À mi-chemin des JO, les petites entreprises parisiennes sont-elles rassurées ?

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00:00Et accueillons maintenant en studio Bernard Cohen à date, bonsoir, président de CPMU Île-de-France et du cercle de réflexion Etienne Marcel et Vincent Roy, bonsoir, écrivain et journaliste.
00:11Vous avez vu ces images, vous avez vu ce Paris particulièrement insouciant, heureux, ça faisait longtemps qu'on n'avait pas vu la capitale ainsi.
00:20Et ces stades remplis, ce public qui acclame Léon Marchand ce soir, cette foule qui se presse rue Lepic pour suivre les cyclistes ce week-end.
00:30Est-ce que derrière ce vernis, et bien je me tourne vers vous Bernard Cohen à date, les commerçants font aussi le plein comme on peut le voir depuis quelques jours dans Paris.
00:40Est-ce qu'il est trop tôt ou est-ce qu'on peut faire un premier bilan de cette première semaine olympique, sont-ils rassurés ?
00:47Déjà on est heureux quand même que ça se passe bien de manière sécuritaire.
00:51C'est-à-dire qu'il n'y a pas eu d'attentat, qu'il n'y a pas eu d'agression, qu'il n'y a pas eu de blocage lié à tout simplement soit des bandes organisées, soit des vols à l'étalage
01:06ou effectivement des vols contre les touristes qu'ils soient français ou étrangers et ça on peut le dire c'est une bonne chose.
01:13Et si Paris était comme ça toute l'année et l'île de France, on serait tous beaucoup plus rassurés.
01:19Que l'on soit un indépendant, un commerçant ou une profession libérale, ça il faut le dire, aujourd'hui on est satisfait de cela.
01:26Et cet héritage des Olympiques, on aimerait pouvoir le conserver, ça c'est le premier point.
01:30Bon ça au prix peut-être aussi d'une saturation de l'espace par la police.
01:34Oui et des difficultés de mobilité mais voyons le côté positif des choses.
01:39On a eu un mois de juillet qui a été extrêmement catastrophique, vous le savez on l'a rappelé tous, lié tout simplement à la météo.
01:46Donc aujourd'hui on a eu une cérémonie d'ouverture qui n'a pas été sous de bons auspices puisque ça a été quand même très mouillé.
01:54Ça va beaucoup mieux, il y a du monde vous l'avez rappelé dans les stades, qui consomme dans les stades.
02:00Il y a du monde dans les espaces sécurisés qui consomme dans les espaces sécurisés.
02:05Il y a en revanche beaucoup moins de monde chez les hôteliers, chez les restaurateurs,
02:11même si on est sur des chiffres un peu plus importants qu'en 2023, de 15 à 20%, on reste quand même, et j'en termine là,
02:18à moins 20, moins 30% dans certains quartiers, moins 50% sur ce qu'attendaient les commerçants
02:26parce que tout simplement ils ont acheté des marchandises, ils ont embauché du personnel.
02:29Certains n'ont pas fermé alors qu'ils fermaient habituellement en août parce qu'ils attendaient un afflux de clientères étrangères et nationales
02:38ou hors hexagonales pour cette fête qui reste une fête mais qui n'est pas une fête du commerce indépendant de proximité.
02:45Vincent Roy, ça veut dire que ce sont les partenaires des Jeux Olympiques qui empochent la mise lors de ces Jeux Olympiques
02:53et moins peut-être les commerçants annuels qui sont là tout le reste de l'année à Paris ?
02:57De toute façon, je crois qu'il faut distinguer entre les commerçants, il y a certains quartiers où les commerçants sont assez heureux,
03:06il y en a d'autres où effectivement les commerces sont désertés, pour ce qui est par exemple des hôteliers,
03:14il faut-il rappeler aussi qu'ils avaient mis des prix très prohibitifs au départ qui ont pu en rebuter certains.
03:21Bon, tous sont revenus à résipissance, donc là le taux de remplissage n'est quand même pas si mauvais,
03:29il s'agissait au bout d'un moment d'être raisonnable, ce qui vaut d'ailleurs pour les hôteliers,
03:34vaut aussi pour les gens qui voulaient louer en saisonnier leurs appartements puisque les prix étaient vraiment très importants.
03:41Est-ce que, parce que c'est la vraie question, est-ce que collectivement ces Jeux Olympiques vont nous rapporter ou vont-ils nous coûter ?
03:48En filigrane c'est la question que vous me posiez, il faudra faire le bilan après, j'ai peur que ces Jeux nous coûtent très cher.
03:56Alors ce qu'on me dit aussi et ce que je lis un peu partout dans la presse, c'est que c'est quand même une manne touristique qui peut se développer.
