Pablo Mira s’entraînait en slip quand il était parachutiste | SmallTalk avec David Castello-Lopes

  • il y a 2 mois
Aujourd'hui dans Small Talk, David Castello-Lopes reçoit son très bon ami Pablo Mira. Qui dit amis, dit beaucoup de doss'... Vous apprendrez que Pablo Mira s'habillait comme Luffy de One Piece, même en hiver. Vous saurez aussi que David a déjà vu son z*z* et qu'il s'est engagé (sérieusement) dans l'armée pour être parachutiste et non pour ressembler à Solid Snake dans Metal Gear Solid.

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Amusant
Transcription
00:00:00Qu'est-ce qui t'a fait renoncer à la laideur vestimentaire ?
00:00:03T'as quitté le lycée ?
00:00:04J'ai déjà vu ton zizi.
00:00:05T'as un souvenir précis d'ennui ?
00:00:07T'es psycho-rigide, non ?
00:00:08Tu t'es engagé dans l'armée.
00:00:09Tu es très poilu.
00:00:10A quel point est-ce que tu aimes l'argent ?
00:00:12T'es bouddhiste ?
00:00:12Est-ce que tu sais casser la gueule aux gens ?
00:00:14T'as une façon très étrange de manger.
00:00:16Ça, vraiment, je te le fais simple.
00:00:18Voilà.
00:00:19Mais c'est trop !
00:00:20Ça, c'est trop !
00:00:21T'avais tes lèvres sur tes doigts !
00:00:25Pablo Mira, c'est la première fois de ma vie que j'interview un ami.
00:00:30Dans Smalltalk.
00:00:31Et c'est chelou parce qu'on se connaît quand même assez bien.
00:00:35Par exemple, j'ai déjà vu ton zizi.
00:00:36Oui.
00:00:37Mais est-ce que j'ai vu le tien ?
00:00:39Je sais pas.
00:00:39J'ai l'impression qu'on a une relation assez asymétrique sur tout ce qui est entrejambes.
00:00:43Je me souviens...
00:00:43Est-ce que c'est pas le moment de rattraper ce retard d'amitié ?
00:00:46Non, mais il faut...
00:00:48Devant la caméra.
00:00:48Non, il faut le dire quand même, j'ai pas vu ton zizi dans un contexte qui...
00:00:53Disons de désir ou d'érotisme.
00:00:55J'ai vu ton zizi...
00:00:56De manière amicale, semi-professionnelle.
00:00:58C'était une soirée comme ça.
00:01:00J'ai pas de souvenirs très, très clairs, mais c'était pas...
00:01:02C'était pas dans le cadre d'un jeu.
00:01:03Non, non, non.
00:01:04Je crois que c'était une conversation sur la croissance.
00:01:07La croissance.
00:01:08Et là, il t'a cru bon comme argument de montrer ton zizi.
00:01:09On parlait du FMI à un moment donné.
00:01:11Attends, c'était même pas un jeu de mots, la croissance.
00:01:12Non, c'était vraiment...
00:01:14Est-ce que tu te souviens de la première fois où on s'est vus ?
00:01:16Oui, bien sûr.
00:01:16On était pas très loin de chez toi à l'époque, soit vers La Marque ou rue Geoffrin.
00:01:22Rue La Marque.
00:01:23Je crois que c'était un petit café qui était rue La Marque.
00:01:26On peut dire où tu habitais ou pas à l'époque ?
00:01:28J'habitais rue La Marque.
00:01:29On peut pas donner un numéro, j'imagine.
00:01:31Et le code de la porte.
00:01:31C'est un numéro à trois chiffres.
00:01:32C'était le...
00:01:34Oui, ça s'appelait le Refuge.
00:01:36Et donc, on s'est vus la première fois là-bas.
00:01:37Je pense qu'on était sur un...
00:01:39Peut-être un vendredi.
00:01:40Faudrait vérifier sur le calendrier.
00:01:41Ah oui, ça je...
00:01:41Un vendredi en deuxième partie d'après-même ou un truc comme ça.
00:01:45Début de soirée.
00:01:46Et à l'époque, il y avait un truc très marquant parce que les gens peut-être ne le savent pas maintenant.
00:01:50Mais à l'époque, tu es arrivé et tu portais un chapeau de paille.
00:01:53Un Panama.
00:01:54Un Panama.
00:01:55On est sur une ambiance Roland-Garros et tout ça.
00:01:57Un Panama en paille.
00:01:58Et un bermuda et des tongs.
00:02:02Oui.
00:02:03Pourquoi est-ce que tu étais habillé comme ça ?
00:02:04Parce que c'était pas juste ce jour-là.
00:02:06C'était...
00:02:07Tu t'habillais comme ça.
00:02:08Je pense que j'ai eu une période One Piece.
00:02:09Et je voulais ressembler à Luffy, pour ceux qui connaissent.
00:02:12Et...
00:02:13Tu connais pas ?
00:02:14Faut que tu connaisses One Piece parce que c'est terrible quand même.
00:02:16Non mais je sais pas.
00:02:17Il y avait un truc où...
00:02:18C'était peut-être aussi lié au RSA.
00:02:20Qui était encore un petit peu en moi.
00:02:22Et je pense que j'avais les habits du RSA.
00:02:24Mais peut-être qu'ils faisaient juste beau aussi.
00:02:27Je me souviens pas d'un hiver.
00:02:28Ils faisaient relativement beau.
00:02:29Je me souviens pas de flocons qui tombent dans mon chapeau de paille.
00:02:30C'était au mois de mai donc c'était relativement beau.
00:02:33Mais ces tongs, les tongs que tu portais à l'époque, tu les portais également quand
00:02:37il faisait...
00:02:38Ça c'est vrai.
00:02:39Jusqu'à genre 5 degrés.
00:02:40Et pourquoi tu portais...
00:02:41En fait c'était pas un fashion statement.
00:02:43Non.
00:02:44C'était aussi le côté...
00:02:45On met un peu son corps face aux intempéries.
00:02:48On apprend à...
00:02:49Il y avait quelque chose de zen et de...
00:02:52Non.
00:02:53Un truc un peu cynique.
00:02:54Au sens...
00:02:55Le cynisme antique.
00:02:56Diogène de Synop.
00:02:57Et tout ça.
00:02:58Qui en gros l'été se roulait dans du sable chaud et l'hiver embrassait des statues de
00:03:00glace.
00:03:01Il y a le côté...
00:03:02On va enlever un peu de culture, un peu de vêtements et on va essayer d'aller vers un
00:03:06truc un peu nature.
00:03:07Nature.
00:03:08Nature.
00:03:09T'osais pas le pied nu.
00:03:10Et donc...
00:03:11Non.
00:03:12Je vais laisser ça à Yannick Noah.
00:03:13Il fait sa position.
00:03:14Il va pied nu.
00:03:15Sur scène.
00:03:16Par terre.
00:03:17Dans des paintballs.
00:03:18Moi j'ai pas encore ce...
00:03:19J'ai pas la capacité d'avoir une corne pour me permettre d'affronter ça.
00:03:23Et alors, qu'est-ce qui t'a fait renoncer à la laideur vestimentaire ?
00:03:27C'est vraiment un pur jugement de valeurs objectifs, subjectifs et relatifs.
00:03:36Un peu de pouvoir d'achat.
00:03:39Ouais.
00:03:40Un peu de...
00:03:41T'avais pas d'argent pour avoir du tissu au-delà de tes genoux, c'est ça ?
00:03:44Attends.
00:03:45Il y avait un « et » qui permettait de compléter la phrase.
00:03:47Et il y avait un peu le goût de la sape qui s'est un peu développé.
00:03:53Parce qu'en fait, à force de faire par exemple des chroniques à la télé, tu bosses avec
00:03:56des stylistes.
00:03:57Surtout à quotidien.
00:03:58Surtout, machin.
00:03:59C'est plus important même que...
00:04:00Que l'écriture.
00:04:01Ou le propos, bien sûr.
00:04:02À un moment donné, si t'as une chemise repassée, tu pars à l'antenne.
00:04:06Et donc à force de fréquenter des gens qui ont du goût, j'ai trouvé ça un peu sympa
00:04:10d'avoir du goût vestimentairement.
00:04:12Mais pas trop non plus.
00:04:13Parce que c'est pas trop mon...
00:04:15Mais c'est vrai que c'est récent dans ta vie.
00:04:16Jusqu'à assez peu de temps.
00:04:17En vrai, je pense que c'est à 3-4 ans.
00:04:18Ouais.
00:04:19Peut-être un peu moins que ça.
00:04:20Je me souviens, il n'y a pas si longtemps que t'étais encore habillé n'importe comment.
00:04:22J'étais une égérie Célio Club, pour les gens qui s'en souviennent.
00:04:25Et attends, comment tu choisis tes vêtements maintenant ?
00:04:27Alors maintenant, c'est assez simple.
00:04:28Comme je n'ai pas de goût.
00:04:29C'est-à-dire qu'il y a des choses sur lesquelles je suis un peu doué, où j'ai un peu le sens.
00:04:33La comédie, certains trucs de sport et tout ça.
00:04:36Mais il y a des choses sur lesquelles je suis officiellement nul.
00:04:38Les vêtements, c'est un de ces secteurs-là.
00:04:41Donc ce que je fais, c'est que je confie la décision à d'autres personnes que moi.
00:04:45Des gens qui ont du goût.
00:04:46Par exemple, ma meuf que tu connais.
00:04:49On va pas faire comme si on la connaissait pas, parce qu'elle est derrière le bar en fait.
00:04:52Je connais.
00:04:53Elle a du goût.
00:04:54Donc des fois, on va juste dans un magasin et je dis, qu'est-ce que je mets ?
00:04:59Elle me dit, mets ça, tu vois.
00:05:01Mais c'est dangereux parce qu'elle pourrait faire n'importe quoi quand je le mettrais.
00:05:04Tu suivrais complètement.
00:05:05Et il y a aussi les prescripteurs de quotidien qui prêtent des vêtements et tu dis, ah bah tiens.
00:05:09Je trouve ça cool, vas-y.
00:05:10Voilà, exactement.
00:05:11Ou Marc Baugé, qui est le chroniqueur SAP de quotidien, qui a une vraie culture, une
00:05:17vraie érudition de la SAP, j'écoute leurs avis, je combine et quand ces trois personnes-là
00:05:22me disent, ah il est pas mal ce petit débardeur en satin, je le mets.
00:05:27Et ça te saoule pas un tout petit peu ce truc de la mode que moi, il m'agace un peu
00:05:31que moi, je suis suffisamment vieux pour avoir vu que c'était cool d'avoir des vêtements
00:05:35serrés, puis larges, puis serrés, puis larges, et en fait, il y a cette évolution.
00:05:41Mais toi, t'aimes pas l'évolution parce que de fait, t'as toujours les mêmes vêtements
00:05:47en fait.
00:05:48La même chemise, le même manteau parka noir ou beige-marron, il y a un beige-marron qui
00:05:54traîne quelque part.
00:05:55Il y a un beige-marron, il y a eu du bleu marine qui est devenu aubergine.
00:05:59Toi, t'acceptes la différence d'épaisseur ou de largeur au niveau des cheveux et un
00:06:04peu la barbe, mais les vêtements, ça ne te touche pas quoi.
00:06:07En fait, ça m'ennuie et j'ai choisi un truc, mais ça m'énerve parce que quand j'ai choisi
00:06:11par exemple d'avoir des pantalons relativement serrés, je me suis dit, bon ok, ça va, personne
00:06:16va me remarquer, ah il a des pantalons serrés.
00:06:18Et d'un coup, ça redevient la mode, regarde Robin qui est ici, regarde la taille de son
00:06:22t-shirt, tu vois, c'est beaucoup trop grand.
00:06:30Aujourd'hui, à part le fait que tu mesures 1m68, je crois, sur une carte d'identité,
00:06:35je crois, il y a un 69, mais la réalité, c'est qu'on est sur du 68.
00:06:38Donc à part le fait que tu mesures 1m68 et que tu as un menton qui est un peu plus grand
00:06:43que la moyenne des mentons, t'es quand même très dans les normes universelles de la bogossité.
00:06:51Et je me souviens très bien que ce n'était pas le cas avant, et pas seulement parce que
00:06:56tu t'habillais très mal, il y avait un truc, je ne sais pas, c'était moins bien.
00:07:05Tu n'étais pas charpenté.
00:07:06Et je me souviens très bien, il y a un moment où ça a commencé à changer pour des raisons
00:07:10un peu mystérieuses.
00:07:11Il y a une date ou pas ? Parce que je pourrais l'ajouter sur mon Wikipédia.
00:07:13Je crois que ça doit être 2016 ou 2017, et je me souviens très bien d'un tweet d'une
00:07:17fille qui avait tweeté, un inconnu, je ne sais pas qui c'était, qui avait dit, dites-moi
00:07:22Pablo Mira, il n'est pas mal, non ? Ou alors j'ai juste la dalle.
00:07:25Et je me souviens que le fait même qu'elle dise Pablo Mira, il n'est pas mal, ça a
00:07:33créé une excitation chez toi ou pas ?
00:07:34Non, mais je me suis dit, mais non, il n'est pas pas mal, tu vois, il n'est pas bien, quoi.
00:07:37Enfin, tu vois, c'était ça que je me disais.
00:07:39Et aujourd'hui, je ne sais pas, c'est bien, quoi, c'est bien.
