• il y a 4 mois
Interview de Laurent Danon Boileau, Membre Titulaire Formateur de la Société Psychanalytique de Paris. Post Production Jonathan Bouanani* (https://www.euclide-production.fr)

https://www.groupe-aquitain-spp.fr/

https://www.facebook.com/gaspp.b/

*Navré de la qualité sonore! Défaillance du matériel de prise de son, j'ai du utilisé la bande son capté par les caméras.
Transcription
00:00J'ai tout fait pour ne pas devenir comme je l'ai été.
00:07J'ai tout fait pour ne pas devenir comme je l'ai été.
00:14J'ai tout fait pour ne pas devenir comme je l'ai été.
00:21J'ai tout fait pour ne pas devenir comme je l'ai été.
00:26Alors, j'ai tout fait pour ne pas devenir littéraliste.
00:32J'avais un père qui était littéraliste.
00:35J'ai donc fait des études littéraires.
00:37J'ai fait une vocale et trois cannes, ce qui était beaucoup.
00:42Et puis ensuite, je suis devenu linguiste dans une faculté d'anglais.
00:51Et puis ensuite, l'anglais général.
00:53Et puis, à un moment donné,
00:55après une nombreuse année de psychothérapie et d'analyse,
01:01on n'échappe pas à son destin,
01:03je suis devenu psychanalyste.
01:08Alors, compte tenu de ce que j'avais pu faire en tant que linguiste,
01:14la première partie de mon activité thérapeutique
01:18s'est située avec des enfants.
01:20Et avec des enfants, notamment, qui avaient des difficultés de parler de langage.
01:25Au début, c'était des enfants qui souffraient vraiment de troubles du langage.
01:30Et progressivement, j'ai été amené à m'occuper de ces enfants
01:35qui rendaient un peu la vie difficile aux orthophonistes.
01:41Et tant mieux, il y avait les enfants autistes.
01:43Et je commençais à travailler avec, par exemple, ces enfants-là.
01:47Et c'est de cette façon-là que je me suis spécialisé,
01:51disons, dans le travail avec les enfants,
01:53d'abord auprès des enfants qui avaient des troubles du langage,
01:55et ensuite avec des enfants qui avaient des troubles de la communication, etc.
01:59Des enfants autistes.
02:01Et là, j'ai effectivement rencontré un public que je ne connaissais pas du tout.
02:07J'ai travaillé, donc, au moment, au Centre Alfred Binet.
02:10Et je veux dire que j'ai beaucoup appris de René Yelkin
02:15dans, pour moi, qui reste un des personnages tout éleveurs de pantalons intimes.
02:22C'est quelqu'un qui allait cet art singulier,
02:26vous lui proposiez l'idée,
02:29je la retournais immédiatement dans l'autre sens.
02:33Et effectivement, tout à coup,
02:36je me suis apercevu que c'était une idée d'une ampleur à laquelle je n'avais jamais soufflé.
02:41Et ça, ça m'a toujours laissé émerveillé, je crois.
02:46Ensuite, bien entendu, j'ai rencontré d'autres grandes psychanalystes,
02:52j'ai rencontré certaines domiciles,
02:57et ils m'ont accepté que je travaille un peu avec eux,
03:01que j'assiste immédiatement à sa consultation à Bognini,
03:06avec les adultes,
03:08sinon j'ai commencé à travailler avec des adultes,
03:11et des adultes, je dirais, qui étaient des adultes documents.
03:15Ce que j'ai fait aussi, c'est que j'ai travaillé au centre,
03:19qui ne s'appelait pas encore le centre Jean-Édouard Kestenberg,
03:23mais qui s'appelait le centre de psychothérapie et de psychanalyse,
03:28qui avait été fondé par Jean-Édouard Kestenberg,
03:31et j'ai eu la chance de pouvoir faire du psycholage avec Édouard Kestenberg,
03:37et je veux dire que je garde ces années-là un souvenir tout à fait vif,
03:42parce qu'elle avait une acuité dans la manière,
03:46à la fois de percevoir ce qui se passait chez le patient,
03:49mais aussi de proposer des interventions à ceux qu'elle envoyait,
03:54qu'elle mandatait pour jouer un personnage avec le patient.
