Équipe de France : Comment Deschamps impose sa dictature ?

  • il y a 3 mois
Ce soir dans Génération After, David Gluzman donne un avis tranché concernant la suite de l’aventure en Bleu de Didier Deschamps. Le sélectionneur français défend un très beau palmarès, mais ne serait-il pas temps de laisser place à un nouveau vent de fraîcheur dans cette équipe de France.

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Transcription
00:00Selon toi, Deschamps impose sa dictature.
00:02Oui absolument, c'est un despote éclairé d'Idie Deschamps.
00:06C'est-à-dire que moi, il y a deux points principaux, pour le coup,
00:09qui me font dire qu'il n'y a absolument aucune démocratie
00:13au sein de la Fédération, au sein de l'équipe de France.
00:15Le premier point, c'est les conditions de prolongation de Didier Deschamps
00:18ou de maintien de Didier Deschamps après une compétition.
00:21Il y a quatre étapes que moi, je souhaite distinguer.
00:23La première étape, c'est donc 2017-2020 et avant la Coupe du Monde 2018,
00:28avant même qu'un match soit joué, Noël Legrette, rassure Didier Deschamps,
00:33dit que quel que soit le résultat de la Coupe du Monde, Didier restera en poste.
00:37Soit, il gagne en 2018, normal qu'il reste en poste.
00:40On avance un petit peu, post-Suisse.
00:42Suisse qui est un drame tactique absolu.
00:45La défense à trois, Rabiot, piste gauche, Mbappé non performant,
00:50du mal à faire cohabiter Benzema, Mbappé.
00:53On sort après avoir été menés 3-1.
00:56Je cite Noël Legrette, tout a été réglé en trois minutes.
01:00Après quand même un désastre quand même tactique assez impressionnant.
01:05Sa volonté était forte de rester et ma volonté l'était aussi.
01:08Donc voilà, désastre tactique, trois minutes, ça a été réglé, aucun problème.
01:11Post-Qatar, on donne quatre ans à Didier Deschamps.
01:18Alors qu'à la base, Noël Legrette en voulait deux et lui, il a imposé quatre.
01:21Noël Legrette voulait calquer la durée du contrat sur la durée de son mandat
01:26pour service rendu, parce qu'on regarde toujours derrière Didier Deschamps.
01:29On impose quatre ans.
01:30Et maintenant, suite à un euro que tout le monde s'accorde à dire.
01:34Rappelle quand même qu'il est finaliste en 2002.
01:36Oui, mais bien évidemment, mais quatre ans.
01:39Encore quatre ans, tu pousses à 14 ans en tant que coach.
01:4214 ans en tant que coach.
01:44C'est une génération, voire deux, c'est l'alignement.
01:48Exactement, t'as raison, c'est vrai.
01:51Et la post-élimination, par l'Espagne qui a eu une élimination,
01:54mais sans discussion possible, même pas 24 heures après, il est maintenu.
01:59Et il est maintenu, il a un contrat qui court jusqu'en 2026.
02:02Et Philippe Diallo a l'audace de dire, on le maintient,
02:05on discutera après des pistes d'amélioration.
02:08C'est pas comme ça que ça se passe.
02:09On discute d'abord des pistes d'amélioration.
02:12Et ensuite, en fonction de ce qui se dit, on maintient le sélectionneur.
02:16Et pour illustrer mon point, j'ai un deuxième exemple.
02:20C'est l'exemple des pénaltys d'Hubert Fournier.
02:22Hubert Fournier, qui est DTN, on rappelle qu'en février 2024,
02:26il fait une interview suite à la sortie sur les tirs au but, c'est de la loterie,
02:30sur les nombreuses éliminations de toutes les équipes de jeunes aux pénaltys,
02:33en disant, nous, on a monté une task force et on va essayer de se mettre
02:37au maximum dans les conditions de la compétition pour s'améliorer
02:41aux tirs au but et pour faire en sorte, avec des psychologues,
02:44avec des changements de tireurs, avec des intervenants extérieurs, pour s'améliorer.
02:48Et la sortie furibarde de Didier Deschamps, on ne remet pas en question Didier Deschamps,
02:53un manque de respect pour mon staff.
02:56Son staff, qui est inamovible, d'ailleurs, qui n'a pas changé,
03:00qui est Stéphane, 69 ans, Franck Raviot, 54 ans, qui n'a pas changé.
03:04Mais c'est de l'irrespect pour mon staff.
03:07Et avril 2024, roulement de tambour,
03:11c'est Hubert Fournier qui doit s'excuser, qui dit,
03:14mais limite, qui se humilie, qui dit « Oh, mais vous savez,
03:16moi, je n'ai jamais été un bon communicant.
03:18Ce n'est pas du tout ce que je voulais dire.
03:19Mais non, c'est exactement ce que tu voulais dire, mec.
03:21Et c'est très pertinent ce que tu voulais dire.
03:23Tu mettais le point sur quelque chose que la France du foot a mis en exergue.
03:28Et un mois après, tu dois rétropédaler publiquement des excuses publiques.