00:07:43Donc non seulement, il y a aussi le fait que tu fais 83 heures, tu fais des marathons tous
00:07:51les deux jours.
00:07:52Oui, mais non.
00:07:53Alors attends, il y a plusieurs choses.
00:07:55Effectivement, je pense qu'il y a un alignement vestimentaire, cheveux, beubard, air du temps
00:08:02qui se fait à un moment.
00:08:03Moi, je fais un effort et puis l'air du temps fait un petit geste vers moi en mode ce genre
00:08:09de visage.
00:08:10On va l'accepter.
00:08:11Oui, ce qui est le même que celui de Philippe Lachaud, on peut le dire.
00:08:14Exactement.
00:08:15Après, j'ai un vrai menton de genou, en fait, c'est un vrai genou de genou.
00:08:20Tu vois, quand je me mets comme ça, c'est vraiment Charles Quint, c'est l'Espagne,
00:08:23c'est l'Espagne du XVIe.
00:08:24Alors, toi, il y a un truc que tu n'as pas et c'est ça, je pense, qui te sauve un petit
00:08:27peu.
00:08:28C'est la royauté.
00:08:29Non, c'est que tu n'es pas prognate.
00:08:30Non, ce n'est pas à ce point-là où la mâchoire est avancée comme ça et tout ça.
00:08:34Ce n'est pas la mâchoire qui avance, c'est juste les daltons.
00:08:35Oui, vraiment, il y a une rampe de menton.
00:08:37C'est vraiment la forme du menton et pas la mâchoire qui est en décalage et tout.
00:08:41Donc, oui, je pense que ça s'est joué en 2016, mais un peu d'effort, un peu de tout
00:08:46ça et ça passe.
00:08:47Mais là, ça va.
00:08:48Ça va, c'est cool.
00:08:49T'es né en 1985, t'as grandi à Bois-Colombe.
00:08:53J'avoue, moi, Bois-Colombe, ça m'évoque la tristesse, mais je ne connais pas vraiment.
00:08:56Est-ce que je suis en plein dedans ou alors est-ce qu'il y avait des moments de joie
00:09:00à Bois-Colombe dans les années 80 ?
00:09:02Non, non, il y a des villes beaucoup plus tristes que Bois-Colombe, on peut en citer
00:09:05quelques-unes.
00:09:06Mogadiscio.
00:09:07Non, il y a un aspect festif quand même, le bruit des armes et tout, ça a créé une
00:09:12certaine ambiance.
00:09:13Châteauroux, Belfort.
00:09:14Voilà, ça, c'est des...
00:09:15On a fait des blagues sur Châteauroux déjà dans Smoltov.
00:09:17Il y a une personne qui a effacé tout ce que mon micro avait enregistré.
00:09:20Mais rassurez-vous, la personne responsable de cette erreur a été envoyée dans un camp
00:09:24de rééducation militaire dans la région de Châteauroux.
00:09:26Mais il y a un truc avec Châteauroux, c'est que quand on veut dire ville chiante, on dit
00:09:31Châteauroux alors qu'il y en a plein d'autres.
00:09:32Et il y avait quelqu'un, je pense que c'était quelqu'un du syndicat d'initiative de Châteauroux
00:09:36ou de la mairie, qui m'a dit genre, vous en faites pas, on est habitué, tout le monde
00:09:40nous...
00:09:41On sait pas très bien pourquoi, ça nous étonne, mais c'est comme ça.
00:09:42Il y avait un truc touchant de genre, mais c'est vrai en fait, pourquoi Châteauroux
00:09:46plutôt que Cholet ?
00:09:47Alors, il se trouve que Cholet, ça marche aussi.
00:09:51Mais ce qui est bien, parce que par exemple, tous les deux, on fait un autre métier que
00:09:57faire des contenus vidéo, c'est qu'on fait de la tournée, c'est qu'on visite de la France.
00:10:02Et je pense qu'on fait partie des rares métiers qui ont la chance de visiter autant de villes
00:10:07en France.
00:10:08Je pense qu'il y a ça et VRP chez Xerox.
00:10:11Et donc, on peut voir vraiment des choses.
00:10:13Et il y a des villes où le stéréotype de souffrance, de tristesse n'est pas surcoté
00:10:19du tout.
00:10:20C'est-à-dire que Châteauroux, c'est...
00:10:22J'ai pas encore joué à Châteauroux.
00:10:23Toi, t'as joué à Châteauroux ?
00:10:24Je suis passé à Châteauroux à un moment donné, oui.
00:10:26On y passe.
00:10:27On y passe.
00:10:28Mais on dort pas à l'hôtel.
00:10:29Non, on va rentrer à Paris, il y a 7 heures de route, mais on va les faire quand même.
00:10:32Mais c'est terrible, parce que les gens s'acharnent sur ces villes-là, mais c'est un peu mérité.
00:10:40D'accord, d'accord.
00:10:41C'est pas parce que tout le monde dit que je suis petit ou que mon menton est balèze
00:10:46que c'est faux.
00:10:47Que c'est faux pour autant.
00:10:48Peut-être même au contraire.
00:10:49C'est peut-être une évidence, si tout le monde le dit, au fait.
00:10:51Et donc, on était sur Bois-Colombes.
00:10:55Bois-Colombes.
00:10:56Alors, Bois-Colombes, on est sur quoi ? On est sur une ville des Hauts-de-Seine, nord
00:10:58des Hauts-de-Seine, entre Annières et Colombes.
00:11:01On est sur un truc très moyen, mais avec une part de bourgeoisie, avec des très belles
00:11:07barraques et tout ça, parce qu'on est dans les 92 et qu'il y a des belles barraques.
00:11:09Mais c'est du résidentiel, il n'y a pas grand-chose.
00:11:13C'est des gens qui n'ont pas envie d'être sur Paris, soit parce que c'est trop bruyant,
00:11:18c'est trop le bordel et qu'on a une famille et qu'on veut que les enfants ne fassent
00:11:21pas des crises d'angoisse à cause du bruit dehors, ou alors on n'a pas la thune pour
00:11:26être sur Paris.
00:11:27Moi, ma famille, c'était un mélange des deux.
00:11:28Donc, au fait, on était d'abord à Porte-de-Champeret, qui est vraiment à côté de la limite de
00:11:35Paris.
00:11:36Après, on est allé à Bois-Colombe, où il n'y a pas grand-chose.
00:11:37En fait, c'est plus de l'ennui que de la tristesse.
00:11:40Ce n'est pas triste visuellement, il n'y a pas une esthétique de tristesse.
00:11:43Tu regardes la ville et tu te dis, si on rasait tout, ce serait peut-être mieux.
00:11:46Tu as un souvenir précis d'ennui à Bois-Colombe ?
00:11:50Vraiment, on se souvient de l'ennui, mais c'est un ennui tellement intense que ça devient
00:11:54un événement tellement c'est ennuyeux.
00:11:56Si je devais associer Bois-Colombe à l'ennui, ce serait par rapport à la phase scolaire,
00:12:00ça aurait pu être n'importe où, ça aurait été la même chose.
00:12:04Mais je pense que Bois-Colombe est une ville aussi ennuyeuse que merveilleuse parce qu'elle
00:12:09est ennuyeuse.
00:12:10Mais elle n'est pas triste.
00:12:11C'est quoi ton premier souvenir ?
00:12:13J'ai chialé, putain, c'est terrible.
00:12:16Le premier souvenir de toute ma conscience, de mon existence entière, j'avais 5 ans,
00:12:22déjà c'est tard.
00:12:23J'ai découvert que récemment, il y a des gens qui ont des souvenirs, mais qui remontent
00:12:27à l'âge de 2 ans.
00:12:29Moi ça me paraît être dinguissime, je ne vois pas comment la conscience peut enregistrer
00:12:35et emmagasiner.
00:12:36J'ai l'impression que je suis sorti du ventre de ma mère à 5 ans, c'est un peu compliqué.
00:12:40Ça fait un accouchement problématique.
00:12:42Mais mon premier souvenir à 5 ans, c'était dans la cour de récré de l'école Paul-Berre-B,
00:12:49à Bois-Colombe, parce qu'il y avait un Paul-Berre-A, les slogans c'était Paul-Berre-B-C-D-B-B.
00:12:53C'est pas souvent, c'est Paul-Berre-B-U-A-T et après A ou B.
00:12:58Paul-Berre-B-C-D-B-B, Paul-Berre-A, c'est des cacas.
00:13:01Il n'y avait pas encore des gens du marketing qui s'étaient penchés sur le truc.
00:13:06Désolé, mais je trouve ça très bien, ça marche, ça rime.
00:13:09Et j'aimerais savoir si ça se dit encore aujourd'hui.
00:13:11Tu sais, c'est encore les Montaigu et les Capulets, c'est ça dans Roméo et Juliette.
00:13:15Et si c'est encore ça aujourd'hui.
00:13:17C'est les cacas contre les bébés.
00:13:18Oui, vraiment, j'aimerais savoir s'il y a des clans à l'intérieur d'une cour de récré
00:13:21qui fait genre 100 mètres carrés, tu vois ce que je veux dire.
00:13:24Et donc le premier souvenir, c'était ça.
00:13:26Et c'était un râteau.
00:13:29Mon premier souvenir de l'existence, c'est un râteau.
00:13:32C'était une nana qui s'appelait Camille.
00:13:34Et je me souviens du... Non, en fait, j'ai pas envie.
00:13:37Voilà, c'est le premier souvenir de l'existence.
00:13:40Donc en fait, on t'a intégré la conscience avec une humiliation, en fait.
00:13:45Ouais, voilà, c'est pas mal.
00:13:47Oh non, ils veulent pas de moi.
00:13:49Allez, on va faire une vie.
00:13:52Non, mais je pense que le premier souvenir, ça doit marquer.
00:13:54Et attends, Camille, elle est où ?
00:13:58J'espère qu'elle est malheureuse en couple.
00:14:00Ça, c'est vraiment hyper important que la justice s'installe aux abeilles.
00:14:05L'avance, que la vie se soit vengée.
00:14:06Oui, bien sûr, c'est important.
00:14:07Non, mais j'ai pas de nouvelles.
00:14:09Pour le coup, j'ai assez peu de nouvelles de gens que j'ai fréquentés à l'école, au collège, au lycée.
00:14:14J'ai dû garder un ou deux contacts max.
00:14:17Je sais pas si t'en as plus.
00:14:20Et toi, tu dirais que t'es la personne qui a le mieux réussi dans la vie de l'histoire de la ville de Bois-Colombes ?
00:14:24Non, parce qu'on était dans un collège-lycée avec De La Rosta.
00:14:28Il y a quand même McFly et Carlito.
00:14:30Je crois qu'il y a eu Julie Gaillet à une époque.
00:14:33Et la légende dit qu'il y aurait Barack Obama, qui aurait été en troisième droit au cours d'une année.
00:14:39Mais sinon, les deux premiers, je crois que c'est vrai.
00:14:42McFly et Carlito, ils étaient juste une année avant moi.
00:14:45Je crois de mémoire, mais je ne suis pas sûr, que quand j'ai redoublé la troisième classe,
00:14:51ils m'ont rejoint au niveau.
00:14:54Et tu te souviens de tes réactions avec McFly et Carlito ?
00:14:56Absolument pas. Je me souviens qu'ils étaient dans le champ de vision,
00:14:58mais c'était pas du tout les cercles d'amis qui étaient les miens.
00:15:01Ils étaient plutôt team rock.
00:15:04Il y a du Limp Bizkit, du Sum 41.
00:15:06Ils faisaient déjà des choses comme ça ?
00:15:08Un peu, il y avait cette énergie-là.
00:15:10Et moi, j'étais déjà dans un coin en train de faire des vannes sur les gens.
00:15:14Parce que tout était déjà écrit.
00:15:17Donc tu n'es même pas la personne la plus connue originaire de Bois-Colombe.
00:15:21Je pense que si Jésus revient, il reviendra à Albert Camus à Bois-Colombe.
00:15:26L'entrée du Christ à Bois-Colombe.
00:15:29Alors Camille Ratto, on ne sait plus où elle est.
00:15:32Tu as eu d'autres amours d'enfance ?
00:15:34Ah non, il n'y a que des échecs.
00:15:36Des gens dont tu étais amoureux ?
00:15:39Il y a eu du sentiment amoureux inassouvi ou inaccompli.
00:15:43On va appeler ça comme ça.
00:15:45Unilatéral.
00:15:47Oui, unilatéral, tout à fait.
00:15:49C'est un peu l'histoire du collège et du lycée.
00:15:52Moi, j'ai vraiment réussi à m'épanouir, on va dire sentimentalement.
00:15:56Mais genre tard, tard.
00:15:58Il y a trois semaines.
00:16:02Je garde vraiment un souvenir.
00:16:04C'était la misère sentimentale.
00:16:07L'école, le collège et le lycée.
00:16:10Une suite d'échecs.
00:16:12Est-ce que tu as un échec particulièrement marquant dont tu pourrais nous parler ?
00:16:15Un échec sentimental de ces années-là ?
00:16:17Ah, si, il y a un truc qui m'a...
00:16:19Mais il se fait en deux temps.
00:16:23C'est-à-dire qu'il y a une fille dont j'étais amoureux
00:16:27au début du lycée, si je ne dis pas de bêtises,
00:16:30qui s'appelait Clémentine.
