Coalition, référendum, "Front républicain"... L'interview en intégralité de Marine Tondelier

  • il y a 2 mois
Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, est l'invitée de BFMTV ce mardi. Les tractations à tous les étages se poursuivent ce mardi 9 juillet deux jours après les résultats des législatives qui n'ont pas permis de dégager une majorité claire à l'Assemblée nationale, où les députés de gauche, en quête d'un consensus au sein du Nouveau Front populaire pour gouverner, débarquent en force.

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Transcript
00:00Marine Tondelier, on voulait commencer par vous faire réagir à ce tweet d'Adrien Quatennens, je ne sais pas si vous avez eu l'occasion de le voir.
00:06Ah non, mais je sens que je vais te faire bouger en direct dans cette émission, c'est le propre de la séquence.
00:10Dites-nous ce que vous en pensez.
00:11Alerte, Macron veut nous voler la victoire et manœuvre pour faire barrage à l'application du programme du NFP.
00:17Le seul souverain que la République connaisse, le peuple, doit le faire céder.
00:21Pourquoi pas une grande marche populaire en direction de Matignon ?
00:25Vous soutenez cette initiative, une grande marche populaire, pour faire pression sur Emmanuel Macron ?
00:31Là, on a l'impression que la France est une cocotte minute.
00:33C'est-à-dire qu'on a eu une dissolution expresse, décidée seule par Macron, comme il a d'ailleurs décidé tout pendant 7 ans.
00:39Il se vantait, il y a pile 4 semaines, le lundi 10 juin au matin, à Ouradour-sur-Glane, qui en plus était très déplacé,
00:46d'avoir mis une grenade dégoupilée dans les jambes de la gauche, il nous avait sous-estimés.
00:50Le récit constant, c'est qu'ils ne vont pas y arriver, ça ne marchera jamais.
00:55On n'allait pas réussir à faire le Nouveau Front Populaire, on a réussi.
00:58On n'allait pas réussir à faire un programme, on a réussi.
01:00On n'allait pas réussir à se partager des circonscriptions, on a réussi.
01:02Mais sur l'initiative, une grande marche populaire en direction de Lyon ?
01:05On n'allait pas réussir à faire campagne, on a réussi.
01:07On n'allait pas réussir à gagner, on a gagné.
01:09Et maintenant, on nous explique qu'on ne va pas réussir à gouverner.
01:11Moi, je pense que, vu les scores de dimanche dernier, il faut le faire preuve d'une grande modestie au Nouveau Front Populaire.
01:17Il ne faut pas faire comme si on avait la majorité absolue, je n'ai pas de problème.
01:20On doit faire preuve de modestie, mais le gouvernement actuel,
01:24et la majorité présidentielle, qui n'est plus majoritaire, ne peut pas être dans le déni.
01:28Je lis quand même depuis hier des choses qui me stupéfient.
01:31J'ai l'impression que pendant sept ans, on a été en même temps,
01:33et que là, on est au paroxysme du en même temps.
01:35Tout le monde a bien vu que dimanche, on avait gagné.
01:37Et Emmanuel Macron nous explique qu'en même temps, il n'a pas perdu.
01:40Mais maintenant, il va falloir peut-être arrêter la plaisanterie.
01:43C'est un braquage démocratique.
01:45Il a pris une décision seule.
01:47Maintenant, il en assume les conséquences.
01:49Donc non, je pense qu'on ne va pas marcher sur Matignon.
01:51J'aime pas du tout cette image culinaire, parce que je suis végétarienne,
01:55et que je ne veux pas faire souffrir les animaux.
01:57Mais il faut laisser dégorger les escargots.
01:59Ça fait 48 heures qu'on laisse dégorger les escargots,
02:01que tout le monde se remet de ses émotions.
02:03Ceux qui disaient qu'on allait retrouver des députés, tout le monde recompte.
02:06On avait quand même le bon compte depuis le départ.
02:08Et maintenant, il faut que le gouvernement accepte la réalité.
02:11D'un côté, vous dites qu'il faut que le Président accélère,
02:14et en même temps qu'il faut laisser le temps aux choses.
02:16Parce qu'il y a aussi ce communiqué du Nouveau Front Populaire,
02:19qui remet un peu l'église au milieu du village.
02:21Qui dit, et les mots sont forts quand même,
02:23qui met en garde solennellement le Président de la République
02:25contre toute tentative de détournement des institutions.
02:28Si le Président persistait à ignorer le résultat de l'élection de dimanche,
02:32ce serait une trahison de l'esprit, de notre Constitution,
02:35et un coup de force démocratique.
02:37Vous, Marine Tendelier...
02:38C'est parce que c'est ce qui se prépare.
02:40Mais vous pensez réellement, Marine Tendelier,
02:42que le Président de la République ne va pas respecter les résultats des urnes ?
02:46Vous le pensez ?
02:47Écoutez, la logique institutionnelle de ce pays,
02:50celle dans laquelle Emmanuel Macron s'est inscrit
02:52en prononçant cette dissolution,
02:54quand on voit les résultats,
02:56la logique institutionnelle lui dicte de prendre son téléphone,
02:59d'appeler les chefs de parti du Nouveau Front Populaire
03:01pour leur demander le nom d'un Premier ministre.
03:03C'est ça qu'il doit faire.
03:05A ce stade, il ne l'a pas fait.
03:06Tout de suite ?
03:07Parce que lui, il dit qu'il attend de connaître la structuration de l'Assemblée nationale
03:10pour prendre des décisions.