03:31Tout ça parce que le grand Malito, qui s'auto-prend l'onge tous les deux ans,
03:35a dit que c'était une marque d'irrespect.
03:36– Moi, c'est là où je t'arrête juste deux secondes.
03:39Mais est-ce que finalement, la dictature, c'est lui ?
03:41Parce qu'au final, les contrats, il ne les signe pas tout seul.
03:43C'est-à-dire, lui, s'il est là, on le prolonge à chaque fois.
03:45– Mais c'est un système, bien évidemment.
03:46Lui, c'est le symbole d'un système.
03:48Mais c'est un système qui s'auto-entretient.
03:51Philippe Diallo, ça a été pendant longtemps la voix de Noël Legret, à mon avis.
03:55Et pour finir, pourquoi il fait ça ?
03:57Parce qu'il se protège.
03:58Il sait très bien qu'aujourd'hui, sur le marché des clubs,
04:01mais dit des gens, ça ne vaut rien.
04:03– Non, mais il sait qu'à la fin de l'équipe de France, c'est fini.
04:06– C'est fini, exactement. Il s'auto-protège.
04:07Donc, en fait, il prend en otage quelque part, je déteste cette expression,
04:10mais il prend en otage quelque part le football français pour se protéger, lui,
04:14pour se faire un petit kiff, parce qu'il sait très bien que…
04:16– Non, mais la réalité, surtout, c'est que…
04:17– Après, prendre en otage…
04:19– Exagéré.
04:20– Tu ne gagnes pas tout le temps, mais tu fais demi, tu fais finale,
04:23tu es quand même très régulièrement, tu valides ton maintien, quand même.
04:28– Et l'abstinence de démocratie, de discussion ?
04:30– J'irai dans les points négatifs aussi, après, il n'y a aucun problème.
04:32Notamment, je trouve que c'est un immense foutage de gueule,
04:35l'interview, 24 heures après.
04:37Au moins, fais semblant, Philippe Diallo, au moins, fais semblant d'avoir réfléchi.
04:42Tu vois, tu viens le lendemain nous dire que tu as validé, alors que…
04:45– Après, sincèrement, quand tu lis l'interview, il y a 2-3 phrases, si tu lis entre les lignes,
04:49où il t'explique quand même qu'il hérite d'une situation de Legrette,
04:51c'est-à-dire, il dit « moi, quand je suis venu, il avait déjà un contrat,
04:54donc, en gros, ce n'est pas de ma faute… »
04:55– C'est pour ça que Legrette voulait qu'il fasse pied sur ta chambre, non ?
04:57– Franchement, quand tu lis bien l'interview entre les lignes,
04:59parce que ce ne sont pas forcément les phrases qu'on retient,
05:01il y a un truc du style « il est là, il a prolongé, ce n'est pas de ma faute,
05:04mais après, c'est vrai qu'à l'autre côté, je n'ai pas besoin d'un niveau… »
05:07– C'est vrai que, politiquement, il n'a pas intérêt à le sortir.
05:10– Tu as des élections, là, tu as des élections en décembre.
05:12– Voilà, parce qu'il va porter le poids d'une sortie de Didier Deschamps
05:17et d'un choix assumé sur un autre sélectionneur,
05:20alors qu'en réalité, il pourrait très bien, politiquement…
05:23– L'autre choix du sélectionneur, ce n'est pas Gourvenec qui va arriver.
05:26– En termes de promotion…
05:31– Mais réfléchis politiquement, ne réfléchis pas sportivement.
05:34– De ramener Zinedine Zidane et d'être le président…
05:36– Parce qu'il a envie de venir, je crois.
05:38– Zinedine Zidane ?
05:39– Oui, il n'a pas acheté pas, là, les dernières infos, c'est qu'il n'est pas…
05:41– Ah d'accord, il n'est pas obsédé, parce qu'il a bien compris qu'il y en a d'autres.
05:45– On est d'un honneur, on est d'un honneur aussi.
05:46– Oui, bien évidemment.
05:47Mais quand on parle du respect, il faut quand même rappeler
05:50ce qui s'est passé après le match France-Espagne.
05:52Vous avez écouté la conférence de presse ?
05:54Quand un journaliste lui demande s'il va continuer avec l'équipe de France,
05:57il tourne en dérision et qu'il dit à la fin
06:00« Sincèrement, c'est un manque de respect de me poser cette question. »
06:03– C'est exactement ça.
06:04– C'est-à-dire qu'en fait, on n'a pas le droit, même les journalistes,
06:06n'ont pas le droit de lui poser une question…
06:09– C'est ce que je dis.
06:10– D'ailleurs, et c'est là où je rejoins ton mot « dictature »,
06:12franchement, c'est un peu galvaudé, c'est caricatural.
06:14Il dit « Ayez du respect pour les gens qui ont des responsabilités ».
06:18Moi, j'ai cette phrase, je l'ai trouvée extraordinaire.
06:19– « J'en ai avec vous », il dit.
06:21« J'en ai avec vous, donc s'il vous plaît, rendez-moi l'appareil là-dessus. »
06:25– Il a une locution qui l'auto-place toujours au-dessus des autres,
06:29c'est « Vous savez le très haut niveau ».
