Florent Manaudou, quadruple médaillé olympique en natation et porte drapeau de la délégation française aux Jeux olympiques, ne se faisait "pas trop de soucis" quant à la qualité de l'eau du fleuve. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-7h50-du-week-end/l-invite-de-7h50-du-we-du-samedi-13-juillet-2024-9065551
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00:00C'est déjà une très belle récompense, en tout cas une reconnaissance rare.
00:03Quatre athlètes viennent d'être choisis pour être les portes-drapeaux de la France aux Jeux Olympiques et Paralympiques.
00:08Et l'un d'eux, à la gentillesse de s'être arrêté ce matin dans le studio de France Inter, bonjour Florent Manodou.
00:12Bonjour.
00:13Alors je vais commencer par cette image qu'on a découvert il y a quelques minutes et qu'on voit en ce moment sur les télés du studio.
00:18Amélie Oudéa-Castera vient de plonger dans la scène, la ministre des Sports a plongé, elle a fait sa part du job apparemment.
00:26Oui, moi je suis très content de voir que la scène est baignable.
00:30Je ne me faisais pas trop de soucis en fait quand je parle avec des nageurs qui ont nagé en eau libre et des triathlètes.
00:36Ils me disent tous qu'ils ont nagé dans bien pire que la scène.
00:40Alexis par exemple, en quinquant, qui est porte-drapeau des Jeux Paralympiques, a nagé dans le port de Rotterdam, je crois, il m'a dit...
00:47Vous le feriez vous ? Vous accompagneriez la ministre là ?
00:49Oui, sans problème, sans problème.
00:50Avec une combi quand même ?
00:52Ça dépend de la température, moi j'aime bien quand elle est chaude.
00:54Mais non, je pense qu'il n'y a pas de problème et il nous avait promis ça et je suis très content qu'on arrive à pouvoir se baigner dans la scène
01:02et ça va faire des belles images pour des années et des années.
01:06Alors, on va reparler de cette reconnaissance que vous venez de décrocher.
01:09Vous êtes porte-drapeau, vous n'êtes pas allé la chercher en piscine cette récompense-là.
01:14Vous avez fait une grande campagne, ce sont vos pères qui vous ont désigné porte-drapeau, c'était important ?
01:19C'était le plus important pour moi, je suis très content d'être porte-drapeau, mais je suis aussi très content d'avoir eu ce mode de désignation.
01:28On a voté pour vous en fait ?
01:29Oui, alors on n'a pas fait campagne, je crois qu'aucun de nous quatre a fait campagne.
01:34On a laissé les sportifs choisir en âme et conscience.
01:39C'était une compétition pour vous ?
01:41Pas forcément, parce qu'on était je crois 6 athlètes hommes et 8 athlètes femmes.
01:48Et tous les athlètes hommes étaient méritants, avaient un palmarès et si ça n'avait pas été moi, j'aurais été content d'être derrière un autre porte-drapeau sur la péniche le 26 juillet.
02:00Et vous êtes en duo avec Mélina, Robert, Michon, Disco Ball, 45 ans, ça aussi c'est très joli parce que ce n'est pas du tout le même parcours que vous.
02:06C'est sa septième Olympiade, c'est un modèle de résilience, de détermination.
02:13C'est une inspiration Mélina, c'est vrai que quand on la croise, c'est une force tranquille en plus, c'est l'athlétisme, c'est le sport numéro un des Jeux Olympiques.
02:22Elle était là déjà à Sydney 2000, moi j'étais dans mon canapé, j'avais 9 ans.
02:26Donc c'est vrai que c'est une athlète incroyable et elle est récompensée pour les Jeux à la maison.
02:32Et c'est assez rare quand même de faire cette fois les Jeux Olympiques, donc je suis très content d'être à ses côtés et très fier.
02:37Comment vous définissez ce rôle de porte-drapeau, ça consiste en quoi pour vous ?
02:40Je pense que c'est un petit peu entre le rôle de capitaine, le rôle de leader, le rôle de grand frère.
02:45Je pense qu'il faut être présent si les athlètes en ont besoin, il faut être présent aussi pour la presse de temps en temps.
