Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Thomas Schnell pour débattre des actualités du jour.
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00:0019h46, dans Europe Un Soir, nous sommes toujours avec Olivier Dertigol, avec Vincent Roy, nous accueillons Coach Perrin, bonsoir Jean-Claude Perrin.
00:09Oui, bonsoir Olivier, bonsoir à tous.
00:12Merci d'être avec nous, consultant Jeux Olympiques.
00:14Coach, vous l'avez entendu ce soir, c'est les sports collectifs qui sont notamment à l'honneur.
00:19On sait, on sait que vous êtes beaucoup plus branché sur l'athlétisme.
00:22On attend du saut en longueur, la finale des femmes notamment, le 400 m pour les femmes, en finale également, et puis la demi-finale du 1500 m femmes.
00:32Mais sur ces sports collectifs, Coach Perrin, ça se passe toujours entre la France et l'Allemagne ?
00:39Là, il y a eu deux matches très très difficiles, en ce qui concerne le hand, on a été en prolongation.
00:46Et puis, le basket a bien corrigé. Le basket me semble avoir une meilleure organisation sur ce match.
00:56Je ne suis pas un grand spécialiste, mais en ce qui concerne le hand, on a fait la différence sur le plan de la volonté, sur le plan physique,
01:07parce que battre les Allemands, quels que soient les sports et quels que soient les sexes, c'est toujours un exploit.
01:14C'est ça qui retient votre attention dans les sports collectifs ?
01:18Ah oui, complètement, parce que je me suis battu et je continue à me battre depuis, sportivement bien sûr, contre nos collègues allemands, mais ce sont des gens redoutables.
01:29Dans les sports collectifs, ils sont excellents, ils s'entraînent depuis la plus jeune enfance, contrairement peut-être aux Français, ils ont plus d'heures de PS.
01:37Ça, ce n'est pas l'explication. C'est vrai, on va ressortir ça. On a des grands champions, alors qu'on n'a toujours pas un gros programme à caractère scolaire.
01:51Je suis persuadé que si jamais on vous pose des questions, entre les séances que vous faisiez quand vous étiez gamin en sixième et celles qu'on voit maintenant, il y a assez peu d'écarts.
02:03Maintenant, le problème, c'est l'accueil dans les clubs et puis les éducateurs. C'est là où les Allemands, non seulement ils ont plus de temps que nous, parce qu'ils quittent plus tôt, mais ça, on le sait depuis très très longtemps, mais surtout, ils ont une structure qui accueille les gars.
02:21Et derrière des Jeux olympiques, je dis bien prodigieux, prodigieux comme ceux qu'on vient de voir, il va peut-être nous falloir une centaine d'années avant qu'on en voit d'autres du même calibre.
02:33Eh bien, ma foi, si vous n'avez pas des structures d'accueil, c'est difficile d'avoir les gamins, parce qu'il n'y a pas beaucoup de familles qui acceptent d'aller chercher ou d'emporter les gosses à 7-8 heures du soir.
02:50On n'a pas des éducateurs qui sont payés pour ça. On a un bon corps de professionnels, il n'y a qu'à regarder les résultats. Si on a des résultats, c'est parce qu'on a des entraîneurs qui savent faire. Mais ma foi, après, c'est un débat social et politique.
03:12Ce soir, coach, quel sport athlétique va accrocher ? Quelle discipline allez-vous suivre en particulier ?
03:22Là, j'ai suivi, en ce moment, la fin de la journée de l'hectathlon, c'est-à-dire de combiner des trains. On a eu deux points, c'est une journée rassante pour les filles.
03:39Et puis, on va avoir un 400A formidable à cette mademoiselle Barval, et puis un très grand 110A. Le 110A, on va être aux portes du record du monde, si on ne le bat pas.
03:59Le 110A, ce n'est pas une épreuve classique, c'est une épreuve avec 10 haies d'un mètre 06 à haut risque. Si vous la touchez, en général, vous perdez du temps, mais vous n'allez pas refaire.
04:15Donc, on va suivre ça avec attention. Et puis, des regrets, parce qu'alors qu'on a des gars qui ne sont pas mal en France, on a des entraîneurs hyper compétents sur les haies, on n'a aucun finaliste.
04:29Ça, ça me fait mal, c'est également de reprendre ce que je fais au saut à la perche.
04:35Et on suivra cette sportive Louise Maraval. Merci, coach Perrin, d'être venu nous éclairer de vos lumières. Jean-Claude Perrin, consultant Jeux Olympiques, très bonne soirée à vous.
