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Un militaire de l'opération Sentinelle a été blessé d'un coup de couteau gare de l'Est ce lundi 15 juillet à Paris. Son agresseur a été interpellé rapidement par les forces de l'ordre et une enquête a été ouverte. L'homme était déjà connu des services de police, notamment pour une affaire de meurtre en 2018.

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Transcription
00:00D'abord les faits. Un militaire de l'Opération Sentinelle a été blessé par un homme armé d'un couteau pendant une patrouille Gare de l'Est.
00:11On va retrouver Florian Porras en duplex de la Gare de l'Est. Florian, que s'est-il passé exactement ?
00:18Alors, ça s'est passé hier soir, un peu avant 22h. Un homme, un militaire de l'Opération Sentinelle, étant patrouille ici à la Gare de l'Est
00:29lorsqu'il est poignardé par un homme entre les deux homoplates. Ce militaire va être transporté à l'hôpital en urgence absolue.
00:37Ses jours, ce matin, ne sont pas en danger. Pour ce qui est du suspect, il est âgé de 40 ans. Il a été interpellé immédiatement hier après les faits.
00:46Et puis, il est né en République démocratique du Congo, à Kinshasa, mais il est français, naturalisé en 2006.
00:54Et puis enfin, il est de confession catholique. Il a d'ailleurs crié « Dieu est grand » au moment de son acte.
01:00On va y revenir dans un instant, mais ce qui choque Florian dans cette affaire, c'est que l'agresseur a déjà tué un homme en 2018 à coup de couteau dans des circonstances presque identiques.
01:11Absolument un meurtre en 2018 pour lequel il n'avait pas été condamné. Il avait été déclaré irresponsable pénalement en raison de troubles psychiatriques.
01:22La question qui se pose donc ce matin concerne le suivi psychiatrique de cet homme. Y a-t-il eu des failles dans le suivi psychiatrique ?
01:29Comment a-t-il pu passer à l'acte hier soir ? Et puis, il y a aussi la question du mobile. Le mobile terroriste semble écarté ce matin.
01:37Le suspect a dit dans un premier temps aux enquêteurs qu'il avait agi pour se venger des militaires qui agissent dans son pays d'origine, en République démocratique du Congo.
01:46Maxime Ranchater, on va revenir dans un instant sur le profil de l'assaillant. D'abord, des nouvelles du militaire blessé. Pronostic vital, pas engagé.
01:54Oui, son pronostic vital n'était pas engagé hier, juste après l'acte. La blessure est quand même assez sérieuse.
02:00On parle entre les homoplates, l'épaule. Il a été évacué sur une chaise roulante, mais il était conscient, d'après des sources policières, et il est actuellement hospitalisé.
02:08Il a été blessé entre les homoplates, les sentinelles. Les militaires de l'opération sentinelle portent des gilets pare-balles ?
02:14Oui, normalement, ils portent tous des gilets pare-balles. Il faudra préciser cela, mais on a l'habitude, les militaires ont tous ces gilets pare-balles.
02:22Est-ce qu'on peut poignarder quelqu'un avec un gilet pare-balle ? Malheureusement, oui. Le gilet pare-balle est fait pour protéger essentiellement les organes vitaux et de ballistique, de tir d'arme à feu.
02:34Si on attaque avec un couteau, il y a malheureusement des espaces où l'assaillant pouvait s'engouffrer.
02:39Ce couteau, il a été retrouvé ?
02:41La personne a été interpellée quasiment immédiatement. Je n'ai pas la précision exactement sur le couteau, mais on suppose que le couteau devait être avec lui.
02:50Vous voulez bien nous rappeler en quoi consiste la mission des militaires de l'opération Sentinelle ?
02:54C'est une mission qui a été créée en 2015, juste après la vague d'attentats qu'a subie la France.
03:00En gros, elle consiste à déployer 10 000 militaires de tout régiment, de toute formation, un peu partout dans toute la France, à des zones adaptables.
03:10Quand il y a des moments particuliers, par exemple des points qu'il faut sécuriser comme des zones de culte, comme les Jeux Olympiques, on déploie les soldats Sentinelles.
03:19Leur but, c'est de protéger les Français d'intervenir en cas d'attaque terroriste, par exemple, et c'est aussi de dissuader, d'empêcher le passage à l'acte.
03:27Les attaques au couteau de cette façon, par des hommes isolés, c'est la grande peur des forces de l'ordre, à l'approche des Jeux Olympiques en particulier ?
03:35Oui, parce que c'est la plus difficile à arrêter. Ça rejoint, vous savez, ce qu'on appelle la menace endogène.
03:41D'un point de vue terroriste, même si là, pour l'instant, on ne se dirige pas sur un acte terroriste, mais d'un point de vue terroriste, il y a deux menaces.
