Dans cet épisode de "À la française", Laurent Poultier du Mesnil et Natalia Krassikova visitent le Château de Beauregard. Le propriétaire des lieux, Guy du Pavillon, spécialiste du patrimoine, y dévoile les savoirs-faire de la restauration du château, mettant en lumière la minutie et la passion nécessaires.
Un épisode riche de découvertes pour tous les amateurs de patrimoine historique.
Un épisode riche de découvertes pour tous les amateurs de patrimoine historique.
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Art et designTranscription
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00:30Nous sommes ici dans le château de Beauregard et nous sommes accueillis, bonjour Guy.
00:52Bonjour Nathalie, bonjour Guy, vous allez bien?
00:56Merci de nous accueillir dans cette jolie, jolie, jolie maison.
01:03Oui, c'est la première fois que je suis là, je suis impressionnée.
01:08On a fait petit tour déjà pour voir ce magnifique espace, c'est magnifique.
01:14Alors Nathalie, tu devines ce qu'on va voir aujourd'hui ou pas?
01:17Non, château.
01:18Qu'est-ce que ça peut être?
01:19Non, pas l'art du château.
01:20Histoire.
01:22Histoire, pas loin, nous allons raconter une histoire, mais c'est un art.
01:26Restauration.
01:27Et bien bravo, voilà l'art de la restauration.
01:29J'ai gagné.
01:30Voilà, parce qu'évidemment, restaurer, entretenir tout ça, évidemment c'est une
01:33énorme histoire.
01:34C'est une histoire de famille.
01:36C'est une histoire de famille déjà.
01:37Et il faut le faire, voilà, donc c'est plusieurs générations et il faut le faire généralement
01:40à deux.
01:41Nous sommes prêts pour plonger dans votre art.
01:51C'est parti.
02:22C'est parti.
02:24Alors là, en fait, on est dans le ADRS, c'est-à-dire l'art de la restauration.
02:53Un des restes du créateur du château, qui est Jean Duthiers, qui est un secrétaire
02:58d'État d'Henri II et qui a laissé une chapelle avec des fresques de Nicolas d'Albats,
03:04qui va disparaître au 19e, et ce cabinet de travail réalisé par Sylvain de Carpi.
03:08Sylvain de Carpi est un ébéniste qui va travailler pour Henri II, Henri II dans la
03:12galerie de la chambre d'appareil, de la chambre d'appareil au Louvre, et puis également
03:15à Fontainebleau dans la galerie d'Ite de Foncentpremier.
03:17On parle de cabinet de grelots parce que les arbres de Jean Duthiers sont des grelots.
03:21Et donc, on les retrouve au centre et un peu sculptés un peu partout, les nappes
03:25de 540.
03:26Ça, c'est presque anecdotique.
03:28Ce qui est intéressant, c'est de voir la qualité d'exécution de ce travail-là
03:31puisque, mettons de côté ces grelots, on trouve également des plumeaux, des macarons,
03:36des grappes de fruits, des guirlandes, des palmets.
03:39D'ailleurs, ces éléments-là vont servir d'aspiration pour les décors de la galerie
03:42des illustres, dont on parlera plus tard.
03:44Et puis, il y a également un très joli travail qui est fait sur toutes ces façades de placards.
03:48Ce sont des placards.
03:50C'est matérialisé par une petite serrure.
03:52Il y a un anachronisme dans cette pièce-là qui est le coffrage de la cheminée.
03:57Il y a le coffrage de la cheminée parce qu'on n'a pas de cheminée en bois au XVIe pour
04:02le Parc Récent, vous l'avez deviné.
04:04Et donc, naturellement, ça peut servir également de faire valoir pour ces motifs-là.
04:08Ce qui est tout à fait remarquable, c'est ce plafond à caisson italienne.
04:13Les arbres sont pris d'un rond qui est pris d'un polygone entouré de neuf polygones
04:19lui-même tenant dans un carré.
04:21C'est tout à fait remarquable.
04:23D'ailleurs, ça fait l'objet d'un chef-d'œuvre de compagnons, compagnons du devoir.
04:27Juste, ce que j'ai remarqué, c'est différents emplois.
04:31Dessiner, c'est libre.
04:33Les sports, c'est amusant.
04:34Les sports de l'époque, le jeu de paume, l'ancêtre du tennis.
04:38Le jeu de croquet, je suppose.
04:40Le jeu de maille, exactement.
04:41Le jeu de maille.
04:42Ici, on a la chasse qui est symbolisée, la guerre, la musique.
04:48Je ne vais pas dire, on a les arts.
04:50Le sport n'est pas véritablement un art.
04:52Tous les divertissements de l'homme.
04:53Tous les divertissements, absolument.
04:55Ça, c'est arrivé au 19e, 140.
04:58Cette fois-ci, c'est inspiré du décor de la galerie des portraits.