00:16:32J'étais assez amoureux et je lui fais une déclaration.
00:16:36Ça ne marche pas, fin de non-recevoir.
00:16:39Je ne suis pas un forceur, donc on respecte.
00:16:41Je laisse ça de côté.
00:16:43À un moment donné, je la recroise.
00:16:45J'ai passé mon bac en candidat libre plus tard.
00:16:47J'étais en retard de trois ou quatre années.
00:16:49Je passe mon bac en candidat libre à Neuilly.
00:16:51Et à la sortie du lycée-collège où je passe mon épreuve de philo,
00:16:56je la croise en train de flyer.
00:16:58C'est-à-dire qu'elle distribuait des flyers
00:17:00pour sans doute payer les études.
00:17:02Et je suis hyper heureux de la recroiser.
00:17:06Et j'ai envie de discuter un peu avec elle.
00:17:09Et il y a eu au bout de 20 secondes...
00:17:11Non, mais laisse-moi, je suis en train de travailler là.
00:17:14Mais vraiment formuler comme ça.
00:17:16Je pense que...
00:17:17C'est vraiment une deuxième couche d'humiliation.
00:17:20De rejet humiliant.
00:17:23Et donc ça, ça a été un peu marquant.
00:17:25Et c'était ton dernier contact avec Clémentine, c'est ça ?
00:17:28Oui, avec Clémentine.
00:17:30Et donc, collège, t'étais vraiment pas dans l'aristocratie du cool.
00:17:34Ah non, on était pas bien.
00:17:36C'était McFly et Carlito, l'aristocratie du cool ?
00:17:38Non, non plus. C'était des gens qui étaient beaux.
00:17:40C'est dur pour eux et pour moi.
00:17:44Mais j'ai l'impression qu'au collège,
00:17:46le cool, c'est le beau.
00:17:48Je sais pas si t'as le même constat.
00:17:51Chez les mecs, moi c'est mon expérience,
00:17:54il y avait aussi le fait de bien savoir jouer au football.
00:17:56Ça, ça pouvait te sauver des réputations.
00:18:01Genre, attends, ouais mais bon.
00:18:03T'as vu, il a son double contact.
00:18:06Moi je faisais du viet-vodao.
00:18:08C'était très peu valorisé comme discipline à l'intérieur du collège.
00:18:12Y'a personne qui disait.
00:18:14Il sait faire des coups de pied sautés en comptant en vietnamien.
00:18:17Mais t'as raison, le sport sauve un peu le truc.
00:18:20Ça fait le cool.
00:18:21Et puis peut-être une compétence musicale un peu.
00:18:23Ou alors si t'es ultra calé en termes de pop culture, de musique,
00:18:28qui est dans l'air du temps à ce moment-là, je pense que tu peux...
00:18:31Ah oui, donc à la fois avoir une culture musicale,
00:18:34mais aussi faire des instruments.
00:18:35Ce que tu fais pas.
00:18:36Toi t'es musique.
00:18:37Non, je suis nul.
00:18:38Le sens du rythme, je l'ai, mais il est même pas acquis.
00:18:41T'as dû bosser, oui.
00:18:43Je dois utiliser mon compte CPF pour faire des formations de rythme,
00:18:46pour vraiment rester à jour.
00:18:47Genre, à part la blague sur le CPF, c'est vrai.
00:18:52Tu as pris des cours de...
00:18:54De danse, de trucs comme ça, où j'avais pas le sens du rythme au début,
00:18:58et j'ai réussi à le choper, mais c'est pas acquis.
00:19:00C'est-à-dire que si je pratique pas, et que tu me mets dans un concert,
00:19:03il me faut 15 secondes pour prendre le rythme du truc.
00:19:08Où les gens normaux, en fait, entendent un premier...
00:19:10On peut dire doué aussi.
00:19:12HPI, disons HPI, au fait, ce sera plus simple.
00:19:16Donc oui, pas le sens du rythme, mais il y a ça qui peut te sauver.
00:19:19J'ai pas de compétences musicales, le truc de...
00:19:21Je joue de la gratte, machin et tout, non.
00:19:23Moi, j'étais passionné...
00:19:24Mon seul instrument de musique...
00:19:26Le seul instrument de musique qui m'intéressait quand j'étais gamin,
00:19:28c'était l'ocarina.
00:19:29Pour deux raisons.
00:19:30Pourquoi ?
00:19:31Si t'as la culture un peu geek,
00:19:33il y a deux raisons d'aimer l'ocarina dans les années 90 que début 2000.
00:19:36Il y a un dessin animé.
00:19:38Il y a une partie dessin animé.
00:19:40Et il y a une partie jeu vidéo.
00:19:41Je te donne un indice.
00:19:43Zelda.
00:19:44Tiens donc, Zelda.
00:19:45Zelda comment ?
00:19:46T'as touché Zelda Link.
00:19:47Non.
00:19:48Putain, la vache.
00:19:50T'es tombé sur un des seuls jeux...
00:19:52Zelda Ocarina of Time.
00:19:54Ocarina of Time, bien sûr.
00:19:56Le grand Zelda de Nintendo 64.
00:19:58Où tu jouais des morceaux d'ocarina.
00:20:00Et l'autre raison d'aimer l'ocarina,
00:20:02quand t'es un geek un peu puceau à ce moment-là,
00:20:04c'est le personnage de Tapion dans Dragon Ball Z.
00:20:08Il y a eu un double film et il y a un personnage qui jouait de l'ocarina.
00:20:11Moi, de Dragon Ball, je me suis arrêté à la période où il est enfant,
00:20:14il a un costume bleu et une queue.
00:20:16Oui, donc c'est vraiment Dragon Ball.
00:20:17C'est même pas Dragon Ball Z.
00:20:18Oui, voilà.
00:20:19C'est comme si, vraiment, Harry Potter,
00:20:21tu t'es arrêté à la moitié du premier film.
00:20:23Oui.
00:20:24Je me suis arrêté avant parce que je connais pas Harry Potter.
00:20:26Vraiment, j'ai un problème de culture.
00:20:28Est-ce que t'as une saga, vraiment, de pop culture qui est la tienne
00:20:32et que t'as bouffé et que tu pourrais presque re-regarder ou re-relire ?
00:20:36Non, des dessins animés du Club Dorothée, très fort.
00:20:38Mask.
00:20:39Mask ? C'est des voitures, ça, non ?
00:20:40C'est des voitures, mais c'est ma génération.
00:20:42C'est le Club Dorothée un peu des anciens.
00:20:44C'est le Club Dorothée, bah oui, du milieu des années 80.
00:20:47Cats Eyes, Lady Oscar, il y avait bien sûr...
00:20:52T'as vu Ken le survivant ?
00:20:53Ken le survivant.
00:20:54Avec la violence.
00:20:55Ta colonne vertébrale va se briser dans 30 secondes.
00:20:57Non, tu ne le sais pas, mais tu es déjà mort.
00:20:59C'était ça, la réplique.
00:21:00Et il se retournait comme ça, en fait.
00:21:01Il faisait ça, comme ça, il faisait les points de la constance, machin.
00:21:06Il se retournait comme ça et il fait,
00:21:07tu ne le sais pas, mais tu es déjà mort.
00:21:09Et là, il y a un mec qui fait deux fois sa taille,
00:21:11qui court vers lui, il s'arrête, comme ça,
00:21:13et il a eu une tumeur.
00:21:14Mais...
00:21:16Et ça tremble un peu, je me souviens très bien.
00:21:17Mais je me souviens très bien du moment où il y a Ken,
00:21:20le survivant, qui est là, comme ça,
00:21:21il est attaché, il est en difficulté,
00:21:23et il y a quelqu'un qui ne l'aime pas beaucoup qui arrive
00:21:26et qui lui pose les doigts sur le...
00:21:29Sur le téton ?
00:21:30Non, pas le téton, les abdos,
00:21:31et il rentre son doigt dans Ken le survivant
00:21:34comme si c'était vraiment de la chantilly.
00:21:36Et ça fait très mal à Ken le survivant,
00:21:38il survit, puisqu'il s'appelle comme ça,
00:21:40mais avec difficulté.
00:21:43Alors ça, c'était sans doute quelqu'un...
00:21:45C'est terrible de parler de ça.
00:21:46En plus, ce n'est pas du tout Takam,
00:21:47mais c'était probablement quelqu'un de l'école du Nanto.
00:21:50Il y avait deux écoles qui s'affrontaient dans Ken le survivant.
00:21:53Il y avait l'école du Hokuto Shinken,
00:21:55c'était l'école de Ken,
00:21:56où en gros, avec des points de pression,
00:21:58il te tue un peu plus tard dans le temps.
00:22:00Il regarde sur sa montre et après, il voit que c'est fini.
00:22:02Et après, il y avait l'école du Nanto,
00:22:04où le truc, c'était de trancher un peu.
00:22:06Ils ont des techniques particulières,
00:22:08où leur ki, leur énergie,
00:22:09ils arrivent à le mettre dans l'extrémité du doigt
00:22:11et au fait, ils peuvent rentrer dans tes abdos de beurre.
00:22:14Voilà ce que je veux dire.
00:22:15Donc, c'était deux écoles qui s'affrontaient.
00:22:17Ok, d'accord.
00:22:18J'ai finalement l'explication
00:22:19de comment on peut rentrer dans Ken aussi facilement.
00:22:21Et ensuite,
00:22:22ça fait un peu porno, mais pourquoi pas.
00:22:24Et ensuite, le grand drame de ce truc-là,
00:22:26c'est qu'il y avait le doublage en VF à l'époque.
00:22:28Oui.
00:22:29Et tu sais que le doublage de VF
00:22:31des mangas, des animés du Club Dorothée,
00:22:33c'était n'importe quoi.
00:22:35Mais Metin nous a parlé de ça.
00:22:36Ils disaient des dingueries avec des accents profonds,
00:22:39là de France profonde,
00:22:41qui n'avaient aucun sens.
00:22:42Montélimar !
00:22:43Tu te rappelles pas de ça ?
00:22:44Est-ce que vous savez où je peux trouver Ryuka ?
00:22:46À Montélimar !
00:22:48Genre, ils inventaient des mots, c'est ça ?
00:22:49Au-delà de...
00:22:50Oui, ils inventaient des mots
00:22:51et ils faisaient des jeux de mots ridicules
00:22:53dans des scènes où c'était pas du tout important d'être...
00:22:55Enfin, où il fallait absolument pas être ridicule.
00:22:57Je te donne un exemple.
00:22:58Il disait...
00:22:59Donc, t'as Ken qui fait une attaque.
00:23:01Ken, son école, c'est le Okuto Shinken.
00:23:03Et il fait par l'école du Okuto de cuisine.
00:23:06Oh non !
00:23:07Ça ne peut pas exister en japonais.
00:23:08Donc, c'est clairement une invention française.
00:23:12L'adversaire du Nanto répond...
00:23:14Technique du Nanto de fourrure.
00:23:17Voilà ce qui se passe.
00:23:19Oh putain !
00:23:20J'aime pas les jeux de mots, mais celui-ci,
00:23:22je le trouve très bien.
00:23:23Le Nanto de fourrure.
00:23:24Le Nanto de fourrure.
00:23:25Ce qui est impressionnant, c'est qu'en VF,
00:23:26ils rajoutaient des lignes de dialogue
00:23:28quand il n'y en avait pas.
00:23:29C'est-à-dire que tu peux avoir des scènes de Nicky Larson
00:23:31où t'as un méchant qui rentre dans le bar de Mammouth.
00:23:33Il parle pas.
00:23:34Oui.
00:23:35Et t'as Maurice Sarfati.
00:23:37C'était l'un des doubleurs de Nicky Larson.
00:23:39Le personnage ne parle pas.
00:23:40Et t'entends une voix qui fait...
00:23:41Qui va avoir mal.
00:23:43Le personnage ne parle pas, en fait.
00:23:45S'il rajoutait des lignes de dialogue.
00:23:48Et en fait, l'intrigue...
00:23:50Des fois, tu pouvais même plus suivre la vraie intrigue.
00:23:52Mais je pense qu'il y a aussi un truc dans le manga
00:23:54qui est qu'on fait de l'économie de moyens, quand même.
00:23:56C'est pas de l'animation Disney.
00:23:58Et quand tu dis ça, je me souviens très bien
00:24:00de plans où il y a juste un personnage
00:24:02qui tremble comme ça de la bouche
00:24:05pendant genre 19 secondes.
00:24:07Mais comment fait-il pour être aussi fort ?
00:24:09C'est incroyable.
00:24:10Et ça bouge pas, quoi.
00:24:11Evidemment, ça prend peut-être une demi-journée de travail
00:24:14au lieu de trois semaines si tu dois faire l'élève.
00:24:16C'est plus ça.
00:24:17Mais après, je pense qu'il y avait aussi deux autres problèmes.
00:24:19La censure.
00:24:20Je pense que...
00:24:21D'ailleurs, dans Ken, le survivant,
00:24:22le sang avait été remplacé par du liquide blanc.
00:24:24On ne comprenait pas ce que c'était.
00:24:26De l'eau un peu sucrée, sans doute.
00:24:28Et l'autre truc, la censure.
00:24:30Et je pense qu'ils avaient pas les dialogues parfaits.
00:24:32Je pense que la traduction,
00:24:34c'était pas Tchatché pété.
00:24:35Il y avait pas...