03:12Ce n'est pas un argument valable ?
03:13Donc il va attendre encore 15 jours,
03:14puis après il va nous dire que c'est les Jeux Olympiques,
03:16et puis après il va nous dire que c'est la rentrée,
03:17et après il va dire que c'est l'automne, il y a le budget,
03:19et puis en fait, ce ne sera jamais.
03:20Donc je pense qu'il faut qu'il soit clair,
03:21et je trouve qu'en ce moment, il n'est pas clair.
03:23Il attend que vous désignez quelqu'un, tout simplement.
03:25Le Rennes avait dit que c'est Bardella,
03:27la majorité s'en compte avait dit que c'est Attal.
03:29Écoutez, il est très ambigu,
03:30il ne faut pas faire semblant de ne pas le voir,
03:32ils font courir des rumeurs,
03:33Jarmanin, Xavier Bertrand, gouvernement technique,
03:36ils font courir beaucoup de rumeurs aussi,
03:38et ils s'organisent.
03:39Dépêchez-vous !
03:40Vous avez raison de me poser cette question.
03:41Mais si il vous appelle demain,
03:43vous serez prêt à lui donner un nom ?
03:45On lui dira que...
03:47On va lui donner, oui.
03:48Mais attendez, ça veut dire que le nom est prêt ?
03:51Alors, les chefs de parti sont en ce moment même en Réunion,
03:56je les rejoindrai dès que je sors de ce plateau,
03:58et on aime tellement la France,
03:59on veut tellement trouver des solutions qu'on va faire ça.
04:01Pendant le match des Bleus,
04:02c'est quand même vous dire notre abnégation,
04:03alors tout le monde regardera le foot.
04:05C'est normal que ça prenne du temps.
04:07Je vous le dis, on n'a pas non plus tout l'été,
04:09parce qu'on s'est engagés en parlant d'urgence sociale,
04:11d'urgence démocratique.
04:12Il y a des familles monoparentales,
04:14des mamans isolées, des familles modestes
04:16qui attendent de savoir si le panier de fourniture scolaire
04:18pour la rentrée sera gratuit ou pas,
04:19et selon qu'on leur dit oui ou non,
04:21ils pourront leur envoyer avec cet argent
04:23leur enfant une journée à la mer,
04:24et peut-être que ce sera leur seule vacance.
04:28Vous l'avez bien vu,
04:29vos téléspectateurs le savent,
04:30la situation politique inédite dans laquelle nous sommes.
04:32On ne peut pas faire comme si on avait la majorité absolue,
04:34on ne peut pas faire comme si tout était simple,
04:36et on ne va pas se mentir ce soir en disant
04:37ça aurait dû être facile, évident, simple.
04:39C'est normal que ça prenne un peu de temps.
04:41Je veux que tout le monde accélère.
04:43Est-ce que le non est arrêté, oui ou non,
04:45puisque vous voulez que le Président vienne vers vous ?
04:47On ne va pas arrêter les noms et les dévoiler
04:49sur les plateaux de BFMTV.
04:50Est-ce que vous vous êtes mis d'accord sur un non ?
04:52Nous avançons, parce qu'en fait,
04:53ce qu'il faut savoir,
04:54c'est pas juste qui.
04:55C'est la méthode.
04:56Le vrai sujet, c'est pourquoi faire.
04:58Et le vrai sujet, c'est comment on va le faire.
05:00Parce qu'on n'a pas la majorité absolue.
05:02Mais vous n'avez pas la majorité tout court.
05:04On n'a pas la majorité absolue.
05:05Pardon Marine Tondelier,
05:06mais les autres non plus.
05:07Non, les autres non plus,
05:08mais vous ne l'avez pas,
05:09c'est-à-dire qu'au moindre blocage,
05:12un gouvernement porté par le Nouveau Front Populaire
05:16va tomber.
05:17Je suis très étonnée, j'ai juste une question.
05:20Mais c'est pareil pour le rassemblement national.
05:21Mais bien sûr, c'est d'ailleurs pour ça
05:22que justement, il ne faut pas en rester à cette logique des blocs.
05:25J'ai quand même une question.
05:27Il y a des dimensions de votre programme
05:29qui me semblent formidables, urgentes.
05:32Très bien.
05:33Pas tout, mais il y en a une partie.
05:35Mais chacun a un avis différent sur quoi.
05:37Imaginez que le rassemblement national
05:40avec 25% des voix au second tour
05:44ait eu le premier groupe.
05:46Vous auriez réellement dit
05:48c'est leur victoire,
05:50ils ont gagné.
05:51La logique des institutions, c'est qu'ils aillent à Matignon.
05:53Avec 184 députés.
05:55Ils avaient la même gestion.
05:57Moi, je trouvais extrêmement lâche
05:59le comportement de Jordan Bardella,
06:01qui outre qu'il refusait le débat,
06:02ça n'a pas porté bonheur,
06:03nous expliquait que lui, il allait à Matignon
06:06que si c'était confortable,
06:07que si c'était Royal Bar.
06:09S'il n'avait pas de majorité absolue, il n'y allait pas.
06:11Vous avez contesté pendant deux ans
06:14aux macronistes
06:16le fait qu'ils faisaient passer des lois
06:19alors qu'ils avaient 250 députés.
06:21Il y en a 184.
06:23Est-ce qu'il ne faudrait pas
06:25que Jean-Luc Mélenchon
06:28aujourd'hui prétend utiliser
06:30ainsi que le gouvernement par décret ?
06:33Je vais vous expliquer comment je pense qu'il faut faire.