02:52Ce qui est bien c'est que maintenant on a un duo et ce duo est fait de sorte que Mélina commence à peu près quand moi je vais terminer.
03:02Donc on va un petit peu se répartir les rôles et voilà, je pense que certains athlètes ont besoin peut-être d'entendre certains mots,
03:09d'avoir certains regards posés sur eux et je pense que ce sera notre rôle pendant cette Olympiade.
03:13Vous êtes un guide, vous devez être un modèle pour la délégation ?
03:17Peut-être un modèle par la performance, je pense que ça va dépendre, c'est assez individuel,
03:23je pense que chaque athlète a déjà un staff très étoffé et je pense que certains auront des demandes,
03:28auront des besoins et certains autres feront leur jeu comme ça sans même penser à nous, donc c'est très individuel.
03:34C'est une grosse pression, c'est une énorme pression d'être porte-drapeau ?
03:36Moi je ne trouve pas, je trouve que ça m'a un petit peu enlevé de la pression.
03:42J'ai coché une case que je ne pensais pas cocher quand j'étais petit,
03:46donc voilà j'ai ma carrière complète, même plus que ce que je pensais et ensuite ce qui se passera dans la piscine sera du bonus.
03:56Vous parlez beaucoup de quand vous étiez petit, justement votre histoire avec l'Olympisme, ça a commencé très tôt avec votre grande sœur, avec Laure, à Athènes.
04:03Oui, la première fois que j'ai été aux Jeux Olympiques c'était en 2004, j'ai été invité après le titre olympique de ma sœur sur 400 mètres
04:09et j'ai été baigné assez tôt dans l'Olympisme, j'avais recadé Sydney à la maison évidemment, j'étais très jeune,
04:16mais c'est vrai qu'être baigné comme ça très tôt, je me rappelle d'être allé au Club France en 2004 à Athènes.
04:23Et ce qui est marrant c'est que ce n'est pas les nageurs qui vous épatent le plus en fait ?
04:26Ben non, c'était les Eskrimers, je me rappelle très bien de Brice Guyard que je connais très bien,
04:34que j'avais vu gagner quelques jours avant de prendre mon avion pour Athènes.
04:39Et c'est vraiment pour moi l'image que je retiens, je pense que c'est le premier champion que j'ai croisé au Club France quand je suis allé avec mes parents et mon frère.
04:47Donc voilà, c'est ça aussi l'Olympisme, ce n'est pas forcément que sa discipline, c'est beaucoup beaucoup de champions et j'espère qu'on en aura beaucoup cette année.
04:56Et ça vous parle ? Parce qu'évidemment vous êtes un nageur, un sprinteur, mais vous êtes aussi un haut-de-balleur, votre carrière elle est folle,
05:02vous êtes allé vers le handball, vous êtes revenu dans les bassins, il y en a très peu qui ont fait ça en fait.
05:07Je pense que ça fait du bien de temps en temps de voir un petit peu comment ça se passe ailleurs, j'avais besoin de souffler après Rio.
05:14Et d'aller voir un sport collectif aussi ?
05:17Oui, oui, c'était important de reprendre un petit peu de plaisir dans le sport parce que j'étais axé très performance,
05:23en plus dans un sport chronométrique, on est très axé sur la perf pure et j'avais besoin de jeu, j'avais besoin de coéquipiers autour de moi.
05:32Et j'ai fait deux ans et demi au PAUC à Aix et qui m'ont donné beaucoup d'expérience et qui m'ont aidé à amener ce plaisir justement dans la natation.
05:43Et aujourd'hui je suis un athlète complet et qui arrive à prendre du plaisir même sur mes journées les plus compliquées, donc je suis très fier de ça.
05:50Un athlète avec un gros palmarès, vous êtes champion olympique du 50 mètres de nage libre à Londres en 2012,
05:55vous avez une médaille d'or, trois en argent, en fait vous rapportez une breloque à chaque jeu, là on est d'accord c'est même tarif, voire plus ?
06:03Pour l'instant j'ai fait 3 sur 3 mais à chaque fois qu'on ajoute un jeu olympique ça devient de plus en plus compliqué,
06:10mais ça va être bien, en tout cas j'ai le potentiel pour faire une médaille, je ne peux pas gérer ce qui se passe ailleurs dans les lignes d'eau d'à côté.
