• il y a 5 mois
Apolline de Malherbe reçevait Clémentine Autain, députée Nouveau Front populaire de Seine-Saint-Denis, dans "Face-à-Face" sur BFMTV et RMC, ce lundi 8 juillet 2024.

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Transcription
00:00BFM TV, face à face. Apolline de Malherbe.
00:09Il est 8h32 et vous êtes bien sur AMC et BFM TV. Bonjour Clémentine Autain.
00:13Bonjour.
00:14Merci de répondre à mes questions ce matin. Vous êtes députée, députée du Nouveau Front Populaire de Seine-Saint-Denis.
00:19Vous avez été réélue dès le premier tour. La question qu'on va se poser à l'instant, c'est « et maintenant ? ».
00:25Vous avez immédiatement, dès hier soir, lancé un appel. Un appel à ce que tous les députés de gauche se réunissent pour proposer, en leur sein, un premier ministre.
00:34Mais je voudrais d'abord savoir à qui j'ai affaire. Au nom de qui est-ce que vous parlez ? D'abord, est-ce que vous avez l'étiquette LFI ?
00:40Non, je ne siégerai pas dans le groupe de la France Insoumise. Mais ce qui est important ce matin, c'est de construire.
00:48Mais depuis quand ?
00:49C'est-à-dire qu'en fait, moi, j'ai vérifié. Il me semble bien qu'au premier tour, vous aviez l'étiquette LFI.
00:54Oui, mais entre-temps, vous savez qu'il y a eu ce qu'on appelle une purge dans ma formation politique.
01:00Puisque mes camarades Alexis Corbière, Raquel Garrido, Daniel Simonnet, Hendrick Davy et encore un autre aussi, Frédéric Mathieu.
01:12Bref, cinq camarades qui n'ont pas été investis par la France Insoumise au dernier moment.
01:16François Ruffin lui-même a également annoncé dans l'entre-deux tours qu'il ne siégerait pas à la France Insoumise.
01:21Est-ce que ça veut dire qu'avec tous ceux que vous venez de citer, vous pourriez vous retrouver ensemble, soit tout seul dans un coin, soit aux côtés du Parti Socialiste ?
01:31On n'a pas décidé d'être tout seul dans un coin. On a décidé de rester nous-mêmes, de dire très franchement qu'il faut qu'il y ait une gauche franche
01:41attachée à un projet de transformation en profondeur et démocratique.
01:45Mais vous avez été viré ou vous êtes parti ?
01:46C'est un enjeu. Vous savez bien qu'il y a eu des désaccords, mais je ne suis pas venue ce matin pour vous parler de ça.
01:51Je vous demande pardon Clémentine Autain, mais à 8h34, je veux qu'on prenne quand même le temps de comprendre au nom de qui vous vous exprimez encore une fois.
01:59Il y a eu des duels fratricides parce que la direction de la France...
02:04Mais lâchez-vous, c'est pour ça que je vous pose la question.
02:06Non, mais il y a eu avec mes camarades, je vous les ai cités, des duels fratricides qui ont été remportés.
02:10Alexis Corbière a gagné, Daniel Simonnet a gagné, Hendrick David a gagné.
02:14Donc ça veut dire qu'un message a été envoyé par les électeurs.
02:17Assez clair dans ces circonscriptions, c'est que oui pour une force politique qui défend une gauche de rupture pour aller vite,
02:26mais non pour des méthodes qui tournent le dos aux principes démocratiques que nous...
02:30C'est quoi ces méthodes ? C'est des méthodes antidémocratiques, les méthodes de Jean-Luc Mélenchon ?
02:33Ecoutez, ce sont des méthodes qui ne vont pas, vous le savez bien.
02:35Et puis par ailleurs, nous avons eu un débat sur le profil politique qui est le nôtre.
02:38Vous le savez, tout cela n'arrive pas de rien.
02:41C'est un débat qui a commencé avec l'affaire Adrien Quatennens,
02:45qui s'est poursuivi sur la façon dont n'est pas correctement organisée la France insoumise,
02:50et enfin avec des débats depuis le 7 octobre où il y a des nuances sur notre profil politique.
