Débat législatives | 2nde circonscription de Haute Corse : immigration

  • il y a 3 mois
Finalement pas de triangulaire dans la seconde circonscription de Haute Corse, après le désistement de la candidafe RN en faveur de François-Xavier Ceccoli. Le candidat de droite a devancé, au premier tour des législatives, de 2.402 voix le député sortant Jean-Félix Acquaviva.

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Transcription
00:00François-Xavier Tchécolli, vous l'avez dit bien avant ce fameux désistement, vous vous re-voteriez pour la loi immigration telle qu'elle.
00:07C'est la préoccupation de vos électeurs ? On vous en parle vraiment sur le terrain ?
00:10Bien sûr. Aujourd'hui, les sujets les plus importants, bien sûr, alors il y a le local et le national, il faut faire la différence.
00:16Les sujets les plus importants au niveau local, c'est par exemple la santé. Aujourd'hui, on assiste à une fracture terrible entre le nord et le sud.
00:22Nos amis ajaxiens ont une chance d'avoir un hôpital ultramoderne, une clinique. Et nous, malheureusement, nous continuons avec ce vieil hôpital.
00:27C'est le pouvoir d'achat. Mais quand vous parlez plutôt du niveau national, l'immigration et l'insécurité, c'est un sujet majeur.
00:33Vous voyez ?
00:34Alors oui, parce qu'il faut de l'immigration, mais il faut de l'intégration. Donc c'est une question de pertinence et de dosage. Il faut que les choses se fassent bien.
00:41Vous savez, on a des populations qui sont aujourd'hui en grosse déshérence. On n'a pas, et vous avez raison de le dire, ces problématiques en Corse aujourd'hui.
00:48Mais les gens ont peur qu'elles arrivent. Et petit à petit, vous l'avez dit aussi, le RN, personne ne le voyait en Corse. Et finalement, il est là.
00:54C'est tout sur son argument. Ce n'est pas encore notre problème, mais ça pourrait le devenir. C'est ce que disent les candidats RN.
00:59Je termine juste pour ça. Et comme vous savez que 88% des atteintes à la personne en région parisienne sont l'œuvre des étrangers.
01:05Oui, mais en plein oriental.
01:06Vous pouvez le mettre sous le tapis ou l'écouter. Mais faisons en sorte que ça n'arrive pas en plein oriental.
01:10Mais est-ce que les gouvernements successifs, notamment ceux de votre famille politique à droite, ont été dans le déni sur les questions d'immigration ?
01:17Nicolas Sarkozy, en 2007, est largement élu. Il a une majorité écrasante à l'Assemblée, au Sénat.
01:22Il a les grandes villes de France. Il a 17 ou 18 régions sur 22 à l'époque. Ce n'est pas une forme de déni, de démission ?
01:28Non, mais je crois que vous avez raison de dire ça. C'est-à-dire que depuis 17 ans, ça fait quand même vieux déjà maintenant.
01:32Et à l'époque, on n'a pas forcément su, en tout cas pas moi, mais effectivement M. Sarkozy, régler ce problème.
01:37Peut-être au moins en parler avec honnêteté, peut-être ?
01:39Tout à fait. Peut-être qu'il a été sous-estimé. Et je pense que malheureusement aujourd'hui, et d'où le vote RN, il faut être tout à fait honnête,
01:46c'est que finalement, les gens s'aperçoivent que des problématiques qui ont été mises sous le tapis aujourd'hui arrivent en pleine face.
01:52Alors juste une chose là-dessus. Vous savez, les électeurs RN, ils portent des messages.
01:57Et ces messages, le peuple doit les écouter. Et les élus doivent les écouter.
02:00C'est-à-dire qu'à un moment donné, quand on vous parle des choses, ce n'est pas aux élus que nous sommes de dire celui-là, je le prends, celui-là, je le laisse.
02:06Et c'est pour ça que je dis la chose suivante. Dans cette élection, les électeurs seront libres à un moment donné.
02:10Ils pourront décider en fonction des points centraux qui animent les uns et les autres pour qui ils vont voter.
02:16Vous parlez d'insécurité. Est-ce qu'il y a une peur de dilution culturelle ?
02:20Mais je pense que... Alors, ce n'est pas la même chose, mais il y a aussi ce sujet-là, bien évidemment.
02:25Aujourd'hui, tout est lié. Mais l'insécurité dont parle le RN, je pense que c'est plutôt une peur d'insécurité.
02:30Est-ce que vous pensez, par exemple, pour revenir à des problématiques peut-être plus d'actualité ici, que la situation de la langue corse, elle est due à une dilution ?
