Le premier tour du scrutin pour élire les six vice-présidents de l'Assemblée nationale a été annulé à cause de "dix enveloppes en trop". Le président du groupe communiste estime qu'il s'agit d'une "forme de sabotage".
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00:00Et c'est André Chassaigne qui est avec nous sur RTL maintenant, bonsoir !
00:04Bonsoir !
00:05Le président du groupe communiste à l'Assemblée, candidat hier pour le nouveau front populaire à la présidence de l'Assemblée Nationale.
00:12Vous n'avez pas été élu puisque c'est Yael Brown-Pivet pour le camp macroniste qui l'a emporté, on va en parler évidemment.
00:18Mais d'abord parlons de ce qu'il se passe en ce moment, c'est maintenant le vote pour les postes-clés à l'Assemblée Nationale, les vice-présidents entre autres.
00:27Le premier tour tout à l'heure a été annulé parce qu'il y a eu un bourrage dur, alors là encore c'est une première ou en tout cas c'est assez étonnant et exceptionnel.
00:36Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
00:37Il y avait 10 enveloppes de trop, ce qui est absolument incroyable.
00:43A l'Assemblée Nationale, je dis bien l'Assemblée Nationale, on a une situation qui est absolument incroyable alors que tout est contrôlé en termes de vote,
00:52et bien qu'il y ait eu de façon organisée sans doute 10 enveloppes en trop qui devaient être vraisemblablement couplées avec une autre enveloppe.
01:01Mais c'est quelque chose d'effarant.
01:03C'est une maladresse ou c'est du sabotage ?
01:05C'est sans doute une forme de sabotage.
01:07Pour qu'il y en ait 10, c'est sans aucun doute une action organisée.
01:12J'ai même un peu honte d'en parler en étant député, de voir une telle situation.
01:16Je crois que ça va faire rire la terre entière.
01:19Mais alors c'est une forme de triche et ce serait quoi l'intérêt de le faire ?
01:23Je ne pense pas que ce soit une forme de triche.
01:25C'est une façon de faire annuler un vote, de créer une perturbation et de dévaloriser l'Assemblée Nationale.
01:34Je crois que c'est surtout ça.
01:35On va y revenir évidemment et suivre cette affaire-là sur RTL.
01:39Parlons maintenant de l'élection d'hier.
01:40Vous n'avez pas été élu.
01:41Je rappelle les scores, 207 voix pour vous alors qu'il y a eu Yael Brown-Pivet qui a eu 220 voix.
01:47Vous contestez toujours cette élection, notamment parce que des ministres députés ont voté.
01:53Vous en êtes où de la procédure ?
01:54Pour ma part, je prends acte de cette élection.
01:57Bien sûr, on peut observer qu'il y a eu un mélange du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif.
02:05Mais la séparation des pouvoirs, ça fait très longtemps qu'elle est remise en cause à l'Assemblée Nationale.
02:10Il y a 17 ministres toujours en activité, même s'ils gèrent les affaires courantes.
02:1517 ministres qui participent au vote parce qu'ils reprennent leur place de député tout en restant ministre.
02:22Là aussi, c'est sans doute une exception française.
02:25Mais je ne vais pas m'étendre là-dessus.
02:27Le résultat, il est ce qu'il est.
02:28Il y a eu un vote extrêmement politique qui a été fait et qui a été fait surtout avec une alliance inattendue entre les républicains et entre les macronistes.
02:40Vous avez commencé par vous inquiéter et dire que vous aviez honte de l'image qu'on renvoyait de l'Assemblée.
02:46Je regardais, ça fait 12 jours qu'il y a eu ce second tour.
02:49On est à 12 jours plus tard.
02:50On a toujours le même Premier ministre, donc la même présidente de l'Assemblée Nationale,
02:54le même président du Sénat et le même président de la République.
02:57Donc les 4 personnes qui occupent les 4 plus hautes fonctions de l'État sont toujours les mêmes,
03:0112 jours après un scrutin qu'on a qualifié, pas d'historique mais de surprenant,
03:06et qui remettait en cause des équilibres politiques.
03:08Qu'est-ce que vous en pensez ?
03:09Cherchez l'erreur, enfin c'est incroyable.
03:12Il y a eu un vote qui a montré massivement le rejet de la majorité macronienne.
03:19Et à la suite de ça, rien ne change.
03:22Une présidente de l'Assemblée Nationale qui est la même, on aurait pu concevoir qu'il y ait un changement de tête,
03:29pour au moins montrer qu'il y avait une forme de changement.
03:32Mais ce n'est même pas le cas.
03:34Quand on dit que le peuple de notre pays regarde avec effroi ce qu'est la vie politique,
03:42et se tourne ensuite soit vers l'abstention, ça n'a pas été le cas cette fois,
03:46soit vers le vote, notamment le vote d'extrême droite,
03:50ben tout est fait pour l'alimenter.