02:57Si Jean-Luc Mélenchon n'avait pas soustrait votre siège du nombre d'élus du premier tour,
03:04si j'ai bien compris, c'est comme ça aussi que vous expliquez les choses ?
03:06Vous dites avoir découvert en quelque sorte en direct que vous étiez exclue de la France insoumise,
03:12lorsque Jean-Luc Mélenchon s'exprimant a dit qu'il n'y avait eu que 19 élus de la France insoumise au premier tour,
03:18alors que vous êtes la 20ème.
03:20Vous avez donc compris que c'était de vous qu'il s'agissait et que vous étiez exclue du groupe ?
03:24Oui, tout à fait, en tout cas que je n'étais pas invitée à siéger dans ce groupe.
03:27Mais vous l'auriez souhaité ? Vous auriez préféré rester ?
03:29Ecoutez, je pense que justement, il faut sortir de tout ça.
03:32Probablement le fait que chacun soit désormais chez soi doit permettre de retrouver des relations apaisées.
03:40Moi, je suis une militante acharnée du Nouveau Front Populaire et vous le savez, je suis pour l'Union depuis très longtemps.
03:46Je pense que nous devons avoir un profil à vocation majoritaire sur une proposition politique
03:51qui permette de changer le quotidien des Français.
03:54Je n'ai pas bougé d'un iota là-dessus.
03:56Et j'invite mes camarades insoumis qui eux aussi vont réfléchir, à savoir dans quel groupe ils siègent,
04:00à bien réfléchir parce que vous savez, la purge qui est arrivée à mes camarades là,
04:05demain peut arriver à d'autres s'ils bougent un orteil et qu'ils expriment des désaccords.
04:11Ça veut dire qu'à la France Insoumise, on vit sous une forme d'intimidation en quelque sorte ?
04:15Ecoutez, oui, mais je n'ai pas envie de faire l'émission sur ça.
04:18Vous vous rendez compte, c'est l'avenir des Français.
04:20Hier soir, il y a eu un bouleversement du champ politique.
04:23L'extrême droite n'a pas été élue et c'est un soulagement immense.
04:27Et donc maintenant, la question, ce n'est pas l'avenir de la France Insoumise.
04:30La question, c'est comment on gouverne et comment on trouve un premier ministre,
04:35une première ministre proposée par l'ensemble du Nouveau Front Populaire
04:38et comment on se met au travail pour abroger la loi sur les traites et pouvoirs d'achat.
04:42Excusez-moi, mais j'ai été prise un peu de court parce que je pense que là,
04:45on prend les choses dans un sens qui n'était pas ce que j'avais dans ma tête.
04:49Vous aviez peut-être ce que vous aviez en tête, mais moi, je trouve ça très important
04:52puisque je ne peux pas vous définir comme députée LFI de savoir comment est-ce que je peux vous définir.
04:55Clémentine Autain, vous dites donc que vous appelez les différents députés de gauche
05:01à se mettre ensemble pour sortir en leur sein la personne qui pourra incarner ce nouveau gouvernement.
05:08D'abord, quelle méthode ? C'est-à-dire que vous dites à tous les députés,
05:15qu'ils soient issus de LFI, du Parti socialiste, des écologistes ou du Parti communiste,
05:21on se met tous ensemble, on oublie les étiquettes, on vote ?
05:25Moi, je pense qu'il faudrait qu'il y ait très vite une réunion de l'ensemble des députés du Nouveau Front populaire
05:30qui ont une partie de la clé, puisqu'il faut que le ou la nouvelle Première ministre
05:35ait l'assentiment de ses députés du Nouveau Front populaire.
05:39Les formations politiques ont également leur mot à dire, ça je l'entends parfaitement.
05:43Donc, il faut qu'il y ait une discussion à la fois avec les chefs de parti
05:47et avec l'ensemble des députés du Nouveau Front populaire
05:49et qu'au plus vite, nous soyons capables de faire à Emmanuel Macron
05:53une proposition qui nous mette en situation de gouverner.
