Punchline - Sabotages sur le réseau ferroviaire de la SNCF : que s'est-il réellement passé ?

  • il y a 3 mois

Aujourd'hui dans "Punchline", Olivier de Keranflec'h et ses invités débattent des sabotages qui ont touché le réseau ferroviaire de la SNCF, provoquant des interruptions de circulations sur plusieurs axes. Le trafic a repris partiellement dans l'après-midi, mais 800.000 voyageurs sont concernés par ses perturbations.
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00:00Et de retour sur le plateau de Punchline, bienvenue si vous nous rejoignez sur CNews
00:16et sur Europe 1.
00:17C'est Elia Barrode, Sarah Salman, Jean-Christophe Couville, Michel Chevalet et Marc Varneau
00:21vous accompagnent pour décrypter l'actualité, cette principale actualité.
00:24D'ailleurs, que s'est-il passé précisément cette nuit ? Je vous le rappelle, 4 actes
00:29de sabotage ou tentatives ont eu lieu contre plusieurs lignes de TGV, des engins incendiaires
00:34retrouvés dans plusieurs départements, en Neure-et-Loire, en Meurthe-et-Moselle, en
00:38Meuse, dans le Pas-de-Calais et dans Lyon.
00:40Alors avant d'entendre vos explications, Michel Chevalet, nous allons nous rendre sur
00:44l'un des lieux impactés, plus précisément à Courtalent, l'un des sites visés donc
00:49où nous allons retrouver Marie-Victoire Dieudonné avec Olivier Gangloff.
00:52Marie-Victoire, des agents de la SNCF qui travaillent d'arrache-pied pour essayer de
00:57tout remettre en ordre.
00:58Racontez-nous, quelle est la situation à Courtalent précisément ?
01:01Alors la situation ici à Courtalent est un petit peu particulière, Olivier, puisqu'il
01:07y a normalement ici plus d'une cinquantaine de trains qui passent chaque jour à vitesse
01:12grand V.
01:13Mais aujourd'hui, on en compte pour l'instant 5 et ils circulent à moins de 30 km.
01:17Alors ce ralentissement extrême ne concerne que notre périmètre, heureusement de cause.
01:22Alors à cause des dégâts, l'aiguillage n'est plus automatique mais mécanique et
01:26impose donc une vitesse plus faible.
01:28Et puis il faut aussi permettre aux techniciens d'effectuer toute une batterie de tests et
01:33de contrôles.
01:34À savoir, Courtalent en fait n'est pas n'importe quel poste d'aiguillage en France puisque
01:37nous sommes ici au niveau d'une bifurcation entre deux grandes lignes, Paris-Rennes et
01:42puis Paris-Bordeaux.
01:43Le lieu est donc stratégique puisqu'en fait l'attaque va priver deux branches du réseau
01:48TGV.
01:49Et puis l'attaque est aussi coordonnée puisqu'en effet nous sommes ici au bout d'une route
01:53de campagne, une impasse tout simplement.
01:55Et puis le site est formellement interdit au public, il est délimité par une grille
02:00qui a justement été sectionnée, comme vous pouvez le voir à côté de moi.
02:04C'est par là donc que les individus sont entrés par effraction, ils ont ensuite soulevé
02:08les dalles pour accéder aux câbles et puis mis le feu à une dizaine de câbles.
02:13Les agents rencontrés nous l'ont confié, les réparations prendront du temps, brûlés
02:17et fondus, les câbles doivent être réparés un à un.
02:20D'où la prudence de la SNCF qui annonce que les perturbations devraient durer jusqu'à
02:25lundi au moins.
02:26Merci beaucoup Marie-Victoire Dieudonné, vous étiez avec Olivier Gangloff à Courtalent,
02:31un site qui a été visé, nous allons aller cette fois à Virginie, dans Lyon, on va retrouver
02:36Solène Boulan et Goderic B, Virginie où il y a eu une tentative de sabotage, c'est
02:43bien cela ?
02:44Oui, nous sommes à quelques mètres des voies de train à grande vitesse, là où les faits
02:52se sont produits cette nuit vers 1h30 du matin.
02:55Les faits, on vous les rappelle, deux individus ont tenté de s'en prendre à des armoires
02:59électriques proches des voies, comme celle que vous voyez juste derrière moi, c'est
03:03la ligne grande vitesse sud-est qui était visée, on parle effectivement d'une tentative
03:08car ici les trains continuent à circuler et ce grâce à l'intervention de plusieurs
03:14agents de la SNCF, des cheminots qui menaient des opérations d'entretien pendant la nuit
03:19ont repéré des individus et ont ensuite prévenu la gendarmerie les mettant en fuite.
