Rocky de Sylvester Stallone (1976) - Mon analyse
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Court métrageTranscription
00:00Rocky, c'est l'histoire d'un boxeur de seconde zone qui va se voir offrir une chance au titre de champion du monde.
00:05Mais Rocky, c'est surtout l'histoire d'un loser qui va avoir une chance de retrouver l'estime de soi, une victoire morale.
00:10La preuve que tout est possible, et que même au plus bas, on peut atteindre les sommets.
00:15C'est un rapide résumé de ce qu'est l'idéologie du rêve américain, et c'est ce que représente Rocky, à une époque où c'est le pessimisme qui prédomine.
00:22Charles Manson, le Vietnam, le Watergate, dans les années 70, l'Amérique a mal, n'y croit plus, et le montre notamment au cinéma.
00:30Mais en 1976, une lueur d'espoir pointe le bout de son nez. Je parle bien sûr de Rocky.
00:36Le chef d'oeuvre de Sylvester Stallone, la pierre angulaire de son oeuvre, s'écrivant le protagoniste ultime,
00:42un vrai bon gars qui se soucie des autres, et qui évolue dans un film où les valeurs de détermination, de respect et de courage prédominent.
00:49Tout le monde est seul ici. Rocky est seul, Adrian est seul, Mickey est seul, Paulie est seul, et même Apollo, pourtant bien entouré, est seul, enfermé dans sa mégalomanie.
01:00Il ira chercher Rocky pour ce qu'il représente, comme un symbole, sans jamais le prendre au sérieux.
01:05Mais pour Rocky, ça n'est pas un spectacle, c'est le combat de sa vie, même si personne ne s'en rend compte.
01:10Dans cette scène, c'est bien illustré. La détermination d'un homme qui n'a rien à perdre, cachée par un groupe de dirigeants, de publicitaires,
01:16qui continuent à faire de l'ombre aux vraies valeurs de l'Amérique d'en bas.
01:19Jusqu'au combat final, où Rocky peut enfin s'exprimer, exprimer sa rage de vaincre, et tenir la distance.
01:25Car c'est bien là que se joue le vrai combat, prouver au monde qu'il n'a pas été choisi pour rien, qu'il est plus que le loser du coin.
01:31Et c'est ce qu'il avouera à Adrian dans une scène que Stallone considère comme l'âme du film.
01:35Une scène que l'équipe ne voulait pas tourner, jusqu'à ce que Stallone les convainque qu'il peut tourner la scène en une seule prise.
01:40Et il le fera sans forcer, car Rocky c'est lui, ce combat c'est celui de Stallone, et le jeune acteur doit lui aussi faire ses preuves et tenir la distance.
01:48Il tiendra 15 rounds face au champion du monde, il ne mettra pas son adversaire KO, mais il ne tombera pas.
01:54Et pour Rocky c'est une victoire, car l'important ça n'est pas de cogner, mais d'encaisser et de se relever.
01:59La cloche sonne, et à partir de là, Rocky n'est plus un loser, et surtout il n'est plus seul, plus personne n'est seul à ce moment là.
02:06Il perd oui, mais il n'en a que faire, car pour lui la vraie victoire, elle est là.
02:14Ce premier Rocky dégage une vraie sincérité, sans doute parce qu'il est pensé par un homme qui comme Rocky fait tout pour sortir de la misère.
02:20Le film fait aussi preuve d'innovation, étant l'un des premiers à utiliser la Steadicam.
02:24Notamment durant le training montage, qui lui est sublimé par la composition de Bill Conti, que je ne vous ferai pas l'affront de vous présenter.
02:30Le combat quant à lui est divinement bien chorégraphié.
02:33Stallone l'écrira au coup pour coup, droite, gauche, droite, gauche, sur plus de 32 pages.
02:39Et l'énergie du superbe Carl Weathers viendra sublimer l'affrontement.
02:42Le film est le septième meilleur retour sur investissement de l'histoire du cinéma.
02:46225 millions de dollars de recettes, Oscar du meilleur montage, du meilleur réalisateur et du meilleur film.
02:52Stallone qui entre dans la cour des grands, qui s'inscrit aux côtés d'un certain Charlie Chaplin et Orson Welles,
02:57comme étant les trois seuls à avoir été nommés dans la catégorie meilleur acteur et meilleur scénario pour le même film.
03:03Il ne remportera pas ses deux statuettes, mais il connaît enfin la gloire et va maintenant tenter de la préserver.