Les membres du Nouveau Front populaire appellent Emmanuel Macron à nommer une personnalité issue de ses rangs en tant que Premier ministre. Son identité et la manière dont elle sera désignée n'ont, néanmoins, pas encore été définies.
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00:00Tiens, justement, Mathilde Panot, est-ce qu'elle peut être, elle, la première ministre choisie par le par le Nouveau Front Populaire ?
00:07Je pense que nous avons besoin d'une personne qui est capable de rassembler, rassembler
00:12l'ensemble du Nouveau Front Populaire, quelqu'un qui apaisera aussi le pays. Nous avons besoin d'une personnalité
00:19qui...
00:21Donc pas qu'un seul NFI.
00:23Ça veut dire non.
00:25Parce qu'on n'y comprend rien depuis le début à vos négociations. Est-ce que c'est non ?
00:30Quelqu'un de LFI ? Oui ou non ? C'est simple, oui, non.
00:32Je pense qu'il est légitime que LFI défende une candidature.
00:37Oui, non.
00:38Le Parti Socialiste va en défendre.
00:40Oui, non.
00:41L'Orthologie des Verts va en défendre.
00:42Oui, non.
00:43Je comprends que vous me posiez la question aussi directement, oui ou non. Si j'avais un non, je vous le dirais directement.
00:47Non.
00:48Un NON.
00:49Un NON.
00:50Mais est-ce que le futur Premier ministre proposé par le Nouveau Front Populaire ne peut pas être quelqu'un de LFI ? C'est oui ou c'est non ?
00:58Je pense que c'est quelqu'un qui doit démontrer qu'il est capable de rassembler.
01:02Et donc les Insoumis ils rassemblent ou ils ne rassemblent pas ?
01:04Les Insoumis ont participé à ce grand rassemblement qu'est le Nouveau Front Populaire et qui a fait en sorte que le Rassemblement National n'accède pas aux responsabilités au premier tour.
01:14Allons-y. Jean-Luc Mélenchon ?
01:18Jean-Luc Mélenchon, vous le savez très bien.
01:19Il est capable de rassembler ?
01:20Ce n'est pas possible. Ce n'est pas la personnalité qui peut rassembler.
01:23Je crois qu'il y a une nouvelle génération et il faut faire confiance à cette nouvelle génération. Elle fera mieux.
01:28Mais pourtant Manuel Bompard confirme que ce NON n'est pas à exclure.
01:32Il faut mettre en place une équipe et dans cette équipe il peut y avoir de préalables sur personne.
01:38Sinon ce n'est pas comme ça qu'on travaille.
01:40Pour quelles raisons il y aurait-il un préalable sur Jean-Luc Mélenchon ?
01:42Mais pourquoi il y aurait-il un préalable sur quelqu'un d'autre ?
01:45Donc il faut d'abord des principes de base dans cette discussion.
01:49Ce n'est pas de préalable, c'est la constitution d'une équipe.
01:52C'est la prise en compte des pouvoirs relatifs au sein de notre coalition du Nouveau Front Populaire.
01:57C'est l'habitude, c'est l'usage républicain.
01:59Ça a toujours été comme ça.
02:00Donc au Parti Socialiste on dit ça NON ?
02:03Non. Jean-Luc Mélenchon, nous l'avons dit déjà avant le premier tour des législatives,
02:08confirmé entre les deux tours,
02:11Jean-Luc Mélenchon n'est pas la personnalité qui peut le plus rassembler et apaiser le pays.
02:16En fait il cherche un mouton à cinq pattes, il faut le dire.
02:19Quelqu'un qui soit capable de rassembler,
02:21c'est quelqu'un qui soit capable de faire une forme de synthèse
02:23entre les différentes composantes de ce Nouveau Front Populaire.
02:26Les insoumis, par leur radicalité, par la façon dont ils se sont comportés
02:29lors de la précédente législature,
02:31font craindre à leurs partenaires que ça ne pourra pas bien se passer.
02:35Des gens qui ont l'expérience de la synthèse, il y en a au Parti Socialiste.
02:38Mais pour les insoumis, les socialistes sont des traîtres en puissance
02:41qui ont déjà trahi par le passé et qui pourraient trahir demain.
02:44Il reste des écologistes qui sont une des plus petites composantes de ce Nouveau Front Populaire.
02:49Mais pour les profils qui sont avancés...
02:52Mais LFI Pousky, Mathieu ?
02:54LFI Pousky, le nom qui sortait hier soir, vous allez peut-être nous le confirmer,
02:58c'était celui de Clémence Guettet.
03:00C'est une femme, ce n'était pas Mathilde Panot qui est jugée trop clivante,
03:04qui était l'ancienne présidente du groupe parlementaire.
03:06Clémence Guettet, c'est une femme qui milite depuis longtemps à la France Insoumise,
03:09qui est une très proche de Jean-Luc Mélenchon
03:11et qui co-préside avec lui l'Institut Labo Essie.
03:13Elle est alignée sur le patron.