05:56Au plus vite, dites-vous. Encore un point que j'aimerais éclaircir avec vous.
06:00Quand même, je vous repose la question de la méthode.
06:02C'est-à-dire que, évidemment, le résultat sera différent
06:05si c'est chaque groupe qui, de son côté, regarde qui, dans ses rangs, il pourrait proposer.
06:10Et quand j'écoute Jean-Luc Mélenchon, il dit qu'il est logique que cette personne sorte des rangs de LFI
06:16et que LFI seul se réunisse pour décider par consensus qui doit être la personnalité à proposer.
06:22Puisqu'en effet, ils ont 75 députés, là où le Parti socialiste n'en a que 65.
06:26Alors, attendez. Vous, vous savez comment les groupes se répartissent.
06:30Je pense que c'est un petit peu plus compliqué que cela.
06:32Ils n'ont pas 75 députés à LFI pour vous ?
06:35Je ne sais pas. Je ne sais pas qui va siéger et qui ne va pas siéger dans le groupe LFI.
06:39Je ne sais pas quelle est la composition du groupe socialiste.
06:42Il n'est donc pas du tout sûr à cette heure-ci que LFI soit le groupe majoritaire ?
06:47Ça ne me paraît pas absolument certain.
06:51Et c'est pourquoi, d'ailleurs, je pense que cette méthode n'est pas la bonne méthode à retenir.
06:55Ce qu'il faut, c'est qu'il y ait un consensus sur une candidature pour que tous les députés puissent y retrouver
07:01et non pas le fait majoritaire chez les majoritaires s'impose à tous.
07:06Et donc, je pense que c'est bien d'avoir une règle qui respecte l'ensemble des députés
07:11et qui nous permette d'être crédibles aussi dans cette capacité de rassemblement.
07:15Encore une fois, c'est beaucoup de confusion. Est-ce que ça veut dire, Clémentine,
07:18que je dois comprendre que dans les 24 heures qui viennent, vous, François Ruffin,
07:22vous pourriez, par exemple, siéger avec le Parti socialiste,
07:25ce qui mécaniquement serait une histoire de vase communiquant ?
07:29Je ne vous parle pas de ça. Nous n'avons pas prévu de siéger avec le Parti socialiste.
07:33Mais vous quittez la France insoumise. Il y a une histoire de vase communiquant encore une fois ?
07:38Non, ça n'est pas communiquant. Nous ne quittons pas le groupe de la France insoumise
07:42ou plus exactement, nous ne sommes pas mis à l'écart de la France insoumise
07:45pour aller rejoindre le groupe du Parti socialiste avec François Hollande.
07:49Ça ne va pas se passer comme ça. Ce n'est pas ce comptage-là.
07:54Je vous appelle juste à être raisonnable dans ce qu'on peut anticiper.
07:58Les chiffres tels que la plupart des résultats nous les donnent,
08:03en tout cas nous les catégorisent, y compris dans les journaux ce matin,
08:06c'est-à-dire 182 députés du Front populaire, LFI à 75, PS à 65,
08:12Europe Écologie des Verts à 33, PCF à 9. Pour vous, ces chiffres ne sont pas stables ?
08:17Bien sûr que ça n'est pas stable. Imaginez que nous créions un nouveau groupe politique.
08:21Ça aura des incidences nécessairement. Donc les choses ne sont pas figées.
08:26C'est juste ça que je vous dis.
08:27Vous appelez donc à la création d'un nouveau groupe politique ?
08:29Moi, je souhaite appartenir à un nouveau groupe politique qui soit capable
08:33à la fois de défendre fortement l'union comme stratégie, le programme du nouveau Front populaire,
08:38et qui se fasse dans un cadre de démocratie, de pluralisme assumé et pas caporalisé.
08:44Voilà, c'est ça que je ne veux plus. Et je pense que c'est notre crédibilité aussi
08:48sur ce terrain-là de la démocratie que d'avancer vers une logique
08:53qui soit celle qui nous ressemble, qui ressemble à ce qu'est la gauche.