06:31Moi, j'ai connu le très haut niveau, et vous, en fait, vous, vous n'avez pas connu.
06:34À chaque fois qu'il commence une phrase, c'est « Ah, vous savez le très haut niveau,
06:37haut très haut niveau ».
06:38– Non mais David, surtout moi, ce qui me dérange, c'est qu'on le sait,
06:41le président officieux de la FFF, c'est lui.
06:45Aujourd'hui, entre lui et Philippe Ziallo, en termes de poids à la fédération,
06:50mais il n'y a pas photo.
06:51Comme pour Hubert Fournier, le mec qui est là depuis 2012,
06:55il a tout gagné, il a tout fait, il a eu une relation avec Noël Legret,
07:00on sait très très bien que c'était un binôme qui fonctionnait de manière très très forte.
07:07Mais aujourd'hui, Philippe Ziallo, c'est un président intérimaire,
07:11il marche un peu sur des œufs.
07:13– C'est pour ça que je te dis politiquement qu'il ne peut pas.
07:15– Oui, mais ça c'est autre chose, il pourrait au moins faire semblant.
07:21Mais moi, ce qui me dérange surtout, c'est que tu penses que,
07:23par exemple, dans le fait de discuter des améliorations,
07:26tu penses qu'un Philippe Ziallo, il pourrait aller voir Didier Deschamps
07:29à la fin de la compétition, lui disant « Est-ce que tu as fait une conférence de presse
07:32sur le mépris des gens qui n'ont pas aimé l'équipe de France cette saison sur 7 euros ? »
07:35Et où tu dis « échanger de chaîne », parce que pour moi, c'est une erreur grave.
07:39– Oui, je suis d'accord.
07:40– Moi, le fait de fracturer entre ses supporters,
07:42les supporters qui aimeraient avoir un peu plus du football,
07:44tu penses que ce président-là pourrait aller voir Didier Deschamps,
07:47ou même, je ne te parle même pas publiquement, je te parle en off,
07:50lui dire « Eh ça, en fait, pour notre business,
07:52parce qu'en fait, il faut qu'on vende des droits à la télé,
07:54il faut qu'on remplisse notre club, etc. »
07:55– Il y a un truc qu'on n'a pas évoqué aussi, un aspect.
07:57– Personne ne va rien lui dire.
07:58– Et Ruud van Nistelrooy, il nous le dit sur le tchat,
08:00comme quoi il écrit hyper bien français,
08:01il dit « Le jour où les joueurs le lâcheront… »
08:04– Attention, parce que là, vous avez vu qu'il y a quand même…
08:05– Mais même ça, il y a un joueur qui ne doit pas le lâcher.
08:07– Attends, tu as 7 ou 8 joueurs qui n'ont pas joué au cours de l'Euro,
08:09on a Kingsley Coman, 28 ans, qui est là, il est en mode « deg »,
08:12parce qu'il a joué 15 minutes à l'Euro,
08:13il veut peut-être déjà prendre sa retraite internationale.
08:15– Après lui, son dernier match, c'était en janvier contre Augsbourg.
08:17– Il est peut-être plus sur la fin que sur le début de carrière,
08:19mais tu as Griezmann qui a été un taulier,
08:21qui t'a fait jouer 84 matchs de suite,
08:23tu es en train de le lâcher publiquement,
08:24alors que tu défends Mbappé contre Vanzemaré, etc.
08:27Mais c'est-à-dire qu'il y a un moment, les gens vont se dire « Donc ton équipe, c'est lui ? »
08:30Et bah vas-y, démerde-toi avec lui !
08:31– Niko, c'est pas le groupe, c'est un joueur.
08:33– Mais tu peux pas faire une équipe avec un joueur !
08:35– Tant que Mbappé le lâchera pas, il n'y aura aucun problème.
08:39On parle de Mbappé, c'est quand même lui qui a fait sauter Noël Legrête,
08:42enfin moi je suis content qu'il l'ait fait sauter,
08:44mais on rappelle que quand même, c'est grâce à son tweet que derrière,
08:48il y a ce qui se passe.
08:49Mais moi, j'aimerais quand même déplacer le débat.
08:53Parce que moi, je voulais en parler ce soir,
08:55mais je suis totalement d'accord avec ce que dit David,
08:57mais c'est surtout sur les critiques et les débats qu'on peut avoir sur l'équipe de France,
09:02sur le fameux CV de Didier Deschamps.
09:03En fait, Didier Deschamps, par rapport aux résultats incroyables
09:08qu'il a eus avec l'équipe de France,
09:10en fait, on ne peut plus le critiquer, parce que de toute façon,
09:12quoi qu'il arrive, qu'il fasse un quart de finale ou une demi-finale,
09:15qu'il sorte au tir au but, par exemple, en quart de finale contre le Portugal,
09:18on aurait quand même dit « Bon, à la dernière compétition, il a fait finale,
09:22quoi qu'il arrive, il va tout le temps manger ».
09:24Donc, en fait, quand est-ce qu'il va partir, ce mec ?

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