Le président de la CPME, François Asselin, décrit une économie "en pause" depuis l'annonce de la dissolution. Il n'y a pas encore de chiffre macroéconomique pour réaliser l'ampleur de ce phénomène. Parmi les quelques signaux qui peuvent donner une première idée, les volumes d'achat dans les grandes surfaces ont baissé depuis ces dernières semaines. Les détails avec Frédéric Bianchi, journaliste BFM Business.
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00:00Bonjour Fred, on continue de parler des législatives avec vous, comme tous les jours cette semaine.
00:05Et aujourd'hui cette question, est-ce que la dissolution pourrait avoir plombé l'économie française ?
00:10Selon les organisations patronales, cette période électorale aurait complètement éteint la croissance.
00:15C'est ce qu'a affirmé il y a quelques jours François Asselin, le patron de la CPME,
00:19qui on le rappelle est la plus grande organisation patronale de France.
00:22Il a dit que cette période électorale, c'était déjà un trimestre de croissance, de perdu.
00:29Alors vous voyez ce qu'il a dit, dans un environnement peu lisible,
00:33l'entrepreneur se met en mode pause, mettre en mode pause ça veut dire quoi ?
00:37Plus d'investissement, plus d'embauche et beaucoup moins de consommation.
00:40Alors c'est bien dommage si c'est le cas, parce que depuis le début de l'année,
00:44on observait un regain de croissance, on avait cette afflation qui poursuivait son reflux,
00:50on avait la baisse des taux, tout était bien pour redécoller et puis patatrasse, la dissolution.
00:55Est-ce que l'économie française est vraiment à l'arrêt depuis un mois ?
00:58Alors bon, c'est peut-être un petit peu exagéré, le problème c'est qu'on n'a pas de chiffres pour le moment.
01:03L'INSEE est en train justement de collecter auprès de toutes les entreprises
01:06et elle rendra son verdict à la fin du mois seulement.
01:10Ce qu'on peut voir pour le moment en tout cas, c'est que la consommation était un peu repartie
01:14et depuis 3-4 semaines effectivement, il y a un petit coup d'arrêt,
01:18notamment en grande distribution où on a quelques chiffres,
01:20on voit que les ventes en volume ont eu tendance à baisser de l'ordre de 3%.
01:24Alors est-ce que c'est à cause des législatives ou est-ce que c'est à cause de la météo ?
01:27On sait que la météo est très importante aussi pour la consommation.
01:29Bon, on ne sait pas trop, l'été qui met du temps à débuter, c'est jamais bon pour les ventes,
01:34mais la consommation des ménages, ce n'est pas tout,
01:36c'est seulement 30% de l'évolution du PIB chaque trimestre.
01:39Le reste, c'est les transactions immobilières, c'est les investissements des entreprises
01:43et sur ces deux items-là, les entrepreneurs qu'on a pu avoir effectivement,
01:46ils disent qu'il y a un effet d'attentisme, on veut savoir à quelle sauce on sera mangé le lendemain du second tour.
01:52Mais Fred, en général, les élections, c'est bon ou mauvais pour l'économie ?
01:55C'est plutôt bon, paradoxalement.
01:57C'est en tout cas, pour la confiance des ménages, c'est pas mauvais.
02:00C'est ce qu'avaient observé l'INSEE il y a quelques années.
02:04Ils avaient fait une étude, ils avaient regardé un petit peu, mesuré le moral des ménages
02:07en fonction des périodes électorales et vous le voyez à l'écran,
02:10chaque pic de positivité des ménages, si on peut dire, correspond à une période électorale
02:17parce que ce sont des moments où les Français se disent, on va peut-être gagner du pouvoir d'achat,
02:20on va peut-être un peu plus consommer.
02:23Ils ont envie d'y croire.
02:24Exactement, ce sont des périodes de légère optimisme, avec petit bémol toutefois,
02:28ça ne dure jamais très longtemps, c'est assez bref.
02:31Ensuite, ça ne concerne pas les entreprises qui, elles, effectivement,
02:34attendent de se mettre sur pause pendant ces périodes-là.
02:37Et puis, est-ce que ce graphique-là, qui est plutôt optimiste,
02:40est-ce qu'on peut l'appliquer à cette élection de cette année qui a été marquée par la peur,
02:45par l'envie de voter pour tout, sauf l'autre camp ?
02:48Eh bien, c'est pas sûr.
02:49En tout cas, ce qui inquiète le plus, c'est pas tant la période électorale que l'après-élection.
02:53C'est ça qui inquiète le plus, le monde économique,
02:56parce qu'une assemblée divisée, une majorité introuvable,
02:59une instabilité gouvernementale qu'on n'aura peut-être jamais connue sous la Ve République.
03:04Quand sera-t-il demain de la politique fiscale ?
03:06On va augmenter les impôts ? On va les baisser ? La réforme des retraites ?
03:08On revient dessus ou on ne revient pas ?
03:10L'attractivité du pays dans tout ça, on n'en parle plus.
03:14Le chef de l'État a souhaité une clarification le 9 juin dernier.
03:18A ce stade, c'est plutôt les troubles économiques qui sont au programme des prochains mois.
03:23Merci Fred.