03:58C'était, un patient était psychodramatiste,
04:03et je veux dire qu'à chaque fois, ça devenait quelque chose de tout à fait extraordinaire.
04:07Je me souviens d'une fois en particulier,
04:10où il y avait une patiente qui expliquait le fait qu'à un moment,
04:14on avait le sentiment qu'il y avait une aubergine qui nous sortait de la tête,
04:19et à un moment donné, j'ai terminé à jouer son double,
04:23et je dois dire que je me suis laissé porter par une certaine forme de dépersonnalisation,
04:30qui est restée pour moi tout à fait emblématique.
04:33Donc quelque chose de simplifié dans le travail qu'on peut faire avec les patients,
04:38en psychodrame bien sûr, mais aussi en analyse.
04:42Donc c'est un peu de cette manière-là que mon travail s'est construit,
04:47avec un intérêt, je dirais, pour le langage constamment.
04:51Mais disons, j'ai commencé par oublier que j'étais linguiste avec détermination,
04:58parce que je s'impliquais énormément avec une ancienne anomalie sur une formulation.
05:03Donc l'écoute flottante est immédiatement tombée,
05:08mais c'est une écoute perdue, si je trouve.
05:13Et puis, de fil en aiguille, j'ai laissé quelque chose se faire,
05:17et puis dans un second temps, j'ai pu revenir à mes connaissances linguistiques,
05:21pour essayer, je dirais, de faire quelque chose que j'avais fait avec les textes théraires,
05:26qui était de tenter de rapporter un sentiment, un affect, une conviction
05:35concernant une manifestation de l'inconscient,
05:38à un certain nombre d'éléments que portait le langage même du patient.
05:46Par exemple, s'il y a un contraste de « tiens, je n'avais jamais pensé à cela »
05:56et « tiens, je n'ai jamais pensé à cela »,
05:59on sent tout de suite qu'il y a une petite différence entre les deux,
06:02et l'exploitation de ces nuances me paraît extrêmement échouante,
06:07disons, de réflexions qui ne sont pas des réflexions linguistiques,
06:12mais des réflexions naturelles.
06:15Voilà, en gros, de la façon dont j'ai pu...
06:17Alors, après ça, évidemment, dans la naturelle, j'ai été fort bien intéressé à la sublimation.
06:24Et aussi, disons, dans la problématique linguistique,
06:28ce qui m'a intéressé, c'était le moment élaboratif de la parole.
06:33Au moment où, disons, la parole était plus zéchie,
06:36qui correspondait à une nécessité de décharge,
06:39que j'ai faite, par rapport à ce thème-là.
06:43Ensuite, sur la sublimation, j'ai été aussi intéressé,
06:47surtout bien d'autres, d'autres en plus de l'outil,
06:50j'ai été intéressé par ce que j'appellais deux types de sublimation.
06:56Je dirais ce que j'ai appelé une sublimation d'exception et une sublimation ordinaire.
07:01Alors, le terme de l'exception est probablement assez mal choisi,
07:04parce qu'il supposerait que cette sublimation-là soit réservée aux génies.
07:10En réalité, non.
07:11Nous, comme moi, quelle que soit la qualité de ce que nous produisons,
07:15nous sommes amenés à pratiquer la sublimation d'exception.
07:19Quand on lit un article, quand on parle d'impatience au procédure au corps,
07:24même si le produit, en tout cas,
07:28ne concerne pas la nature de nos inspirations,
07:32j'appelle ça sublimation d'exception,
07:34parce que, disons, c'est quelque chose qui est nécessairement lié,
07:39je dirais, à un public et à la production d'un objet.
07:44Et que cette production d'objet est quelque chose d'essentiel au processus de sublimation.