08:56Et j'entends évidemment, et ça me rappelle des propos,
08:59ici même, j'avais reçu Manuel Bompard au moment où il avait été désigné coordinateur de la France insoumise.
09:05Et alors que je lui avais demandé, mais par qui et sur quelle méthode ?
09:08Est-ce que c'est un vote ? Il répondait que ce n'était pas un vote.
09:11Par consensus, disait-il. Et il avait répondu cette phrase,
09:14le vote n'est pas l'alpha et l'oméga de la démocratie.
09:17C'est bien à ça que vous répondez.
09:18C'est un désaccord que j'ai avec Manuel Bompard.
09:20Je pense que le consensus est une bonne méthode.
09:24Mais quand il n'y a pas consensus, alors le vote est la meilleure méthode démocratique.
09:28Je n'en connais pas d'autres.
09:29Avant d'en venir au programme et au contenu de ce que vous pourriez proposer,
09:33gouverner donc avec qui ?
09:35On a entendu Marine Tondelier tout à l'heure qui, elle, disait
09:39un bon Premier ministre doit apaiser le pays et fédérer dans son propre camp.
09:45Elle dit que par conséquent, ce n'est pas parti pour être Jean-Luc Mélenchon.
09:49Est-ce que là-dessus, au moins, vous êtes d'accord ?
09:50Oui, cela me paraît tout à fait évident.
09:52Et d'ailleurs, nous l'avons dit dans la campagne, fortement.
09:54Nous étions très nombreux à dire qu'évidemment, cela ne pouvait pas être Jean-Luc Mélenchon.
09:57Comme cela ne peut pas être François Hollande.
10:00Et il faut bien comprendre qu'il faut trouver le barycentre de cette nouvelle construction politique.
10:07Ni Jean-Luc Mélenchon, ni François Hollande ?
10:10Vous-même, vous êtes candidate ?
10:12Je fais partie des noms qui sont cités.
10:14Et évidemment que je répondrai favorablement s'il y a cette possibilité.
10:19Mais je pense que le moment n'est pas à dire moi, que chacun arrive et dit c'est moi, moi, moi.
10:23La bonne personnalité sera celle qui sera choisie par notre rassemblement.
10:27Est-ce que Marine Tendelier vous paraît être un bon profil ?
10:29Elle fait partie des candidatures, bien sûr, bien sûr.
10:32Vous avez dit, elle a dit, ce n'est pas parti pour être Jean-Luc Mélenchon.
10:36Et pourtant, à 20h05, c'est lui qui s'est exprimé.
10:39Et je voudrais qu'on puisse l'écouter.
10:43Le président a le pouvoir, le président a le devoir
10:48d'appeler le nouveau Front Populaire à gouverner.
10:52Le nouveau Front Populaire respectera le mandat
10:55que lui ont donné les votes pour ses candidats.
10:58La parole donnée sera tenue.
11:01Le nouveau Front Populaire appliquera son programme.
11:06Rien que son programme, mais tout son programme.
11:12Comment vous avez réagi hier soir, Clémentine Autain ?
11:14Au même moment, je crois que Marine Tendelier faisait aussi une conférence,
11:20tenait des propos publics et les chaînes ont choisi de reproduire.
11:24Je vais préciser les choses.
11:25Marine Tendelier savait que Jean-Luc Mélenchon s'exprimerait à 20h05.
11:28Il a été le premier à nous en informer il y a longtemps déjà.
11:30Et Marine Tendelier le savait parfaitement, comme au premier tour d'ailleurs.
11:35Elle a malgré tout fait le choix de s'exprimer en même temps.
11:39Vous comprendrez bien que Jean-Luc Mélenchon,
11:41ayant représenté la troisième force du pays aux élections présidentielles,
11:47il serait étrange que les chaînes de télévision n'en fassent pas le choix.
11:51Et elle le savait parfaitement.
11:52Alors écoutez-moi, Apolline de Malherbe.
11:54Je vais vous dire ce qui ne va pas.
11:56Je vais vous dire ce qui ne va pas du tout dans tout ça.