00:24:36Il y avait un gars qui avait fait...
00:24:38Il y avait un mec qui avait vachement, vaguement
00:24:41mangé dans un resto à Rue Sainte-Anne, à Paris.
00:24:43Il avait pris une fois des ramens en 92.
00:24:45Il s'est dit, OK, je parle japonais.
00:24:47Et il a commencé à écrire des dialogues.
00:24:49Et Montélimar, un enteau de fourrure.
00:24:51Et après, ils ont dû broder des trucs.
00:24:53T'as quitté le lycée.
00:24:55Tu l'as dit tout à l'heure.
00:24:56T'as quitté le lycée.
00:24:57Pourquoi t'as quitté le lycée ?
00:24:58En gros, j'arrive en terminale.
00:24:59Terminale ES.
00:25:00La plupart de mes notes s'effondrent
00:25:02avec un gros point noir sur les maths,
00:25:05où je suis à moins 7 de moyenne.
00:25:07Il faut savoir que les maths,
00:25:08j'ai vraiment décroché après Pythagore.
00:25:10Pythagore, il y a eu un divorce qui s'est fait
00:25:12avec les maths.
00:25:13J'ai dit, non, on va pas additionner des longueurs
00:25:16pour savoir combien d'eau
00:25:18on doit mettre dans un verre.
00:25:19Donc non.
00:25:20Et donc, à partir de là, j'ai lâché.
00:25:21Et donc, ça s'est vraiment effondré.
00:25:23Et le seul truc où je suivais encore un petit peu,
00:25:25c'était le français, la philo
00:25:28et vaguement l'histoire.
00:25:30Et un peu sciences économiques et sociales.
00:25:32Tout ce qui ressemblait à des sciences humaines.
00:25:34Et donc, j'en ai plein le cul.
00:25:36Et j'en ai marré.
00:25:38À un moment donné, on arrive à ce moment de l'année
00:25:40où il faut réviser le bac blanc.
00:25:42Et je devais réviser, je crois,
00:25:44on est dimanche, je devais réviser pour le lundi
00:25:46où il y avait une première épreuve, un truc comme ça.
00:25:48Et j'ouvre mon cahier, vraiment, je suis chez moi,
00:25:50à Bois-Colombes, il est 22h30, un truc comme ça.
00:25:52Je l'ouvre comme ça, je fais, ah, je peux pas.
00:25:54Vraiment, je peux pas.
00:25:55C'est trop dur pour moi.
00:25:56Est-ce que j'ai envie de faire ça de ma vie ?
00:25:58Tu sais, il y a un truc d'urgence.
00:26:00Je sais pas combien de temps je vais vivre.
00:26:02Est-ce que j'ai envie de faire ça et tout.
00:26:04On va arrêter ça.
00:26:06Et le lendemain, je vais voir le proviseur
00:26:08et je lui dis, écoutez, j'ai envie d'arrêter.
00:26:10Qu'est-ce que je fais ?
00:26:12Il dit, est-ce que t'es sûr ?
00:26:14Je lui dis, calme-toi.
00:26:16Et ensuite, il me dit, va falloir écrire une lettre.
00:26:18Et j'écris une lettre le jour même
00:26:20qui dit, je résilie mon abonnement au lycée.
00:26:24Tu vois, un truc comme ça.
00:26:26Et je préviens même pas mes parents.
00:26:28Donc je quitte le lycée comme ça.
00:26:30Et le lendemain, donc le mardi,
00:26:32j'annonce à mes parents le soir,
00:26:34à table, vraiment,
00:26:36il y a du boeuf bourguignon,
00:26:38il y a des trucs comme ça et tout.
00:26:40J'annonce que j'arrête le lycée parce que,
00:26:42et donc je voulais faire autre chose à côté,
00:26:44je voulais faire l'armée.
00:26:46Parce que j'avais trop joué à Metal Gear Solid 3.
00:26:48C'est aussi ça, la réalité.
00:26:50C'est aussi simple que ça ?
00:26:52Oui, c'est aussi simple que ça.
00:26:54C'est un peu martial, un peu guerrier.
00:26:56Alors t'attachais des petits bouts de bâton ensemble,
00:26:58et t'en faisais des haches, des trucs comme ça ?
00:27:00Non, ça c'est un survivaliste.
00:27:02Non mais j'avais un peu ce truc martial et tout.
00:27:04Je faisais des arts martiaux.
00:27:06Et j'ai toujours aimé des sports de combat,
00:27:08des trucs comme ça et tout.
00:27:10Et je me dis, c'est quoi le métier un peu
00:27:12où ça va au charbon,
00:27:14où c'est un peu rustique, c'est physique,
00:27:16où en même temps t'as un peu de challenge et tout.
00:27:18Donc je me suis dit, l'armée quoi.
00:27:20Et donc j'annonce ça à mes parents le mardi.
00:27:22Et là c'est la crise.
00:27:24Alors c'est la crise,
00:27:26parce que ma mère fond en larmes
00:27:28de je vais perdre mon fils qui va devenir
00:27:30je sais pas quoi.
00:27:32Et mon père,
00:27:34mon père c'est un peu autre chose,
00:27:36c'est l'école un peu à l'ancienne.
00:27:38Ça reste un métier qui va permettre de nourrir une famille,
00:27:40donc ça va.
00:27:42Mon fils ne devient pas actrice porno,
00:27:44donc il va sur un métier.
00:27:46Son père était gendarme,
00:27:48donc je pense aussi que ça lui parlait un peu plus
00:27:50Donc je pense que ça marche.
00:27:52Et ma mère par contre était effondrée.
00:27:54Et 24 heures après,
00:27:56ça allait déjà un peu mieux.
00:27:58Mais voilà, il a fallu faire passer la décision.
00:28:00Et donc là,
00:28:02tu t'es engagé dans l'armée.
00:28:04Alors ça s'est pas fait tout de suite,
00:28:06il a fallu que je me prépare.
00:28:08J'ai fait ce qu'on appelle des préparations militaires
00:28:10où en gros pendant 15 jours t'apprends à faire un peu de parachute,
00:28:12à porter des troncs avec des gens qui te crient dans les oreilles
00:28:14comme ça et tout.
00:28:16Et donc
00:28:18j'y suis allé en janvier 2006.
00:28:20Oui parce que tu voulais pas faire n'importe quelle armée,
00:28:22tu voulais être
00:28:24parachutiste
00:28:26qui est le truc le plus dur.
00:28:28Je voulais être Solid Snake mais avec beaucoup de surpoids.
00:28:30Merde, putain c'est pas possible !
00:28:32C'est qui Solid Snake ?
00:28:34C'est le héros de Metal Gear Solid.
00:28:36Et c'était un peu le pitch de ça.
00:28:38Donc il a fallu que je me mette vraiment
00:28:40au sport.
00:28:42J'ai découvert les tractions
00:28:44et des muscles qu'il fallait solliciter
00:28:46dans le dos.
00:28:48J'espère un jour te les faire découvrir ces muscles là.
00:28:50On a essayé.
00:28:52On a essayé de faire des trucs ensemble.
00:28:54Donc il a fallu un peu se mettre
00:28:56à la page sur ça.
00:28:58Et puis j'ai voulu aussi, mine de rien il y avait beaucoup d'informations
00:29:00de données à intégrer
00:29:02que j'ai voulu intégrer en amont
00:29:04pour être le plus performant quand j'arrive. Donc ça m'a pris à peu près
00:29:06un an.
00:29:08Et j'ai refusé une ou deux propositions d'aller dans des régiments
00:29:10qui me plaisaient pas, qui étaient un peu plan plan
00:29:12pour ensuite faire un vrai régiment
00:29:14à la Full Metal Jacket.
00:29:16Et donc t'es rentré en janvier 2006. Et comment ça s'appelait ton régiment ?
00:29:18Le 8ème RPIMAC
00:29:20et le 8ème Régiment Parachutiste d'Infanterie de Marine.
00:29:22Donc en fait c'est l'équivalent
00:29:24des marines américains.
00:29:26C'est à peu près ça.
00:29:28C'est le top quoi.
00:29:30Non c'est pas le top.
00:29:32On est un peu
00:29:34en dessous du top.
00:29:36C'est pas la Ligue des Champions, on est en Ligue 1.
00:29:38On est une belle équipe.
00:29:40On est Lyon lors d'une belle saison.
00:29:42Mais c'est pas le top du top.
00:29:44Et là, ton premier jour, t'arrives, qu'est-ce qu'il se passe, quoi ?
00:29:46Merde, je me souviens pas. Déjà il fait froid.
00:29:48Je me souviens, on est en janvier.
00:29:50Pour le coup,
00:29:52on est à Castres, dans un régiment.
00:29:54Donc là, pour le coup, ça respire un peu la tristesse.
00:29:56À ce moment-là. Bien plus qu'à Bois-Colombe.
00:30:00Mais t'es quand même dans un autre monde.
00:30:02Moi je me souviens d'un truc où t'as l'impression
00:30:04d'être dans un, je sais pas,
00:30:06presque une émission de télé-réalité tellement t'es dans un dispositif
00:30:08très particulier.
00:30:10Et t'as des gens qui te crient dessus tout de suite, ou pas ?
00:30:12Ça va assez vite.
00:30:14C'est bonjour, bienvenue à Castres.
00:30:16Et la deuxième phrase, c'est tout de suite
00:30:18avec des insultes qui concernent
00:30:20les mamans ou autres liens de parenté.
00:30:24Mais c'est pas grave, parce que ça, pour le coup,
00:30:26c'était vraiment le truc que je cherchais pour être un peu
00:30:28à la dure, tu vois.
00:30:32Et après, ça a été six mois de
00:30:34feu, quoi. Vraiment six mois de...
00:30:36C'est quoi ? Qu'est-ce que tu fais une journée
00:30:38normale ? Déjà, tu dors pas.
00:30:40Déjà, tu dors pas.
00:30:42Il y a trop de privation de sommeil.
00:30:44Mais parce que, pour voir jusqu'où
00:30:46t'es solide psychologiquement,
00:30:48moi je suis assez faible
00:30:50sur ça, pour le coup. Tu m'enlèves une demi-heure
00:30:52de sommeil, il y a des larmes de sang qui commencent
00:30:54à arriver sur mon visage.
00:30:56Et puis après, t'apprends des choses.
00:30:58T'apprends des choses, c'est-à-dire qu'il y a beaucoup de choses à apprendre.
00:31:00Il y avait du renseignement, il y avait de la topographie,
00:31:02il y avait des trucs de communication,
00:31:04il y avait du, si je dis du renseignement déjà,
00:31:06il y avait tout le truc des armes à feu,
00:31:08il y avait de l'information physique.
00:31:10Je me souviens que tu m'avais montré tes cahiers.
00:31:12Ah, je t'avais montré les carnets de combat ? Les carnets de combat.
00:31:14Et en fait, t'avais genre, alors,
00:31:16tout un cours sur les obus,
00:31:18les d'artillerie, les trucs,
00:31:20avec la même écriture que t'as maintenant
00:31:22un peu enfantine, comme ça.
00:31:24Quelqu'un qui n'a pas eu une scolarité très très forte, tu vois.
00:31:26Mais c'était méticuleux.
00:31:28C'était mal écrit,
00:31:30mais méticuleux, c'était propre, c'était ordonné,
00:31:32machin et tout. C'était un peu court, tu vois,
00:31:34t'écris vraiment très consciencieusement en sixième,
00:31:36mais avec, genre, comment tuer des gens, en fait.
00:31:38Ça, je me rends compte.
00:31:40Comment cacher un cadavre ?
00:31:42Le truc, c'est
00:31:44que c'est un truc qui m'a vraiment surpris,
00:31:46mais je le savais un petit peu, mais qui surprend pas mal de gens,
00:31:48c'est qu'il y a une quantité
00:31:50d'infos que tu dois ingurgiter, il y a une quantité
00:31:52de cours, mais assez dingue.
00:31:54Et le pire, c'est que tu dois apprendre tout ça, genre,
00:31:56reconnaître tel char par rapport à tel char,
00:31:58tous les éléments qui constituent
00:32:00un fusil d'assaut, genre un FAMAS,
00:32:02pareil pour un fusil mitrailleur
00:32:04ou ce que tu veux, machin et tout, mais c'est une quantité
00:32:06de données qui est dinguissime
00:32:08à apprendre,
00:32:10à apprendre dans des conditions psychologiques dures
00:32:12parce que t'es vraiment mis sous pression,
00:32:14t'as peu de sommeil, t'as des gens qui te gueulent
00:32:16dessus, t'es toujours dans ta zone
00:32:18limite un peu, t'es même plus
00:32:20dans la zone d'effort, t'es dans une zone de résistance,
00:32:22tu vois, et
00:32:24d'intégrer ces infos et de les
00:32:26restituer, c'est un vrai
00:32:28challenge. Un souvenir
00:32:30marquant de ces 6 mois-là,
00:32:32particulièrement marquant ? J'en ai 15,
00:32:34parce que, je me souviens,
00:32:36on était sur le COS, le COS c'est un
00:32:38grand terrain qui est
00:32:40à côté de Casques, où il y a aussi une
00:32:42base aérienne où tu peux faire un peu
00:32:44de sauts et tout,
00:32:46en parachute, et on était
00:32:48sur le COS, donc on faisait une sortie,
00:32:50ce qu'on appelait une sortie terrain, tu pars 2-3 jours sur le
00:32:52terrain
00:32:54et tu fais un peu de
00:32:56progression, tu fais du tir à blanc,
00:32:58t'apprends à te camoufler, c'est une sortie terrain.