03:24C'est ce qu'a déclaré le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandoux, ce qu'on peut dire
03:29c'est que les suspects étaient donc deux, selon une source proche du dossier, ils n'ont
03:33toujours pas été interpellés à l'heure où je vous parle, les enquêteurs attendent
03:36donc de voir ce que donneront les investigations, notamment celles réalisées par la police
03:41scientifique, la police technique, la vidéo ou encore la téléphonie, car les forces
03:45de l'ordre ont retrouvé ici sur les lieux des camionnettes abandonnées ainsi que des
03:51engins incendiaires, tout indique que ce sont des incendies criminels, a ajouté le
03:56ministre en charge des transports, Patrice Vergrit, on le disait plus tôt, d'autres
04:00actes de sabotage ont eu lieu dans d'autres communes, raison pour laquelle le parquet
04:05de Paris a ouvert une enquête pour dégradation et association de malfaiteurs.
04:09Merci beaucoup Solène, Solène Boulan et Goderic Bey, donc sur le lieu d'une tentative de sabotage
04:14à Virginie dans Lyon, expliquez-nous Michel Chevalet, ces armoires électriques qui ont
04:19été visées, qui ont été brûlées, elles servent à quoi très concrètement ?
04:23L'armoire, elle est câble, l'originalité du TGV, on s'était drôlé vite à 300 à l'heure,
04:30d'accord, problème mécanique bien maîtrisé, mais le deuxième c'est que tout le système
04:35est télé-opéré, c'est-à-dire que le conducteur ne respecte pas des signaux le long de la voie,
04:41il n'y en a plus, les rouges verts jaunes, il n'a que sur son pupitre que l'information vitesse,
04:46c'est-à-dire 300, 300 clignote, on lui dit « ah, donc, alerte, je dois réduire ma vitesse » et
04:52on va lui indiquer une courbe de décélération pour s'arrêter, voyez, c'est un système informatique,
04:57donc ça suppose qu'il y ait des ordinateurs avec l'information de position du train,
05:02oui, doivent donner l'information vitesse, voilà, donc il y a un centre de CNO,
05:11centre des opérations, qui supervise toute la ligne, Paris-Marseille, ça se passe à la
05:16gare de Lyon, toute la ligne, et donc les aiguillages aussi sont télécommandés,
05:20donc à partir du moment où vous télécommandez, il faut des câbles pour acheminer les informations,
05:25donc ces câbles, vous les voyez, regardez sur ces images, vous voyez des câbles qu'il y a dans
05:29des caniveaux qui vont transmettre les informations sur des balises le long de la voie et qui vont
05:34transmettre après l'information par des bornes, contre les rails, à la motrie, et donc l'aiguillage,
05:42lui, est télécommandé depuis la gare Montfermase sur un PARS, un poste centralisé pour commander la
05:50marche des trains et les aiguillages, or là, ils se sont attaqués en brûlant, voyez le côté brûlé,
05:55ils ont à la fois coupé des câbles et brûlé des câbles, et donc l'alerte a été donnée au PRS à
06:03Paris, au PARS, ils ont été rouges, il n'y a eu rien d'incident sur le poste des aiguillages, ils ne savaient pas encore,
06:09à 4h du matin, donc les trains ne roulaient pas encore, fort heureusement, et donc on pouvait
06:15peu voir la commande des aiguillages, donc la stop, impossibilité de faire rouler les trains si l'aiguillage
06:21n'est pas télécommandé et verrouillé, le danger d'un aiguillage, c'est qu'il aille dans la mauvaise
06:26direction, premier point, et le deuxième, c'est surtout qu'il soit libre, c'est-à-dire qu'au passage de la
06:31rame, ça s'appellerait un bivouac, c'est-à-dire que la motrice de tête va aller, mettons, vers le
06:35Mans, et la motrice de queue, elle, elle va aller vers Tours, ça s'appelle un bivouac, voilà, et donc
06:41il fallait intervenir, il faut rétablir les connexions, aller sur place, rétablir les
06:46connexions, c'est ce qu'ils sont en train de faire, ça prend du temps, et entre temps, pour rétablir le
06:52trafic, on va bloquer mécaniquement l'aiguillage pour éviter, on va l'agrafer, comme on dit en