11:57Donc ils auraient dû juste se mettre d'accord, peut-être tous les deux,
11:59pour dire on parle de l'impure ?
12:00Non, ce n'est pas tous les deux.
12:01C'est le nouveau Front Populaire qui aurait dû être uni hier soir.
12:04Et à 20h10, l'image qu'on aurait dû avoir,
12:07c'est une image avec tous les chefs de parti,
12:09de l'ensemble des composantes de ce nouveau Front Populaire.
12:13Et même élargie, parce que le nouveau Front Populaire,
12:15ce n'est pas qu'un cartel d'organisation.
12:17Et cela ne doit pas être seulement un cartel d'organisation.
12:20La mobilisation de la société civique, comme on dit,
12:24vous avez eu des syndicalistes, des activistes,
12:27des militants associatifs, des citoyens et citoyennes
12:29qui ont permis la bascule, qui ont fait ce barrage,
12:32qui ont envoyé des convois de la victoire.
12:34Ils auraient dû s'exprimer ensemble comme ils l'ont fait
12:36au moment où le nouveau Front Populaire est arrivé à un accord.
12:39Voilà.
12:40Si nous voulons gouverner dans ce pays,
12:42si nous voulons gagner,
12:44il faut impérativement que ce nouveau Front Populaire
12:47ait un visage uni, cohérent,
12:49et qu'on supporte cette diversité-là.
12:51Voilà.
12:52C'est ce message-là que je veux envoyer ce matin.
12:54C'est que nous avons une responsabilité
12:56vis-à-vis des Françaises et des Français
12:58qui nous ont placés dans cette situation hier soir.
13:01Et je les en remercie.
13:02La France ne veut pas de l'extrême droite.
13:04Et c'est nous qui pouvons apaiser.
13:06Et pourquoi nous pouvons apaiser, Apolline de Malherbe ?
13:08Parce que nous avons des mesures de justice sociale.
13:11Et ce qui est demandé à corps et à cri dans ce pays,
13:13c'est plus d'égalité.
13:15C'est que les gens arrêtent
13:17de ne pas pouvoir vivre de leur travail.
13:19C'est qu'on arrête d'avoir des services publics
13:21qui sont en décrépitude.
13:22C'est ça que demandent les Français.
13:23Et c'est ça qui peut rassembler.
13:25Jean-Luc Mélenchon faisait hier soir
13:27tout le programme, rien que le programme,
13:30et il parlait de mesures qui pouvaient être prises
13:32dès cet été par décret,
13:34l'abrogation des retraites, le blocage des prix,
13:36le SMIC à 1600 euros.
13:38Là-dessus, vous êtes pour le coup à 100% d'accord.
13:40Bien sûr, bien sûr qu'il faut...
13:43Si nous gouvernons,
13:45c'est pas pour faire un bricolage,
13:47c'est pour essayer d'améliorer le quotidien des Français.
13:49Et sur les mesures citées,
13:51nous avons une majorité dans le pays.
13:53Les Français sont d'accord.
13:55Les Français ne veulent pas de cette retraite à 64 ans.
13:57Les Français veulent qu'on augmente les salaires
13:59et les minima sociaux.
14:00Les Français ont un problème avec les prix.
14:02Quiconque fait ses courses le voit bien.
14:04L'autre jour, j'étais au marché de Sevran,
14:05il y avait un monsieur, il avait 5 kilos de patates
14:07dans les mains.
14:08Il me dit, vous voyez, Madame Autain,
14:09ça, c'est ce qu'on va manger cette semaine.
14:10Ben oui, ça, c'est plus possible.
14:12C'est insupportable.
14:13Et ça crée du ressentiment.
14:1440 ans de politique néolibérale
14:16qui nous ont amené dans cette situation de chaos,
14:18avec en plus des comptes publics,
14:20parce que je les entends tous nous faire des leçons
14:21sur les comptes publics.
14:22C'est censé être le chaos.
14:23Mais qui a mis les comptes publics dans le rouge ?