00:33:00Il y avait un truc qui était vraiment dur, c'est qu'à un
00:33:02moment donné, on n'avait plus assez de sous-vêtements
00:33:04pour toute la compagnie,
00:33:06pas toute la compagnie, toute la section,
00:33:08et l'un des trucs qu'il fallait faire,
00:33:10c'était, on était vraiment en slip, en file
00:33:12indienne sur le COS,
00:33:14on est dehors, c'est l'hiver et tout,
00:33:16on est sur un moins
00:33:181-2 degrés, mais ressenti
00:33:20à l'intérieur, moins 6000 degrés.
00:33:22Et il fallait passer devant un
00:33:24des cadres qui donnait des slips,
00:33:26et il fallait hurler le plus fort possible
00:33:28du genre, donnez-moi un slip, s'il vous plaît.
00:33:30C'est un truc
00:33:32presque de bisuitage et tout, tu vois.
00:33:34Je veux que tu supplies
00:33:36pour avoir un slip, c'est ça ? Non, c'était pas supplie.
00:33:38Tu hurles. Donne-moi un slip !
00:33:40Vraiment un truc plus viril de spartiate,
00:33:42mais sans spartiate, quoi.
00:33:44Et il y avait ça. Mais vous étiez
00:33:46à poil ? Non, on était en slip. Mais pourquoi il fallait
00:33:48un deuxième slip ? Parce qu'il y avait
00:33:50un jour de terrain en plus et qu'on n'avait pas assez de sous-vêtements.
00:33:52Pour avoir un slip propre pour demain. Pour ne pas avoir un
00:33:54trottome qui tourne à l'infection et à la septicémie.
00:33:56Tu vois ce que je veux dire ?
00:33:58Ça c'est un truc. Je me souviens d'un autre truc.
00:34:00Pareil sur les sorties de terrain.
00:34:02Il faisait tellement froid.
00:34:04On avait genre une mission.
00:34:06C'était de chauffer,
00:34:08de surveiller une activité,
00:34:10machin, ennemi. Et t'es avec ton binôme.
00:34:12Mais il faisait tellement
00:34:14froid, horrible visuellement,
00:34:16que l'un des deux
00:34:18du binôme surveille.
00:34:20Il regarde, il est fatigué.
00:34:22C'était tellement froid que l'autre il dort à côté.
00:34:24La technique c'était de dormir collé
00:34:26en position fétale contre l'autre.
00:34:28Un peu comme un chien qui se
00:34:30frotte contre une cuisse.
00:34:32Je me souviens de trucs comme ça.
00:34:34Et pour surveiller des ennemis
00:34:36qui ne sont pas vraiment là.
00:34:38Tu fais des intermittents.
00:34:40C'était aussi
00:34:42intense que ridicule.
00:34:44Mais en tout cas, si tu ne le subis pas,
00:34:46c'est un truc que je retiens.
00:34:48Je fais un peu de randonnées,
00:34:50où parfois t'es dans le rouge physiquement.
00:34:52T'es dans le dur.
00:34:54Mais si tu ne le subis pas, ça te fait des bons souvenirs.
00:34:56Généralement.
00:34:58Et le truc que tu ne dis pas,
00:35:00c'est que t'étais le meilleur.
00:35:02J'ai pas dit,
00:35:04parce que j'ai une humilité.
00:35:06Ascendant protestant.
00:35:08T'étais le meilleur de toute ta section.
00:35:10Je suis sorti major de promo de ma formation.
00:35:12De sur combien de personnes ?
00:35:1445.
00:35:16C'est pas fou.
00:35:18Il n'y a pas mieux.
00:35:20Une section handicapée.
00:35:24Là où je m'en suis un peu sorti,
00:35:26c'est que j'avais un profil polyvalent.
00:35:28En sport, je n'étais pas dégueu.
00:35:30Il y avait des très grosses brutasses
00:35:32qui étaient des monstres de la nature.
00:35:34Des gens qui font 40 tractions d'affilée
00:35:36et qui vont courir avec un sac à 11 kilos
00:35:38et qui courent plus vite que Forrest Gump sans béquilles.
00:35:40Moi, je n'étais pas mauvais.
00:35:42Il y avait des vraies tronches aussi
00:35:44qui ingurgitaient des infos dingues.
00:35:46J'étais assez bon
00:35:48sur tous les niveaux.
00:35:50Quand tu fais des moyennes et tout ça,
00:35:52tu t'en sors.
00:35:54A la fin de ces 6 mois,
00:35:56tu es dans une cour.
00:35:58Soldats, vous êtes enfin prêts ?
00:36:00Est-ce que c'est comme ça que ça se passe ?
00:36:02Non.
00:36:04Il y a eu une cérémonie au bout de 3 mois
00:36:06sur la remise du béret.
00:36:08Au début, quand tu es dans un régiment comme ça,
00:36:10tu as une casquette.
00:36:12Tu ressembles un peu à un GI américain
00:36:14et au bout de 3 mois,
00:36:16il y avait ce qu'on appelle la marche du béret.
00:36:18Tu allais dans la montagne noire
00:36:20qui est entre Castres et Carcassonne.
00:36:22Tu faisais une marche de nuit non-stop
00:36:24entre 20h et 7h du matin
00:36:26avec un très gros sac
00:36:28avec des pentes comme As
00:36:30sur des parcours un peu crève-cœur.
00:36:32Si tu arrivais au bout,
00:36:34tu avais le béret rouge
00:36:36des parachutistes
00:36:38d'infanterie de marine.
00:36:40Ça aussi, c'est un bon souvenir.
00:36:42Je me souviens d'avoir marché
00:36:44en dormant.
00:36:46Il y a des phases où tu es tellement fatigué
00:36:48parce que tu n'as pas dormi les autres nuits.
00:36:50Tu es en file indienne, tu as toute la section
00:36:52qui marche comme ça dans la nuit.
00:36:54Il y a une technique,
00:36:56tu tiens une espèce de poignée
00:36:58qui est sur le haut du sac de l'autre
00:37:00et tu marches comme ça en dormant.
00:37:02C'est impressionnant.
00:37:04Tu ne fais pas ça pendant 3h.
00:37:06Tu fais ça sur 5 minutes, mais tu marches en dormant.
00:37:08Je ne sais pas si tu dors
00:37:10ou si tu es en semi-quart de conscience.
00:37:12Tu as une phase
00:37:14où tu as fermé les yeux,
00:37:16tu as oublié.
00:37:18Là, tu rentres avec le grade de quoi ?
00:37:20Quand tu finis la match ?
00:37:22Quand tu finis tes 6 mois
00:37:24et que tu as ton béret ?
00:37:26Tu es mars 1, seconde classe.
00:37:28Moi, j'ai fait militaire durant.
00:37:30C'est vraiment la base de la base.
00:37:32Tu sors de là, seconde classe, mars 1.
00:37:34Et pourtant,
00:37:36là, tu as appris
00:37:38à être un tueur.
00:37:40Tu apprends à être un peu rustique.
00:37:42Et tu as tiré avec des pistols.
00:37:44C'est un peu sympa.
00:37:46Tu sais faire, tu saurais encore
00:37:48démonter un FAMAS.
00:37:50Sur Warzone, peut-être.
00:37:52Là, tu apprends
00:37:54à être un soldat.
00:37:56Et finalement, pas.
00:37:58Tu n'es pas soldat maintenant.
00:38:00Tu es chroniqueur sur le quotidien.
00:38:02Qu'est-ce qui s'est passé ?
00:38:04J'ai eu une formation professionnalisante.
00:38:06Après, il y a eu d'autres choses.
00:38:08Je n'ai pas quitté l'armée quand j'étais au 8e RPIMA.
00:38:10J'ai quitté l'armée quand j'étais au 1er RPIMA.
00:38:12Il y a un autre régiment
00:38:14qui fait un peu partie des forces spéciales.
00:38:16Je suis allé quelques mois
00:38:18parce que j'en avais marre du 8e RPIMA.
00:38:20Je sentais que la vie de soldat sur ce type de régiment
00:38:22allait me faire chier.
00:38:24Comme j'étais sorti major de promo,
00:38:26j'ai dit que j'avais envie d'arrêter l'armée.
00:38:28Ils m'ont demandé pourquoi j'allais m'arrêter.
00:38:30Je n'avais pas envie de m'ennuyer.
00:38:32J'ai dit que j'aimerais aller dans un truc des forces spéciales.
00:38:34Au-dessus ?
00:38:36Dans un régiment un peu plus classe.
00:38:38On est sur un PSG
00:38:40en termes de Ligue 1.
00:38:44J'y suis allé.
00:38:46Je suis passé un peu en souks là-bas.
00:38:48Je n'ai pas du tout aimé la mentalité là-bas.
00:38:50Pour se dire les choses
00:38:52le plus clairement possible,
00:38:54il y avait beaucoup de xénophobie,
00:38:56beaucoup de racisme et beaucoup de misogynie.
00:38:58Plus qu'au 8e ?
00:39:00Plus tu montes,
00:39:02plus ils sont compétents et racistes.
00:39:04En tout cas, il y en avait
00:39:06vraiment beaucoup.
00:39:08Je me suis demandé si j'avais envie d'évoluer
00:39:10dans cet état d'esprit-là.
00:39:12Je n'ai pas envie.
00:39:14Je me suis cassé sans savoir ce que j'allais faire.
00:39:16Je me retrouve en sortie d'armée.
00:39:18Je ne sais pas quoi faire.
00:39:20Il y a eu un moment dans ma vie
00:39:22où je voulais faire soit
00:39:24charpentier,
00:39:26confiseur, journaliste
00:39:28et
00:39:30bodyguard.
00:39:32Un garçon un peu perdu.
00:39:34On va à l'ONISEP,
00:39:36on regarde les fiches métiers,
00:39:38on ne sait pas ce qui se passe.
00:39:40Confiseur ou force spéciale.
00:39:42C'est vraiment l'un ou l'autre.
00:39:44Il y a assez peu de points communs
00:39:46entre le goût du métier bien fait
00:39:48à la rigueur.
00:39:50Je ne savais pas quoi faire.
00:39:52Je ne sais plus pourquoi, à un moment donné,
00:39:54je me suis posé la question de ce qu'il y a comme formation.
00:39:56Post bac sympa.
00:39:58Je vais repasser le bac en candidat libre.
00:40:00Il y avait
00:40:02une école qui faisait du journalisme.
00:40:04C'était une école de radio.
00:40:06C'était le Studio École de France.
00:40:08Le Studec. Tu connais le Studec ?
00:40:10Je connais le Studec.
00:40:12Ce n'est pas du tout dans ton cercle.
00:40:14En fait, plein d'animateurs radio ont fait le Studec.
00:40:16Oui, il y en avait pas mal.
00:40:18Peut-être moins maintenant, je n'en sais rien.
00:40:20Une époque, oui, c'est quand tu voulais faire animateur radio,
00:40:22peut-être plus que journaliste.
00:40:24Il y avait le Studec.
00:40:26Et donc, oui, le Studec.
00:40:28C'est marrant.
00:40:30Il y a une formation journalistique, mais ce n'est pas du tout
00:40:32les écoles qu'on connaît.
00:40:34Pour moi, dans ma tête, ça forme plutôt les gens qui,
00:40:36sur énergie, disent...
00:40:38C'est une belle image.
00:40:40Elle va bien se passer, la promo sur énergie.
00:40:44J'ai fait une école de radio.
00:40:46A la base, je voulais faire plutôt animateur.
00:40:48Tu sais, qui fait...
00:40:50Et après, finalement,
00:40:52je me suis dit, pareil,
00:40:54ça n'a pas l'air intéressant intellectuellement.
00:40:56Viens journaliste, ça a l'air vachement mieux.
00:40:58Les gens que je rencontrais...
00:41:00Parce que tu as un petit tronc commun où tu fais et de la technique
00:41:02et de l'animation et du journalisme.
00:41:04Et les gens que je rencontrais en cours de journalisme
00:41:06étaient vachement plus intéressants.
00:41:08Non pas que les autres n'étaient pas intéressants, mais ils étaient
00:41:10vachement plus intéressants au journalisme.
00:41:12Et je me suis dit, on va essayer de faire ça pendant deux ans.
00:41:14Ça a l'air mieux, au fait.
00:41:16Et comme ça,
00:41:18tu as fait des stages ensuite.
00:41:20J'ai jamais complètement été, mais tu as été journaliste à un moment,
00:41:22en tout cas, stagiaire.
00:41:24J'ai jamais eu de carte de presse, mais il y a eu des revenus
00:41:26sur des bulletins de paye avec marqué
00:41:28journaliste. C'est arrivé pendant
00:41:30un an et demi.
00:41:32Et après, j'ai arrêté.
00:41:34Parce que je me suis dit, on ne va pas s'amuser
00:41:36tant que ça.
00:41:38En plus, tu travaillais
00:41:40chez Première Ligne, c'est ça ?
00:41:42Première Ligne, c'est une agence de presse
00:41:44qui...
00:41:46Leur magazine le plus connu, c'est Cache Investigation.