06:57termes ferroviaires, pour éviter qu'il ne soit mobile, donc trafic ralenti à 2, 3, 4 TGV par
07:06heure, voilà. Et 800 000, donc, voyageurs sur le carreau, vous me disiez d'ailleurs, Marc Varneau, tout à
07:11l'heure, hors antenne, qu'effectivement, il y avait eu une tentative de sabotage à Virginie, si cette
07:16tentative, eh bien, finalement, n'avait pas échoué, un million, peut-être plus d'un million de
07:22voyageurs auraient été sur le carreau, finalement. Oui, tout à fait, bon, il y a peut-être d'autres qui ont
07:26échoué, et on l'apprendra les jours qui viennent, mais c'est vrai que cette opération synchronisée à grande
07:30échelle, 800 000 passagers, c'est quand même beaucoup, c'est même énorme, et effectivement, heureusement, tout
07:37n'a pas réussi, il y a encore de la présence humaine, moi, je, encore une fois, moi, je m'étonne du
07:42faible niveau de sécurité de ces postes d'aiguillage de la SNCF, parce que c'est vraiment le
07:46maillon faible du système, et on le voit bien, dès qu'on touche un poste d'aiguillage, ça s'est vu pendant
07:50les grèves, ça s'est vu lors des sabotages précédents, et ce sont des sabotages qui ont juste vocation
07:56à faire d'une exposition médiatique forte, il ne s'agit pas de faire dérailler un train, il s'agit de bloquer
08:01le système, donc on voit la vulnérabilité de ces 1500 postes. Vulnérable, et on imagine assez mal, finalement,
08:07des gendarmes, puisque c'est dans les campagnes que ces sabotages ont lieu. Aujourd'hui, il y a tout
08:12un tas de technologies, dans un pays comme la France, qui s'obstinent à refuser la reconnaissance faciale,
08:18à refuser la biométrie, à refuser tout ce qui permet d'éviter justement ça, avec des systèmes
08:22vidéo un tout petit peu intelligents. Mais aujourd'hui, les solutions techniques, elles existent.
08:26Je dévoile aucun secret en disant qu'il y a les moyens techniques aujourd'hui de protéger ces
08:32postes d'aiguillage sans trop de difficultés. Sachant aussi que ce scénario avait été envisagé
08:36par Amélie Oudéa-Castérat, on va l'entendre, mais allez-y, Sarah Salman. En fait, pour moi, c'est ça le plus cocasse,
08:41c'est-à-dire que Mme Oudéa-Castérat nous dit que ce scénario a été anticipé, et il se passe ça,
08:46donc il faudrait en tirer les conséquences. Qu'est-ce que ça aurait été si ça n'avait pas été anticipé ?
08:51Je trouve qu'elle est complètement déconnectée, ou alors elle se veut rassurante et elle minimise
08:55l'effet alors que personne n'est dupe et tout le monde voit, et malheureusement elle se comporte
08:58comme ça sur tous les sujets. On dirait qu'elle est un petit peu souvent à côté.
09:03Alors est-elle rassurante ou pas, Amélie Oudéa-Castérat ? Je vous propose de l'entendre. Justement, elle s'exprimait il y a quelques heures.
09:09On avait anticipé tous ces scénarios. Depuis des mois, on évoque les risques, les menaces.
09:18Terroristes, ultra-droite, ultra-gauche, cyber, NRBC, tous les scénarios de crise ont été pensés.
09:26Il y a une coordination absolument nickel entre les équipes du comité d'organisation,
09:34Transport Pierre Cuneo, toute l'équipe de la délégation interministérielle au jeu, en lien
09:41avec mon ministère, le ministère des transports, les opérateurs, les partenaires. On est une équipe
09:48des Français derrière la réussite de ces jeux et on le voit dans la manière dont les choses se
09:53sont passées ce matin. La fluidité des échanges, du partage d'informations, le caractère ordonné
10:01des communications, tout ça montre qu'on est prêt à gérer les crises. Alors évidemment, on a envie
10:07qu'il n'y en ait pas trop pour qu'on puisse bénéficier le cœur le plus léger possible. Mais ils ne vont pas gâcher la fête,
10:12ceux qui veulent faire ça. En aucun cas.
10:16On est prêt à gérer les crises, nous dit Amélie Houdet à Castera. C'est le scénario anticipé. Mais on le constate, Jean-Christophe Cuvy, il n'a pas été empêché.