05:02Donc, en fait, il faut avoir à l'esprit que cette pièce-là communique directement
05:05avec la galerie des illustres.
05:07Et en général, quel type d'artisan, vous avez besoin pour faire les travaux
05:13dans le château, dans le jardin ?
05:14De restauration.
05:15De restauration, oui.
05:16Alors, en matière de budget, le premier poste, c'est les restaurations de tableaux.
05:20Et ça, on va le voir un peu dans une pièce de la galerie des illustres.
05:23Allons-y.
05:24Allez, on va te suivre.
05:31Alors, cette pièce, on va rentrer dans la galerie des illustres.
05:35Mais c'est d'abord un écho à l'autre pièce, à la galerie des portraits.
05:41Et on a voulu prendre quelque chose d'un peu plus frivole.
05:44Et donc, la plupart de ces portraits, ce sont des portraits de chiens, d'animaux de compagnie,
05:49de personnages du monde du spectacle, de la culture.
05:52On a les chiens, par exemple, de Stéphane Bern, Isabella Gianni, d'Yves Saint-Laurent,
05:56de Daniel Auteuil, de Frédéric Mitterrand, Alphonse et d'Âge Bern.
06:02Et moi, l'année dernière, je parle d'Âge, pas de Stéphane Bern.
06:06Et comment est-ce que tu sais qui est qui ?
06:08C'était des commandes qui ont été faites.
06:10Et donc, on a la liste des personnages, d'animaux, des chiens, à nous deviner les propositaires.
06:14C'est amusant de savoir, oui.
06:16Souvent, on dit tel chien, tel maître.
06:18Ou tel maître, tel chien.
06:19Oui, alors j'espère que ce n'est pas toujours flatteur pour les maîtres.
06:21Donc, on va rester comme ça.
06:22Ah, d'accord.
06:23Bon.
06:24Alors, il y a un petit intrus ici.
06:25Ça, c'est...
06:26Il y a un chat.
06:27C'est le chat de Pierre Rosenberg.
06:28Et puis, voilà, on a voulu rappeler simplement aussi que c'était bien tourné autour des collections de tableaux.
06:32C'est une collection de personnes, de portraits.
06:34Ils étaient tournés autour de la galerie.
06:36Il fallait s'inspirer de la galerie.
06:37Et donc, il y a des photos d'Atlas qui siègent dans la galerie.
06:40Les portraits derrière le panneau d'Henri II.
06:45Alors, on retrouve, en fait, dans la galerie, aussi un même modèle,
06:49qui est le principe de portraits qui ont tous la même taille.
06:52C'est l'antichambre de la galerie des élus.
06:54Exactement.
06:55Une grande antichambre, quand même.
06:57Ici, vous avez caché quelque chose de super joli.
07:02C'est ici.
07:03Il y a 300...
07:04Combien ?
07:05Plus de 327 personnages.
07:06Wow !
07:07Alors, l'histoire, en fait, de cette pièce,
07:10elle commence avec un personnage qui est un dessinateur exceptionnel,
07:13qui était ministre des Finances d'Henri III, d'Henri IV et de Louis XIII.
07:16Une carrière de 55 ans,
07:18et qui prend sa retraite ici à 75 ans.
07:21Au début du XVIIe, en 1617.
07:2375 ans déjà, à l'époque, en matière d'espérance de vie,
07:26on expose un record.
07:28La pièce est une grande pièce blanche,
07:30c'est l'image de ce qu'on a dans la galerie de Chenonceau.
07:32Et il va habiller cette cheminée de XVIe, qui était déjà là,
07:36avec Henri IV.
07:37C'est la fin de la guerre civile, le roi de la Concorde.
07:39En 1617, il habille cette cheminée,
07:42en gouard, ce roi qu'il a adoré.
07:45La fin de la guerre civile, la fin de la guerre de religion.
07:47Et puis, il se met dans cette idée de faire une collection de portraits,
07:51et pas n'importe laquelle.
07:52Alors, il y a deux dimensions.
07:54La première, c'est que c'est quelqu'un qui était proche du pouvoir.
07:56Il est passionné de géopolitique, et donc,
07:58il va, au lieu de faire une collection de portraits un peu hétéroclite,
08:02ou qui peut être le prétexte pour mettre en valeur sa famille,
08:05comme le font certaines grandes familles,
08:06comme par exemple le frère de Sully, pas très loin d'ici,
08:09avec un nombre de portraits tout à fait équivalent.
08:12Lui a le souhait de faire une sorte de fresque géopolitique
08:17de l'histoire du monde, vue par un Français du début du XVIIe.
08:21Et cela, il va la structurer sur près de 300 ans,
08:25plus de 300 ans, 315 ans, du premier des Valois,
08:28le premier à exister, qui est Philippe VI, jusqu'à Louis XIII.
08:31Alors, pour lire cette galerie, il faut aller dans le fond.