04:46On reste sur Europe 1 à 19h50, toujours avec Olivier Dardigolle, avec Vincent Roy. Messieurs, il y a une image qui a accroché votre attention. J'ai vu vos regards tourner vers le basket ce soir, ce match avec Victor Wembañama, la sensation française qui a permis d'écraser. C'est un grand mot, c'était serré avec l'Allemagne.
05:07Sur le premier match, on avait un souvenir douloureux de la confrontation avec les Allemands et cette équipe accède à la finale olympique. Décidément, ces JO réservent des choses très positives.
05:21Beaucoup de surprises, beaucoup d'enthousiasme aussi sur les JO de manière générale.
05:26On va presque les regretter, ça n'a pas encore fini. On commencerait peut-être à venir voir poindre un petit blues, une nostalgie qui commence à s'installer de cette période qu'on a vécue.
05:37Vous savez, la ferveur, c'est pas mal. C'est bien, c'est un sentiment. Evidemment, on a ce sentiment d'avoir vécu une sorte d'embellie. D'abord, nos athlètes ont fait un parcours enchanté, ces JO se sont passées de manière merveilleuse.
05:57J'étais dans Paris ce week-end lorsqu'il y a eu cette compétition de cyclisme. Imaginez-vous une société où les motards de la police nationale passent dans la rue et où les gens les applaudissent et les motards tout en roulant lèvent le bras. C'était absolument magique.
06:13Et j'ai vu vraiment des gens heureux d'applaudir les cyclistes, heureux d'être là, au-delà des rapports avec la police ou la gendarmerie, mais j'ai vu vraiment des gens heureux d'être là. Je vous dis une parenthèse enchantée.
06:31Alors, on va goûter notre plaisir jusqu'au bout, jusqu'à la lie si j'ose dire, et si ça pouvait durer une semaine de plus...
06:39Et il y a les Jeux Paralympiques, je suis certain que la ferveur va rebondir sur les Jeux Paralympiques.
06:45Sans aucun doute. Sur la police, c'est vrai qu'ils ont dû recevoir des consignes précises du ministère de l'Intérieur pour être particulièrement bienveillants et souriants.
06:53Non, mais généralement, tout au long de l'année, les forces de l'ordre, quand vous les sollicitez, quand vous demandez un renseignement ou quand elles vous contrôlent, sont des grands professionnels.
07:03Moi, je ne comprends pas le bashing qui peut exister concernant nos forces de l'ordre. Ce sont des métiers très difficiles, pas terriblement rémunérés, c'est une véritable sacerdoce.
07:16Bon, ça c'est quelque chose qu'il faut rappeler, si les JO permettent d'en faire une démonstration, tant mieux !
07:22Après, il y aura l'après-JO, en effet, avec quelques rendez-vous politiques, peut-être sociaux aussi, mais on a découvert, redécouvert et tant mieux, qu'il pouvait y avoir un patriotisme.
07:33Qui n'est pas un nationalisme.
07:35Qui est l'amour des siens, contrairement au nationalisme qui est la haine des autres, comme le disait Romain Garry.
07:41Et le fait que notre pays puisse vraiment se ressourcer à ça, presque s'abreuver, avoir le délice de retrouver ça, c'est formidable.
07:51Et j'espère qu'il en restera quelque chose.
07:53Ça a même surpris les médias étrangers, on a vu le Wall Street Journal qui a dit, incroyable à Paris, les Français ne râlent pas.
07:58Ou l'agence de presse Britannique Reuters qui a fait une dépêche expliquant que les Français avaient pris des vacances d'eux-mêmes, que la France était en vacances d'eux-mêmes.
08:07C'est très joli, c'est très joli, pourquoi pas ?
08:09Alors c'est vrai que d'un autre côté, on a ce côté râleur immanquablement, mais là il n'y a pas de raison de râler.
08:16Tous les signaux étaient au vert, sont au vert, et c'est formidable.
08:21Moi je trouve qu'il y a là, on sent une vraie cohésion, je suis ravi.
08:26Puis écoutez, on voit pour une fois des drapeaux français, on entend la Marseillaise, c'est pas mal, c'est vachement bien.
08:32Mais ça va se terminer en beauté, puisqu'il y a un marathon populaire dimanche, qui va traverser Paris en plein milieu de la nuit, qui va partir jusqu'à la banlieue ouest et qui va revenir.
08:43C'est des jeux qui ont été donnés aux Parisiens, aux Français, c'est des jeux de fond.
08:47Avec des consignes collectives qui resteront ouvertes.
08:50Un bonjour aux Parisiens qui le pouvaient et qui ont décidé de partir parce qu'ils étaient sur l'idée que tout cela sera le désordre, le chaos.
09:00J'aime Paris, au mois d'août généralement, mais là on a quand même un moment à Paris au cours des dernières journées totalement fabuleux.