10:23Le réseau ferré est très vulnérable, nous rappelait Marc Varneau il y a effectivement un instant.
10:28On l'a vu avec ces zones incendiées cette nuit.
10:31Difficile de sécuriser pour les policiers et les gendarmes 30 000 kilomètres de réseau ferré de voies de chemin de fer.
10:38C'est quand même compliqué, surtout qu'en plus on est déjà bien... On est 45 000 rien que sur Paris aujourd'hui.
10:43On est à 100% de présence dans tous les commissariats et gendarmeries de France. Donc en fait, on ne peut pas tout couvrir.
10:49On est arrivé vraiment à ce qu'on pouvait mettre de plus sur le terrain. Et il ne faut pas oublier qu'en Nouvelle-Calédonie,
10:55il y a des escadrons de gendarmerie et des policiers qui sont aussi occupés à ramener la paix sociale.
11:00Il y a Mayotte aussi où il y a des difficultés. Enfin, on voit qu'on est quand même sur plusieurs fronts, on ne peut pas être partout.
11:06Donc, on peut anticiper. Il y a des fiches réflexes. Effectivement, quand il y a des crises, ce qui est très important, c'est de gérer ces crises.
11:14C'est tout de suite, il faut prendre les bonnes décisions au bon moment et très rapidement.
11:17On a vu ce matin, le préfet de Paris, tout de suite, on voit qu'à Montparnasse et dans d'autres gares, le monde est en train d'affluer et stagner.
11:25Dans des moments comme ça, quand on stagne, on est une cible. Il faut tout de suite d'affludité. On envoie des policiers. Et puis, il faut qu'on protège aussi les gens.
11:32Peut-être la raison pour laquelle aussi la SNCF a dit très rapidement aux voyageurs, ne venez pas en gare, reportez votre voyage.
11:39C'est aussi pour des raisons de sécurité, pour qu'il n'y ait pas une foule qui snag.
11:42En fait, si vous voulez, la foule ne doit pas stagner. Il faut que les métros et les RER puissent circuler normalement.
11:49Donc, il ne faut pas non plus qu'il y ait un afflux de population. Et puis après, en même temps, vous avez quand même bunkerisé un peu le centre de Paris.
11:56Et Paris, ça ne doit pas devenir un escape game. C'est-à-dire qu'à un moment donné, il faut aussi qu'il y ait toujours ce sens allé et venu très fluide.
12:04Et donc, vous ne pouvez pas stagner des personnes et bloquer même les arrivées. Donc, il faut à un moment donné dire entre guillemets, rentrez chez vous.
12:13On vous prévient, vous pouvez revenir. Et puis, on a vu que les gens, malheureusement, et pour certains, heureusement, dans chaque crise, il y a des opportunités.
12:20Tout de suite, les gens, qu'est-ce qu'ils ont fait ? Ils ont été voir des plans B, ils ont été voir du covoiturage, d'éducation aux voitures, de l'entraide.
12:27Et c'est là, dans des moments de crise où, justement, il y a cette fraternité qui se fait aussi entre voyageurs. On ne se connaît pas. Moi, ça m'est déjà arrivé.
12:34Eh bien, tout de suite, les gens s'entraident.
12:37C'est une fraternité payante, parfois.
12:39Oui, mais en fait, quand on est dans la panade, on est content aussi d'avoir des gens avec qui vous partagez ce moment, en disant, tiens, j'ai quelqu'un qui vient me chercher.
12:48Est-ce qu'il y a quelqu'un qui veut venir avec moi ? Moi, ça m'est arrivé à Nantes. Je peux vous dire, j'étais content d'avoir...
12:52Non, vous avez raison. Mais si vous avez trois enfants et que vous êtes cinq, ça va être compliqué de trouver un véhicule. Et c'est souvent des familles.
12:58Effectivement. Pensez aux familles, aux mères de famille seules, aux personnes âgées.
13:02Vous avez une mère seule avec ses trois enfants. S'il faut trouver un véhicule qui a quatre places, c'est déjà un peu plus difficile.
13:08Et le budget aussi, puisque les personnes ont déjà perdu de l'argent avec les réservations d'hôtels, peut-être une nuit en moins de vacances.
13:14Il va falloir remédier.
13:15Rater la cérémonie.
13:16Voilà, rater la cérémonie.