08:35Vous n'allez pas avoir un peu mal au cou peut-être,
08:38mais il y a un premier panneau qui est le panneau de Philippe VI,
08:42Jean II, Charles V, Charles VI.
08:45Donc, on va dans le sens inverse aiguille d'une montre,
08:47et les Valois vont défiler au fur et à mesure.
08:49On va avoir Louis XI, Charles VIII, Louis XII,
08:52François Ier, Henri II, Charles IX et François II,
08:56Henri III, Henri IV et Louis XIII.
08:59Donc, les treize Valois et les deux premiers Bourbons,
09:02et qui, par différence, sont représentés comme ce sont
09:05les personnages les plus proches du vivant de Paul-Hardy,
09:08enfin de la réalisation de cette galerie,
09:10ils sont ou bien à cheval ou bien de pied, et se font face.
09:14Une petite légende rappelle les dates du règne,
09:17et encore en dessous, nous avons l'emblème du roi,
09:20donc le porc épique, la salamandre de Charles VII
09:23qui va être reprise par François Ier.
09:25C'est vraiment quelque chose d'un peu universel
09:28pour un personnage de cette époque-là.
09:30On n'a pas seulement des nations classiques,
09:34on a également des Turcs, dans l'espace au dehors de l'Europe,
09:36où on va encore plus loin, comme Tamerlan,
09:39qui est un chef de guerre au sein de la guerre ouzbèque,
09:42qui va être responsable de la mort de plusieurs millions de personnes.
09:44C'est un maître dans le cercle restreint des très grands criminels
09:47comme Mao, Hitler ou Staline.
09:49On le voit ici, Tamerlan.
09:52Tamerlan est au-dessus de la petite porte, un personnage un peu sombre.
09:55S'il est là, c'est parce qu'il a ralenti,
09:59c'est le vainqueur de Barjazet,
10:01il a ralenti la progression des Turcs vers l'Empire romain d'Orient,
10:04qui restera encore un peu de répit.
10:06C'est pour ça qu'on a encore dans un des panneaux
10:08le dernier empereur de Byzance, Constantin Paléologue.
10:11Par terre, je vois des hommes avec un mousquet.
10:14Est-ce que ce sont les premiers mousquetaires, justement ?
10:16Pas forcément. C'est une armée en marche.
10:18Je reviens, merci, dans de la perche.
10:21Une fois que les tableaux sont constitués,
10:24la collection est livrée au bout de 20 ans
10:26à la mort de Paul Harnier, qui disparaît à 95 ans.
10:29C'est son fils qui va se charger de faire ça.
10:31Vraiment, c'est un projet familial.
10:33Il dispose des tableaux comme il avait prévu,
10:37avec des boiseries peintes.
10:39C'est le pavage en marche d'une armée en Delf,
10:43qui représente une armée en marche sous Louis XIII.
10:45Il y a 5.600 carreaux. On sait que c'est fragile.
10:47Ce ne sont pas comme des azulejos,
10:49ces épavés qu'on trouve au Portugal.
10:51On va les remplacer au fur et à mesure.
10:53On va commander le double.
10:55La collection va être fermée.
10:57Si on l'éteint, l'éclairage n'est pas forcément optimal.
11:00Si on l'éteint, on voit très bien que c'est quasiment neuf.
11:03C'était remplacé.
11:04Dernier, on l'a remplacé en 49, après la guerre.
11:07Pour garder à bon état,
11:09combien de fois par an faites-vous les travaux ?
11:14Il y a d'abord un entretien régulier.
11:17Ça suppose qu'il n'y ait pas de fuite, pas d'humidité.
11:19Il faut chauffer à 14 degrés.
11:21Ce n'est pas toujours facile avec la crise énergétique.
11:23On a essayé de restaurer au XVIIIe ou au XIXe.
11:25La seule option qu'on avait,
11:27lorsqu'il y avait un vernis qui était en mauvais état
11:29ou quelques défauts,
11:31on repayait dessus.
11:33Les artistes qui ont travaillé dessus
11:35avaient le même talent que les premiers peintres.
11:39Beaucoup d'états ont été perdus.
11:41Un bon restaurateur, c'est un bon chimiste.
11:44Parfois, on peut brûler la couche d'origine
11:48sans connaître le contenu de la première couche.
11:50Ce qui explique que c'est un pré-lard.
11:52Ici, on le voit très bien.
11:54Jules II et le cardinal de Sion ont un visage très rouge.
11:57Ce n'est pas un défaut d'un mauvais régime alimentaire.
12:00C'est le repeint qui a brûlé ça.
12:03Au XVIIIe ou au XIXe, on repeint
12:05avec la qualité et les réserves qu'il faut comprendre
12:07pour montrer cette qualité.
12:09Surtout, ça donne un coup de fraîcheur.