06:35On a obtenu une légitimité populaire
06:38dimanche soir.
06:40Faites attention.
06:42Si je peux en placer une.
06:43Oui, allez-y.
06:44Il y a nos électeurs.
06:45Il y a aussi des électeurs qui n'ont pas voté pour nous
06:47et des électeurs qui n'ont pas voté du tout
06:49qui souhaitent aussi la justice sociale
06:51et la justice environnementale.
06:52Et des électeurs qui ont voté pour vous pour faire barrage.
06:5473% des Français
06:56demandent une rupture politique avec le macroniste.
06:58Tous les sondages montrent le même résultat.
07:00Je pense qu'il faut mettre chacun face à sa responsabilité.
07:03Quand nous aurons un gouvernement,
07:05nous allons aller à l'Assemblée nationale.
07:07Nous allons dire, par exemple,
07:08le chariot de course pour la rentrée gratuite
07:10pour les Françaises et pour les Français,
07:12nous le mettons sur la table,
07:13qui vote pour, qui vote contre.
07:14Celles et ceux qui veulent dire
07:15« moi je vote contre, voilà pourquoi »
07:17le feront.
07:18La taxation des super profits.
07:2080% des Français sont pour.
07:22Donc on va aller à l'Assemblée nationale.
07:23Taxation des super profits.
07:25Qui vote pour, qui vote contre.
07:26Et les gens qui veulent voter contre,
07:27ils expliqueront pourquoi.
07:29Abrogation de la réforme des retraites.
07:30Qui est pour, qui est contre ?
07:31On va regarder.
07:32La régularisation des clandestins.
07:34L'obligation n'est pas pour.
07:35Oui, mais c'est le gouvernement qui propose.
07:37Et toutes les voix seront bonnes à prendre, Marine Tondelier,
07:39même celles du Rassemblement national.
07:41Ce n'est pas nous qui décidons.
07:42Oui, mais là vous êtes en train de nous dire
07:43que vous allez vous mettre d'accord texte sur texte.
07:45Et ce que je vous dis également, c'est que...
07:47Vous ne répondez pas à la question.
07:49Est-ce que toutes les voix seront bonnes à prendre ?
07:52Alors, moi j'entends, je vais vous dire
07:54comment les macronistes sont en train de nous expliquer.
07:56Ils disent « les voix du VRN, on ne les prend pas ».
07:58Bon, ils ne les ont pas prises, sauf pendant tout leur mandat.
08:00Je précise quand même qu'ils leur ont donné
08:02la vice-présidence à l'Assemblée, la culture...
08:04Ça pour le coup, c'était la logique des institutions.
08:06Ils reposaient énormément dessus.
08:07Là, je lis une tribune de Stéphane Séjourné,
08:09qui est le chef du Parti Renaissance,
08:11qui est ministre des Affaires étrangères.
08:12Lui, il dit aujourd'hui, on va faire une coalition.
08:14Alors, on ne prend pas l'ERN, on ne prend pas la France insoumise.
08:16C'est-à-dire qu'ils font, ils procèdent par exclusion.
08:19C'est d'ailleurs comme ça qu'ils ont protesté
08:21pendant 7 ans avec les Français.
08:22Mais vous, comment allez-vous faire ?
08:24J'ai pas eu le même prof de mathématiques qu'eux.
08:26Je regarde l'Assemblée nationale.
08:27Vous enlevez tout le Rassemblement national.
08:29Vous enlevez toute la France insoumise.
08:31Il n'y a pas de majorité.
08:32Et donc, comment vous faites ?
08:34Comment on explique aux Français ?
08:35Moi, je veux bien rester dans ma vertu
08:40et dire, alors, pas eux, pas eux, pas eux.
08:42Il ne reste plus que nous, que les écologistes.
08:43Donc, vous répondez en partie à la question de Pierre Jacquard.
08:46Les filles, vous avez une majorité absolue.
08:48Vous voyez bien que ça ne va pas marcher.
08:49En fait, c'est pour ça que la méthode que je vous donne
08:51est à mon avis la seule possible.
08:53C'est la seule possible.
08:54Et après, il y en a une autre possible aussi.
08:56C'est celle du référendum.
08:58Je pense qu'on pourra procéder aussi
08:59et que c'est une bonne chose par référendum.
09:01Sur certains sujets qu'ils méritent,
09:03on doit pouvoir faire des référendums.
09:05Marine Tendulé, si on se projette dans le sens de votre action
09:08en ce moment, vous cherchez à obtenir le pouvoir,
09:11donc arriver à Matignon et composer un gouvernement.
09:14Vous avez suscité, certes, un espoir, je pense,
09:16dans l'électorat de gauche,
09:17dans les sympathisants de gauche et même au-delà.
09:19Vous avez des propositions qui, sans doute, parlent au français.
09:22L'augmentation du pouvoir d'achat, la réforme fiscale.
09:24Vous avez parlé vous-même à plusieurs reprises,
09:26vous avez entendu parler de la rentrée scolaire
09:28qui va être, effectivement, un rendez-vous important
09:30pour un certain nombre de maires, notamment, célibataires.
09:32Si on a un gouvernement.
09:33Non, mais mettons-nous en situation,
09:34vous êtes au gouvernement,
09:35mais, effectivement, vous n'avez pas de majorité.