03:47Exogène, un groupe qui est projeté de l'étranger, souvent armés, entraînés. Là, normalement, les filets de sécurité arrivent bien à les arrêter.
03:55Mais la menace endogène, particulièrement pour les personnes qui ont un profil psychiatrique, elle est très, très dure à prévoir.
04:00Parce que si la personne a une bouffée délirante, c'est quasiment impossible pour les services de renseignement de pouvoir le prédire à l'avance.
04:06Même si, il faut dire, le filet était encore plus resserré à l'approche des Jeux Olympiques.
04:10Le ministre de l'Intérieur a annoncé 3500 personnes écartées des zones des Jeux Olympiques, mais malheureusement, il reste des gens imprévisibles.
04:17S'agissant de l'assaillant, ce matin, il est en garde à vue. Dans quelles circonstances exactes a-t-il été arrêté hier soir ?
04:24Il a été interpellé quasiment immédiatement après avoir poignardé le militaire.
04:28Lorsque les enquêteurs ont regardé les vidéos surveillance, ils se sont aperçus qu'il suivait la patrouille des militaires depuis un petit moment.
04:35Il a été interpellé immédiatement. Spontanément, c'est ce que disait Florian.
04:39Il a déclaré qu'il a fait cela parce qu'il voulait venger, que les militaires tuaient des personnes dans son pays, qu'il voulait les venger.
04:46Il s'est dit chrétien. Il a crié « Dieu est grand » en français et il est actuellement placé en garde à vue.
04:52On est peut-être en train de l'entendre au deuxième dépêche.
04:55Ce qui interpelle dans cet attentat, on ne parle pas d'attentat terroriste, mais en tout cas dans cette attaque d'un militaire,
05:02c'est le profil de cet homme qui avait déjà tué en 2018 et qui a un casier judiciaire extrêmement long.
05:10Oui, il est connu des services de police et de justice. Je pense qu'on peut même dire très connu des services de police et de justice.
05:15Si je résume un peu, en 2012, il est connu pour violences volontaires par conjoint, 2014, outrage, 2016, violence avec des interruptions temporaires de travail supérieures à huit jours.
05:26Et vous l'avez dit, 2018, un meurtre à Châtelet qui ressemble beaucoup à l'attaque qu'il a commise hier puisque c'est avec un couteau.
05:33Cette fois, il avait tué un jeune homme de 22 ans. Il a été présenté devant un juge à l'époque, mais on l'avait jugé pénalement irresponsable de ses actes.
05:40Il n'a donc pas été condamné. Il avait été interné en psychiatrie.
05:43Et donc, six ans plus tard, cet homme était en liberté hier soir, gare de l'Est avec un couteau.
05:48Effectivement, et ça pose question. On n'a pas encore le détail des décisions de son parcours psychiatrique,
05:53mais ça pose énormément de questions de savoir comment est-il possible qu'un homme qui a tué, qui a été jugé irresponsable pénalement,
05:59qui se retrouve interné en psychiatrie, puisse se trouver à nouveau dehors et commettre des faits quelque part similaires.
06:05Là, on parle d'une attaque dans la rue avec un couteau. C'était au Châtelet en 2018. Là, c'est gare de l'Est. Tout ça pose question.
06:12Mathieu Croissando, c'est cette question des récidivistes, de ces personnes qui ne sont pas restées en prison suffisamment longtemps.
06:19Ce sont des points qui sont souvent mis en avant, notamment par le Rassemblement national.
06:24D'ailleurs, Jordan Bardella a réagi ce matin.
06:26Oui, il a réagi, mais il n'en a pas fait d'instrumentalisation politique.
06:29Il a souhaité un bon rétablissement militaire et salué le travail des forces de l'ordre.
06:33Alors que c'est vrai, la droite et l'extrême droite, on le sait, sur la question de la récidive, veulent une politique pénale plus forte.
06:39Il y avait ces propositions de peine planchée pour qu'on aille tout de suite en prison pour prévenir la récidive.
06:47Cette attaque intervient à un moment où les Français restent inquiets pour leur sécurité.
06:55Il y a un sondage ce matin dans Le Figaro, réalisé par Odoxa, qui montre que 68 % des Français se déclarent inquiets pour la sécurité dans les lieux touristiques,
07:06mais aussi dans les transports en commun, évidemment à l'approche de l'échéance des Jeux olympiques.
07:11Et peut-être devraient-ils aussi être inquiets de l'état de la médecine psychiatrique en France ?
07:16Les personnes atteintes de schizophrénie sont libres de quitter un hôpital psychiatrique si elles le veulent.
07:24Nul doute que ce débat va être rouvert aujourd'hui sur la grande misère des services psychiatriques dont les médecins se plaignent depuis des années.

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