00:41:48C'était sur de l'enquête,
00:41:50enquête-enquête, la vraie
00:41:52investigation. C'était assez sympa
00:41:54intellectuellement, mais ce n'était pas
00:41:56assez fun. Le royaume de la blague.
00:41:58C'était moins marrant qu'un
00:42:00comédie club.
00:42:02Et à ce moment-là, sans doute vers
00:42:04ce moment-là,
00:42:06le Gorafi. Et en fait, je dis,
00:42:08le Gorafi, c'est ce pour quoi tu es connu, mais ce n'est pas
00:42:10vraiment ce pour quoi tu es connu, parce qu'en fait,
00:42:12tu étais assez caché à l'époque du Gorafi.
00:42:14Et donc, en fait, on peut en parler quand même dans Smalltalk.
00:42:16Même si l'idée de Smalltalk, c'est de parler de tout, sauf de pourquoi
00:42:18les gens sont connus. En tant que
00:42:20Pablo Mira,
00:42:22tu n'es pas trop lié au Gorafi.
00:42:24J'ai l'impression que je suis le mec connu
00:42:26pour ce
00:42:28pour quoi on ne sait pas qu'il est connu.
00:42:30On le connaît,
00:42:32mais on ne sait plus tout, en fait.
00:42:34Il ne faisait pas de...
00:42:36À un moment donné,
00:42:38on l'a connu. On s'est mis à le connaître
00:42:40à un moment donné.
00:42:42Le Gorafi, alors ça, c'est autre chose.
00:42:44Pour rendre à Sébastien Lébus,
00:42:46qui est donc
00:42:48le co-créateur du Gorafi en tant que site
00:42:50avec moi, qui a vraiment lancé ça en février 2012
00:42:52sur Twitter.
00:42:54C'était un fil Twitter à la base.
00:42:56Et un espèce de
00:42:58proto-blog
00:43:00pendant ce temps-là sur la campagne des présidentielles.
00:43:02C'était des présidentielles sur 2012,
00:43:04si je ne dis pas de bâtisse.
00:43:06Et après, on s'est associés ensemble
00:43:08en février pour en faire un site
00:43:10avec une publication
00:43:12quotidienne, avec plusieurs
00:43:14articles par jour.
00:43:16Et on a monté ça.
00:43:18On s'est structurés en avril
00:43:202013 autour de ce truc-là.
00:43:22Et après, ça, ça a été le truc qui m'a permis
00:43:24de vivre des blagues et de
00:43:26comprendre que j'étais fait pour ça.
00:43:28J'avais 27 ans, il était un peu tard.
00:43:30Et moi, c'est exactement à ce moment-là que je t'ai connu.
00:43:32C'est 2013 ? C'est 2013.
00:43:34Et pourquoi je t'ai connu à ce moment-là ?
00:43:36Parce que... Tu voyais passer des trucs du Gorafi ?
00:43:38Non, mais moi, j'avais vécu aux Etats-Unis.
00:43:40Et donc, j'avais connu The Onion aux Etats-Unis.
00:43:42T'avais vu The Onion, qui est la grande référence absolue
00:43:44de ce type de satire-là.
00:43:46Et moi, j'avais découvert ça et je me suis dit
00:43:48putain, je vais trop faire The Onion en France.
00:43:50Et j'avais pris un nom de domaine qui s'appelait
00:43:52lepoulet.net. J'avais commencé à écrire
00:43:54un peu des trucs, mais j'avais abandonné cette affaire.
00:43:56Mais j'en avais parlé à Thomas Lafarge,
00:43:58notre ami commun.
00:44:00Et à peu près au même moment,
00:44:02quelques mois après, il me dit, tu sais ton truc que tu voulais faire et que t'as pas fait ?
00:44:04Il y a quelqu'un qui est en train de le faire.
00:44:06Il se fait appeler David.
00:44:08Et contrairement à toi, il le fait vraiment.
00:44:10Vous devriez vous parler.
00:44:12Le truc, c'est que là, on s'est vus en mai 2013.
00:44:14Là, il y a une photo ?
00:44:16Non, il n'y a pas de photo malheureusement.
00:44:18Mais ce jour,
00:44:20juste après,
00:44:22très peu de temps après,
00:44:24il y a eu les premiers messages qu'on s'est écrits tous les deux.
00:44:26Et tu m'as dit, yo.
00:44:28Je dis toujours ça.
00:44:30Moi, j'ai répondu, yo.
00:44:32Comment...
00:44:36Et après, on ne s'est plus reparlé pendant un an et demi.
00:44:38Et là, je dis, comment t'allèves ?
00:44:40C'est le petit truc que je fais, comment t'allez-vous ?
00:44:42Et là, tu dis, on n'est pas mal.
00:44:44Ça, tu dis beaucoup on.
00:44:46Je pose la question, est-ce qu'en attendant
00:44:48qu'on fasse fortune de notre côté, ça te dirait d'essayer
00:44:50de gratter des articles pour le Gorafi dans un cadre
00:44:52non rémunéré et clandestin ?
00:44:54Pas mal.
00:44:56Et clandestion.
00:44:58Mais après, tu le corriges et tu dis clandestin.
00:45:00Oui, ça me dirait bien.
00:45:02Cool, j'en parle à Sébastien qui représente
00:45:04l'autre moitié de la rédaction, histoire que tu
00:45:06le rencontres et après, on essaye.
00:45:08Deal, ça me fait plaisir.
00:45:10Et voilà, exactement.
00:45:12Et c'est comme ça que j'ai commencé
00:45:14à écrire pour le Gorafi.
00:45:16Qu'est-ce que tu te souviens de ton premier article au Gorafi ?
00:45:18Moi, je me souviens de tes meilleurs.
00:45:20Je pense que ton meilleur, c'est Ebola.
00:45:22C'est une question que je voulais te poser aussi.
00:45:24Il y avait ce truc quand tu faisais des articles pour le Gorafi,
00:45:26c'est toujours le cas maintenant, mais c'est pas signé.
00:45:28Au début, pour tout dire,
00:45:30on signait avec des pseudos.
00:45:32Sébastien, c'était Basile Sangène
00:45:34et moi, c'était Paul Regarde.
00:45:36C'est la traduction française de Pablo Mira.
00:45:38C'est vachement moins bien que Pablo Mira, Paul Regarde.
00:45:40Et donc au début, on s'est dit
00:45:42on fait ça, mais ça faisait très blague.
00:45:44Et on a voulu enlever les éléments
00:45:46de blague, donc on a signé la rédaction.
00:45:48Et de la même façon, The Onion,
00:45:50The Onion ne signe pas non plus.
00:45:52Et d'ailleurs, les dépêches d'agence ne signent pas non plus.
00:45:54Il y a une tradition
00:45:56d'un certain journalisme anglo-saxon
00:45:58de ne pas signer les articles. Mais quand tu as des égos
00:46:00gigantesques comme le tien,
00:46:02ou on pourrait dire, je pense, le mien aussi.
00:46:04Il n'est pas gigantesque, il est en surpoids.
00:46:06Il est en surpoids.
00:46:08J'ai fait effectivement cet article
00:46:10sur Ebola. C'était une interview d'Ebola
00:46:12comme si les Inrocks interviewaient
00:46:14le virus Ebola, au moment où
00:46:16il commençait à y avoir une grosse épidémie d'Ebola
00:46:18en Afrique. Et c'était Ebola,
00:46:20deux points, ouvrez les guillemets. J'essaye de rester humble
00:46:22malgré le succès.
00:46:24Ça a fait vraiment un beau carton.
00:46:26Au-delà de ça, c'est que, un, le titre était
00:46:28vachement bien trouvé. Et surtout, je me souviens,
00:46:30le contenu était trop bien.
00:46:32Les questions étaient des questions sérieuses
00:46:34qu'ils faisaient pour le coup en interview de stars
00:46:36de la pop culture. Mais c'était les réponses
00:46:38du virus qui étaient vachement...
00:46:40Ils se tutoyaient, ils riaient.
00:46:42Mais personne ne savait que c'était moi et ça me saoulait.
00:46:44Est-ce que ça ne te saoulait pas un tout petit peu ?
00:46:46Non, parce que j'ai trouvé ça cool
00:46:48de s'effacer
00:46:50pendant un moment. C'est pour ça qu'après, j'ai fait autre chose
00:46:52C'est vrai, c'est un vrai truc.
00:46:54Mais j'ai aimé l'exercice de... Tu te mets
00:46:56au service d'un collectif, d'un site
00:46:58et de ne pas
00:47:00se mettre en avant. Je trouve ça sympa
00:47:02de temps en temps. Peut-être qu'aujourd'hui, j'ai un peu plus
00:47:04d'ego et un peu plus de narcissisme et que ce serait
00:47:06un peu plus compliqué d'accepter
00:47:08un truc comme Nas. De s'effacer
00:47:10complètement. Mais il y avait ce truc un peu bien avec toi,
00:47:12c'est qu'au début, je pouvais t'envoyer et te dire
00:47:14« Hey, qu'est-ce que t'en penses de ça ? »
00:47:16Et au bout d'un moment, on m'a dit « Non, non, en fait, maintenant,
00:47:18c'est le huitième
00:47:20RPIMA. »
00:47:22Donc en fait,
00:47:24vous lisiez même pas
00:47:26les titres s'il y en avait moins de 20
00:47:28ou un truc comme ça. Oui, c'est compliqué
00:47:30d'arriver en conférence de rédaction
00:47:32avec trois idées. Oui, mais en fait,
00:47:34c'était même pas que... L'idée de « Ah tiens,
00:47:36j'ai une bonne idée », ça ne marchait plus. Il fallait en avoir
00:47:3840 potables pour ne serait-ce que...
00:47:40Voilà.
00:47:42Et c'est là que j'ai arrêté.
00:47:44Attends, t'as pas répondu.
00:47:46C'était quoi ton premier
00:47:48article au Gorafi ? Je crois que c'était...
00:47:50C'était pas ouf, je crois que c'était...
00:47:52En 50 secondes, il épuise
00:47:54tous les pas qu'il connaît
00:47:56sur la piste de danse, voilà.
00:47:58Mais c'était pas ouf.
00:48:00Mais c'était l'expérience personnelle de
00:48:02faire ces cinq trucs
00:48:04et puis après tu répètes le truc et tu fais
00:48:06le...
00:48:08Et après c'est fini, voilà. Ça va, c'était pas...
00:48:10Ça va, ça va, c'était...
00:48:12Toi, c'était quoi ? Je suis pas sûr, je suis en train de réfléchir.
00:48:14En tout cas, le premier qui a marché fort,
00:48:16mais c'est peut-être mon deuxième article, c'était
00:48:18« David Guetta a voué être sourd depuis l'âge de 9 ans ».
00:48:20C'était ça mon premier article.
00:48:22Mais je me demande
00:48:24s'il y avait pas un article avant du genre
00:48:26qui était vachement bien, qui était
00:48:28« L'aile conservatrice
00:48:30des Républicains découvre
00:48:32que Barack Obama est noir », ou un truc comme ça.
00:48:34Il y avait un truc comme ça.
00:48:36Et je me souviens très bien une fois, on marchait dans les rues du 18e arrondissement
00:48:38et tu m'as dit genre, tu sais, moi
00:48:40à un moment je faisais un peu de scène,
00:48:42je faisais des cafés-théâtres, tout ça.
00:48:44Et j'avais une admiration
00:48:46folle pour l'idée que tu puisses
00:48:48monter devant ne serait-ce que 10 personnes et faire
00:48:50des machins et tout.
00:48:52Non mais tu m'as dit ça comme ça,
00:48:54et genre, pour moi ça me paraissait vraiment
00:48:56fou, je me disais mais jamais je pourrais
00:48:58faire ça, ça me terrorisait complètement
00:49:00de monter sur scène, mais même quoi que ce soit.
00:49:02Et toi, déjà,
00:49:04mais toi tu le faisais pas à ce moment-là.
00:49:06Et il y a un moment où tu t'es dit « Ouais vas-y, en fait si, je vais le faire. »
00:49:08Pour de vrai en fait.
00:49:10Tu veux dire, monter sur scène
00:49:12avec un vrai spectacle.
00:49:14Je l'ai fait un peu
00:49:16par une voie un peu détournée
00:49:18mais efficace, c'est-à-dire que j'étais déjà sur
00:49:20France Inter, donc j'avais fini le Grand Journal,
00:49:22j'étais déjà sur France Inter,
00:49:24ça marchait bien,
00:49:26je sentais qu'il y avait un public, une fanbase qui était en train
00:49:28de se structurer, et je me suis dit « Oh ok,
00:49:30c'est peut-être le moment de faire un spectacle. »
00:49:32Sauf que je savais pas quoi faire, et
00:49:34Thomas VDB, à qui je dois rendre hommage,
00:49:36à un moment donné
00:49:38je discute avec lui, j'ai dit « Putain, j'ai envie de faire un spectacle,
00:49:40mais je ne sais pas quoi faire. » Et il me dit « Mais pourquoi
00:49:42tu te fais chier ? Prends ton personnage de
00:49:44éditorialiste, conservateur, réac
00:49:46que je faisais sur France Inter dans l'émission de Charlie Vanhoenacker
00:49:48et Alex Vizorek, et prends ce personnage-là
00:49:50et fais un spectacle autour de ce personnage-là. »
00:49:52Il me dit « Tu l'as déjà là,
00:49:54il est posé, les gens l'aiment bien, donc
00:49:56vas-y quoi. » Et c'était un très
00:49:58bon conseil, et ça m'a permis de me lancer
00:50:00dans une forme de spectacle où
00:50:02j'étais pas complètement perdu. Il y avait un public qui allait
00:50:04déjà être là au début,
00:50:06dans un registre artistique que je maîtrisais
00:50:08plus ou moins, en tout cas
00:50:10j'étais pas en risque
00:50:12absolu, tu vois.