09:37Vous allez être, sans doute, largement empêchée,
09:39souvent empêchée, d'ailleurs,
09:40par le reste de l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
09:42Est-ce que vous n'avez pas peur qu'à moyen long terme,
09:45en tout cas, si vous n'êtes pas menacé d'une censure d'ici là,
09:48de décevoir une partie de l'électorat
09:50parce que vous avez fait une promesse
09:52et vous avez suscité un espoir
09:53et vous n'auriez été en capacité ni d'augmenter les salaires,
09:56ni de faire les...
09:57Oui, mais c'est ça que je veux...
09:58Evidemment, et c'est pour ça que les résultats...
10:00Est-ce qu'il y a un risque à vouloir absolument
10:01prendre le pouvoir aujourd'hui
10:03Non, mais il y a toujours un risque
10:04à provoquer de l'espoir chez les Français.
10:07Les gens qui sont allés voter Nouveau Front Populaire
10:10au premier tour,
10:11je dis bien au premier tour,
10:12c'est parce qu'ils avaient de l'espoir dans notre projet.
10:13On ne peut pas les décevoir.
10:15Après, tout le monde comprend bien
10:16que la situation politique est compliquée.
10:18On sait bien qu'il y a des députés
10:19qui ont été élus pour faire barrage
10:21au Rassemblement national
10:22et c'est vrai pour certains députés
10:23du Nouveau Front Populaire,
10:24mais c'est aussi vrai pour beaucoup
10:25de députés de la Macronie
10:26qui, à chaque vote,
10:27devront penser à qui ils doivent leur victoire.
10:31Moi, je pense qu'en politique,
10:32il faut toujours savoir
10:33pourquoi on est là,
10:34grâce à qui et pour quoi faire.
10:35Et très sincèrement,
10:36beaucoup de députés du centre et de la droite
10:38sont là parce que les électeurs
10:40de gauche et écologistes
10:41ont fait un barrage
10:42que j'y ai appelé même avant le deuxième tour,
10:44que j'ai été un peu pénible sur le sujet,
10:45mais je sais pourquoi.
10:46Et donc, ils ne peuvent pas faire
10:47comme s'ils ne tenaient leur légitimité
10:49que de leur programme.
10:50Mais le réciproc est vrai.
10:51Sauf que 73% des Français
10:53veulent une rupture politique
10:54avec le macronisme
10:55et veulent plus de justice.
10:56Mais dans ces 73%,
10:58il y a des électeurs, par exemple,
11:00du Rassemblement national
11:01qui, à mon avis,
11:02veulent une rupture avec le macronisme.
11:04Et ceux-là, je ne sais pas
11:05si, en effet,
11:06la régularisation de tous les clandestins...
11:08Mais ça, nous n'allons pas le proposer.
11:10Vous êtes en train d'effacer
11:12toute une partie de l'électorat.
11:13En fait, madame Poli,
11:14vous faites le procès de Marine Tondoli
11:15au lieu de faire le procès des institutions.
11:16Est-ce que ça me fait plaisir ? Non.
11:18Est-ce que ça va être confortable ? Non.
11:19Est-ce que ça va être facile ? Non.
11:20Est-ce qu'on va se défiler ? Non.
11:22Non, je ne fais pas votre procès.
11:24Je m'inquiète.
11:26Je m'inquiète de la frustration
11:29de beaucoup de citoyens.
11:30Mais vous avez raison d'être inquiète.
11:31Et ça nous oblige toutes et tous.
11:32Parce que je vais vous dire,
11:33toutes celles et ceux qui nous ont dit
11:34Front républicain,
11:35même au centre,
11:36voilà, le macronisme,
11:37il y en a qui ont dit
11:38au secours, le RN, votez pour nous.
11:39On n'a pas le choix.
11:40Mais en 2027,
11:42si on continue cette politique
11:43jusqu'en 2027,
11:44en 2027,
11:45il ne faudra pas venir me chercher
11:46avec ma veste verte
11:47pour aller demander aux gens
11:48de voter pour nous.
11:49Non mais bien sûr,
11:50mais c'est ça que je vous dis.
11:51C'est que si on continue
11:52à ne pas écouter
11:53ce que veulent les citoyens,
11:54non seulement sur les questions
11:56de pouvoir d'achat,
11:57mais aussi sur les questions
11:58de sécurité et d'immigration,
12:00je pense qu'on va à la catastrophe.
12:03Mais alors,
12:04quelle serait la troisième voie,
12:05Natacha Polony ?
12:06Juste,
12:07mais c'est pour bien comprendre
12:08votre raisonnement,
12:09parce que vous sembliez dire
12:10en interviewant Marine Tourdelet
12:12que finalement,
12:13ce nouveau Front populaire
12:14n'est pas en mesure
12:15de revendiquer,
12:16de pouvoir nommer
12:17un Premier ministre.
12:18Pourquoi ?
12:19D'abord,
12:20du point de vue des institutions.
12:21Je répondrai après
12:22à ce que vous venez sur l'immigration.
12:23Il y a le pur point de vue
12:24des institutions
12:25et le fait qu'avec 184 députés,
12:28on ne peut pas expliquer
12:29qu'on a la majorité.
12:30Non,
12:31ce n'est pas une majorité.
12:32Ce n'est pas non plus la majorité.
12:34C'est une minorité
12:36qui peut prétendre à gouverner
12:37si elle sait s'allier
12:39sur différents sujets.
12:41Ensuite,
12:42deuxième point,
12:43moi,
12:44ce qui m'inquiète là-dedans,
12:45c'est tout simplement
12:46l'état réel du pays
12:47et les attentes des citoyens.