12:13Une peinture met 100 ans à se stabiliser.
12:15On le voit très bien.
12:17Ça connaît un coup de fraîcheur pendant 50 ans.
12:19Il fallait recommencer.
12:21C'est uniquement à partir des années 1950
12:23que les restaurateurs ont commencé
12:25à bien maîtriser leur métier.
12:27C'était non seulement d'avoir une bonne connaissance
12:29en matière de chimie.
12:31Pour un tableau donné,
12:33on avait à chaque fois des traitements
12:35des peintures différentes.
12:37On a profité de matériaux stables
12:39de façon à ce que la peinture n'évolue plus.
12:41Le témoin de tout ça,
12:43de cette évolution de peinture,
12:45ce sont ce qu'on voit sur les couronnes.
12:47Les couronnes sont le seul élément
12:49qui a été gratté à la Révolution.
12:51C'est un élément de royauté.
12:53Ce n'est pas grand-chose
12:55sur une pièce qui raconte
12:57les différentes monarchies européennes.
12:59Comment s'est passée la restauration ?
13:01C'est un gros travail.
13:03On a commencé il y a 36 ans
13:05avec le tableau de Louis XIII.
13:07Les derniers arrivés sont les panneaux
13:09de Philippe VI et de Jean II.
13:11C'est très touchant.
13:13C'est un peu risqué.
13:15On n'aime pas trop.
13:17Lorsqu'on démonte ces tableaux,
13:19ils sont attachés sur des cadres
13:21qui sont vraiment dix-septièmes dans leur état.
13:23C'est assez fragile,
13:25mais c'est à leur charme.
13:27Ces panneaux font parfois
13:29douze, dix-huit ou vingt-quatre tableaux.
13:31C'est pas très bien.
13:33Une fois qu'on démonte ça,
13:35on voit les portraits assez proches.
13:37On arrive à reconnaître
13:39les différentes pattes des artistes.
13:41Il y a plusieurs artistes qui travaillent dessus.
13:43On trouve les interventions
13:45des différents restaurateurs,
13:47entrepreneurs.
13:49Parfois, on se rend compte
13:51que les cadres étaient changés.
13:53Un cadre dix-septièmes,
13:55un cadre plus épais,
13:57des tableaux parfois trop grands.
13:59On les a redécoupés, recloutés
14:01ou agrandis.
14:03Il y en a un dans le fond de la galerie
14:05avec un morceau de bois.
14:07L'affaire a été faite.
14:09Il y a des noms d'entrepreneurs
14:11pour être payés,
14:13et les numéros pour s'assurer
14:15que c'était bien replacé au bon endroit.
14:17Les tableaux reviennent de restauration.
14:19Ce qui est touchant,
14:21c'est cette espèce de livraison
14:23petit à petit.
14:25On imagine les motions de Pollardier
14:27qui recevait le créateur de la galerie,
14:29qui créait sa collection,
14:31ce projet géopolitique.
14:33Il voit ces tableaux les uns après les autres.
14:35Il attend de les regarder,
14:37de voir si les deux viennent de la même atelier.
14:39Parfois, il va faire corriger
14:41les noms des sujets
14:43pour que ce soit plus français,
14:45plus accessible.
14:47Il faut savoir que les noms
14:49n'avaient pas d'orthographe
14:51de la Révolution.
14:53Par exemple, je crois que c'est Graf Papenheim
14:55qui n'est pas le bon nom,
14:57qui était écrit différemment
14:59de la façon dont il était répertorié en Allemagne.
15:01C'était politique avant tout.
15:03Et les gens qui font la restauration,
15:05elles doivent avoir
15:07quel niveau de...
15:09Forcément, il y a un diplôme
15:11de restaurateur, il y a une école qui est pour ça.
15:13Ensuite,
15:15c'est un problème...
15:17La DRAC, forcément.
15:19C'est choisi par la DRAC.
15:21Une fois qu'il faut
15:23demander référence,
15:25l'actuelle restauratrice
15:27qui, elle, intervient à Bangar
15:29depuis 26 ans...
15:31Elle n'est pas seulement ça.
15:33Elle a également
15:35agréé des monuments
15:37pour intervenir dans les musées de la ville de Paris.
15:39C'est une première référence.
15:41Elle est intervenue à Fontainebleau.
15:43Ce qui est plus touchant pour elle,
15:45parce que c'est une vie qui se déroule
15:47depuis 28 ans.
15:49Pour elle, elle décrit ça un peu comme la vie d'une mère.
15:51Parce qu'en fait, elle a commencé
15:53lorsque son fils
15:55est arrivé.
15:57Chacun des personnages est associé
15:59à une période de la vie de son fils.
16:01Le premier football,
16:03les premiers pas...
16:05Tout ce qu'une mère,
16:07tout ce que des parents voient
16:09dans la vie de leurs enfants grandir.
16:1128 ans.
