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00:00Nos grands-pères jusqu'à nos pères payaient des impôts pour la France.
00:06Donc le service militaire était obligatoire pour nous.
00:10Je m'appelle Djemé Omar, j'ai 92 ans,
00:14mais moi je n'ai pas attendu la commission du recrutement
00:20qui passait dans les communes, dans les villages.
00:24Je voyais des tirailleurs sénégalais qui revenaient
00:28pendant la guerre d'Indochine.
00:31Avec des médailles, j'avais envie d'avoir la même chose qu'eux.
00:37Je me suis engagé, volontaire.
00:39Depuis la guerre de 1914-1918,
00:43il y a eu des tirailleurs qui étaient dans mon village.
00:48On a calculé, il y a eu un nombre de 20,
00:51mais ils sont plus là.
00:54Je suis le seul rescapé.
00:57Le fait qui m'a beaucoup marqué en Indochine,
01:02c'était en 1954,
01:06notre compagnie a progressé en direction de Yémen-Fou.
01:12On est tombé sur une arme escarte.
01:14On a perdu 22 éléments de notre compagnie,
01:21dont un capitaine.
01:25Ça, ça m'a beaucoup marqué,
01:29parce que je n'ai jamais vu de cadavres.
01:33J'avais juste 10 mois de service.
01:35Beaucoup de nos camarades sont restés en Indochine.
01:37D'autres sont revenus, mais ils sont pris là.
01:42On n'a pas pu obtenir ce qu'on voulait.
01:46On nous a donné une petite pension d'OVS.
01:55Ça a été dur pour nous.
01:57Les deux premières, c'est des décorations sénégalaises.
02:01Maintenant, le reste, c'est des décorations françaises.
02:05Ça, c'est le calot.
02:07Ça, c'est le grade sergent.
02:09Ça, c'est mon dernier réciment.
02:12L'ensigne du dernier réciment de l'armée française.
02:17Cinquième rigueur.
02:19Qu'est-ce que vous voudriez que les futures générations retiennent de vous ?
02:23Leur conseil d'être disciplinés.