00:50:14Et c'était un très très bon conseil.
00:50:16Et ça c'était en décembre
00:50:182017. Je me souviens j'étais là.
00:50:20Le Sentier des Halles. J'étais là à la première. Mais je pense que t'avais même
00:50:22fait la lecture d'avant la première.
00:50:24Alors il faut dire qu'il y a des fois,
00:50:26ça peut arriver quand tu fais un spectacle
00:50:28que la veille du spectacle, tu le joues devant
00:50:30très peu de gens, 5, 6 personnes.
00:50:32Soit des gens de la prod, soit des amis.
00:50:34Et j'étais là.
00:50:36J'étais là ce jour-là. C'était sympa ?
00:50:38C'était très sympa. Donc ça c'était ton
00:50:40premier spectacle. Aujourd'hui,
00:50:42deuxième spectacle sur les années 90.
00:50:44Non c'est pas que ça. En vrai je voulais, tu sais,
00:50:46comme c'est un truc,
00:50:48la thématique est une thématique temporelle
00:50:50il y a une décennie, je voulais vraiment
00:50:52pas tomber dans un truc
00:50:54manichien de
00:50:56c'était mieux avant ou...
00:50:58Tu dis souvent d'ailleurs que c'était moins bien avant
00:51:00pour plein de trucs. En vrai oui, sur certains trucs.
00:51:02Mais en fait je voulais avoir un semblant
00:51:04d'exigence intellectuelle sans non plus faire une conférence
00:51:06TED de 1h20. Si on revient,
00:51:08on fait un petit inventaire de qu'est-ce qui était un peu mieux,
00:51:10qu'est-ce qui était moins bien.
00:51:12Toujours avec des vannes, parce que le but c'est pas non plus
00:51:14de faire juste un exposé.
00:51:16Et c'était un peu le pitch.
00:51:18En fait, il y a un peu de nostalgie pour les gens
00:51:20quand ils voient des choses dont ils sont nostalgiques.
00:51:22Un morceau de manga, Les Bonbons des années
00:51:2490, un morceau de musique qui tournait
00:51:26à l'époque. Mais moi je ne suis pas
00:51:28forcément nostalgique des années 90.
00:51:30Mais en même temps, c'est une décennie
00:51:32qui est et qui était
00:51:34importante pour moi.
00:51:36Toute la pop culture que j'ai encore aujourd'hui
00:51:38elle s'est forgée
00:51:40à ce moment-là.
00:51:42L'esprit de répartie s'est forgé aussi dans les années 90
00:51:44pour moi.
00:51:46Fallait vraiment que j'en parle à un moment donné.
00:51:48Sinon je pense que j'aurais été malheureux
00:51:50et j'aurais sué les années 90
00:51:52par mon corps.
00:51:54La dernière partie de Smalltalk s'appelle toujours En Vrac.
00:51:56On ne peut pas dire que je n'étais pas en vrac là.
00:51:58Mais là, ça peut être n'importe quoi.
00:52:00Tu ne regardes pas mes questions.
00:52:02Tu es psycho-rigide, non ?
00:52:04C'est hyper dur.
00:52:06Je te fais une vraie réponse.
00:52:08Je ne sais pas exactement
00:52:10ce qu'est la psycho-rigidité.
00:52:12Vraiment d'un point de vue pathologique, psychiatrique.
00:52:14J'imagine qu'il doit y avoir un vrai
00:52:16cahier des charges de ce qu'est la psycho-rigidité.
00:52:18Dans la définition
00:52:20que j'ai un peu en tête, j'ai tendance
00:52:22à dire oui.
00:52:24Mais il y a un peu
00:52:26de souplesse de temps en temps.
00:52:28Mais la base, c'est le cadre,
00:52:30le carré.
00:52:32Le cube dans le carré.
00:52:34J'avais la réponse. C'était rhétorique.
00:52:36Je sais que tu es psycho-rigide.
00:52:38Ce ne sont pas vraiment des affirmations en vrac.
00:52:40Ce ne sont pas des questions en vrac.
00:52:42Sinon, tu es un bel enculé.
00:52:44Tu es très poilu.
00:52:46Là, on est ensemble.
00:52:48D'ailleurs,
00:52:50j'ai retrouvé une photo. J'ai scrollé
00:52:52pendant une heure de tous les trucs
00:52:54qu'on s'est envoyé.
00:52:56Qu'est-ce que c'est que ça ?
00:52:58C'est quoi ? Oh, c'est un cœur !
00:53:00C'est un cœur
00:53:02de poils. Sur qui ?
00:53:04Sur moi. Sur toi.
00:53:06J'ai dû faire ce happening pour
00:53:08France Inter. Tu pourrais
00:53:10le faire en vrai.
00:53:12J'ai fait le contraire. J'ai fait un carré de
00:53:14non-poils sur mes poils.
00:53:16C'est Pablo qui avait fait ça.
00:53:18Ce n'est pas une chronique pour la Saint-Valentin sur France Inter.
00:53:20Il y avait un prétexte.
00:53:22Ce n'est pas pour le Brexit, en tout cas.
00:53:24Tout ça, c'était très confiant.
00:53:26J'essaie.
00:53:28Je pense que
00:53:30vraiment,
00:53:32c'est ce que Herving Hoffman,
00:53:34sociologue qui a bossé sur les stigmates,
00:53:36il appelle la réappropriation des stigmates.
00:53:38Comme je ne suis pas à l'aise
00:53:40avec cette partie de mon corps qui est long poil,
00:53:42on a tous des complexes
00:53:44physiques et tout, je me la
00:53:46réapproprie un peu avec des blagues.
00:53:48Tu as fait plein d'autres trucs.
00:53:50Ensuite, tu t'es fait un euro, je crois.
00:53:52Un signe euro empoiré.
00:53:54J'ai fait BTS.
00:53:56J'ai vraiment fait BTS.
00:53:58Ça rentrait.
00:54:00Et tu t'es rasé la tête.
00:54:02Je me suis rasé la tête. C'est fou que les gens...
00:54:04On sait qu'on en parle vraiment encore
00:54:06aujourd'hui.
00:54:08Ça a marqué les gens.
00:54:10On peut écrire
00:54:12toutes les vannes du monde, les gens ne retiennent que le visuel.
00:54:14Et tu t'es rasé la tête aussi
00:54:16parce que tu as une religion.
00:54:18Non.
00:54:20On va parler spiritualité et tout ça ?
00:54:22Rapidement.
00:54:24On va parler bouddhisme.
00:54:26Une fois, je suis arrivé chez toi
00:54:28et tu avais le crâne entièrement rasé sauf
00:54:30un petit morceau de poil
00:54:32comme ça.
00:54:34Ça devait être en juillet 2015.
00:54:36Non, c'est après.
00:54:38Un truc comme ça.
00:54:40Oui, il y avait un tout petit
00:54:42truc parce que dans une cérémonie...
00:54:44On mettra la photo.
00:54:46Je laisse.
00:54:48Dans le cadre d'une cérémonie
00:54:50du bouddhisme zen, il y a une forme de bouddhisme
00:54:52japonais. Bouddhisme,
00:54:54c'est né en Inde et après c'est allé en Chine,
00:54:56en Corée du Sud et aussi au Japon.
00:54:58Zen, c'est le bouddhisme zen.
00:55:00C'est celui que je pratique.
00:55:02Dans le cadre d'une cérémonie,
00:55:04il fallait laisser un petit
00:55:06morceau de poil.
00:55:08Que tu rases au dernier moment.
00:55:10Au moment où tu accèdes à un stade plus élevé.
00:55:12Tu la mets sous un nez de nazi.
00:55:14C'est pas suffisamment grand.
00:55:16Ou alors vraiment un tout petit
00:55:18nazi. Un enfant.
00:55:20Est-ce que tu sais
00:55:22faire quelque chose qui n'a pas d'utilité
00:55:24mais qui est un petit peu impressionnant ?
00:55:26J'ai ce truc-là, j'ai ce pouvoir qui est un peu
00:55:28un pouvoir de X-Men mais qui est vraiment nul.
00:55:30C'est que je peux hérisser mes poils
00:55:32à n'importe quel moment. Fais pas genre tu connais pas !
00:55:34Je te jure que non.
00:55:36Tu me jures sur la tête
00:55:38de quelqu'un d'important
00:55:40que tu ne savais pas.
00:55:42Si je l'ai su, j'ai oublié.
00:55:44C'est peut-être le truc le plus important
00:55:46à savoir dans ma vie. Donc là tu vois j'ai chaud.
00:55:48Attends on va voir si ça marche.
00:55:50Si ça marche pas c'est la honte.
00:55:52Il fait chaud
00:55:54donc il fait pas froid.
00:55:56Là tu vois le bras normal.
00:56:00J'arrive.
00:56:02Est-ce que ça marche ou pas ?
00:56:06Tu vois la chair de poule un peu ?
00:56:08Mais si ! Il y a une augmentation du volume.
00:56:10Ça se voit ou pas en vrai ?
00:56:12Putain mais tu t'hérisses ta race tout seul quoi. Comme un chat.
00:56:14Ouais comme un petit chat j'arrive à faire ça tu vois.
00:56:16Ah si ils sont plus hauts qu'au départ.
00:56:20C'est vraiment
00:56:22une maîtrise du corps inutile.
00:56:24C'est que c'est lent aussi tu vois.
00:56:26C'est pas genre chat tu vois.
00:56:28Parce que je pense qu'en fait ma...
00:56:30C'est attends !
00:56:32C'est vraiment faut poser une demi-journée.
00:56:34Voilà exactement.
00:56:36Faut attendre un train. Mais après je crois que j'avais ça
00:56:38laissé un peu trop l'articulation,
00:56:40le sang et tout ça quoi.
00:56:42T'as une façon très étrange
00:56:44et marquante de manger.
00:56:46Ça m'est encore arrivé
00:56:48là avant d'enregistrer.
00:56:50C'est terrible !
00:56:52Tu mets la nourriture très loin dans ta bouche quand tu la manges.
00:56:54Inutilement loin.
00:56:56On a envie de dire.
00:56:58On a ici un petit peu de nourriture.
00:57:00Donc ça a servi à la fois comme cadeau de retard pour moi.
00:57:02Mais ça peut servir de sable.
00:57:04Je propose que tu nous montres.
00:57:06Comment est-ce que tu manges ?
00:57:08Je crois que c'est même pas manger en fait.
00:57:10C'est plus une démarche de maçonnerie.
00:57:12Je cherche à mettre le plus loin possible.
00:57:14Je pense que si j'avais le bras assez long
00:57:16pour mettre directement la nourriture dans les toilettes
00:57:18en passant par ma bouche,
00:57:20je pense que je le ferais mec.
00:57:22On a une image
00:57:24qui se fait un peu folle.
00:57:26En fait j'ai deux troubles
00:57:28du comportement alimentaire et je pense que je vais faire de l'hypnose
00:57:30bientôt ou de l'EMDR.
00:57:32Il y a un truc qui s'appelle l'EMDR avec une aiguille.
00:57:34Tu dois suivre mon doigt.
00:57:36Du coup ça va mieux.
00:57:38J'ai oublié mon traumatisme d'enfance.
00:57:40C'est si simple.
00:57:42Je pense que je vais en faire parce que je n'arrive plus.
00:57:44Faire le truc en pleine conscience
00:57:46où ça suffit juste d'être conscient
00:57:48de ce que tu fais mais ça ne marche pas.
00:57:50Moi je rentre à table et il y a un blackout
00:57:52de 40 minutes
00:57:54et je sors de là et il y a 7 repas
00:57:56qui sont à l'intérieur de moi. J'ai l'impression d'avoir été violé
00:57:58par un repas. Tu vois ce que je veux dire ?
00:58:00Donc j'ai deux problèmes
00:58:02qui sont liés au trouble du comportement alimentaire.
00:58:04C'est un, je ne mâche pas.
00:58:06Donc effectivement je mets dans ma bouche
00:58:08et très vite je déglutis.
00:58:10Après il y a un autre geste
00:58:12qui est de mettre beaucoup de nourriture
00:58:14jusqu'à loin dans la bouche.
00:58:16Et ensuite il y a le fait
00:58:18qu'une fois que c'est dégluti,
00:58:20de tout de suite prendre une deuxième bouchée dans la foulée.
00:58:22Tu vois il n'y a pas le
00:58:24« Oh et sinon toi comment ça va ? »
00:58:26« Comment ça va Konbini ? » Non.
00:58:28Tout de suite on va finir la baguette et tout ça.
00:58:30Donc tout ça crée des problèmes
00:58:32d'estomac qui sont
00:58:34extrêmement douloureux.
00:58:36Mais je pense qu'il faut vraiment que je fasse quelque chose.
00:58:38C'est de l'inconscient très profond dans un cerveau
00:58:40plus que reptilien.
00:58:42Là on est vraiment sur...
00:58:44Non je ne vais pas le faire
00:58:46parce que j'ai déjà trop mal aux ventes.
00:58:48Je te jure.