16:13Lorsqu'elle était venue ici pour la dernière pause,
16:15elle était très émue.
16:17Ma mère lui a dit, je ne comprends pas.
16:19On va vous revoir.
16:21Oui, mais vous savez, c'est une part de mon fils
16:23qui est là maintenant.
16:25Cette galerie est déjà une curiosité.
16:27Louis XIV est venu la visiter.
16:29C'est une façon d'honorer une famille
16:31qui n'a pas intrigué, Casabille-Roy.
16:33La seconde génération des Ardiers va être titrée.
16:35Elle sera noblie, Vicomte de Borgard.
16:37Également, suprême honneur.
16:39Tous les Orangers de Borgard partiront
16:41à Versailles, à 72 Orangers.
16:43On parle d'Orangers.
16:45On a également un élément des Orangers de Louis XIV.
16:47Ce sont ses pots à jardin.
16:49C'est la faïence de Nevers.
16:51Ça servait à supporter les Orangers.
16:53Ils sont tout à fait uniques.
17:01C'est un souvenir de ce qu'était une galerie de portraits.
17:03C'est la seconde galerie de portraits
17:05qu'on avait à Borgard.
17:07Celle-là couvrait le règne du roi Louis XIV.
17:09On est sensiblement sur le même principe.
17:11En tout cas,
17:13un bas qui est peint.
17:15Des tableaux qui sont accrochés directement
17:17sur le mur.
17:19On va faire un test
17:21sur ces deux premiers mètres.
17:23On a fait intervenir
17:25deux étudiantes américaines,
17:27des Californiennes.
17:29On reconnaît là, d'abord,
17:31des éléments décoratifs
17:33qu'on trouve semblables dans la galerie des portraits.
17:35Les chiffres de Marie Ardie
17:37et de son mari, Gaspard de Feubert.
17:39La petite fille du créateur de la galerie.
17:41La draque, voyant ça...
17:43On représente ça, la draque.
17:47La seule question que nous avions sous nos lèvres,
17:49c'est qu'est-ce qu'on continue ?
17:51Le responsable de la draque, à l'époque,
17:53a dit que c'était intéressant
17:55mais qu'il y avait toutes sortes de papiers peints.
17:57Ce serait quand même dommage
17:59de s'en séparer.
18:01Nous, ça nous semble un peu surprenant
18:03parce que le papier peint, il y a plusieurs couches.
18:05C'est fragmentaire.
18:07Mais il faut avoir à l'esprit
18:09que la culture, la draque,
18:11c'est un peu les gardiens du temple.
18:13C'est le dernier verrou avant que tout saute.
18:15Pourquoi est-ce qu'on va vraiment se permettre
18:17de faire ça ou non ?
18:19Peut-être que maintenant,
18:21dans quelques années,
18:23elle va évoluer, la vision qu'on avait
18:25de la restauration de la galerie des portraits.
18:27Peut-être que dans dix ans,
18:29nous allons nous balancer tout ça.
18:33La restauration, l'entretien d'un domaine
18:35comme celui-là, ce n'est pas seulement
18:37des bâtiments, mais ce sera également
18:39les jardins.
18:41Là, c'est plus que des jardins, c'est vraiment un parc.
18:43C'est un parc.
18:45Tout ce travail de parc a été réalisé
18:47depuis le début du 19e.
18:49C'est assez étonnant à bon regard.
18:51On a eu quasiment sept ou huit propriétaires.
18:53À la fois, c'est intéressant
18:55parce que chacun arrive avec plein d'entrains,
18:57mais il y a aussi la perte
18:59de la mémoire de l'entretien et des projets
19:01initiaux.
19:03Parmi les travaux de mes parents,
19:05ça a été de commencer
19:07à remettre, dégager des arbres
19:09qui avaient été plantés comme des cèdres
19:11et puis oublier. Par exemple, ici,
19:13sur la pelouse qu'on a à gauche, vous remarquez
19:15un cèdre du Liban, des cèdres de l'Atlas ou des cèdres
19:17de Chypre, et celui-là a été
19:19à un moment oublié, donc il a fallu
19:21le dégager. C'est incroyable parce que
19:23finalement, un parc,
19:25c'est un investissement pour les générations
19:27à venir en vrai. Exactement.
19:29C'est la preuve de la générosité.
19:33Ça, c'était une dernière réalisation
19:35de mes parents. Ce que je veux expliquer, c'est que
19:37lorsqu'ils ont repris le parc,
19:39il y a eu un travail de restauration
19:41et puis toute cette partie au sud
19:43a été
19:45complètement réimaginée par mes parents au début des années 90.