12:49Or,
12:50ce que j'entends,
12:51pas de votre part,
12:52parce que vous êtes mesuré
12:53dans le paysage
12:54au Nouveau Front Populaire,
12:55mais ce que j'entends
12:56chez beaucoup de membres
12:57de ce Nouveau Front Populaire,
12:59c'est l'idée
13:00qu'on va appliquer le programme
13:01comme ça
13:02parce que les gens nous ont élus,
13:03ce qui n'est pas vrai.
13:04Ce n'est pas le cas.
13:05Mais c'est aussi notre mandat.
13:06Et du coup,
13:07j'alerte
13:08sur le fait
13:09qu'il y a une prise de conscience
13:10et je pense
13:11que la gauche française
13:12en particulier
13:13devrait essayer
13:14de réfléchir
13:15à ce que signifie
13:16le fait d'avoir
13:17un parti
13:18comme le Rassemblement National
13:19qui a atteint
13:20de tels niveaux.
13:21Et je pense
13:22qu'il faudrait
13:23donc s'intéresser
13:24aux inspirations.
13:25Vous savez d'où je viens.
13:26Justement, c'est pour ça
13:27que je vous le dis.
13:28Je suis née, j'ai grandi,
13:29je vis et je suis élue
13:30dans une ville
13:31gérée par le Rassemblement National
13:32depuis 10 ans.
13:33Bien sûr.
13:34Donc je sais parfaitement ça.
13:35Je sais que quand on vit
13:36dans une ville
13:37où le jour de sa naissance,
13:38on a déjà 5 ans
13:39d'espérance de vie,
13:40de moins que si on était né à Paris,
13:41que quand il y a
13:42la misère sociale...
13:43Non mais vous ne parlez
13:44que de la question sociale.
13:45Non, je viens de vous parler
13:46de la santé notamment,
13:47du fait qu'on meurt en 57
13:48et de la crise politico-judiciaire
13:50pour 18 chefs d'inculpation.
13:51Donc il y a tout ça.
13:52Et il y a le sentiment
13:53d'humiliation permanent.
13:54Vous savez, Bernard Tapie
13:55avait la bonne image.
13:56Il disait
13:57le Rassemblement National,
13:58il y a la croûte,
13:59c'est les fachos réels.
14:00Il y en a 11 pays.
14:01Oui, il en reste.
14:02Et puis c'est la voiture ballée
14:03de la société.
14:04Toutes celles et ceux
14:05qui à un moment s'estiment
14:06relégués, trahis, usés
14:07se retrouvent dans
14:08cette voiture ballée.
14:09Et je vois bien cette image
14:10parce que je me suis souvent
14:11retrouvée dedans
14:12pendant des trails
14:13où je n'étais pas assez entraînée.
14:14Et donc il disait
14:15plus on se retrouve
14:16nombreux dans cette voiture ballée.
14:17Et en ce moment,
14:18la côte est très raide.
14:19Et les gens qui demandent
14:20des mesures très fortes
14:21sur l'immigration,
14:22c'est parfaitement pagnant.
14:23Oui, une régulation.
14:24Et je pense que
14:25si à un moment
14:26les Français vivaient mieux,
14:27la bouc-émissairisation
14:28des migrants
14:29serait moins forte.
14:30Mais ce n'est pas une bouc-émissaire.
14:31Mais si,
14:32parce que je vais vous dire
14:33que pendant toute la campagne,
14:34moi j'ai entendu
14:35Marion Maréchal-Le Pen
14:36pendant la campagne européenne
14:37qui, franchement,
14:38elle était tellement méchante
14:39qu'on aurait dit
14:40qu'elle se cherchait
14:41des Dalmatiens
14:43Il y a des migrants
14:44qui violent des gens dans la rue
14:45pour les femmes.
14:46Stop les migrants.
14:47Il y a 3,6 millions de femmes
14:48dans ce pays
14:49qui ont été victimes
14:50depuis leurs 15 ans
14:51d'une agression
14:52de leur conjoint
14:53ou de leur ex-conjoint.
14:54Si on ne règle pas
14:55le problème des VSS,
14:56c'est les migrants.
14:57Le problème du pouvoir d'achat,
14:58c'est les migrants.
14:59Le problème du chômage,
15:00c'est les migrants.
15:01Je vous parle de ça,
15:02je vous parle de sécurité,
15:03je vous parle de méritocratie
15:04à l'école.
15:05Tout ça,
15:06ce sont des choses
15:07qui sont absentes
15:08de votre programme.
15:09Et je trouve dommage
15:10que la gauche
15:11ne soit pas en sécurité.
15:12On fera la police de proximité.
15:13Sur l'école,
15:14on mettra des moyens réels
15:15parce que le problème
15:16à l'école,
15:17c'est les migrants.
15:18C'est le problème
15:19des 3 000 profs qui manquent.
15:20C'est le problème
15:21en Seine-Saint-Denis.
15:22C'est le problème
15:23de la discipline dans les classes.
15:24Nous sommes derrière l'OCDE.
15:25Et vous pensez
15:26que l'uniforme,
15:27ça allait régler ça par exemple ?
15:28Ah non.
15:29Je n'ai jamais pensé
15:30que l'uniforme allait régler ça.
15:31Je pense qu'il y a d'autres moyens.
15:32On peut revenir
15:33à une déclaration de la soirée
15:34s'il vous plaît ?
15:36C'est aussi notre rôle
15:37ce soir de faire part
15:38de ce qui propose
15:39une autre voie.
15:40Il marche
15:41sur le nouveau
15:42Front populaire.