07:50Alors que dans d'autres types de sublimation,
07:53celles qu'on peut avoir quand on se promène tranquillement dans la campagne
07:57d'octobre et qu'on admire la manière dont on se mène
08:01par son travers des feuilles tournissantes,
08:04à ce moment-là, c'est quelque chose de l'ordre de l'intime
08:06et qui n'est fait que pour soi.
08:08Tandis que dans l'autre perspective, il y a quelque chose, disons,
08:11d'une exigence de la production qui trouvera sa vérité
08:15que dans le regard de ceux qui pourront s'y intéresser.
08:18Et je crois qu'il y a là, disons, deux types.
08:20Et il me semble que c'est mieux le rapport à la problématique
08:24parce que la problématique de la production est complètement différente.
08:26Il y a quelque chose d'une exigence taraudante dans la sublimation de l'exception
08:32qui n'est pas, dans tout cas, dans la sublimation aliméatique.
08:35Donc, il y a quelque chose dont on peut supposer
08:38qu'elle est directement en lien avec un usage bien fait de la cuisine.
08:43Alors, je l'ai évoqué un peu.
08:55Et je dirais aussi que ça se fait autour de rencontres et d'exigences
09:02qui, en me retournant par exemple, à priori,
09:07je n'aurais jamais songé à m'intéresser ni à l'exil
09:12ni au contre-transfert.
09:14C'est-à-dire que le contre-transfert est une question analytique,
09:17l'exil ne l'est pas.
09:19Mais en faisant travailler la notion d'exil,
09:22dans le travail par exemple de ce qu'on peut dire,
09:24de ce qu'on peut dire Juliette Listebart,
09:26ou bien de ce qu'on peut rencontrer en gars, en discuteur,
09:29avec des collègues dont beaucoup finalement sont venus de l'étranger.
09:33Dans notre groupe, il y en a également.
09:35On s'aperçoit que dans cette espèce de double exigence
09:40imposée par l'exil,
09:42d'avoir à la fois quelque chose
09:45qui implique une capacité
09:49à tenir compte de la terre d'accueil,
09:53de la terre d'exil.
09:55Et qu'en même temps, il y a quelque chose
09:57qu'on ne peut jamais oublier.
10:00Et si on l'oublie ou si on refout cette normatique
10:03de la terre d'exil,
10:06la terre dont on est parti,
10:08cette espèce de tension entre les deux pôles
10:11que représentent sa terre natale et la terre d'asile,
10:16me paraissent emblématiques de quelque chose,
10:19de tout processus psychique
10:21où on est s'embarré en train d'avoir des mouvements
10:25par rapport à cette terre natale
10:28que constitue l'enfance,
10:30et en même temps la nécessité de l'aménager
10:34en tenant compte des nécessités
10:38sociales, de la jeune, etc.
10:42Et toute la difficulté, c'est évidemment
10:45de ne pas devenir ce que Berthoudouchi
10:50m'appelait un conformiste.
10:52Vous vous souvenez peut-être de ce film.
10:54Et en même temps, ne pas non plus,
10:57au travers des années,
11:00rester un bébé, un bébé témé.
11:03Donc je crois qu'il y a là un des éléments
11:08de mon intérêt théorico-climique.
11:12L'autre, effectivement, le contre-transfert
11:15que je viens ici,
11:17a priori, je veux dire que le tout,
11:20je sais ce que c'est,
11:21mais ce que je trouve intéressant dans le contre-transfert,
11:23c'est que je détouche, si vous voulez,
11:25ce qui m'intéresse au fond dans les notions
11:27de la politique humaine la plus générale,
11:29c'est leur conflictualité.
11:33Ce n'est pas ambivalent,
11:34ce ne doit pas être ambivalent,
11:36il faut un sujet,
11:37mais il y a une dimension de conflictualité
11:39inhérente à la plupart des concepts
11:42analytiques.
11:43Et je crois que ce qui m'intéresse,
11:45plutôt que tel ou tel sujet,
11:47en dehors du langage, et encore,
11:50c'est plutôt de voir comment
11:53toute tentative de ressaisie théorico-climique
12:00implique le moment où l'on va se confronter
12:04à quelque chose de conflictuel.