04:05Je veux dire par là que ceux qui sont venus cette année vont peut-être vouloir revenir et que ceux qui ne sont pas venus,
04:12voyant les images de ces Jeux et redécouvrant sous une autre forme peut-être Paris, vont avoir l'idée de projeter un prochain voyage dans la capitale
04:21et tout cela favoriserait par conséquent tant les commerçants tout court que les commerçants de bouche que les hôteliers, etc.
04:29Donc écoutez, les Jeux se passent bien, il fait beau, il y a beaucoup de spectateurs, la sécurité est optimale dans le centre de Paris, alors soyons positifs.
04:40Il y a donc des retombées à moyen et long terme, mais à court terme, si on a connu un mauvais mois de juillet, il faut quand même payer les frais fixes.
04:46Oui, on avait bien entendu espéré, on espère ces retombées d'attractivité sur 2025-2026 puisque les Jeux, côté positif d'image que nous avons,
04:57sont des Jeux dans la cité, sont des Jeux dits inclusifs dans Paris et Andelore et dans les grandes capitales régionales, que ce soit Marseille et d'autres sites sportifs.
05:07Entre temps, il faut payer effectivement les charges, les assurances, les loyers, l'électricité qui n'a pas baissé.
05:13Et je vous le redis, parce que moi c'est tous les jours que j'entends ce type de discours des personnels saisonniers qu'on a embauchés
05:21et qui aujourd'hui ne sont pas occupés à 100%, je parle dans l'hôtellerie-restauration, dans l'ensemble des métiers de service, dans le commerce de proximité,
05:31parce que tout simplement on attendait beaucoup plus de chalandises, ce n'est pas le cas aujourd'hui.
05:36Il fait beau, donc déjà on peut prendre un verre ou déjeuner ou dîner en terrasse, faire des achats, mais ça reste, vous le voyez bien, pour ceux qui sont dans les grandes villes,
05:46difficile de se déplacer, il y a des contraintes de sécurité quand il y a des empreuves, ça n'empêche pas l'enthousiasme,
05:53ça n'empêche pas cette volonté de participer à ce beau projet commun, mais aujourd'hui, n'ayons pas peur des maus, les comptes ne sont pas là,
06:03et arrêtons de nous faire croire que si on dit cela, on est un mauvais coucheur ou un grincheux.
06:08Mais disons qu'on a peut-être anticipé, mal anticipé, mal prévenu, peut-être les autorités avaient promis 15 millions de visiteurs,
06:20avaient promis des retombées phénoménales, est-ce que le profil des touristes qui viennent sont le profil des touristes habituels que nous connaissons à Paris ?
06:30Alors justement là-dessus, il y a une enquête de la chambre de commerce de Paris et Île-de-France qui est sortie la semaine dernière,
06:36qui explique qu'une des causes aussi de cette faiblesse de vente est liée au pouvoir d'achat et au panier moyen qui a diminué de 50%,
06:46c'est-à-dire que quand on consomme, on consomme deux fois moins à prix égal par rapport à l'année dernière,
06:53au lieu de dépenser 50 euros, on dépense 25 euros, que ce soit dans des vêtements, que ce soit dans la restauration,
07:00que ce soit dans des boissons, que ce soit aussi dans des sites de visite.
07:03Et les touristes JO, c'est des touristes parisiens qu'on a l'habitude de voir ou qu'on consomme différemment ?
07:07Non, ce sont précisément des touristes JO, c'est-à-dire que j'allais dire que c'est un tourisme de niche,
07:12non c'est pas vrai puisque niche veut dire petit tourisme, non mais on voit bien par exemple que les musées sont désertés,
07:18on voit que le tourisme culturel passe au second plan, or évidemment à Paris, le premier tourisme que nous avons c'est un tourisme culturel,
07:27ce sont des gens qui viennent visiter les musées, les monuments, etc. Là, ce n'est pas ce type de tourisme,
07:32les gens viennent pour voir des compétitions sportives et uniquement des compétitions sportives,
07:37et c'est la raison pour laquelle d'ailleurs les musées, notamment les directeurs de musées se plaignent,
07:41parce qu'ils voient que le tourisme culturel n'a pas eu cet été la place qu'il a occupée par exemple l'été dernier.
07:48Oui, ce tourisme-là qui fait la grandeur de la région Ile-de-France et de ses sites et de ses monuments n'est pas un tourisme immédiat,
07:57aujourd'hui effectivement on nous montre des sites olympiques dans des sites culturels,
08:02je pense au château de Versailles, à la place de la Concorde et à un certain nombre aux Invalides,
08:09ça attirera certainement dès l'année prochaine, voire dès l'automne, un autre public,
08:14et c'est vrai que ce public sportif est d'abord là pour du sport, pour des jeux,
08:18c'est un public qui d'habitude va dans des stades et aujourd'hui se retrouve dans la ville,
08:23c'est positif, le bémol c'est que pour des raisons de sécurité,
08:27l'ensemble de la restauration et de la consommation est à l'intérieur de la sécurité.

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