15:43Il propose, lui,
15:44une coalition
15:45entre Renaissance
15:46et les Républicains.
15:47On écoute Edouard Philippe.
15:49Évidemment.
15:50Aujourd'hui,
15:51elle est très difficilement gouvernable.
15:52Et la vérité,
15:53c'est que quel que soit
15:54le bloc qui accède au pouvoir,
15:55qu'il ait 182 voix
15:56ou 220 voix,
15:57il sera très difficile
15:58de répondre
15:59aux attentes
16:00des Français
16:01et très difficile
16:02d'être à la hauteur
16:03des enjeux considérés
16:04de faire des réformes
16:05dont le pays a besoin.
16:06Donc, je crois
16:07qu'à court terme,
16:08il faut garantir la stabilité.
16:09Donc,
16:10il faut une coalition.
16:11Une coalition plutôt de droite.
16:12Le futur Premier ministre...
16:13Le centre du droit.
16:14Moi, je suis un homme de droite.
16:15Mais je pense qu'on peut réunir
16:16deux LR à Renaissance,
16:18un bloc
16:19qui permet d'être majoritaire
16:20ou plus exactement
16:21d'avoir une majorité relative.
16:22Faible, mais relative.
16:23Ne pas vouloir rentrer
16:24dans cet accord
16:25pour les Républicains,
16:26ce serait devoir expliquer
16:27à leurs électeurs,
16:28demain,
16:29qu'ils ont préféré
16:30un gouvernement
16:31du nouveau Front populaire
16:32avec la LFI
16:33plutôt qu'un accord
16:34au centre et à droite
16:35qui prévaut
16:36dans toutes les collectivités
16:37territoriales
16:38que nous gérons.
16:39C'est aussi la solution
16:40que met en avant
16:41Jean-Pierre Raffarin
16:42ce matin sur RMC.
16:43C'est vrai que quand on fait
16:44les calculs ensemble
16:45et les Républicains,
16:46c'est à peu près 220 sièges.
16:47Quels Républicains ?
16:48Ceux qui sont partis
16:49avec les fachos,
16:50avec Eric Ciotti,
16:51ceux qui sont enfermés
16:52dans le local,
16:53ceux qui cherchent les clés.
16:54Le nouveau Front populaire.
16:55Mais forcément,
16:56arithmétiquement,
16:57effectivement,
16:58si c'est ça
16:59que décide Emmanuel Macron,
17:00ils sont plus forts que vous
17:01et peut-être que ça pourrait
17:02s'accélérer.
17:03Mais ça irait
17:04contre la logique institutionnelle
17:05de ce pays.
17:06Après, je vais vous dire,
17:07les escargots dégorgent.
17:08Chacun va poser sa stratégie
17:09et moi je le dis
17:10en toute amitié
17:11pour mes partenaires
17:12du nouveau Front populaire.
17:13Ceux-ci devraient
17:14nous inciter à accélérer.
17:15Est-ce que vraiment
17:16ça va contre la logique
17:17institutionnelle de ce pays ?
17:18Normalement,
17:19on se tourne vers
17:20le premier bloc
17:21numériquement constitué.
17:22C'est le Front populaire
17:23puisqu'ils se sont constitués
17:24avant.
17:25Mais s'ils n'arrivent pas
17:26à proposer rapidement
17:27un nouveau LFI,
17:28une équipe
17:29et un programme
17:30comme celui-ci,
17:32il faut ensuite
17:33valider cela
17:34dans un accord
17:35avec le Président
17:36de la République.
17:37Si vous lui dites
17:38Eric Coquerel
17:39ira à Bercy
17:40et puis le ministère
17:41de la Défense
17:42sera aussi un LFI,
17:43ça ne va pas le faire.
17:44Donc il faudra aussi
17:45prendre en compte
17:46le rapport de force
17:47institutionnel
17:48avec le Président
17:49de la République.
17:50Ce n'est pas pour qu'il plaise,
17:51c'est pour qu'il soit
17:52du point de vue
17:53de l'Élysée
17:54fonctionnable,
17:55si je peux me permettre
17:56ce néologisme.
17:57Est-ce que vous pensez
17:58que c'est pour cela
17:59que le Président
18:00de la République
18:01est-ce qu'il faisait preuve
18:02de beaucoup d'ambiguité ?
18:03Vous m'avez dit
18:04que vous avez l'air
18:05un peu complotiste,
18:06je l'ai vu dans vos yeux.
18:07Non, ne me faites pas dire
18:08ce que mes yeux ne disent pas.
18:09Vous m'avez dit
18:10est-ce que vous êtes sûre ?
18:11Oui, j'en suis sûre.
18:12Certains membres
18:13de LFI
18:14semblent laisser entendre
18:15que le résultat
18:16des urnes
18:17ne sera pas respecté.
18:18Donc je voudrais savoir
18:19si c'est l'amplitude
18:20que vous partagez.
18:21Oui, parce que je pense
18:22que dans une situation
18:23de grande incertitude politique,
18:24les gens vont essayer
18:25de trouver les failles,
18:26les gens vont essayer
18:28La démocratie est en danger
18:29dans ce pays.
18:30Tout le monde va essayer
18:31de jouer son jeu.
18:32Puis vous allez voir
18:33qu'il va y avoir
18:34des comportements très masculins
18:35à vouloir mettre sa candidature
18:36sur la table,
18:37moi je, machin truc,
18:38et Golondre.
18:39Ça, c'est déjà fait
18:40depuis longtemps.