12:06Quelle que soit la notion d'antropocène,
12:09c'est ce point-là qui m'intéresse.
12:12Au fond, ce n'est pas très loin de ce que je vous disais
12:14initialement à propos de René Diackie.
12:24Alors là, je vais être d'une banalité affichante.
12:30Je crois que l'un des textes de Freud
12:34qui m'habite le plus,
12:37il a beaucoup bien dit,
12:39mais je crois que la main qui nous hante,
12:41c'est l'inquiétude étrangère.
12:45Je ne vais pas vous réciter la personne
12:49qui nous inquiète étrangère,
12:50vous la connaissez aussi bien que moi,
12:52et sinon je vous encourage vigoureusement
12:54à aller retourner à ce texte souvenir remarquable.
13:00Ce qui me hante dans ce texte-là,
13:04c'est que finalement,
13:07les éléments essentiels sont pratiquement donnés
13:11comme par un grand nombre.
13:13C'est d'adresser par exemple la note
13:16où Freud parle de son moment où il est en train
13:20et il est en train d'accomplir
13:24et il y a quelqu'un qui se trouve
13:26qui pénètre à l'improviste dans son compartiment.
13:30Il y a quelqu'un qui se trouve être au compartiment
13:33et qui ne peut plus.
13:34Freud est vraiment bien tranquille
13:36et tout d'un coup, il s'aperçoit qu'en réalité,
13:39c'est son image complétée par une miroir
13:43d'une amie qu'il nous connaît.
13:47Il y a cette espèce de confrontation à ce moment-là
13:51qui est de l'ordre de l'étrange inquiétant.
13:53Et puis il y a un autre passage
13:55qui est Freud par l'également
13:57où il y a un petit lutinat qui se promène
14:01et il essaie de retrouver son chemin
14:03et à chaque fois qu'il essaie de retrouver son chemin
14:06par un hasard qui n'explicite pas
14:09la faiblesse de corps
14:12qu'il a compris,
14:14si vous pouvez s'agir,
14:16il se retrouve considérablement constamment
14:19dans le quartier réservé.
14:21Et donc, si vous voulez,
14:23ce que je trouve remarquable dans ce texte-là
14:26c'est qu'il montre à la fois
14:28et répond à une de ses idées en fond
14:30qui est le retour du refondé
14:32et l'espèce de façon
14:38dont lorsque le refondé fait retour
14:40il est toujours dérangeant.
14:42Il est à la fois dérangeant
14:44parce qu'on aimerait bien ne pas être celui-là
14:46parce qu'il s'est fait retour
14:48et puis on est aussi dérangé
14:50et ça c'est évidemment quand on s'assoit
14:52qu'il y a des mouvements d'action
14:54qu'il faut bien admettre qu'on peut l'avoir
14:57mais autant ne pas l'avoir,
14:59enfin en tout cas pas de cette façon,
15:02de manière économique peut-être.
15:04Et l'autre dimension
15:07c'est précisément
15:09la dimension d'acculturation.
15:11C'est-à-dire quelque chose qui revient
15:13et qui nous montre que, décidément,
15:15nous, on n'est pas exactement celui qu'on croit.
15:19Et ça aussi, je crois,
15:21il y a cette espèce
15:23de nerveuse honnêteté
15:27qui est donnée sans ostentation
15:29dans le texte de Freud,
15:31près de l'autre développement
15:33par rapport à d'autres choses
15:35par rapport à l'histoire de Mamosa,
15:37qui se situe dans plein de choses.
15:39Et s'il y a cette dimension d'étrangeté,
15:43une dimension d'étrangeté
15:45que j'ai beaucoup retrouvée
15:47chez Guillaume Guimard aussi,
15:49qui est le chef de l'usine,
15:51et qui s'intéresse aussi
15:53sur un autre mode.
