Dans les jeux de Patrice Garande
Patrice Garande vous partage ses souvenirs, de champion olympique à Los Angeles (1984), dans ce dernier épisode de la série rétrospective sur les Jeux Olympiques "Dans les jeux de".
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00:00J'ai pris conscience là-bas, surtout en arrivant au village olympique,
00:03que j'étais en train de vivre un moment qui était un petit peu hors du commun.
00:19Que s'est-il passé en 1984 ? Beaucoup de choses.
00:21À titre personnel, c'était pour moi une année assez fantastique.
00:26Cette aventure extraordinaire aux Jeux olympiques de Los Angeles,
00:30à la fois sur le plan sportif, puisqu'on est revenu avec les médailles d'or,
00:33et aussi sur le plan humain, parce que j'ai pris conscience là-bas,
00:39que j'étais en train de vivre un moment qui était un petit peu hors du commun.
00:56Le fait de visualiser ça, de voir ça, de voir cette ambiance, on est venu pour ça.
01:01On s'est tous dit, nous, on va être sur la plus haute marche.
01:05Quand on va aux Jeux, et que quand on gratte un petit peu et qu'on va un petit peu plus loin,
01:11les Jeux aussi, c'était une façon de promouvoir la paix dans le monde.
01:15C'est là qu'on est venu, c'est là qu'on est venu pour ça.
01:17C'est là qu'on est venu, c'est là qu'on est venu pour ça.
01:20C'est là qu'on est venu, c'est là qu'on est venu pour ça.
01:22Les Jeux aussi, c'était une façon de promouvoir la paix dans le monde.
01:25C'est là que j'ai pris conscience de ce que pouvait représenter une cérémonie d'ouverture.
01:28Une participation aux Jeux pour des gens, pour des athlètes,
01:33qui n'ont aucune chance d'avoir une médaille, mais qui sont là pour représenter leur pays.
01:37L'arrivée au village, ça a déclenché chez nous tous,
01:40quelque chose déjà qui nous a sortis de notre confort.
01:43On était déjà logés dans les petits appartements, ou par deux, ou par quatre, on dormait par terre.
01:48Et puis après, la rencontre avec les athlètes, le fait de discuter
01:51sur l'aspect humain, il y avait comme une espèce d'ouverture aux autres,
01:57une ouverture au monde, sur un monde que je ne connaissais pas en fait.
02:01Oui, je dis que c'est la plus belle aventure de ma vie parce que j'ai vécu ça.
02:09Comme souvent dans ces tournois-là, l'entrée en matière avait été difficile.
02:16Tout le monde pensait que ce serait une formalité, France-Qatar.
02:19On fait deux-deux, et bien content de faire deux-deux.
02:23À titre personnel, sur ce match-là, je me blesse.
02:27Et ensuite, on avait joué, je crois que c'était la Norvège.
02:30François Brisson, qui n'avait pas joué ce premier match-là, est rentré à ma place le match d'après.
02:35Il a marqué deux buts.
02:37Et puis ensuite, derrière, on doit faire un partout contre le Chili.
02:42Si on n'avait pas fini premier, on ne serait pas allé au village olympique.
02:45L'histoire était en train de s'écrire et on a pu vivre ce moment génial
02:51d'être vraiment au cœur des Jeux, à l'intérieur des Jeux.
02:57J'étais une pièce rapportée à ce groupe,
02:59puisque je n'ai pas participé à la campagne de qualification.
03:02Je dois ma sélection à une très bonne saison avec la JOSR,
03:06où j'avais fini meilleur buteur du championnat.
03:08J'ai été accueilli dans ce groupe comme si j'avais été là tout le temps.
03:13Entre nous, il y avait quelque chose que je n'ai jamais retrouvé ailleurs.
03:16Chaque membre de ce groupe avait l'impression de faire partie de l'équipe.
03:20Il n'y avait pas de titulaire, il n'y avait pas de remplaçant.
03:23Pendant les matchs, c'était un truc de fou, ce qui était sur le banc.
03:28Mais ça, c'était surtout dû à une personne qui, malheureusement, nous a quittés, Henri Michel.
03:33Henri Michel, porteur triomphe.
03:35Voilà une carrière qui débute bien pour celui qui a été l'un des plus grands footballeurs français de ces dernières années.
03:42Et avec le drapeau tricolore, applaudi par les 100 000 personnes de ce Rose Bowl de Pasadena.
03:48Comme sélectionneur ou comme entraîneur, il a été avec nous exceptionnel.
03:52C'était un homme qui avait un carré, une prestance, une élégance.
03:58C'était un homme fantastique.
04:02Je pense que c'est un coach qu'on n'a jamais eu en club quand on était joueur.