13:17La galère. En tout cas, Marc Varnot, une date particulièrement bien choisie. On l'a compris, l'assurance de provoquer une paille haïe maximale, ça a été le cas.
13:24De toucher le maximum de personnes, 800 000, c'est le cas. Le tout sous le regard des caméras du monde entier.
13:31De nombreux journalistes sont présents à Paris, on le sait, on a rapidement compris l'intention.
13:37Est-ce que ce type de scénario, finalement, tout est concentré sur Paris, mais le reste du territoire, est-ce qu'il est un peu délaissé ?
13:43Malheureusement, tout est lié.
13:45C'est-à-dire que le président a voulu une cérémonie d'ouverture que ses conseillers techniques lui ont déconseillé,
13:53parce que vu la zone à sécuriser, il fallait mettre des moyens considérables.
13:58Je rappelle qu'en France, on n'a que 250 000 policiers et gendarmes.
14:01En réalité, ça c'est le chiffre officiel.
14:04Comme on les met à la retraite deux ans avant, puisqu'on refuse de leur payer les heures sub,
14:09en réalité, vous avez 20% des effectifs qui ne sont plus là.
14:15Donc on a relativement peu de policiers.
14:17Pour réussir cette opération JO, on a dû à la fois les priver de congés quand ils voulaient et quand ils ont l'habitude de les prendre,
14:23pour les mobiliser en période JO.
14:25On a dû dégarnir la moitié des commissariats et des gendarmeries de province pour les faire venir, ces hommes-là, à Paris.
14:32Et malgré ça, il y a un manque d'hommes.
14:35Donc on a protégé et on a envisagé, d'ailleurs ils le disent partout,
14:38on a protégé et anticipé tous les actes de terrorisme durs,
14:43coutouchons du bois, que les actes les plus forts ne puissent pas avoir lieu.
14:47Néanmoins, il y a un gros trou dans la raquette,
14:51qui est celui, non pas du terrorisme, mais de l'opération spectaculaire.
14:55C'est-à-dire que c'est très facile de déployer une banderole devant des journalistes du monde entier,
15:00puisqu'on veut avoir, je ne sais pas, un milliard de téléspectateurs ce soir.
15:03Et là, par contre, pour éviter ça, c'est très compliqué.
15:05Et donc malheureusement, il y a des choses qui ne peuvent pas être anticipées
15:08et qui surtout ne peuvent pas être évitées.
15:10Allez, il est 18h30, Simon Guillin nous a rejoint.
15:13Je vous propose, Simon, de nous faire un point sur les toutes dernières actualités
15:17concernant notamment ce sabotage du réseau SNCF.
15:20C'est à vous, mon cher Simon.
15:21Absolument. Bonsoir, cher Olivier et bonsoir à tous.
15:23La mobilisation exceptionnelle de milliers de cheminots
15:25va permettre une nette amélioration du trafic dès demain matin.
15:28Sur l'axe est, le trafic va reprendre normalement dès 6h.
15:32Sur l'axe nord, 80% des trains vont circuler dès demain avec une ou deux heures de retard.
15:37Deux trains sur trois sur la Bretagne ainsi que sur le sud-ouest de la France.
15:40Tous les voyageurs vont être contactés par SMS ou via e-mail
15:44pour confirmer la circulation de leurs trains.
15:46La France, qui n'est pas le seul pays impacté par ces sabotages,
15:4925% des trains Eurostar ont été annulés sur l'ensemble du réseau.
15:53Ce sera également le cas demain ainsi que dimanche.
15:55Tous les TGV à destination et en provenance de Paris
15:58sont donc déviés via une ligne classique.
16:00Ils circulent donc à une vitesse très réduite,
16:02ce qui prolonge la durée du trajet d'environ une heure et demie.
16:05Et puis outre le trafic ferroviaire, il faudra également être patient sur les routes
16:08dans ce week-end de chasse et croisée.
16:10Ce vendredi étant classé noir en Ile-de-France et rouge pour le reste de l'Hexagone.
16:15Bison Futé prévoit également un samedi noir dans le sens des départs,
16:18à l'échelle nationale et rouge dans le sens des retours.
16:21Enfin, notez que le site de covoiturage BlaBlaCar
16:23dit avoir enregistré une augmentation de 150% des réservations aujourd'hui.
16:27Effectivement, Simon, les grands gagnants, ces plateformes de covoiturage
16:31après ce sabotage, je vous le rappelle,
16:33sabotage qui a touché trois sites.