15:55L'usine étant, disons,
15:59ayant cette capacité,
16:01je dirais,
16:03à trouver un certain plaisir
16:05ou désagrément
16:07que puisse causer
16:09le fait,
16:11dans certains instants,
16:13de ne plus savoir
16:15ce qu'il est.
16:17C'est-à-dire que ce n'est pas une tolérance
16:19à la vitesse de l'animation
16:21qui est tout à fait remarquable,
16:23une tolérance que
16:29Christian David avait également
16:31dans un très joli texte au début
16:33où il raconte
16:35le plaisir qu'il a pris
16:37à cette espèce de dépersonnalisation du jeu
16:39dont il a fait
16:43et qu'il a ressenti
16:45en sortant de sa première cérémonie.
16:49C'est ce travail
16:51de l'inquiétant
16:53et la manière dont l'inquiétant
16:55descend par rapport à nous-mêmes
16:57qui me semblent être, en tout cas,
16:59les choses dans lesquelles je puise
17:01le plus à l'air de ma famille,
17:03le plus profondément.
17:15Alors je suis convaincu que je ne vous avais peut-être pas découvert
17:19mais c'est quand même une de celles que j'aime largement.
17:23C'est l'attentat
17:25que j'explique.
17:29C'est une œuvre
17:31extrêmement soutenue
17:35à la circulation.
17:39Vous connaissez l'histoire.
17:45Il y a un homme qui a été chassé
17:47d'un arbre par son frère.
17:49Il avait mis un arbre
17:51et il était trop intéressé par l'alchimie
17:53de son frère.
17:55Et donc il était dégoûté
17:57de l'alchimie et il en a profité pour le chasser.
17:59Et il a habité dans une île
18:01qui était auparavant celle d'une sorcière
18:03et où restait
18:05seulement son fils et la sorcière.
18:07C'était quelqu'un qui est un espèce de maître
18:09un peu monstrueux,
18:13qui fait tout ce qui fait du charme
18:15de l'environnement et de la culture.
18:19Et Prospero
18:21est, disons,
18:23le maître de la circulation.
18:27Dans cette histoire,
18:33tout d'un coup,
18:35il y a son frère qui échoue
18:37sur l'île
18:39et il y a le fils de son frère
18:41il y a une tempête, donc il échoue
18:43et puis les passagers
18:45du bateau sont dispersés
18:47et il y a
18:49Ferdinand
18:51qui est le fils
18:53du frère
18:55qui recherche son père en étant convaincu
18:57qu'il est mort.
18:59Et à ce moment-là, il y a un être
19:01qui sort de l'eau de l'air
19:03qui s'appelle
19:05Ariel
19:07qui est un personnage comme ça, une sorte d'elfe
19:13et qui,
19:15dans sa transparence et sans être visible,
19:17suscite le ralenti
19:19à l'oreille de Ferdinand
19:21sous quatre brasses et d'eau
19:23la tempête repose
19:25ses yeux sont éperdus
19:27et c'est même au lieu
19:29comme rêve.
19:31Et donc c'est une espèce
19:33de, si vous voulez,
19:35une incite Ferdinand
19:37à croire que son père est mort
19:39et à entamer
19:41à partir de là un processus
19:43de simulation de l'œil.
19:45C'est admirable et ensuite
19:47Ferdinand va retrouver son père.
19:49Et puis il y a un deuxième
19:51temps passé. Il y a un deuxième temps
19:53admirable
19:57Prospero
19:59dit la chose suivante
20:01qui peut parler
20:03à beaucoup de
20:05ces personnes différemment
20:07d'un psychanalysme
20:09quiconque
20:11We are the stuff
20:13that dreams are made of
20:15Our little lives
20:17are surrounded by sleep
20:19Nous sommes
20:21coupés dans l'étoffe
20:23des rêves
20:25et nos médiocres vies
20:27sont nommées de
20:29sommeil. C'est admirable
20:31qu'ils se reposent de plus en plus.