04:05Sur le plan humain, c'était une personne exceptionnelle.
04:09Mais vraiment, vraiment exceptionnelle.
04:11Moi, j'avais beaucoup d'admiration pour lui.
04:14Et puis, il avait la classe et il nous manque beaucoup.
04:19En ce moment, on en parle beaucoup des Jeux et de notre médaille.
04:25Pour moi, il est l'instigateur de tout ça.
04:30C'est lui qui a façonné ce groupe.
04:31C'est lui qui a façonné l'état d'esprit qu'on avait.
04:34C'est lui qui a mis en place l'équipe et qui a façonné les victoires tactiques sur le terrain.
04:41Et surtout, il a sucré un groupe qui était indestructible.
04:48Le souvenir que j'ai de lui pendant la compétition, c'est qu'il a tout le temps, tout le temps, tout le temps cru en nous.
04:55Il nous a tout le temps mis en confiance.
04:56Il n'y a jamais eu de doute dans le moindre de ses propos.
04:59D'ailleurs, on a annoncé avant de partir à Los Angeles qu'on y allait pour gagner la médaille d'or.
05:05Alors ça a fait sourire quelques-uns.
05:07Mais lui était persuadé de ça.
05:09Il avait une confiance en nous incroyable.
05:11Ça nous a permis de créer ces liens entre nous et avec le staff.
05:16Et je n'ai pas le souvenir d'un seul problème du premier au dernier jour.
05:22On était tellement heureux d'être là.
05:24On partageait tellement de choses.
05:26Parce qu'entre les entraînements, on prenait un navette, on allait au Coliseum, on allait voir les compétitions.
05:31Le village olympique, pour nous, c'était Disneyland.
05:35C'était fantastique.
05:37Un esprit festif incroyable.
05:39Donc lui nous a laissé la possibilité d'avoir d'un côté beaucoup de sérieux,
05:46beaucoup de professionnalisme, beaucoup d'exigence par rapport à la compétition,
05:49à la fois dans les entraînements et dans les matchs.
05:51Et puis une liberté totale sur le reste.
06:00La Yougoslavie avait une équipe de folie.
06:03C'était un match tendu.
06:05Et puis le scénario du match aussi, gagner après prolongation.
06:10Le souvenir aussi que j'en ai, c'est cette espèce de sérénité et de confiance qu'il y avait.
06:17C'était impossible qu'ils nous battent.
06:19Il y avait ce truc là, on était en demi-finale par rapport à tout ce que j'ai évoqué avant.
06:24Que ce soit de la part d'Henri, de la part de tous les joueurs qui étaient sur le banc et de ceux qui étaient sur le terrain.
06:31Il y avait ce truc, ça ne pouvait pas nous échapper.
06:34Mais par contre, il a fallu sortir un match de haut niveau parce que c'était un très gros cycle.
07:00La rentrée pour la finale, c'était un truc fantastique, un truc de fou.
07:13À ce moment-là, je suis rentré dans ce match-là pour aider.
07:17Si j'avais pu marquer un but, je l'aurais fait.
07:19Pour gagner la médaille avec tous mes potes.
07:31Quand l'arbitre a sifflé, on était tous ensemble.
07:35On s'est tout de suite réunis ensemble, avec tout le monde, avec le staff et tout.
07:39Donc ça, c'est quelque chose qui m'a marqué.
07:43Et puis après, sur le terrain, on ne sait plus où on habite.
07:46Il faut être en bonne heure, porter nos électionnaires, tout ça.
07:49Et puis après, la fête, elle dure.
07:52Ça ne s'arrête jamais.
08:01Après qu'on ait gagné cette médaille,
08:04on nous a donné le choix de faire la cérémonie de clôture
08:09ou d'aller passer la journée à Malibu.
08:12On est allés à Malibu.
08:14Et j'ai le souvenir d'une journée fantastique.
08:18Quand on s'est retrouvés à Malibu,
08:20on s'est dit qu'on allait passer la journée à Malibu.
08:24Et j'ai le souvenir d'une journée fantastique.
08:28Quand on s'est retrouvés pour aller au tirage au sort du tournoi olympique,
08:33c'était un truc de fou.
08:36De se revoir, il y avait beaucoup d'émotions.
08:40Et tous, on était...
08:44Moi, j'ai ressenti à ce moment-là la même chose que quand on était au jeu.
08:49Il y avait ce lien entre nous qui est symbolisé, certes, par une médaille,
08:56mais ça va bien au-delà de ça.
09:03Pour moi, ça va être quelque chose de fantastique.
09:05C'est une chance incroyable.
09:07Moi, je pense que ça va être une fête...
09:10Une fête grandiose.
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