06:17Vous avez 33 ans, ça compte ça cet âge là ?
06:21Je pense que ça compte en termes d'expérience, surtout sur mon épreuve, sur mon épreuve on peut se crisper très facilement,
06:31c'était un peu sur quoi j'avais joué à Tokyo, j'avais regardé les sets aux autres athlètes en finale,
06:37et je m'étais rendu compte que personne n'avait fait de médaille sur 50 mètres, donc ça m'a donné une sorte de légitimité supérieure,
06:45et au final j'avais fait deuxième, donc j'espère que ça va se répéter et que j'accrocherai une médaille à Paris.
06:51Et ce rôle de porte-drapeau, ça peut enlever de l'influx, vous pouvez perdre de l'énergie, ça ne vous met pas peur pour votre performance ?
06:59Je crois beaucoup aux vastes communicants et je pense que l'énergie que je vais prendre des athlètes sur la péniche et du public français le long des quêtes saines
07:08va me donner des ailes et je vais me sentir poussé plus que ce soit un fardeau, donc j'ai hâte de porter ce drapeau le 26 juillet et de plonger dans la piscine sans doute le 27 au soir.
07:22On attend beaucoup de vous, il y a une autre star dans la natation aujourd'hui française, c'est Léon Marchand, il va disputer ses premiers Jeux, il a 22 ans,
07:30c'est deuxième, oui pardon, il a 22 ans, là aussi vous allez lui parler, vous allez servir de grand frère avec Léon Marchand ?
07:37Oui, avec Léon on a une histoire particulière, j'ai été fan de son père qui a été champion du monde à Perse en 1998, c'était un des nageurs que j'avais sur le mur de ma chambre en poster,
07:50et maintenant je reçois son fils qui va sans doute être le meilleur nageur français de l'histoire, il est très humble, il a la tête sur les épaules, il est très calme, il fait les bons choix de carrière, il est gentil,
08:05c'est un athlète que j'apprécie énormément et j'ai hâte de voir comment il se débrouille parce que c'est un athlète très inspirant, même si j'ai 33 ans, j'arrive à m'inspirer aussi des athlètes très jeunes, donc j'ai hâte de voir ce qu'il fait.
08:19Ces derniers mois on aurait dû parler que de ça, des JO, on a eu trois élections, une dissolution, vous regrettez que la France n'est pas tout à fait encore la tête au jeu ?
08:29Je pense que ça viendra, j'espère que les français seront beaucoup plus unis et beaucoup plus réunis que lors des trois dernières élections, j'espère aussi que ça va laisser un héritage sportif pour des années futures et pour l'éclosion de grands champions, on verra.
08:45Vous aviez dit cet hiver on n'est pas du tout un pays de sport, vous maintenez ça ou pas ?
08:49En fait j'ai entendu une intervention de Bichente Lizarazu qui le disait très bien, qui disait qu'on nous demande de faire du sport une heure par jour mais on ne nous dit pas comment, on ne nous dit pas pourquoi, j'ai trouvé cette intervention très juste.
09:03Pour l'instant on est plus un pays culturel, on le voit, les peintres, les chanteurs, etc., on est très fiers de ça, je ne sais pas si on peut être les deux, on va essayer de faire de notre mieux aux JO,
09:17on sera un pays de sport au moins pendant un mois et demi avec les Jeux Olympiques et les Jeux Paralympiques, on verra ce qui se passe dans les années futures mais j'espère qu'on sera un peu plus un pays de sport après les Jeux.
09:26Un immense merci Florent Manodou, donc je rappelle que vous êtes porte-drapeau, on vous retrouve vendredi 26 juillet dans un petit peu moins de deux semaines avec Mélina Robert-Michon,
09:36je rappelle aussi qu'il y a deux porte-drapeau qui ont été nommés chez les parathlètes, la parathlète Nanténin Keïta et le paratriathlète Alexis Anquinquant, voilà les quatre porte-drapeau de la France.
09:47Merci à vous, puis on vous attend le 1er août, c'est ça pour les premières séries du 50 mètres ?
09:50Le 1er août, c'est ça, oui.
09:51Merci à vous, bonne journée.