20:33Alors, voilà,
20:35c'est une partie de l'œuvre, c'est de trouver sa montre
20:37chez ce
20:39savant qui
20:41s'est laissé troubler par tout
20:43de l'ordre de la quête
20:45philosophale
20:47ça montre sa sensibilité
20:49à tout ce qui est de l'ordre de la sublimation
20:51au point qu'il arrivera
20:53d'ailleurs à faire en sorte
20:55que
20:57le caliban
20:59finisse par
21:01s'intéresser
21:03à la musique qui résonne
21:05autour de lui
21:07dans l'air
21:09et puis
21:11et c'est ça que j'ai parlé
21:13de plus similité
21:15à la dernière scène
21:17de
21:19de cette tragique
21:21de l'édition qui est la dernière
21:23que j'explique
21:25c'est la dernière
21:27que j'explique
21:29à la dernière scène
21:31Prospero vient, se met
21:33sur le devant de la scène
21:35face au public
21:37et il dit
21:39maintenant je vais casser
21:41la baguette
21:43c'est à dire qu'il sort
21:45devant
21:47le public comme étant celui
21:49qui sait que la sublimation
21:51est simplement
21:53un moment de passage et qu'il n'y a pas
21:55de maître de la sublimation
21:57et il indique son pouvoir
21:59de sublimation comme
22:01moment ultime
22:03du fonctionnement de la sublimation
22:05et c'est ça que je trouve
22:07formidable et riche dans ce
22:09mouvement polémique et mondialiste
22:11que nous sommes
22:13voilà
22:21alors, plusieurs choses
22:23les dispositifs de soins
22:25je les ai cités il y a un certain temps
22:27et ont été atteints à l'âge d'un enfant
22:29et
22:31je sais en discussion
22:33avec quelques-uns de plus jeunes
22:35il y a une désagréable
22:37c'est à dire que
22:39étant donné le fait que
22:41il y a deux choses qui vont à l'encontre
22:43du soin psychique
22:45et il y a
22:47une idée qui implique
22:49que chaque symptôme
22:51devrait avoir
22:53son médicament
22:55ou son type
22:57de rééducation
22:59et de l'autre côté l'idée que
23:01un soin qui s'étend
23:03dans le temps
23:05est un soin qui est efficace
23:07parce que si c'est efficace, ils peuvent y aller tout de suite
23:09donc je crois que
23:11ces idées-là sont des idées
23:13qui sont extrêmement délicates
23:15et je ne serai pas particulièrement
23:17en lien avec ce que je suis en train de vous dire
23:19et
23:21bon
23:23je dis que la seule solution
23:25c'est d'avoir
23:27disons
23:29d'être d'un côté à soi seul
23:31dans un village bellois
23:33et de résister
23:35oui peut-être, mais moi je ne sais plus
23:37ce que je pense
23:39et je pense également
23:41qu'il y a aussi
23:43la nécessité, ça je l'ai toujours fait
23:45quand je suis venu
23:47à l'hôpital
23:49la nécessité d'écouter ce qu'ont à dire
23:51des gens qui ne nous comprendront jamais
23:53et qui nous attendent toujours
23:55et qui parfois ont des choses intéressantes
23:57dans les découvertes
23:59par rapport aux pathologies
24:01dont on a à connaître
24:03donc ce que je pense
24:05c'est pour ce que je pense de la problématique
24:07du soin public
24:09que d'un côté
24:11il est important d'avoir un compte à soi
24:13disons
24:15extrêmement déterminé
24:17et par ailleurs
24:19de pouvoir continuer à dialoguer
24:21avec des gens qui ne parlent pas notre langue
24:23c'est peut-être parce que
24:25j'étais
24:27dans une liste des psychanalystes
24:29que j'étais en train de dialoguer
24:31avec des gens de formation
24:33et de filiation extrêmement diverses
24:35et ça ne m'a jamais
24:37affecté dans ma capacité
24:39à dialoguer
24:41toujours ici, je pense
24:43même si disons
24:45il y a des choses dont je sais
24:47qu'il y a des gens qui ne parlent pas
24:49nos mots
