• il y a 4 mois
Tenues de soirées, champagne au frais et petits fours... puis la douche froide, à 20h. Récit d'un second tour des législatives pas comme les autres, au QG du Rassemblement national.

Marylou Magal, journaliste au service politique de L'Express, nous raconte dans cette vidéo les coulisses d'une soirée électorale cuisante pour les militants RN, convaincus il y a quelques jours qu'une majorité absolue était à portée de mains. C'est à retrouver sur le site de L'Express, notre appli, et tous nos réseaux sociaux.

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Transcription
00:00On était ce dimanche à la soirée du R.N. pour le second tour des législatives
00:04et je vous raconte les coulisses de cette soirée qui ne s'est vraiment pas passée comme prévu.
00:11Hier on s'est rendu au pavillon de la chaînée du roi dans l'est parisien
00:16que le R.N. avait loué pour sa soirée électorale.
00:19Il avait mis les petits plats dans les commons parce qu'il s'attendait à fêter une grande victoire.
00:25Tous les militants sont venus. Il y avait 500 militants attendus qui étaient tous sur l'heure 31.
00:30300 journalistes accrédités, un traiteur, du champagne, etc.
00:34Et le R.N. s'attendait à faire la fête.
00:37Autour de 19h, on a des projections un peu plus sérieuses qui commencent à circuler
00:41principalement parmi les cadres du parti qui voient le vent tourner.
00:46Depuis le début, en parlant avec les différentes personnes, j'entends un peu tout et n'importe quoi.
00:51Du très avantageux, du très désavantageux. J'attends les résultats officiels.
00:55À ce moment-là, la plupart des cadres montent à l'étage,
00:58s'enferment dans la petite salle dans laquelle ils analysent les résultats.
01:02Les militants n'ont pas encore tout à fait conscience de la tournure que la soirée est en train de prendre.
01:08Ils y croient encore. Quand on les confronte aux potentiels résultats, certains disent que c'est impossible.
01:13La plupart croient encore qu'ils auront plus de 200 députés.
01:17À 20h, les résultats s'affichent sur le grand écran au milieu de la salle.
01:32À ce moment-là, c'est vraiment la claque.
01:35J'étais au milieu de la salle, entourée de plusieurs militants, pas mal de jeunes.
01:39Une jeune fille qui n'en venait absolument pas, qui s'est effondrée en pleurs au milieu de l'allée,
01:45par deux de ses camarades. Tout le monde se tenait à la tête dehors les mains.
01:48Personne ne réalisait vraiment ce qui était en train de se passer.
01:54C'est une énorme surprise, parce que face à ces résultats,
02:00la coalition Macron-Socialisme-Front populaire a fonctionné.
02:09Ça annonce des mauvais jours. Ça va devenir ingérable.
02:14Au moment de l'annonce des résultats, il y avait deux écoles.
02:17Il y avait les premiers qui étaient déçus, qui avaient du mal à le cacher,
02:20et qui disaient qu'effectivement c'était une défaite,
02:23qu'ils étaient très déçus par ce résultat et qu'ils s'attendaient vraiment à mieux.
02:26Et il y a eu ceux qui, directement, ont repris les éléments de langage du parti,
02:30ont assuré que c'était une victoire, que c'était encore un nouveau pas vers la victoire,
02:35une progression, et que la prochaine étape serait 2027, et qu'ils y arriveraient à ce moment-là.
02:39Je pense que ce n'est pas grave, c'est que le parti est remis.
02:42Tout simplement, là, il y a quand même eu, je pense qu'il faut le retenir,
02:45au premier tour, toutes les unions de Français qui ont voté RN.
02:47Après les européennes, puis le premier tour, non, parce que vous pouvez croire un peu à une dynamique.
02:53Bon, ben voilà, oui, c'est tout de même mieux que 89 députés,
02:59mais ça ne suffit pas pour agir, voilà.
03:03On a de l'espoir. On peut être beaucoup plus haut, comme beaucoup plus bas,
03:08mais en soi, on a de l'espoir. On a 2026, on a 2027.
03:12Ce soir, ces accords électoraux jettent la France dans les bras de l'extrême gauche, de Jean-Luc Mélenchon.
03:19Au moment où Bardella prend la parole, en fait, tout le monde, on a l'impression que toute la salle est encore sous le choc.
03:24Autour de moi, il y avait des militants qui avaient encore les yeux emblués de larmes,
03:28qui serraient leur drapeau entre leurs mains, ils étaient un peu tétanisés.
03:32Tout le monde écoute Bardella à ce moment.
03:34Il y en a certains qui ont l'air d'être un peu galvanisés après ces discours,
03:39qui tout le monde a hué lorsqu'il a dénoncé l'alliance contre nature.
03:43Il y a quand même eu un effet un petit peu, bon, on se reprend, on applaudit le chef.
03:49Marine Le Pen, en fait, elle est arrivée dans la salle.
03:52Il y a eu, comme d'habitude, un gros bain de foule autour d'elle.
03:55Les gens ont scandé son nom. Effectivement, il n'y a pas du tout d'effet déceptif à son arrivée,
04:00mais elle n'a pas pris la parole. Elle devait prendre la parole à l'origine.
04:03Elle avait prévu peut-être qu'elle la prenne après Bardella.
04:06Elle ne l'a pas fait. Elle s'est contentée d'un duplex sur TF1.
04:09Et ensuite, elle a quitté la salle et est remontée à l'étage avec son premier cercle.
04:17C'est un échec quand même pour le RN parce qu'il y a deux semaines encore,
04:20ils s'imaginaient avec une majorité absolue à l'Assemblée, plus de 289 députés,
04:25Jordan Bardella qui serait arrivé à Matignon.
04:28Aujourd'hui, ils ont à peine atteint 150 députés. Ils sont à 143 avec leurs alliés,
04:33126 seulement pour le RN lui seul.
04:36Ça reste quand même une progression si on prend en compte les élections législatives de 2022
04:40où ils étaient 89 députés.
04:42Mais ils ont été rétrogradés dans leur rôle de premier opposant
04:45et aussi dans leur aspiration à prendre le pouvoir dans une optique très proche.
04:58Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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