09:08Et ça a même changé, y compris les rapports humains dans la rue, dans l'espace public.
09:14Avant on peut se dire qu'il peut y avoir de la tension, de l'agressivité, de fumisme.
09:19Mais là, ça a même créé des rapports humains un peu différents.
09:26Si ce n'est dans la douceur, tout au moins dans la bienveillance.
09:30Ah oui, les Espagnols ont une expression, pour parler justement de ces rapports humains heureux, ils parlent de la buena convivencia.
09:37Ce qui pourrait se traduire par une bonne convivence.
09:39Il faudrait créer un néologisme.
09:41Nous y étions et nous y sommes.
09:44Et les policiers y ont participé, les Parisiens un petit peu, les volontaires, les athlètes évidemment, et les politiques dans tout ça.
09:52À qui remettrons-nous la médaille pour l'organisation de ces Jeux Olympiques et cette bonne organisation ?
09:57À la médaille de la bêtise, je la remettrai à ces députés éléchis,
10:02qui de toute façon, comme ils prenaient jadis la politesse pour une humiliation,
10:07prennent maintenant le patriotisme pour un nationalisme.
10:10Et donc je la remettrai à des gens comme monsieur Léaument,
10:13qui s'étonnent que l'on fête nos champions français.
10:18Ils ont également voulu une enquête populaire qui a été ouverte apparemment à la veille de l'ouverture des Jeux Olympiques.
10:24Ce sont des gens qui, chaque fois qu'on a une médaille, ils sont mortifiés.
10:27Ils vivent des jeux difficiles.
10:32En revanche, il y a des hommes politiques qui ne se sont pas exprimés.
10:35Ils ont eu raison.
10:36Le Rassemblement National a été particulièrement absent pendant cette quinzaine.
10:39Marine Le Pen a salué les...
10:41C'est presque le service minimum.
10:43Vous savez que là-dessus, je suis très savant, je suis allé fouiller pour voir qui a dit quoi.
10:48Fabien Roussel a salué quasiment chaque médaille.
10:52De tous en camping en Corse où il suit les matchs.
10:55J'ai vu qu'Olivier Faure avait fait de même.
10:57Un peu moins, mais quand même.
11:00Marine Le Pen s'est exprimée sur les champions...
11:03Non, je crois que les gens se sont déçus.
11:06Vous avez le Président de la République qui est allé toucher à peu près tout le monde.
11:10Il est tactile.
11:13Peut-être s'est-il dit, tiens, avec les vertus taumaturges qui sont les miennes,
11:18je peux, en imposant les mains, soigner les maux de tous ces champions qui ont fait tant d'efforts.
11:23Il est cruel.
11:24L'absence du Rassemblement National ne vous a pas particulièrement surpris, Olivier Dardigolle ?
11:28Mais vous savez, le Rassemblement National était très discret
11:31concernant la polémique post-cérémonie d'ouverture.
11:34Je pense qu'ils ont eu raison.
11:36Ils n'ont pas surcommuniqué.
11:38Ils ont d'autres rendez-vous politiques inscrits à l'agenda dans les toutes prochaines semaines.
11:42Bon, je pense qu'ils sont sur une stratégie qui est plutôt habile.
11:47Ceux qui ont perdu des points aujourd'hui, ce sont ces députés LFI
11:51qui ne comprennent pas pourquoi on peut applaudir quand on a une médaille.
11:55Ce sont les seuls, au final, en classe politique qui se sont distingués.
12:00Après, il serait intéressant, par-delà l'héritage,
12:04la vasque, d'autres éléments, mais l'héritage immatériel.
12:08C'est-à-dire, que restera-t-il de ça sur notre rapport à la nation, au patriotisme,
12:14à une société qui peut partager des choses qui nous dépassent un peu ?
12:20Ça serait intéressant de voir.
12:22Le problème de l'héritage, Olivier, c'est qu'il faut payer des droits.
12:25Alors, vous avez vu que Bruno Le Maire, visiblement, était prêt à lever une taxe sur les primes.
12:29C'est en tout cas ce qu'il confie chez nos compatriotes.
12:32Pas de polémiques, c'est bien.
12:34Dans cette période de ferveur, allez, levons-le.
12:36Pas d'imposition.
12:37Bon, eh bien, tant mieux pour nos athlètes qui ont remporté de l'or.
12:40Merci Bruno.
12:41Et s'ils nous écoutent, s'ils pouvaient nous éviter quelques impôts en même temps.
12:44Il ne va pas rester ministre longtemps, peut-être.
12:46Alors, on verra, ce sera son dernier cadeau.