18:41Regardez, Pascal vous pose
18:42une question, Marie-Théodoye,
18:43parce que c'est aussi
18:44le but de cette émission
18:45de donner la parole
18:46à ceux qui nous regardent.
18:47Elle dit
18:48« J'ai voté pour le député PS
18:49pour faire barrage
18:50au Rassemblement National
18:51mais pas pour le programme
18:52du Nouveau Front Populaire.
18:53C'est ennuyeux
18:54car ce n'est pas un parti.
18:56Vous ne vous êtes pas fait avoir
18:57pour deux raisons.
18:58La première,
18:59c'est qu'on a gagné tous.
19:00La République
19:01a gagné dimanche soir.
19:02Et je vous rappelle
19:03que tous les bookmakers
19:04nous donnaient perdants
19:05depuis plusieurs semaines.
19:06Et ça,
19:07il ne faut pas l'oublier.
19:08Parce que je pense que
19:09moi, j'étais en PLS
19:10comme beaucoup
19:11le dimanche à 19h
19:12avec les premiers sondages
19:13sortis des urnes.
19:14Il faut quand même voir
19:15d'où on revient.
19:16Alors évidemment,
19:17à 20h100,
19:18on est rassuré
19:19et à 20h10,
19:20comme on est français,
19:21on commence à dire
19:22« Oui, bon, moi non ».
19:23Ok, mais rappelez-nous
19:24qu'on a gagné.
19:25Ça, on l'a gagné.
19:26Pour combien de temps
19:27la République va tenir,
19:28je ne sais pas.
19:29Ça dépend de nous tous.
19:30Mais on a gagné.
19:31La deuxième chose,
19:32c'est qu'elle a l'impression
19:33de s'être fait avoir.
19:34Mais il y a aussi beaucoup,
19:35comme je vous le disais,
19:36de députés macronistes
19:37qui ont été élus
19:38grâce aux voix de la gauche
19:39et des écologistes.
19:40Et il va falloir le rappeler
19:41tout le temps à tout le monde.
19:42Et vous savez,
19:43moi, je suis la recordman.
19:44Mon premier désistement républicain,
19:45c'était en 2009
19:46quand mon mère était en prison
19:47dans une municipale partielle
19:48à Hainan-Beaumont.
19:50Après, j'ai dû voter Emmanuel Macron
19:51une fois, deux fois.
19:52J'ai dû voter pour Xavier Bertrand
19:53dans les Hauts-de-France.
19:54J'habite en endroit
19:55où je suis spécialiste
19:56de ce sport.
19:57Et je sais que ce n'est pas agréable.
19:58Et je sais aussi
19:59qu'Emmanuel Macron
20:00et Xavier Bertrand
20:01avaient dit des choses fortes
20:02entre les deux tours.
20:03Et après leur élection,
20:04ils avaient dit
20:05« ce résultat nous oblige ».
20:06Ils avaient dit
20:07« on en tiendra compte,
20:08on s'en rappellera ».
20:09Moi, je l'ai tellement attendu
20:10que je suis...
20:11Forcément,
20:12je l'aurai tout le temps en tête.
20:13Forcément,
20:14je l'aurai en tête
20:15tout ce mandat.
20:17Parce que vraiment,
20:18j'ai dix ans d'avance
20:19vu où je vis
20:20et où je milite
20:21sur cette angoisse permanente
20:22qu'est le rassemblement national
20:23au port du pouvoir,
20:24puis au pouvoir,
20:25puis sa politique.
20:26Donc, je sais tout ça.
20:27Et il faut compter sur moi là-dessus.
20:28Je serai à ce moment-là.
20:29Oui, justement,
20:30par rapport à ce que dit Pascal,
20:31parce qu'on voit bien
20:32que là, les coalitions
20:33qui sont en train
20:34d'essayer de faire
20:35au sein de la Macronie
20:36et avec la droite,
20:37ce qui est assez étonnant quand même
20:38parce qu'ils ont perdu
20:39trois élections successives,
20:40les européennes.
20:41Le premier tour des législatives,
20:42le second tour des législatives.
20:43Ils décident que ça doit être
20:44autour d'eux que doit se faire
20:45cette coalition.
20:46C'est un déni.
20:47Oui.
20:48Et donc, du coup,
20:49c'est la droite qui veut le gouverner.
20:50Alors, on sent bien quand même
20:51qu'il y a une partie des macronistes
20:52qui ne vont pas intéresser.
20:53Plus ils ont la droite,
20:54plus ils perdent.
20:55Et s'il y a bien unanimité
20:56dans cette hémicycle,
20:57c'est quand même
20:58une unanimité contre Emmanuel Macron,
20:59y compris dans ses propres troupes.
21:00Est-ce que vous discutez ?
21:01Est-ce que justement,
21:02compte tenu de ces tentatives
21:03de la Macronie et de la droite
21:04de créer une coalition,
21:05est-ce qu'il y a une partie
21:06de cette Macronie
21:07qui se dit
21:14Je ne sais pas si elle existe,
21:15mais en tout cas,
21:16on dit qu'il y a une Macronie de gauche
21:17qui s'organiserait en ce moment.
21:18Est-ce que vous seriez prêts
21:19à discuter avec cette Macronie de gauche ?
21:20J'ai lu dans votre communiqué
21:21que vous avez publié ce soir
21:22qui est une interpellation
21:23ou une adresse en tout cas
21:24au président de la République
21:25que vous dites
21:26pas de coalition contre nature.
21:27Est-ce que ça engage,
21:28en tout cas,
21:29est-ce que ça comprend
21:30des macronistes
21:31qui pourraient se retrouver
21:32dans certaines de vos propositions ?