19:47Donc on va faire appel à Jules Clément
19:49pour des plantations, on va
19:51recréer des espaces, structurer,
19:53et puis le côté structurer des espaces,
19:55ou les créer toutes pièces, et puis
19:57parfois c'est des véritables créations,
19:59presque de signer l'eau, comme ce
20:01jardin, un ancien jardin potager
20:03ici. On a créé ce
20:05escalier et l'idée
20:07est de profiter d'une vue plongeante
20:09du jardin contemporain. Vous avez en fait,
20:11il y a une douzaine de chambres,
20:13enfin d'espaces plots de charmi
20:15dans lequel il y a
20:17une dominante de couleur des vivaces,
20:19alors qu'on a associé la couleur
20:21avec la galerie des portraits, on en parlera peut-être plus tard.
20:23Tu nous emmènes ? On y va ? Avec plaisir.
20:31Quelque chose de joli,
20:33c'est les fleurs autour...
20:35Ah je croyais que c'était moi, non c'est pas moi.
20:37Merci Natalia, d'accord, tu es désagréable
20:39aujourd'hui, c'est bien parti.
20:41Je vois les fleurs,
20:43et les fleurs avec une histoire.
20:45Oui, alors ça, on entre dans la chambre
20:47blanche, et on a associé ça,
20:49chacune des chambres, à une
20:51dominante de couleur, qu'on a associée
20:53à un terrain, à un endroit,
20:55et on a associé ça à une
20:57dominante de couleur,
20:59qu'on a associée à un thème
21:01de la galerie des portraits. Ici, c'est
21:03le panache blanc de François Ier, qu'il portait
21:05dans les batailles, pour être reconnu par ses guerriers,
21:07une façon de les galvaniser.
21:09Les chefs de guerre attiraient le feu sur eux,
21:11en montrant, justement, leur
21:13couleur, leur panache,
21:15leur présence. Ah ça, c'est vraiment joli,
21:17donc ça veut dire que chacun des bosquets
21:19que vous avez aménagés, représente
21:21une couleur, représente un personnage célèbre
21:23de la galerie. L'idée
21:25d'avoir associé chacune des couleurs
21:27à un thème d'histoire,
21:29c'est aussi une façon
21:31de représenter,
21:33de penser le parc comme un support,
21:35comme présentation de la galerie des portraits.
21:37C'est une pièce qui est extrêmement dense,
21:39il y a plus de 300 portraits, alors si on peut
21:41présenter différents thèmes à travers tout ce
21:43grand parc, et bien c'est l'occasion,
21:45c'est encore mieux pour nos visiteurs.
21:47Ce qui est extraordinaire, c'est que chacun
21:49des endroits du parc
21:51nous emmène dans un univers
21:53complètement différent. Oui, et on est
21:55content si nos visiteurs
21:57peuvent prendre le temps de flâner.
21:59Ici, on est à la fois proche des grands
22:01sites, et à la fois c'est quelque chose qui est
22:03un peu à l'abri, donc
22:05notre plus grande joie est d'avoir des visiteurs
22:07qui restent quasiment toute l'après-midi.
22:09On vit un peu ça par procuration.
22:11Pas mal ça, hein ?
22:13À la française.
22:27Je crois que vous avez
22:29une anecdote, une histoire
22:31à nous raconter, et c'est sur 100%.
22:33C'est une histoire
22:35à nous raconter, et c'est sur 100%.
22:37C'est une histoire à nous raconter,
22:39et c'est sur 100%.
22:41Ça, c'est une cuisine classique
22:43de la Renaissance.
22:45On marque le sol en pierre,
22:47légèrement en pente pour la laver facilement,
22:49parce qu'on a peur du feu. Ce qui est moins courant,
22:51c'est la présence de deux cheminées,
22:53et ça témoigne de l'importance
22:55que le propriétaire accordait
22:57à la préparation de sa cuisine,
22:59de ses mets.
23:01Celui-là, le petit foyer, devait servir
23:03pour la préparation des volailles,
23:05et puis là, le grand était
23:07pour le rôtissement automatique.
23:09Il y avait un système de contrepoids sur la gauche.
23:11Grosso modo, il faut compter à peu près
23:13une heure par mètre, ce qui permettait
23:15à la fois d'avoir une cuisson régulière
23:17et d'éviter de mobiliser quelqu'un.
23:19Cette cuisine a été
23:21utilisée jusqu'en 1970.
23:23Ça témoigne d'une maison qui avait
23:25pas mal vieilli, lorsque mes parents
23:27ont repris ça
23:29de mon arrière-grand-mère.
23:33Cette seule cheminée
23:35avait été condamnée
23:37en 1940.
23:39Il se trouve qu'il y a une production de cinéma
23:41qui est venue
23:43ici au mois de juin
23:45de l'année dernière.
23:47On ne savait pas
23:49quelle cheminée allait être prise dans le champ.
23:51On a voulu déboucher celle-là.
23:53En enlevant la trappe, on est tombé sur un sac
23:55avec un aigle avec la croix gammée.
23:57C'est un sac de l'armée allemande.
