.
01:57Le troisième volet concerne l'état de santé du système productif.
02:00Le diagnostic est plus nuancé.
02:02Des signes de vulnérabilité sont apparus, révélés notamment par la flambée des défaillances.
02:08Elle se rapproche de ses records historiques avec cette inquiétude en plus.
02:12Ce sont les entreprises de plus de 10 salariés les plus touchées.
02:16La poursuite du rattrapage du retard des défaillances et la forte augmentation des créations d'entreprises entre 2016 et 2021 l'expliquent plus que la fragilisation financière des sociétés.
02:28Mais attention, les trésoreries semblent à nouveau plus tendues.
02:31En revanche, même très partielles, les retombées des efforts en matière de politique de l'offre, pro-business pour faire simple, commencent à être perceptibles.
02:40La France ouvre, et c'est nouveau, plus d'usines qu'elle n'en ferme.
02:44Le déficit du commerce extérieur de biens et services se réduit après avoir touché le fond.
02:48La part des explantations françaises dans celle de la zone euro qui a décroché avec la pandémie alors qu'elle s'était stabilisée depuis 2017 se redresse.
02:56Idem, côté valeur ajoutée, la désindustrialisation relative vis-à-vis du reste de l'Europe est stoppée.
03:03Enfin, signe d'une compétitivité retrouvée, l'emploi industriel se redresse et a mis fin à son hémorragie.
03:10Marché du travail, pouvoir d'achat forment une autre rubrique.
03:13Parmi les évolutions les plus spectaculaires, la forte diminution du taux de chômage est son corollaire, le boom des créations d'emplois, en dépit de quelques ratés ou à coups.
03:22Le cap a été maintenu au premier trimestre avec encore plus de 100 000 créations nettes dans le privé et une fois n'est pas coutume, le diable ne se cache pas dans les détails.
03:32Les créations nettes depuis la fin 2019 se concentrent sur les CDI et les contrats en alternance, pas sur les formes les plus précaires.
03:40La dynamique est la même sur un an.
03:42Côté pouvoir d'achat, l'évolution est moins flatteuse.
03:45Sans réelle tendance depuis 2021, il varie par à-coups.
03:49Derrière cette observation moyenne, la disparité est très grande.
03:52Les plus aisés ayant été aussi les mieux lotis.
03:55C'est l'une des explications du maintien d'un taux d'épargne financière exceptionnellement élevé avec un montant record de 6 000 milliards d'euros de l'encours des placements financiers des Français.
04:04Un véritable trésor de guerre.
04:07Chapitre de fin, la France à l'arrêt.
04:10Incertitude radicale, sidération, peu importe, la dissolution de l'Assemblée nationale a pris de court tout le monde et stoppé net l'activité économique.
04:18Cela fait évidemment aussi partie du diagnostic.
04:21Un diagnostic qui ne laisse pas la place aux mesures les plus radicales des programmes proposés.

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