24:51qui ne parlent pas nos concepts
24:53ça c'est la première chose
24:55dans mon temps
25:03c'est disons
25:05vous me proposez en certitude modeste
25:09je dirais la chose suivante
25:11je ne sais pas très bien
25:13ce qu'il peut donner
25:15je crois que là en contre
25:17il y a deux choses qui sont un peu contradictoires
25:19je crois que progressivement
25:21il y a quand même des gens qui s'aperçoient
25:23qu'il y a un certain nombre
25:25de milieu
25:27qu'on donne pour des infections diverses
25:29qui sont sans effet
25:31et qui progressivement
25:33s'en remettent
25:35à des thérapies
25:37avant qu'elles n'avantaisent
25:39donc j'ai la faiblesse de penser
25:41qu'un jour ou l'autre
25:43les gens qui y sont allés
25:45en reviendront, vont essayer
25:47de nous faire appel à des choses
25:49un peu plus normales, un peu plus
25:51à l'avenir
25:53disons reposant sur un passé plus gros
25:55et là je crois que
25:57pour certains
25:59il y a une possibilité de parole
26:01mais bon
26:03ça reste quand même
26:05assez objectif
26:15si on pose la question de l'intérêt de l'entrepreneur psychanalyste
26:17aujourd'hui
26:19qu'est-ce que l'intérêt de l'entrepreneur ?
26:21alors d'abord
26:23même si elle se pose la question
26:25c'est déjà
26:27qu'elle l'a entendu
26:31et
26:33il y a des gens qui se posent la question
26:35pourquoi y a-t-il
26:37pourquoi y a-t-il un intérêt de l'entrepreneur psychanalyste
26:39si vous vous posez cette question
26:41c'est que vous n'en éprouvez
26:43déjà le besoin
26:45on a le besoin
26:47alors
26:49ensuite d'abord il y a la question
26:51qu'est-ce qu'un peu d'escompté
26:53du travail d'un psychanalyste
26:55bon d'abord
26:57la première des choses
26:59qu'il faut dire c'est que l'psychanalyse
27:01c'est long
27:03ça coûte cher
27:05et ça prend beaucoup de temps
27:07par conséquent même si on le fait
27:09il faut savoir qu'on en a envie
27:11et on en a envie parce qu'on se sent pas bien
27:13ou plutôt aussi parce qu'on pense
27:15qu'il y a un certain nombre de choses
27:17qu'on sent
27:21dont on sait
27:23paradoxalement
27:25dont on sait qu'on dispose mais dont on ne peut pas se servir
27:27et je crois que c'est dans
27:29ces cas là
27:31que
27:33la psychanalyse permet d'en prendre
27:35ce qui fait que
27:37on ne peut pas se servir
27:39et puis il y a aussi
27:41disons un bon indice
27:45donc il y a besoin de psychanalyse
27:47c'est
27:49donc quand il y a
27:51quelque chose qui nous aggrave
27:53qui nous arrive une fois
27:55et le hasard
27:57deux fois, c'est pas de chance
27:59et la troisième fois il faut se poser la question
28:01de savoir s'il y a quelque chose
28:03et là aussi je dirais que la psychanalyse
28:05peut permettre de comprendre
28:07ce qui fait que le sujet
28:09il se pose malgré lui
28:11à être dans une situation
28:13qui ne lui veut pas
28:15avoir
28:17qui lui pose des difficultés
28:19voilà
28:21j'ajoute aussi que l'analyse
28:23bon c'est ce qu'on peut
28:25c'est une analyse
28:27c'est une
28:29c'est une aventure
28:31il y a des tas d'autres choses
28:33qui se révèlent
28:35qui se développent, qui se déploient
28:37que certes on fait une analyse parce qu'on ne se sent pas bien
28:39je crois que c'est vrai
28:41on n'a pas tellement de raison
28:43de la faire
28:45mais qu'au fil de l'analyse
28:47il y a des tas d'autres choses
28:49qui se développent
28:51on peut trouver
28:53ce sont des légitimations
28:55des justifications
28:57du fait d'avoir fait ça
29:11Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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