16:36Un site qui n'a pas été touché, mais il y a eu une tentative.
16:39Justement, nous allons aller dans le Pas-de-Calais,
16:42où il y a eu le sabotage de la voie ferrée.
16:46On va retrouver Régine Delfour, vous êtes sur place, racontez-nous.
16:50Il y a des agents de la SNCF qui travaillent d'arrache-pieds pour tout remettre en ordre.
16:57Oui, absolument, Olivier, ils travaillent d'arrache-pieds depuis ce matin 5 heures,
17:01puisqu'on a su que dans la nuit de jeudi à vendredi,
17:05il y a des personnes qui se sont introduites sur les voies,
17:08sur cette ligne à grande vitesse nord qui relie l'île à Paris.
17:13Ces personnes ont soulevé des plaques métalliques
17:18où se trouvaient une quarantaine de câbles, 39 plus précisément,
17:21et les personnes ont envoyé un liquide inflammable,
17:25donc les câbles ont été totalement brûlés.
17:28Désormais, ces agents de la SNCF qui se relaient,
17:32parce que vous imaginez quand même depuis 5h du matin qu'il a fallu qu'il y ait de nombreuses équipes,
17:36sont en train de réinstaller des câbles,
17:39puisque ces câbles servent à la signalisation,
17:43mais aussi à l'aiguillage des trains,
17:46ça va être assez fastueux et ça va être assez long à pouvoir faire cela.
17:54La SNCF a communiqué, Olivier, dernièrement en disant que sur cette ligne à grande vitesse nord,
18:01théoriquement, demain, il y aurait 80% du trafic qui serait assuré avec des retards,
18:06on pourrait compter des retards de 1 à 2h par train.
18:09Merci beaucoup, ma chère Régine Delfour.
18:12Croisi avec Fabrice Elsner qui vous accompagne.
18:18On l'entendait, Michel Chevalet, sur l'axe nord,
18:2080% des trains vont circuler à partir de demain avec des retards de 1 à 2h.
18:24Voilà ce que dit à cette heure la SNCF.
18:27On le sait, la ligne à grande vitesse nord qui a été ciblée,
18:30nous avons aperçu à l'instant les agents qui étaient en train de travailler le long des voies.
18:34Cela vous semble raisonnable, demain, 80% des trains après un tel sabotage ?
18:38Non, non, il faut bien voir ça, ils jouent sur deux choses.
18:42D'une part, il y a une partie du trafic qui va toujours être déviée vers les voies classiques,
18:48et sur les voies TGV, comme les réparations ne sont pas terminées, les branchements faits, ils sont testés.
18:53Ce ne sera pas fini demain matin, selon vous ?
18:56Vous avez vu les images, là ?
18:59Alors pour les auditeurs, effectivement, ce sont des petits câbles que les agents doivent restaurer avec des petits fils.
19:07Il va falloir travailler cette nuit !
19:10Ils vont continuer à faire, on va rouler, mais au pas sur la zone de l'aiguillage,
19:16puisque ce qui est incriminé, c'est la commande de l'aiguillage.
19:19Et pour éviter que l'aiguillage ne donne de fausses informations,
19:24parce qu'on n'a plus les retours, les lignes sont coupées,
19:27on va bloquer mécaniquement l'aiguillage pour éviter de faire ce qu'on appelle un bivouac,
19:32c'est-à-dire que la motrice de tête aille à droite et la motrice de queue aille à gauche,
19:37donc on bloque l'aiguillage et on passe au pas sur l'aiguillage,
19:41c'est-à-dire à vue, ce qu'appellent les conducteurs.
19:43On est à vue à 10-30 km par heure, pas plus.
19:46Donc débit beaucoup plus lent, donc moins de trains, mais ce n'est pas tout.
19:51Si vous avez moins de trains qui vont descendre vers la province,
19:53il va falloir ramener les rames à Paris.
19:57Donc il y aura moins de TGV de disponible, ce qui va limiter le débit.
20:02Donc il va falloir attendre, prendre son mal en patience,
20:05pour que le trafic revienne à la normale, le trafic SNCF revienne à la normale.
20:10Nous nous posons tous une question,
20:12vous aussi derrière votre téléviseur ou derrière votre autoradio,
20:16qui derrière ces sabotages ?
20:19Une enquête est ouverte.
20:20En tout cas, on va en parler dans un instant.
20:22Très courte pause.
20:23A tout de suite sur CNews et Europe 1.

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