23:59C'était à ce moment-là
24:01qu'on a dû
24:03boucher la cheminée.
24:05Et maintenant, c'est ma question surprise.
24:07Je vais vous montrer plus tôt,
24:09parce que je ne sais pas c'est quoi.
24:11Je peux imaginer pourquoi
24:13on a utilisé ça.
24:15C'est un petit calendrier à la glacière
24:17qu'on a dans le parc.
24:19On l'a entreposé à la glace
24:21en hiver et on l'a récupéré un peu plus tard
24:23pour faire des sorbets.
24:25C'est une mode qui a été apportée par Catherine
24:27en 2016.
24:29Au centre, vous avez un cylindre
24:31qui dépose la purée de fruits.
24:33Et à la périphérie, on rajoute
24:35son contact direct de la glace
24:37et du sel. Il y a une réaction chimique
24:39qui se fait et ça descend à moins 10 degrés.
24:41Après, il faut continuer en tournant la manivelle.
24:43Le sorbet commence à se durcir
24:45et le sorbet est fait.
24:51Majesté !
24:53Oui ?
24:55A genoux !
24:57Oh my God !
25:01Il ne faut pas me le dire !
25:03Désolée.
25:05Le genou gauche, c'est pour le roi.
25:07Le genou gauche pour le roi, c'est pour le roi.
25:09Et les deux, c'est pour Dieu.
25:11Pour une déesse.
25:13Pour les tsars du temps.
25:15Très juste, absolument.
25:17Merci pour cet exercice.
25:21Guy, est-ce que tu peux nous dire
25:23un citation préférée ?
25:25Il peut y en avoir plusieurs, mais celle que j'aime bien,
25:27Borgard, et celle qui figure
25:29sur la cheminée de Florimont Roberté,
25:31Florimont III Roberté,
25:33et qui a acquis Borgard en 1567.
25:35Entends parler n'es pas un ennemi,
25:37autrement dit, mesure tes propos.
25:39Ne te fais pas des ennemis inutilement
25:41par des propos inconsidérés.
25:47La séquence dix questionnements.
25:49Il faut que tu répondes tout de suite.
25:51Quel est ton artiste préféré ?
25:53Gaudreau, qui est un bronzier.
25:55Qui a habillé des meubles
25:57sous la régence.
25:59Quel est ton oeuvre préférée ?
26:01L'oeuvre, je ne sais pas.
26:03Le bâtiment que je préfère,
26:05c'est la bibliothèque Mazarine.
26:07Votre gourmandise préférée ?
26:09Le fromage.
26:11Lequel ?
26:13Le fromage de chèvre.
26:15Le sel sur chèvre.
26:17D'accord, tu es obligé.
26:19On est dans un pays où il y a
26:21beaucoup de fromage de chèvre.
26:23D'autres arts qui vous passionnent ?
26:25Les jardins.
26:27Ah, l'art des jardins ?
26:29Le parc et les jardins.
26:31Quel est le personnage célèbre
26:33avec qui tu aurais aimé dîner ?
26:35Kissinger.
26:37Je pensais que tu souhaiterais
26:39parler de Louis XIII.
26:41Kissinger, en fait,
26:43c'était un maître de géopolitique.
26:45C'est une référence.
26:47Ça me rapproche de Paul Hardy.
26:49C'est l'Amérique du Sud.
26:51C'est l'anomalisation des rapports
26:53C'est un monstre.
26:55Un monstre politique.
26:57Nathalia.
26:59Quel est le personnage que tu
27:01aimerais voir figurer sur un billet de banque ?
27:03De Gaulle ou Napoléon.
27:05De Gaulle ou Napoléon,
27:07ou même Ricard,
27:09ce sont des gens qui rassemblent le pays
27:11après une période de crise. Je prends tout.
27:13Votre plus belle folie ?
27:15C'est Borgard.
27:17Oui, ça je comprends.
27:19C'est Borgard parce qu'en fait,
27:21une maîtresse, c'est encore rationnel.
27:25C'est pas rationnel,
27:27mais parce que ce qui est exaltant,
27:29c'est une espèce d'aventure,
27:31c'est quelque chose qui faisait confier
27:33et on a matière de préserver
27:35et de transmettre.
27:37Ça s'inscrit dans les mêmes
27:39sillons
27:41que tous les
27:43amoureux de patrimoine
27:45qui vont restaurer un moulin,
27:47un parc, un jardin,
27:49un village.
27:51C'est quelque chose d'universel.
27:53Le bruit
27:55que tu préfères ?
27:57Les claches.
27:59Le bruit que
28:01détestais ?
28:03Les bruits numériques, donc les sonneries téléphones.
28:05Votre oeuvre préférée ?
28:07De ce que j'ai réalisé ?
28:09On va retenir sur Borgard.
28:13Si on parle pas quelque chose de trop personnel,
28:15c'est Borgard.