03:51Tout est fait pour l'alimenter.
03:53Justement M. Chassagne, je ne sais pas quel est votre point de vue,
03:56est-ce qu'il faut que le Rassemblement National ait des postes,
03:59ces fameux postes clés au bureau ?
04:02Ou alors est-ce que vous dites, comme certains de vos partenaires,
04:04qu'il ne faut aucun vote pour le Rassemblement National,
04:08alors qu'ils ont 11 millions de personnes qui ont voté pour eux ?
04:10Quelle est votre position par rapport à ça ?
04:12La position qui était celle des quatre groupes de gauche, dont le mien,
04:17c'est qu'il y a eu ce que l'on a appelé un front républicain.
04:22Beaucoup, beaucoup de députés, notamment des députés de la majorité macronienne,
04:27y compris d'ailleurs des députés républicains,
04:30ont été élus sur la base de ce front républicain
04:34qui a été fait pour construire une digue,
04:38au nom de l'idéologie du Rassemblement National,
04:42entre ce parti et le reste.
04:45Aujourd'hui, la logique voudrait que ce mur républicain,
04:49que ce front républicain se prolonge.
04:52Et vous qui voulez que l'Assemblée soit représentative,
04:55les 11 millions de personnes qui ont voté pour le RN,
04:58ils ne peuvent pas avoir, selon vous, de représentants au bureau de l'Assemblée nationale ?
05:03Non, ce que j'ai défendu ce matin à la réunion des présidents,
05:06c'est qu'il y a une répartition par points,
05:09que chaque groupe, en fonction de sa taille,
05:12puisse avoir un certain nombre de points qui permettent une représentation.
05:16Ça, ça a été rejeté.
05:19C'est-à-dire que l'accord qui a eu lieu entre les républicains
05:23et la majorité macroniste
05:26a fait qu'ils vont récupérer
05:29une grande partie des postes du bureau
05:32au détriment à la fois du RN
05:35et à la fois du Nouveau Front Populaire.
05:38C'est-à-dire eux-mêmes, ils remettent en cause ce qu'on appelle le Front Républicain,
05:41mais aussi ils remettent en cause le fait
05:44qu'ils estiment qu'il faut une représentation légitime du RN.
05:49On est en pleine contradiction.
05:51Chacun défend son intérêt personnel.
05:53Et on donne là encore une image.
05:56Je préfère qu'on dise les choses clairement, nettement,
05:59plutôt que de tergiverser et de rétablir un Front Républicain sans le dire.
06:04Et qu'est-ce que vous pensez de l'image que vous donnez au Nouveau Front Populaire depuis 12 jours ?
06:09Depuis 12 jours, je fais une nuance
06:12entre l'image qui est donnée par les organisations de nos partis
06:17qui n'arrivent pas à se mettre d'accord sur un poste de Premier ministre
06:21et ça, c'est vrai que l'image est déplorable.
06:23On a des retours dans nos circonscriptions.
06:26Les gens ne comprennent pas.
06:28Quand est-ce que vous allez y arriver ?
06:31Ça, personnellement, je ne le sais pas.
06:33Ce que je sais par contre, c'est qu'on a donné notre image à l'Assemblée Nationale.
06:37C'est-à-dire que les quatre groupes, nous sommes réunis.
06:39Et en deux jours, on a trouvé un candidat unique.
06:42C'était moi en l'occurrence.
06:44Et on a montré qu'il était possible de se mettre d'accord.
06:46Ce que je dis, moi, c'est que j'aimerais qu'il y ait un renvoi à l'Assemblée Nationale.
06:50Que les députés qui ont été élus puissent avoir leur mot à dire pour la désignation.
06:54Vous demandez un vote ?
06:55Ce sera ma dernière question.
06:56Vous demandez un vote ?
06:57Oui, mon groupe parlementaire, le groupe de la gauche démocrate et républicaine,
07:00qui réunit à la fois des députés communistes et députés d'outre-mer,
07:03nous demandons à ce qu'il y ait un vote des députés du Nouveau Front Populaire
07:08sur la personne qui pourrait être, remplir les fonctions de Premier ministre.
07:13Voilà la position.
07:14Pour moi, elle est claire et nette.
07:15Emmanuel Bompard qui vous dit qu'on n'est pas la star académie, vous en pensez quoi de ça ?
07:18Vous savez, il y a ceux qui parlent de star académie,
07:21et puis il y a les autres qui ont sans doute une conception un peu plus ancienne,
07:25c'est je te tiens par la barbichette.
07:27Mais à force de se tenir par la barbichette, il n'y a rien qui sort du chapeau.
07:31Merci beaucoup André Chassaigne d'avoir été avec nous sur RTL ce soir.
07:34A bientôt sur RTL et bonne soirée à vous.