14:25Mais le rouge total,
14:27ce sont ceux qui gouvernent depuis tout ce temps-là
14:29et notamment depuis 7 ans la Macronie.
14:311000 milliards de dettes
14:33qui ont été faites pour engraisser
14:35les hyper-riches et les grands groupes économiques.
14:37Aurez-vous les moyens,
14:39si vous arrivez à vous mettre d'accord
14:42pour avoir un gouvernement,
14:44aurez-vous les moyens de gouverner ?
14:46A la fois parce que la situation économique,
14:48comme vous le dites,
14:49est extrêmement tendue,
14:51mais aussi parce que malgré tout,
14:52à un moment, il faut quand même regarder les chiffres.
14:54182 députés et Nouveau Front Populaire,
14:57ça ne fait pas une majorité.
14:58Oui.
14:59Vous êtes arrivée en tête,
15:00mais vous n'avez pas la majorité.
15:01Tout à fait.
15:02Et elle suppose donc de changer de méthode.
15:03On peut gouverner comme l'a fait...
15:05Alors, il y a deux options.
15:06Soit s'échanger de méthode en faisant des décrets,
15:08c'est-à-dire sans majorité,
15:10comme le dit Jean-Luc Mélenchon,
15:11soit quoi ?
15:12Vous pourriez tendre la main à d'autres formations politiques ?
15:14Non, c'est-à-dire qu'il faut chercher
15:16des majorités au Parlement.
15:18Et sur un certain nombre de sujets,
15:20on peut trouver des majorités au Parlement.
15:21Lesquelles ?
15:22Sur quels sujets et avec qui ?
15:23Avec qui ?
15:24C'est chaque député.
15:26Moi, je ne suis pas en train de faire un mercato.
15:29Ce n'est pas comme ça que ça va se passer.
15:31C'est des propositions concrètes.
15:33Chaque député, devant son bouton,
15:35en conscience, devra voter.
15:37Est-ce qu'il y a une majorité à l'Assemblée nationale
15:40totalement décalée avec le pays,
15:41pour dire qu'on n'abroge pas la retraite à 60 ans ?
15:44Ce n'est pas sûr.
15:45D'ailleurs, il n'y a pas eu de vote.
15:47Donc, peut-être que ça se tête.
15:49Et peut-être qu'il y a une majorité.
15:52Et la question est,
15:53chaque député, en conscience,
15:55dans son rapport au pays,
15:57qu'est-ce qu'il fait pour l'intérêt général des Français ?
15:59Vous voulez faire sauter les groupes,
16:00sauter même les partis ?
16:02Non, je ne veux pas sauter les groupes.
16:04Les groupes politiques existent,
16:07et chacun prendra ses responsabilités,
16:09à la fois comme groupe et comme individu,
16:12sur les mesures que nous proposons.
16:14Il y a cette logique de décret,
16:15il y a aussi la possibilité de faire des référendums
16:17sur des grands sujets,
16:18de demander aux Français, enfin,
16:20leur avis sur si ça coince.
16:23Sur quoi, par exemple ?
16:24La réforme des retraites, si ça coinçait,
16:26il faudrait demander l'avis aux Français.
16:27Je vous assure, je pense qu'on pourrait gagner.
16:29Donc, pour vous, la solution ?
16:30Je pense qu'on pourrait gagner,
16:31c'est sûr qu'on gagnerait.
16:32Donc, ça veut dire, Clémentine Autain,
16:34c'est très intéressant.
16:36Vous dites, au fond,
16:37pour contourner d'éventuelles motions de censure
16:39qui feraient qu'un gouvernement ne pourrait pas tenir,
16:41eh bien, il faut s'en remettre aux Français régulièrement.
16:44Moi, ce qui m'intéresse, c'est de gouverner
16:47avec des mesures qui ont l'assentiment
16:49de la majorité des Français.
16:51Et je pense que notre programme…
16:52Ne pas passer en force.
16:53Non, ne pas passer en force.
16:54Après, s'il y a un décalage très grand
16:56entre l'Assemblée nationale et la majorité des Français,
16:58vous voyez bien qu'il y a un problème,
16:59et auquel cas, on peut recourir aux référendums.