03:15Donc ça serait mettre un mini Jean-Luc Mélenchon, j'allais dire, à Matignon.
03:19Et je ne suis pas certain...
03:20Est-ce qu'elle réunit les qualités que vous énonciez ?
03:23Je pense qu'on ne peut pas annoncer comme ça un homme de manière unilatérale.
03:26À situation inédite, il faut un processus inédit.
03:29On va rentrer dans une démarche, effectivement,
03:31pour poser une méthode qui est la plus démocratique possible.
03:34Le Nouveau Front Populaire, c'est un peu plus de 180 députés.
03:38Je crois que chacun doit avoir son mot à dire.
03:41La méthode la plus démocratique qu'on connaisse, c'est le vote.
03:43Ça veut dire que vous vous dirigez vers un vote à main levée
03:46avec des photos des candidats putatifs en disant oui ou non ?
03:51Non, nous avons une responsabilité historique,
03:54dans une situation complètement historique.
03:56Il n'y a pas de majorité absolue.
03:58La France, elle est fragmentée et l'Assemblée nationale est à cette image.
04:01Le président avait demandé une clarification, il l'a.
04:04Il n'a plus la majorité, c'est son échec.
04:06Nous, à gauche, nous avons une responsabilité historique.
04:09On ne va pas jouer, ce n'est pas le jeu de qui est qui.
04:12Il y a des discussions qui vont s'entamer dès aujourd'hui.
04:16Hier, c'était encore le temps de l'analyse des résultats électoraux.
04:19Juste sur le profil, on a entendu pendant la campagne
04:21une critique exercée contre Jordan Bardella
04:23qui était qu'il n'a jamais rien géré, ne serait-ce qu'une collectivité locale.
04:27Une critique qui a parfois été reprise par la gauche.
04:30Est-ce que pour vous, par exemple, un bon candidat pour Matignon,
04:33c'est quelqu'un qui a déjà une expérience gouvernementale
04:35ou quelqu'un qui a déjà au moins géré une collectivité locale ?
04:38Je pense que d'avoir une expérience politique,
04:40que ce soit parlementaire ou de gestion d'une collectivité, c'est important.
04:44On va avoir besoin d'expérience.
04:46Dans cette situation complètement inédite,
04:48tout le monde comprend qu'il faut avoir de l'épaisseur.
04:51On ne peut pas être un primo accédant,
04:53comme on a pu le connaître par le passé,
04:55à cette fonction de Premier ministre.
04:57Ça va demander de toute façon de diriger le pays complètement différemment.
05:01Est-ce qu'il faut avoir été ministre avant, par exemple ?
05:03Vous savez, c'est un pays, il n'y a pas de majorité absolue à l'Assemblée nationale.
05:07Donc il va bien falloir s'appuyer sur une majorité d'opinion,
05:13d'aspiration de nos concitoyens.
05:15Est-ce qu'il faut avoir été président de la République, par exemple ?
05:17Oh, la question !
05:19Il n'y a qu'un seul profil qui peut répondre à votre question.
05:22Je ne répondrai pas à cette question.
05:24Monsieur Vincigny, est-ce que le candidat qui sera choisi,
05:26imaginons que ce soit un candidat socialiste,
05:28endossera l'intégralité du programme du nouveau Front populaire,
05:32tel que le dit et le répète Jean-Luc Mélenchon depuis dimanche ?
05:35L'intégralité.
05:37Je vais être très clair.
05:39Nous avons un programme qui est l'objectif,
05:41qui sont les orientations.
05:43Les Français nous ont mis en première position,
05:45mais sans majorité absolue.
05:47Donc ça veut dire que le futur gouvernement va devoir bâtir,
05:50avec un régime parlementarisme qui va prendre une autre nature dans notre pays,
05:54un vrai agenda politique et un agenda social,
05:57en s'appuyant aussi, ce qui n'a pas été fait pendant sept ans,
06:00sur le dialogue social avec les organisations sociales et patronales.
06:04Vous ne répondez pas à ma question.
06:06Parce que l'agenda, on ne peut pas arriver et dire,
06:08voilà, nous avons un programme, ça ne sera que ce programme,
06:10et il va se faire dans les cinq premiers jours.
06:12Pourtant, c'est ce qu'a fait Jean-Luc Mélenchon dimanche soir.
06:14Oui, mais ça c'est possible quand on a une majorité absolue.
06:16Quand il n'y a pas de majorité absolue, on doit aller chercher des compromis.
06:19Projet de loi par projet de loi,
06:21il va falloir chercher des majorités à l'intérieur de l'Assemblée nationale,
06:25avec toutes celles et tous ceux qui se reconnaîtront
06:27sur les projets mis sur la table.
06:29De la droite jusqu'au...
06:32Il ne peut pas y avoir de combinaison.
06:35Mais ce n'est pas des combinaisons, c'est des accords de projet, vous dites.
06:38Sur les accords de projet, oui, totalement.
06:40Tous les républicains qui se retrouveront sur les projets
06:42qui seront mis sur la table pourront les voter.
