Tomer Sisley est l'invité du 7h50. Il présente le film "Largo Winch : Le prix de l'argent", troisième opus d'une saga dont le précédent épisode remonte à 13 ans en arrière.
Retrouvez les entretiens de 7h50 sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-7h50
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00:00Notre invité ce matin est l'un des seuls, voire le seul à ma connaissance, héros francophone
00:04à la James Bond ou Jason Bourne, Largo Winch, ou plutôt Tomer Sisley est avec nous, bonjour.
00:11Bonjour.
00:12Largo Winch, troisième volet qui sort aujourd'hui au cinéma, le prix de l'argent, réalisé
00:16par un belge, Olivier Masset de Passe, adapté d'une bande dessinée belge de Jean Vendamme
00:21et Philippe Franck.
00:22Vous revenez donc Tomer Sisley, 13 ans après, dans la peau du milliardaire, financier, aventurier,
00:2913 ans après le deuxième film de la saga, en 13 ans, le monde a changé, Largo aussi ?
00:35Ah bah oui, en 13 ans, le monde a complètement changé et Largo, il a surtout pris 13 ans
00:42dans la gueule.
00:43La dernière fois qu'on a laissé Largo, c'est-à-dire dans le deuxième opus, il était
00:52encore un adolescent, rebelle, un petit peu en guerre contre tout.
01:03Aujourd'hui, c'est surtout le père d'un jeune adolescent, lui-même rebelle, donc
01:12à quel point est-ce que vous pouvez vraiment rester ado, rebelle, quand vous êtes vous-même
01:16le papa d'un enfant ? Vous êtes obligé de vous poser des questions, changer, vous
01:21La recette est la même que pour les deux premiers volets qui avaient réuni en 2008
01:28et 2011 3 millions de téléspectateurs, quand même, à E2, mais vous avez voulu avec le
01:34réalisateur y ajouter un peu de profondeur, un peu de faille dans ce personnage.
01:39Oui, évidemment, c'est plus intéressant quand il y a des aspérités, d'une part,
01:45et puis parce que 13 ans plus tard, on ne peut pas revenir avec un refusé du deuxième.
01:52On ne peut pas faire un deux primes, on est obligé de prendre un virage et de proposer
01:56quelque chose de nouveau, un petit peu comme le virage dans la saga James Bond, qui représente
02:02Casino Royale.
02:04Avec Daniel Craig, qui est un James Bond plus humain, on va dire.
02:08Oui, un peu plus écorché.
02:12Oui, je pense que je ne vais rien divulgacher si je vous dis qu'au bout de la troisième
02:18minute du film, on est avec son fils, le fils est enlevé.
02:22Donc oui, forcément, les enjeux ne sont pas les mêmes pour le personnage.
02:26Largo Winch, qui a lui-même perdu son père, c'est comme ça qu'il a hérité de l'empire
02:30familial.
02:31Justement, c'est un grand patron de la finance internationale, quand même, milliardaire,
02:36héritier, quasi-boomer, presque masculiniste.
02:40Il ne connaît plus franchement à l'époque, en résumé.
02:43C'est vrai, vous savez, Largo, c'est un héros qui date des années, fin des années
02:4870, début des années 80, donc effectivement, il fallait peut-être le remettre un petit
02:53peu au goût du jour dans les films.
02:56Donc, il est presque en phase de déconstruction dans ce troisième volet.
03:00Il essaye de suivre les changements de ce monde, les réseaux sociaux, le fait d'être
03:10poussé petit à petit dans la case boomer.
03:12Effectivement, on ne peut rien y faire, on peut tout faire pour ne pas lâcher la rampe,
03:17mais les années n'y changent rien.
03:19On est tous, petit à petit, poussés dans cette case.
03:23Oui, oui, le film raconte ça.
03:26Alors, il y a ce fils avec qui il a des relations compliquées, qui l'accuse de détruire la
03:31planète avec son entreprise.
03:33Il y a des employés d'une usine qui ferme, qui l'accusent d'être un capitaliste qui
03:37détruit des emplois.