02:37Alors, en tout cas, la situation de la langue corse, malheureusement, vous allez encore dire, je parle des territoriales, mais rien n'a été fait pour la langue corse malheureusement depuis 2015.
02:43Elle est en train de chuter au fur et à mesure. Et en tout cas, les méthodes, je ne dirais pas que rien n'a été fait, mais les méthodes qui ont été utilisées n'ont pas marché.
02:49C'est un échec. Voilà. Donc aujourd'hui, il faut aussi se poser une question sur notre culture, sur ce que nous sommes.
02:53J'avais raconté un jour qu'on nous amenait à l'église le dimanche et la veille de Noël, on nous apprenait les rites païens de l'autre, tu lis Vogue et du reste.
03:00Voilà ce que nous sommes. Et ça montre bien que ce genre de choses, aujourd'hui, il va falloir les défendre pour que nous restions effectivement ce que nous sommes.
03:05Jean-Félix Saccoyu, à vous, on le sait, parce que vous l'avez toujours dit, vous préférez recadrer la place réelle de l'immigration extra-européenne,
03:12puisqu'on va faire la différence dans la totalité des flux qui arrivent en Corse et pour cause.
03:16Il y a deux sujets, en fait. Il y a la loi nationale, la loi migration nationale, au sens du débat national. Et puis, il y a ce qui se passe en Corse.
03:23Sur la loi nationale, ce qui nous concerne, je parle du groupe Lyot, le groupe indépendant, nous avons voté en commission, parce qu'il est passé à l'Assemblée nationale, après le passage au Sénat, la loi.
03:31Pourquoi ? Parce qu'elle nous paraissait équilibrée.
03:33La loi immigration.
03:34Oui, c'est-à-dire qu'il y avait une partie de lutte légitime contre l'immigration irrégulière.
03:37Et puis, il y avait effectivement le fait d'éviter de toucher à l'aide médicale d'urgence, à des choses humaines qui, en plus, n'étaient pas attractives par rapport à l'immigration,
03:45contrairement à ce qui peut être véhiculé, par exemple.
03:48Lorsqu'il y a eu, on va dire, un retour en arrière lié à une politique de convergence entre le Sénat, y compris pour des raisons médiatiques ou politiques, nous nous sommes obtenus.
03:57Nous nous sommes obtenus parce qu'il y avait un déséquilibre.
03:59Quand des personnes arrivent, sont là depuis cinq ans, cotisent, travaillent, qui sont d'immigration régulière, et qu'elles doivent attendre pour avoir des prestations sociales, par exemple,
04:07ça ne paraît pas juste. Alors, il ne faut pas les faire travailler, il ne faut pas qu'elles aient des cotisations.
04:10Ou elles cotisent, elles ont leurs prestations, et là, c'était une dérive, par exemple.
04:14Donc, c'est ce que nous avons fait de manière responsable, de manière juste et équilibrée.
04:17Concernant la Corse, il y a un problème démographique, oui, il y a un problème de peur démographique, il y a un problème aussi de peur de dilution culturelle.
04:24Vous l'avez dit, c'est très important chez nous, plus qu'ailleurs, plus qu'ailleurs, par rapport à la corsisation, à la corsitude.
04:29Mais 70% des flux en Corse, c'est la réalité, l'objectif, viennent du continent français, ce n'est pas une immigration maghrébine.
04:36Vous avez 30% qui restent, sur les 30% qui restent, vous avez 30% des 30% qui sont en immigration maghrébine,
04:42et le reste de l'immigration européenne, des Italiens, des Portugais, des Roumains, des Ukrainiens.
04:47C'est totalement différent que le 9-3 ou autre.
04:50Quant à l'insécurité, oui, il peut y avoir des sujets d'insécurité à traiter, il faut entendre ça, évidemment,
04:54mais le principal sujet d'insécurité en Corse, c'est le problème de dérive mafieuse, ou de pré-dérive mafieuse.
04:58C'est ça, notre sujet en Corse, c'est la question de la loi Wassmann, du groupe Lyot, sur notamment les biens mal acquis,
05:05et c'est ce sujet-là auquel nous répondons que les collectifs.
05:07C'est ça, notre problème de sécurité, lié au trafic de drogue qui augmente, c'est très clairement ça, notre problème.
05:14Donc, je crois qu'il faut adapter les réponses à la réalité de ce que nous sommes sur ces questions-là,
05:19tout en répondant aux préoccupations, mais véritablement, on ne peut pas transcrire le débat des télé,
05:24des chaînes d'info continue ou des réseaux sociaux à la Corse, avec ces réalités que je viens d'évoquer, qui sont différentes.

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