00:58:50Je vais t'imiter.
00:58:52En vrai, ne le fais pas en exagérant.
00:58:54Ne créez pas une exagération
00:58:56pour la blague et machin et tout.
00:58:58Je pense que vraiment je t'ai déjà vu faire ça.
00:59:00Ah bah oui.
00:59:02Je vais sucer mon doigt jusqu'ici.
00:59:04Tu n'as pas besoin, le truc il dépasse.
00:59:06Ça vraiment je te le fais simple.
00:59:08Mais c'est trop.
00:59:10Ça se voit.
00:59:12Excusez-moi.
00:59:14Ça c'est trop.
00:59:16T'avais tes lèvres sur tes doigts.
00:59:18Mais oui.
00:59:20Il y a un problème.
00:59:22Et comment font les gens normaux vraiment ?
00:59:24Bah tu rentres un peu.
00:59:26Aucun contact.
00:59:28Tu sais ce que tu fais ?
00:59:30T'arrives en horizontal comme ça.
00:59:32C'est pour ça que tu fais ça.
00:59:34Et moi je suis en vertical comme ça.
00:59:36Tu vois ou pas ?
00:59:38C'est plus dur d'arrêter ce mouvement là.
00:59:40Mais personne t'oblige à faire ce mouvement là.
00:59:42Non vraiment tu vas loin.
00:59:44Non mais j'ai pas dit non.
00:59:46Mais ok.
00:59:48Il y a d'autres choses sur lesquelles
00:59:50tu voudrais me stigmatiser peut-être ?
00:59:52A quel point est-ce que tu aimes l'argent ?
00:59:54Moins que toi.
00:59:56C'est pas grave.
00:59:58J'aime bien l'argent.
01:00:00Mais t'aimes plus l'argent que moi.
01:00:02Je crois que ça se discute.
01:00:04Franchement tu l'aimes plus.
01:00:06Et je sais que tu l'aimes plus parce que
01:00:08t'es meilleur que moi sur l'argent.
01:00:10Mais c'est pas grave.
01:00:12On est tous les deux dans la catégorie
01:00:14des gens qui aimons l'argent.
01:00:16On aime aussi un peu la notoriété
01:00:18parce qu'on a une faille de l'enfance quelque part.
01:00:20Mais j'aime bien l'argent.
01:00:22J'aime bien en parler.
01:00:24Tu sais t'as pas mal d'artistes
01:00:26qui aiment pas en parler.
01:00:28Mais je pense que nous on est dans la catégorie...
01:00:30C'est vrai qu'il y a des fois...
01:00:32Je crois que ça fait 3 quarts d'heure qu'on parle de tuyaux.
01:00:34Oui mais c'est pas grave.
01:00:36Mais je suis quand même...
01:00:38Je suis 4ème Dan.
01:00:40Toi t'es Jigoro Kano
01:00:42l'inventeur du judo.
01:00:44Qu'on va afficher ici d'ailleurs.
01:00:46Avec de l'argent.
01:00:48Est-ce que tu sais
01:00:50casser la gueule aux gens ?
01:00:52Parce que tu fais beaucoup d'art martiaux depuis très longtemps.
01:00:54T'as déjà été dans un combat ?
01:00:56Dans la rue avec quelqu'un qui t'avait...
01:00:58Chaque fois je me suis fait monter en l'air
01:01:00parce qu'il y avait du 3 contre 1
01:01:02ou du 5 contre 1.
01:01:04Une fois je me suis fait éclater boulevard Ney
01:01:06ou boulevard McDonald.
01:01:08Donc on est dans le 19ème arrondissement de Paris.
01:01:10Mais c'est 18.
01:01:12Ça devait être boulevard McDonald.
01:01:14C'est un samedi après-midi.
01:01:16Je vais voir un poteau et je me fais serrer
01:01:18le mur de son immeuble et je me fais éclater
01:01:20par 5 mecs.
01:01:22C'était un pote qui s'appelait Terry.
01:01:24Après on est allé chez lui et avec son grand frère
01:01:26on est descendu avec des chaînes de vélo pour retrouver
01:01:28les gars dans la rue.
01:01:30Et on les a pas retrouvés. Ils devaient être aussi noches.
01:01:32Il manque un petit truc à l'histoire.
01:01:34Pourquoi est-ce que tu t'es fait éclater par 5 mecs ?
01:01:36Mais je sais pas en plus.
01:01:38J'avais pas de pouvoir d'achat apparent.
01:01:40Pas de machin et tout.
01:01:42Je me fais éclater comme ça.
01:01:44Ça arrive.
01:01:46Il y a eu d'autres coups de poing.
01:01:48Ouais, coups de poing au sol.
01:01:50Pas mal de coups de pompe machin et tout.
01:01:52Il y a de la violence.
01:01:54Paris.
01:01:56Si tu pouvais revivre
01:01:58une journée de ton existence,
01:02:00tu choisirais laquelle ?
01:02:02Celle où on s'est rencontrés.
01:02:04Mais c'est pas vrai.
01:02:06Qui était pas désagréable.
01:02:08Je regarde un bon souvenir quand même.
01:02:10On dit souvent
01:02:12la première impression est la bonne.
01:02:14Il y a du bonheur dans notre rencontre.
01:02:16Une seule journée ?
01:02:20C'est compliqué.
01:02:22Peut-être la première fois que j'ai joué mon spectacle.
01:02:24En décembre 2017.
01:02:26Il y a eu un soulagement monstrueux.
01:02:28Le 20 décembre 2017.
01:02:30D'avoir joué le spectacle
01:02:32et de voir que ça a plu, que ça marchait.
01:02:34J'avais attendu 30 balais
01:02:36avant de monter sur scène avec un spectacle.
01:02:38Je me suis dit
01:02:40quand j'ai fait ça,
01:02:42si ça s'arrête,
01:02:44c'est pas grave.
01:02:46J'ai fait ce truc-là, j'ai plus de regrets à avoir.
01:02:48C'était quoi ton premier spectacle ?
01:02:50Grâce à toi,
01:02:52j'ai fait le 30-30
01:02:54avec Guillaume Pouget Abadie à La Petite Loire.
01:02:56C'était un entre-deux.
01:02:58Le premier spectacle, c'était pareil.
01:03:00C'était à Boulimie.
01:03:02J'avais jamais fait de Comédie Club de ma vie.
01:03:04J'ai écrit le spectacle, je l'ai fait.
01:03:06Trois personnes sur la terre
01:03:08qui l'avaient vu.
01:03:10En sortie de spectacle, t'étais comment ?
01:03:12J'étais ultra soulagé et content.
01:03:14Avant ça, j'avais non seulement le track.
01:03:16Le track extrême me déprime.
01:03:18Ça me rend triste.
01:03:20J'avais les larmes aux yeux.
01:03:22Ça me fait penser à tous les trucs horribles de mon existence
01:03:24et à la mort.
01:03:26Je passe vraiment un mauvais moment.
01:03:28La délivrance est encore plus grande quand le track s'arrête.
01:03:30Est-ce que t'as été délivré dès le spectacle ?
01:03:32Quand t'as senti
01:03:34que ça prenait sur le public,
01:03:36tu t'es dit on va s'amuser ?
01:03:38Je suis content.
01:03:40Il y a une petite vidéo du premier
01:03:42où les gens applaudissent.
01:03:48Je suis sur-excité.
01:03:50C'est bon, on va y aller.
01:03:52Il y a une petite adrénaline qui va bien.
01:03:54Je me souviens, en coulisses,
01:03:56avant que le spectacle commence,
01:03:58t'as l'annonce.
01:04:00Mon cœur battait si fort
01:04:02que ça me poussait sur les poumons.
01:04:04Je soufflais
01:04:06à chaque battement de cœur.
01:04:10Tu faisais un genre d'hyperventilation ?
01:04:16J'avais un petit souffle à chaque battement de cœur.
01:04:18La première fois que tu joues ton premier spectacle,
01:04:20c'est tellement stressant.
01:04:22Tu ne sais pas si ça va prendre.
01:04:24Au pire, on pourrait se dire
01:04:26que ça ne marche pas mais que ce n'est pas si grave.
01:04:28Là, t'as l'impression que tu vas mourir.
01:04:30Si on te donnait le choix
01:04:32entre deux super-pouvoirs,
01:04:34tu n'as plus jamais faim de ta vie.
01:04:36Deuxième super-pouvoir, tu n'as plus jamais envie
01:04:38de faire l'amour de ta vie.
01:04:40Lequel est-ce que tu choisis ?
01:04:42Facile, le fait de ne plus avoir faim.
01:04:44C'est tellement une source de stress, la bouffe,
01:04:46l'alimentation, on revient au pain.
01:04:50Si j'avais le soulagement de ne plus avoir
01:04:52ces problèmes-là, ce serait
01:04:54fabuleux. Ce serait une petite délivrance.
01:04:58Tu ne veux pas d'enfant ?
01:05:00Non.
01:05:02Et j'y réfléchis encore dernièrement.
01:05:04C'est une question
01:05:06toujours en suspens.
01:05:08Il n'y a vraiment pas le désir d'enfant.
01:05:10Soit parce que je suis un monstre
01:05:12d'égoïsme, ce qui est possible.
01:05:14Ton visage a vraiment dit
01:05:16« oui Pablo, c'est ça clairement, ça serait bien que tu le penses ».
01:05:18Soit parce que je suis un monstre
01:05:20d'altruisme et que je ne veux pas
01:05:22lui offrir cette planète.
01:05:24C'est vrai que des fois, on dit ça.
01:05:26On oublie que les gens faisaient quand même des enfants au Moyen-Âge
01:05:28où 9 enfants sur 10 mûraient du typhus
01:05:30même pendant la seconde guerre mondiale
01:05:32il y a eu des naissances.
01:05:34Est-ce que c'est pire maintenant ?
01:05:36Exactement.
01:05:38Il y a plus eu de chance que je sois un monstre
01:05:40d'égoïsme.
01:05:42Non, je n'en veux
01:05:44vraiment pas. Il n'y a pas le désir, il n'y a pas l'impulsion.
01:05:46Et j'aime l'idée
01:05:48du challenge de passer une vie
01:05:50sans se reproduire.
01:05:52C'est comme à l'époque de l'armée.
01:05:54C'est genre « je vais courir,
01:05:56je ne vais pas avoir
01:05:58des enfants jusqu'à ma mort.
01:06:00Et après, je vais changer d'avis.
01:06:02Tu seras mort.
01:06:04Tu préfères ne pas avoir de genoux ou de coudes ?
01:06:06Je préfère ne pas avoir
01:06:08de double menton si c'est possible.
01:06:10Ça ne fait pas partie de la question.
01:06:12Moi, j'aime bien Brigitte Bardot.
01:06:14De coudes ou de genoux ?
01:06:16Je préfère ne pas avoir
01:06:18de genoux.
01:06:20Mais pour la vie sociale,
01:06:22si tu as toute cette souplesse tentaculaire
01:06:24grâce aux coudes...
01:06:26C'est une démarche chelou.
01:06:28Mais si tu marches normalement...
01:06:30Putain, je n'ai jamais pensé à ça. Tu ne peux pas boire ?
01:06:32Si, il y a quelqu'un qui te colle un truc.
01:06:34Non, mais genre...
01:06:36Par contre, tu peux faire
01:06:38boire les gens.
01:06:40Mais...
01:06:46Il n'y a plus rien.
01:06:48On a passé un mauvais moment, là.
01:06:50C'était pénible pour tout le monde, je crois.
01:06:52Et dernière chose,
01:06:54est-ce que tu as un grand regret ?
01:06:56Oh, la vache !
01:06:58Toutes mes histoires d'amour
01:07:00sont des regrets.
01:07:02Et tu le sais. Je suis un homme à regrets
01:07:04d'histoire d'amour. Chaque histoire
01:07:06d'amour qui s'arrête, je le vis
01:07:08comme un regret éternel.
01:07:10Un millefeuille de regrets
01:07:12que j'embarquerai dans ma tombe
01:07:14avec moi. Ce sera le titre de cet épisode
01:07:16Pablo Mira et le millefeuille de regrets.
01:07:18Merci, Pablo.
01:07:20Cet épisode, il est fini.
01:07:22Il va y avoir plein d'autres épisodes
01:07:24et si vous voulez être sûr d'en manquer aucun,
01:07:26cliquez sur le bouton
01:07:28qui permet de vous abonner à Smalltalk.
01:07:30Après, je sais que s'abonner, c'est un choix personnel
01:07:32donc je ne vais pas vous forcer.
01:07:34Mais si j'étais vous, je le ferais. C'est tout ce que je dis.
01:07:36À dans deux semaines.
01:07:38Parce que c'est tous les 15 jours.
01:07:42Call mini !
01:07:44Il y a aussi des éclairages ?
01:07:46Oui.
01:07:48Oh là là !
01:07:50Il m'a dit genre, quand t'es à l'heure,
01:07:52t'es déjà en retard.
01:07:54Il est 14h pile à ma montre,
01:07:56ce qui veut dire que je suis déjà en retard.
01:07:58Mais regarde, j'ai...
01:08:00C'est pour me faire pardonner,
01:08:02je t'ai acheté du pain.
01:08:04Est-ce que ça va pour tout le monde ?
01:08:06Est-ce qu'on fait des claps ?
01:08:08Arrête, c'est mes questions, tu rigoles pas.

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