21:33Écoutez, les macronistes de gauche,
21:34je voyais ce que c'était en 2017,
21:35en 2018 un peu,
21:36en 2019 moins.
21:37Et là, un macroniste de gauche
21:38en 2024,
21:43quand on a secoué le prunier,
21:44il y en a quand même
21:45beaucoup qui sont tombés.
21:46Par exemple,
21:47Charles Chaoulier.
21:48D'accord,
21:49mais ceux qui sont encore
21:50très sincèrement,
21:51ils sont quand même
21:52très très accrochés.
21:53Après, oui,
21:54il y en a peut-être
21:55deux ou trois
21:56qui vont changer la vie
21:57et venir avec nous,
21:58mais très sincèrement,
21:59on m'a alerté beaucoup ce soir
22:00sur différents risques.
22:01Moi, je vous alerte
22:02sur un autre risque,
22:03c'est les espoirs déçus.
22:04Moi, en 2012,
22:05j'étais place de la Bastille
22:06pour fêter la victoire
22:07de François Hollande,
22:08c'était mon 1981 en moi.
22:09Et puis après,
22:11la mort de Rémi Fraisse,
22:12le non-arrêt
22:13de Notre-Dame-des-Landes,
22:14on a quand même dû attendre
22:15Emmanuel Macron
22:16pour tenir cette promesse,
22:17cet engagement de campagne.
22:18Et donc, je sais aussi
22:19qu'on ne peut pas trahir
22:20les gens qui ont cru
22:21dans cet espoir.
22:22Et encore une fois,
22:23ce n'est pas que nos électeurs,
22:24c'est certains électeurs
22:25qui n'ont pas voté pour nous
22:26et certains qui n'ont pas voté
22:27du tout.
22:28Marine Tendelier,
22:29il suffisait de lire,
22:30de regarder la carrière
22:31de François Hollande
22:32et notamment de lire le livre
22:33qu'il avait publié en 1984
22:34pour dire que la gauche
22:35devait adopter
22:36les lois du marché.
22:37Laissez-moi le bénéfice
22:38de la jeunesse,
22:39j'étais très jolie,
22:40j'avais voté pour Eva Jolie,
22:41j'étais déjà écologiste,
22:42j'étais contente que la gauche
22:43arrive au pouvoir
22:44parce que c'était mieux
22:45que Sarkozy.
22:46Vous avez dit tout à l'heure
22:47la République a été sauvée,
22:48c'est formidable.
22:49Et pour combien de temps ?
22:50Voilà.
22:51Oui, en effet,
22:52la question étant,
22:53est-ce que vraiment,
22:55c'est formidable
22:56d'être dans un groupe politique
22:59où il y a par exemple
23:00un député
23:01qui a passé
23:02la campagne des Européennes
23:03à traiter Raphaël Glucksmann
23:05de candidat sioniste.
23:06Est-ce que ça vous chiffonne pas
23:07un petit peu ?
23:08Est-ce que vous ne vous dites pas
23:09que quand on défend la République,
23:11il y a un petit souci ?
23:12Moi, écoutez,
23:13j'ai toujours été très ferme
23:14sur les questions d'antisémitisme
23:15et d'antiracisme.
23:16Pas tout le monde dans
23:17le Nouveau Front Populaire,
23:18visiblement,
23:19et si je peux me permettre
23:20de répondre,
23:21ce sera tout de suite.
23:22Il faut faire des choix.
23:23Nous avons aussi été extrêmement
23:24fermes dans le programme
23:25du Nouveau Front Populaire.
23:26Et ce n'est pas des mots
23:27qu'on a écrits à la légère.
23:28On en a beaucoup discuté
23:29et les mots qui sont écrits
23:31dans ce programme,
23:32c'est la seule ligne
23:33du Nouveau Front Populaire.
23:34Celles et ceux qui s'écarteraient
23:35de cette ligne,
23:36s'écarteraient du Nouveau Front Populaire
23:37et il faudra retirer
23:38toutes les conséquences.
23:39Je le dis fermement devant vous.
23:40Vous aurez la vidéo
23:41pour pouvoir la sortir.
23:42Un dernier mot en deux secondes.
23:43Vous faites partie des noms
23:44pour Matignon et Marine Tondelier.
23:45Vous vous sentez...
23:46Oui, alors j'ai vu
23:47tous les comportements masculins
23:48dans cette histoire.
23:49Moi, je vais adopter
23:50un comportement féminin.
23:51C'est-à-dire ?
23:52Je vais vous dire
23:53que je suis concentrée
23:54sur pourquoi faire
23:55ce que je vous ai dit tout à l'heure.
23:56C'est peut-être comme ça
23:57que les femmes échappent
23:58au grand poste
23:59ou n'y arrivent que tardivement.
24:00Il faudrait peut-être
24:01être plus offensive.
24:02Vous voulez qu'on devienne
24:03des hommes et qu'on vienne
24:04défiler avec le CV sur les plateaux ?
24:05Vous pourriez dire
24:06comme Olivier Faure
24:07je serai prêt à assumer cette fonction ?
24:08Non, ce n'est pas qui je suis
24:09et ce n'est pas comme ça que je fais
24:10et je suis concentrée
24:11sur d'autres choses présentement.
24:12Ce n'est pas moi
24:13qui compte très sincèrement
24:14dans ma période.
24:15Merci Marine Tondelier
24:16d'être venue sur ce bateau.
24:17Merci à vous.

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