06:44Ce que nous appelons ce qu'il n'y a pas d'obstruction,
06:46parce que vous comprenez bien que dans la situation,
06:48aucun gouvernement ne tiendra plus d'un mois.
06:50On peut s'amuser à avoir une motion de censure tous les 15 jours.
06:54Et puis, si l'ancienne majorité présidentielle
06:57met le CBOAB et le Rassemblement national,
06:59le gouvernement tombe tous les 15 jours.
07:01Donc on va demander quand même à ce qu'il y ait
07:03de la responsabilité au sein de cette Assemblée nationale
07:06et qu'il n'y ait pas une obstruction majeure.
07:08Donc, à nous aussi, à la future équipe gouvernementale,
07:12d'aller chercher aussi du compromis en bâtissant un agenda social.
07:15Y compris avec le Rassemblement national ?
07:17Je pense à l'abrogation de la réforme des retraites.
07:19Il n'y a qu'un parti à l'Assemblée qui la promeut à part vous,
07:21c'est le Rassemblement national.
07:22Il n'y aura pas de discussion avec le Rassemblement national.
07:24Vous savez, on s'est levé comme une seule femme, un seul homme
07:26pour se battre contre le Front national
07:28et empêcher qu'il arrive aux responsabilités.
07:30On va pas rentrer dans les discussions avec le Rassemblement national.
07:33Mathieu Neyla, est-ce que c'est forcément une personnalité de gauche
07:36qui sera choisie pour Matignon ?
07:38Non, pas forcément.
07:39Et d'ailleurs, le temps que prend la gauche à se mettre d'accord
07:42sur d'abord la méthode, ensuite le calendrier,
07:45puis la personnalité, c'est du temps qu'Emmanuel Macron
07:48compte mettre à profit pour, en quelque sorte,
07:51prendre la gauche à son propre jeu.
07:52Vous savez, mathématiquement, aujourd'hui,
07:54on compte dans le bloc ensemble 163 députés.
07:56Ça fait 19 députés d'écart avec le bloc de gauche
07:59qui dit, nous sommes en tête, c'est à nous que doit revenir la responsabilité.
08:02Sauf qu'il y a, par exemple, 6 UDI dans cette nouvelle Assemblée
08:06qui sont comptés du côté des Républicains
08:08mais qui, en réalité, sont plutôt des alliés d'Emmanuel Macron.
08:11Donc on voit l'écart entre les deux blocs se réduit, se réduit, se réduit.
08:15Emmanuel Macron, il espère pouvoir aller topper avec quelques Républicains,
08:19pourquoi pas quelques élus divers, pour réduire l'écart,
08:22voire pouvoir dire, au soir du 18 juillet,
08:26quand l'Assemblée va recommencer à siéger,
08:28finalement, mon bloc est arrivé premier.
08:31À ce moment-là, la gauche risque de se retrouver prise à son propre jeu
08:34puisqu'elle affirme aujourd'hui qu'être arrivé en tête,
08:36ne pas être majoritaire mais en tête,
08:38lui permet de revendiquer Matignon.
08:40Emmanuel Macron dira, bon ben, votre argument est tout trouvé,
08:43c'est moi qui suis en tête, j'ai des députés, je mets quelqu'un de chez moi.
08:46– Mais juste une question, pardon peut-être pour la naïveté de ma question,
08:48mais est-ce que le Président de la République peut dire,
08:50après la proposition par exemple du nouveau Front populaire,
08:52ben non, le Premier ministre dit non.
08:54– Oui, il peut dire qu'il conteste la lecture qui est faite
08:56par le nouveau Front populaire du fait qu'ils aient gagné l'élection.
08:59Il peut dire, vous n'avez pas gagné l'élection.
09:01Si à l'Assemblée nationale, finalement, la recomposition des groupes
09:04montre que le Bloc central arrive à agréger à lui 1, 2, 3,
09:07qu'il s'y trouve ces 19 députés qui disent,
09:09ben nous on penche plutôt du côté d'Emmanuel Macron
09:11que du côté de la gauche, il dira, ben finalement c'est moi qui ai gagné.
09:14– Bon, on saura quand pour votre candidat, à priori, fin de la semaine ?
09:17– Dans les prochains jours, de toute façon on peut aussi atteindre…
09:19– Ça avance bien ?
09:21– On commence les discussions cet après-midi,
09:23donc dans les prochains jours, on aura la méthode
09:26et on aura des propositions de nombre.
09:28– Et tous les députés membres du nouveau Front populaire voteront ensuite ?
09:31Ou ça va se décider juste entre le patron et le parti ?
09:33– C'est la méthode qui doit être décidée, d'abord une discussion,
09:36pour avoir un climat serein, pour avoir…
09:38– Il va falloir résister à Mélenchon.
09:40– … les prochaines semaines.
09:42Vous savez, on n'est pas caporalisé derrière Jean-Luc Mélenchon.
09:46Aujourd'hui, le nouveau Front populaire, ce n'est pas la nupèce d'hier.