17:02Mais je ne veux pas brutaliser.
17:04Je pense qu'il faut apaiser notre pays,
17:06y compris dans la méthode.
17:08Les Français ont trop soupé de cette méthode
17:10où Emmanuel Macron, les premiers ministres…
17:13Je comprends parfaitement ce que vous dites.
17:15…ont gouverné à base de 49-3 contre la majorité.
17:18Soyons un peu réalistes.
17:20Si vous vous retrouvez demain,
17:23le groupe qui donne un gouvernement à la France
17:26avec vos 182 députés,
17:28vous-même, vous aurez recours aux 49-3.
17:30Vous n'aurez pas le choix.
17:32L'idée n'est pas de passer sa vie à faire des 49-3,
17:35comme l'a fait Emmanuel Macron.
17:36J'ai l'impression d'un dialogue de source.
17:38Mais non, ce n'est pas un dialogue de source.
17:39Il faut changer dans les méthodes, etc.
17:40Et en même temps, à l'épreuve de l'exercice du pouvoir,
17:43vous ne pourrez pas faire autrement,
17:44puisque vous avez encore moins de députés
17:46que n'en avaient les Macronistes.
17:48Oui, mais c'est mesure par mesure,
17:49et nous verrons bien.
17:51Il faut aussi que la vérité des prix éclate,
17:54si j'ose dire.
17:55Par exemple, sur des sujets très importants
17:57pour les Français,
17:58qui permettent d'améliorer le quotidien,
18:00est-ce que vous êtes sûrs
18:01qu'il ne va pas y avoir des prises de conscience ?
18:04Là, on a eu un sursaut.
18:07Mais faisons très attention.
18:09L'extrême droite est en embuscade.
18:11Et si on continue avec des politiques
18:12d'injustice sociale,
18:13si on continue avec une fiscalité
18:15qui n'est pas juste,
18:17si on continue à faire que les salaires
18:20ne permettent pas de vivre dans la dignité
18:21et que nos services publics soient délabrés,
18:23si on continue comme ça,
18:24alors le ressentiment va continuer
18:26de prospérer dans notre pays,
18:28et c'est le carburant de l'extrême droite.
18:29Donc nous, ce qu'on propose,
18:30c'est de prendre le problème à la racine.
18:32C'est que si on veut apaiser,
18:33il faut qu'on ait des mesures
18:34qui améliorent le quotidien des Français.
18:36C'est ça qui va permettre
18:37de nous renouer de la confiance aussi
18:39entre celles et ceux qui gouvernent
18:40et le pays.
18:41Clémentine Autain, Marine Tendelier
18:43dit qu'il faudra prendre des jours,
18:44peut-être des semaines,
18:45ça prendra le temps qu'il faudra
18:46pour qu'on se mette d'accord.
18:48Olivier Faure, à l'instant,
18:49dit qu'il faut un nouveau candidat
18:51du nouveau Front populaire,
18:53un candidat pour Matignon,
18:54dans la semaine.
18:55Vous continuez à dire
18:56qu'il faut que ce soit
18:57aujourd'hui ou demain ?
18:58Le plus vite fera le mieux.
19:00Je ne peux pas vous dire autrement.
19:02Je pense qu'il y a urgence
19:04à ce que nous nous mettions d'accord.
19:06Et je pense que c'est possible.
19:08Si ça prend la semaine,
19:09ça prend la semaine.
19:10Si ça prend dix jours,
19:11ça prend dix jours.
19:12Mais je crois que notre responsabilité
19:14est en tout cas de dégager
19:15la meilleure méthode
19:16pour arriver à un consensus
19:18ou en tout cas à un vote
19:19et à dégager au plus vite une solution.
19:21Merci Clémentine Autain.
19:22Merci à vous.
19:23Je rappelle que vous êtes donc députée
19:24Nouveau Front Populaire
19:25de Seine-Saint-Denis.
19:27Il est 8h51 sur AMC BFMTV.

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