28:17Après, après, voilà.
28:19Il y a une oeuvre de tout ce que tu veux,
28:21mais c'est une oeuvre en soi, c'est la folie.
28:27Guy, nous arrivons maintenant à la partie
28:29où tu dois nous donner toutes les informations
28:31pour les personnes qui souhaiteraient venir
28:33au château de Borgard,
28:35profiter tant du parc que de la maison.
28:37Je voulais rajouter ça,
28:39que pas seulement
28:41le château, il y a un énorme
28:43parc là-dedans.
28:45Le parc, tu as raison de le souligner.
28:47Il était classé à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques,
28:49mais ce qui est le plus important, c'est de savoir
28:51effectivement qu'on ouvre à partir du mois de
28:53Pâques et qu'on ferme
28:55à la mi-novembre.
28:57Chaque saison est intéressante,
28:59chaque espace différent, chaque moment
29:01est différent. On peut pique-niquer sur place.
29:03On aime bien également,
29:05moi, mon petit truc que je donnerais, c'est à nos visiteurs
29:07qu'on ouvre assez tard, c'est de profiter
29:09des visites guidées, et la dernière visite guidée
29:11est à 5h30.
29:13On profite des visites guidées à 5h30 et ensuite
29:15on va pique-niquer dans le parc avant de
29:17revenir chez soi, et il y a l'impression que le parc
29:19est à vous, parce qu'il n'y a
29:21personne.
29:23C'est vite,
29:25on est presque,
29:27on prend possession des lieux.
29:29C'est très chouette. Merci beaucoup Guy.
29:31Château de Beauregard. Nous sommes
29:33à combien de minutes de Blois ?
29:35On est à 5 km de Blois,
29:375 km de Cheverny et à 20 minutes de Chambord.
29:39L'extraordinaire.
29:41C'est une halte en fait,
29:43on va être un abri de la foule,
29:45et c'est vrai qu'on se rend compte que depuis quelques années,
29:47que certains grands sites, et nous avons la chance
29:49d'avoir des grands sites ici,
29:51finissent par être complètement saturés
29:53pendant les grandes périodes. C'est impressionnant.
29:55Chambord, Cheverny,
29:57c'est de la folie, c'est trop.
29:59Tous ces jolis
30:01grands sites, il faut presque les visiter hors saison.
30:03Moralité, bon regard
30:05avant tout, et les grands sites
30:07en complément.
30:09En complément, voilà, c'est l'inverse.
30:13Merci beaucoup Guy pour ce
30:15moment très agréable.
30:17C'était partagé. Et nous reviendrons
30:19évidemment avec un très grand plaisir, n'est-ce pas Nathalia ?
30:21Bien sûr. Mais Nathalia, la dernière
30:23question, la der de der. Non, c'est la tienne.
30:25C'est moi ? Bon. Quel
30:27est le conseil que tu donnerais à une personne
30:29qui voudrait partager cette passion des vieilles
30:31pierres, des monuments historiques, de la restauration ?
30:33C'est trois P. Passion, persévérance
30:35et patience.
30:37Et moi je vais rajouter patience, patience
30:39et patience. Aussi trois P.
30:41Ça c'est pour travailler avec moi,
30:43c'est différent.
30:45Aussi.
30:47Merci Guy. Merci beaucoup.
30:49A très bientôt, château de Beauregard.
30:51Alors Nathalia,
30:53finalement, qu'est-ce qui t'a le plus marquée ?
30:55Qu'est-ce que tu as retenu de cette visite ?
30:57Moi juste, je peux
30:59résumer. Les portraits,
31:01300 pièces, plus que 300
31:03pièces. Le jardin, il est magnifique.
31:05Oui, à entretenir, à restaurer.
31:07À restaurer. La cuisine,
31:09avec les cheminées énormes, qu'est-ce que j'aime bien
31:11beaucoup.
31:13Surtout en hiver, c'est bien agréable. C'est très chouette.
31:15Oui. Et
31:17bien sûr, gentillesse de Guy.
31:19Absolument. C'est incroyable. Et ça, il n'y a pas à restaurer,
31:21il n'y a pas à toucher. Non, ça va rester
31:23avec lui. Bon, par contre, j'ai une bonne nouvelle pour toi
31:25Nathalia. C'est moi qui ai
31:27les clés de la voiture.
31:29Non, c'est moi,
31:31j'ai gagné. Bon, ok.
31:33Il a gagné.
31:35Nathalie, comme d'habitude,
31:37on y va. Je vous en prie, monsieur.
31:43Je vous en prie, madame. Merci.
31:45Sans aucune. Merci, merci.
31:47Pas aucune, mais sans aucune.
31:51Et voilà, les garçons, vous pouvez prendre place
31:53derrière. Nous sommes prêts
31:55à vous emmener.
32:03Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org