• il y a 7 mois
Le gouvernement est à la recherche d'économies depuis l'annonce du dérapage du déficit public pour 2024. Il a donc été décidé de réduire les aides aux entreprises qui engage des apprentis en dehors de tout parcours scolaire. Cette mesure permettrait d'économiser près de 200 millions d'euros. Les explications avec le journaliste BFM Business, Frédéric Bianchi.

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00:00 - Fred, on va parler des économies que veut faire le gouvernement et qui s'apprête donc à mettre un coup de canif dans son ambition sur l'apprentissage.
00:07 C'est bientôt la fin des contrats de professionnalisation aidée.
00:11 - Oui, très bientôt, c'est dans 15 jours, le 1er mai prochain.
00:15 A priori, on attend la publication du décret, mais du côté du gouvernement, on confirme.
00:19 Les entreprises qui veulent prendre un jeune de moins de 30 ans pour le former, c'est-à-dire en apprentissage,
00:25 des jeunes qui, on le rappelle, ne sont pas dans une école ou passent un diplôme, l'entreprise peut former des jeunes.
00:31 Jusqu'à présent, elle avait des aides entre 3 000 et 6 000 euros pour la formation de cette apprentie.
00:37 C'était 8 000 quand ça a été mis en place au moment du Covid.
00:40 Eh bien, elles n'auront plus ces aides financières de la part de l'État.
00:45 Alors concrètement, vous avez moins de 30 ans, vous n'avez pas de diplôme, vous êtes sorti du système scolaire.
00:49 Vous voulez quand même travailler une entreprise.
00:52 Vous pouvez vous former, mais là, vous aurez certainement beaucoup plus de mal à en trouver parce que l'entreprise sera moins incitée à vous prendre.
00:58 Ça va permettre de faire beaucoup d'économie ?
00:59 Pas tant que ça, pas tant que ça. Alors 180 millions d'euros quand même selon les calculs des écos.
01:03 Alors 180 millions, c'est la fourchette très très haute.
01:05 Ce sera sans doute beaucoup moins, mais bon, 180 millions, on sait qu'il faudra clé les fonds de tiroir.
01:09 Il y a 10 milliards d'euros à trouver.
01:11 Et quand Bercy se tourne du côté du ministère du Travail, le ministère du Travail, il n'a pas 36 000 postes de dépense.
01:16 Il a l'apprentissage qui est extrêmement coûteux, entre 15 et 20 milliards d'euros par an.
01:22 Mais l'apprentissage, c'est principalement ceux qui sont en formation initiale.
01:26 Les alternances en CAP, Bac, Pro, BTS, c'est eux ne seront pas concernés.
01:30 Ils auront toujours droit à cette aide de la part de l'État.
01:34 Non, là, c'est vraiment ceux qui sont en contrat de professionnalisation.
01:38 Ils sont sept fois moins nombreux que les apprentis au global.
01:42 Pour le moment, l'État ne veut pas toucher à sa politique de l'apprentissage globalement.
01:46 C'est simplement sur cette petite niche de contrat.
01:48 Mais pourquoi on ne réduit pas les aides à l'apprentissage dans leur ensemble si ça coûte si cher ?
01:53 C'est ce que réclament certains.
01:54 Mais attention, attention, c'est peut-être la meilleure réussite de la politique économique d'Emmanuel Macron.
02:01 C'est cette politique de l'apprentissage.
02:03 Ça a été libéralisé, ça a été subventionné.
02:05 On a regardé ce qu'ont fait nos voisins allemands qui ont beaucoup moins de chômage que nous.
02:09 Grâce à tout ce qui a été mis en place depuis 2017, le nombre d'apprentis a bondi de 180%.
02:15 On parle ici de jeunes qui sont peu ou pas qualifiés,
02:18 qui s'enterraient dans des filières sans débouchés et qui tombaient derrière dans la spirale du chômage.
02:23 Cette politique de l'apprentissage a permis de sortir des centaines de milliers de jeunes de cette spirale.
02:29 Elle seule est à l'origine d'un tiers des créations d'emplois depuis 2019.
02:33 Donc attention, s'attaquer à l'apprentissage alors que l'objectif du plein d'emploi commence à s'éloigner,
02:38 C'est très très hasardeux de la part du gouvernement.
02:41 Merci Fred.

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