03:39On se rend compte, évidemment, au cours du film, que c'est plus compliqué que ça.
03:43L'idée, c'est aussi de montrer que les patrons milliardaires ne sont pas si méchants que ça.
03:48Non, non, non, non, non, non, pas du tout, pas du tout.
03:50Non, mais là, on parle de Largo Winch.
03:53Largo, c'est pas un patron comme les autres.
03:55C'est un héros, c'est un héros, c'est un héros.
03:59Donc, forcément, non, c'est pas un patron comme les autres.
04:01Sinon, on ne raconterait pas son histoire.
04:03Mais du coup, vous m'avez perdu.
04:09Non, c'est capitaliste avec des valeurs quand même.
04:13En tout cas, oui, oui, effectivement.
04:15Évidemment que Largo a des valeurs, sauf qu'il va rapidement s'apercevoir que ces
04:21valeurs là, elles sont compliquées à mettre en place quand on gère une énorme
04:27multinationale comme la CNN et qu'il y a des choses qui vous échappent.
04:31Voilà, on a beau vouloir bien faire, on peut être un peu à côté de la plaque.
04:36Moi, je viens d'une génération où j'ai toujours voulu sauver la planète.
04:44J'ai toujours voulu œuvrer pour la planète.
04:46Mais moi, à mon époque, sauver la planète, ça se résumait à ramasser les
04:51emballages en plastique et les jeter à la poubelle.
04:54Et je pensais que j'étais un héros green de cette planète en faisant ça.
04:58Et puis, après, les années passent et on apprend qu'en fait, il ne faut plus prendre
05:02l'avion, il ne faut plus manger de viande rouge.
05:05Et tout est plus compliqué que ce qu'on pensait.
05:08Et sauf que mettre en œuvre tout ça, changer toutes ces habitudes, donc y compris
05:13les habitudes de production dans une multinationale, ce n'est pas si évident que
05:17ça. C'est un paquebot énorme à faire bouger.
05:20Et d'ailleurs, Gowinch compose un duo assez improbable dans ce film avec une jeune
05:26fille qui est en permanence sur les réseaux sociaux et qui va un peu le bousculer dans
05:31ce qu'il est au plus profond de lui.
05:33Je le disais, vous êtes l'un des seuls.
05:34Voir le seul en France à camper un héros du genre James Bond.
05:39Ça ne vous a jamais valu les faveurs de la critique, vous vous en fichez.
05:44Vous avez fait la paix avec ça, avec le fait d'être potentiellement enfermé dans ce
05:48genre de rôle.
05:49Écoutez, en fait, c'est la raison pour laquelle il n'y a pas eu de trois pendant 13
05:54ans. C'est justement parce que je ne voulais pas être enfermé dans ce genre de rôle.
05:59Mais non, je ne lis plus trop les critiques.
06:03Les films, on ne les fait pas pour les critiques, on les fait pour le public, en
06:06fait. Donc, les critiques ne représentent même pas un pourcent du budget.
06:13Et puis, quand bien même, vous savez, j'essaie de faire mon métier au mieux,
06:20de faire, évidemment, d'essayer de faire des bons choix.
06:23Mais une fois le choix fait, j'essaie juste de tirer le projet le plus vers le haut
06:30possible, faire de mon mieux. Et après, je croise les doigts pour que ça plaise au
06:34maximum de gens.
06:35Et d'ailleurs, je ne vais rien divulgacher moi non plus, mais on comprend que vous en
06:38redemandez puisqu'à la fin, ça ouvre la perspective vers un quatrième volet.
06:43Très clairement, une ouverture sur un cadre.
06:45C'est vous qui réalisez vos cascades vous-même ?
06:48Oui, toutes. La course poursuite en moto au début, la course poursuite en luge même
06:52après.
06:52Oui, oui, oui, je fais toutes mes cascades.
06:55Vous avez mis le doigt sur la moto.
06:56Il y a un plan filmé par derrière où Largo tient une roue arrière pour se protéger
07:03sur une centaine de mètres.
