Finances publiques: le Conseil d'analyses économiques préconise 112 milliards d'économies d'ici 7 à 12 ans

  • il y a 3 mois
Dans le débat sur les finances publiques, le Conseil d'analyses économiques apporte sa pierre à l'édifice en préconisant un régime drastique d'économies. Personne n'est épargné: le gel des salaires des fonctionnaires, baisse des aides à l'apprentissage pour les entreprises, baisse des aides sociales… Les détails avec l'éditorialiste BFM Business, Pierre Kupferman.

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Transcription
00:00Alors Pierre, en attendant de connaître le nom du futur Premier ministre, le Conseil d'analyse économique, qui fournit traditionnellement à Matignon des pistes de réflexion,
00:07vient de se pencher sur l'état des finances publiques et pour redresser la barre, il préconise un régime drastique.
00:13Effectivement, l'objectif visé, c'est d'économiser 112 milliards d'euros en lissant l'effort. Ce serait au minimum sur 7 ans, au maximum sur 12 ans.
00:25Donc ce n'est pas un plan de rigueur brutal qui casserait la croissance, mais un régime minceur, exigeant.
00:32Je dis exigeant parce que ça supposerait de faire des efforts sur une période qui dépasse les échéances électorales habituelles.
00:37Alors ça, c'est un régime qui risque de déplaire à la gauche.
00:40Alors, de but en blanc, on serait tenté de dire oui effectivement, mais il se trouve que parmi les trois économistes qui ont concocté ce régime minceur,
00:49vous voyez les noms à l'écran, vous avez deux défenseurs d'une vision keynésienne de l'économie, donc plutôt des économistes de gauche.
00:59Et dans le régime qu'ils préconisent de suivre, les efforts qui sont demandés ne reposent pas sur une seule catégorie de contribuables.
01:09Est-ce que vous pouvez nous donner des exemples concrets ?
01:12Par exemple, ils préconisent d'économiser 20 milliards d'euros, c'est une grosse somme l'année prochaine, en gelant certaines dépenses.
01:19Ça concernerait les salaires des fonctionnaires avec un point d'indice qui ne serait pas valorisé, revalorisé plutôt au niveau de l'inflation.
01:30Ça concerne aussi les aides sociales, là encore le montant ne serait pas revu à la hausse en prenant en compte l'inflation.
01:38Et puis troisièmement, toujours dans le même esprit finalement, pour le barème de l'impôt sur le revenu, on garderait le même d'une année sur l'autre.
01:45Ça voudrait dire concrètement qu'un contribuable qui aurait vu ses revenus augmenter juste du niveau de l'inflation,
01:52il se retrouverait à payer davantage d'impôts alors que son pouvoir d'achat, lui, n'aurait pas bougé.
01:58Mais dans ces trois cas, aucun effort n'est demandé aux entreprises.
02:01Vous avez raison, mais je vais vous rassurer tout de suite, elles ne sont pas oubliées.
02:04Puisque ces trois économistes suggèrent d'économiser 4 milliards d'euros en limitant les aides à l'embauche d'apprentis,
02:11elles seraient réservées aux jeunes les moins qualifiés, et puis 2 milliards et demi d'euros en réduisant le niveau du crédit d'impôt recherche.
02:19Vous savez, c'est ce qui permet aux entreprises d'économiser sur les dépenses qu'elles engagent pour innover.
02:25Tout ça, évidemment, je le répète, ce sont des pistes de travail, des pistes qui vont nourrir le débat, avec évidemment, à la rentrée, le vote du budget.
02:35Merci Pierre.

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