Entre ces ministères qui obtiennent des rallonges, le rabotage des allégement de cotisations patronales amoindri à la demande des députés EPR ou encore la baisse plus faible que prévue des dotations aux collectivités locales … au fur et à mesure des débats autour du projet de loi budgétaire, le gouvernement a dû renoncer à de nombreuses économies. Le journaliste BFM Business, Guillaume Paul, redoute que ces renoncements menacent l'objectif de baisse des déficits de la France auprès de Bruxelles.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Oui, parce que ces histoires de concessions, Guillaume, c'est pas ça qui va aider le gouvernement à boucler son budget et faire ses fameux « efforts » tant attendus.
00:07Non, c'est sûr, mais vous savez que l'effort, entre guillemets, qu'on nous avait vendu il y a quelques semaines, il a déjà, pardon de le dire comme ça, un petit peu du plomb dans l'aile.
00:14Parce que je vous rappelle quand Michel Barnier a présenté son projet de budget, l'objectif c'était 60 milliards d'euros d'efforts l'an prochain, dont 40 milliards d'euros de baisse de dépenses publiques.
00:24Le problème c'est que ces 40 milliards de baisse de dépenses publiques, ils sont en train de fondre.
00:28Vous voyez tout ce qui s'est passé ces dernières semaines, les retraites, vous en parliez, qu'on devait en partie désindexer au premier semestre.
00:33L'effort sera moindre, donc moins d'économies à la clé.
00:36Les collectivités locales qui devaient faire un effort de 5 milliards d'euros l'an prochain, Michel Barnier a dit la semaine dernière, finalement ça sera moins.
00:42Vous avez les allégements de charges sur les entreprises qui devaient être rabotées à hauteur de 4 milliards, finalement ça devrait être moins.
00:48Sans compter, alors, certains ministres influents qui ont réussi à faire en sorte que leur propre budget soit moins raboté qu'à l'origine.
00:54Ils ont gratté à chaque fois 200, 300, 400 millions d'euros, ça compte.
00:58Plus cette fameuse taxe sur l'électricité, effectivement, dont on ne sait pas quel serait son avenir, donc c'est peut-être pas fini.
01:03Donc vous voyez, ce budget qui devait soi-disant raboter, à l'origine, à l'arrivée, ça se trouve, il n'a pas raboté quelque grand-chose.
01:08Tant mieux pour notre pouvoir d'achat, ceci dit, le budget ne ressemblera plus à rien et on ne va pas réussir à compenser ailleurs.
01:13Non, parce qu'à chaque fois qu'on dit, on s'assoit sur telle économie, on vous dit, on en trouvera ailleurs.
01:17C'est que pour l'instant, vous n'avez pas d'idées d'autres endroits où faire des économies.
01:20Et attention, parce que vous disiez, ça va préserver le pouvoir d'achat.
01:23Non, pas vraiment, parce qu'en fait, non seulement on ne va pas réussir à faire les économies qu'on veut,
01:27mais vous avez vu apparaître ces dernières semaines des hausses d'impôts qui sont supérieures à ce qu'on nous avait vendu.
01:35Alors vous avez hausse des taxes sur l'électricité, donc on verra ce qu'il en reste.
01:38Hausse des frais de notaire, ça c'est arrivé il y a une semaine environ.
01:42Hausse des taxes sur les boissons sucrées.
01:44Le tabac, on n'en parle pas beaucoup, plus 40 centimes d'euros le paquet au 1er janvier prochain.
01:48Le malus sur les voitures, au poids, et puis la taxe supplémentaire sur les billets d'avion.
01:53Ça c'est pour les particuliers, sans compter les hausses d'impôts pour les entreprises.
01:56Et je vous le rappelle, mine de rien, ce sont quand même les entreprises qui créent les jobs dans ce pays.
02:00Du coup, tout le monde sera mécontent, et la promesse en plus ne sera pas tenue.
02:03Conclusion, alors si le gouvernement reste suffisamment en vie pour pouvoir faire passer son budget...
02:07Oui, parce que ça, on n'en est même pas sûr non plus.
02:09Non, mais on n'aura pas l'effort global de 60 milliards d'euros.
02:12On n'aura pas réussi à faire les économies qu'on a envie de faire.
02:15Et en plus, ce n'est même pas pour ça qu'on préservera le pouvoir d'achat des Français,
02:18puisque comme je vous le disais, il y a des impôts supplémentaires qui sont apparus.
02:21Donc on aura vraiment tout perdu sur tous les tableaux.
02:24Le plus grave, c'est qu'on n'arrivera pas, comme prévu, à ramener nos déficits à 5% du PIB à la fin de l'année 2025.
02:30Bruxelles dit déjà que ça ne se fera pas.
02:33Et encore une fois, attention à la réaction des marchés financiers face à ça,
02:37parce que c'est ça qui pourrait être le plus douloureux dans l'histoire finalement.
02:39Merci Guillaume.