07:04Et ça, je n'ai pas pu le faire tout simplement parce qu'à l'entraînement pour cette
07:08cascade-là, je me suis entièrement déboîté l'épaule.
07:11Et oui, ça fait mal. Et donc, ça a mis fin à mon entraînement.
07:16Donc, je n'ai pas pu le faire, ça.
07:18En tant que sportif, j'imagine que vous regardez les JO ?
07:20Alors, j'ai un emploi du temps qui m'empêche de regarder toutes les épreuves que
07:25j'aimerais voir. Mais oui, oui, j'essaye de me tenir au courant.
07:27Mais j'ai lu dans un portrait que vous a consacré Luc Le Vaillant dans Libération
07:33il y a deux jours, justement, que vous aimiez les sports extrêmes.
07:36Vous êtes assez addict, d'ailleurs, à ce genre de pratiques, mais pas forcément les
07:40compétitions arbitrées avec un sifflet, quoi.
07:45Je ne suis pas...
07:47Ouais, non, les sports, en fait, je les fais plus pour moi, pour la sensation, le
07:52plaisir que ça me procure.
07:53Peut-être un peu moins pour essayer de décrocher un rang.
08:01Côté compétition, vous vous faites moins vibrer ?
08:04Je ne sais pas. Je n'ai jamais vraiment participé à des compétitions.
08:08Alors, je vais vous faire une confidence.
08:10Je me suis promis que je participerais aux européennes de jiu-jitsu.
08:18Championnats d'Europe de jiu-jitsu ?
08:19Je voulais le faire avant mes 50 ans, mais justement, le fait de me mettre à déboîter
08:22l'épaule m'a interdit ça, l'année dernière.
08:26Donc, si mon emploi du temps me le permet, j'aimerais bien participer aux Europes.
08:30Alors, vous vivrez peut-être en compétition à ce moment-là.
08:33Le jiu-jitsu n'est pas un sport olympique.
08:35Quel sport, s'il y a un sport que vous ne manquerez pas dans la quinzaine, c'est lequel ?
08:40Il y en a plusieurs, quand même, mais je dirais le ping-pong, peut-être.
08:43Le tennis de table avec les frères Lebrun, une ambiance de feu, en effet.
08:47Est-ce que, quand vous voyez cette ferveur populaire, justement, autour des Jeux olympiques,
08:52vous ne vous dites pas que c'est un peu risqué de faire le pari de sortir le film en plein J.O. ?
08:58Ah, c'est couillu, c'est sûr que c'est couillu.
09:01Mais vous savez, les J.O., ça se passe essentiellement à Paris.
09:05C'est essentiellement à Paris que ça va rendre peut-être un peu plus compliqué le fait d'aller
09:10dans les salles obscures.
09:11Oui, après, les gens regardent beaucoup à la télé aussi.
09:14Mais ils peuvent trouver deux heures pour aller au cinéma.
09:16Oui, je pense.
09:17Et puis, je ne sais pas, je ne sais pas.
09:21Écoutez, c'est un film de l'été, en tout cas, c'est un blockbuster.
09:24Ça va bien avec l'été.
09:25On positionne le film comme un blockbuster américain, effectivement.
09:29Oui, l'année dernière, à peu près aux mêmes dates, je crois qu'il y a eu Barbie et Oppenheimer.
09:36Ça leur a fait, ça leur a réussi.
09:38Oui, c'est vrai.
09:39Ça ne leur a pas vraiment porté préjudice, c'est le moins qu'on puisse dire.
09:42Merci beaucoup, Thomas Isselet, en tout cas.
09:44Merci à vous.
09:44On vous retrouve au cinéma avec James Franco, notamment Élise, Éloïse Thillolois.
09:50Élise Thillolois et Clotilde M.
09:52Et Clotilde M. dans Largo Winch, le prix de l'argent réalisé par Olivier Masset.
09:58Deux passes, troisième volet de la saga Largo.
10:01Merci beaucoup. 7h55.