• il y a 15 ans
RESF (Réseau éducation sans frontières) organisait en effet sa grande cérémonie de parrainage de jeunes majeurs sans-papiers. Des jeunes qui ont appris à détester leurs 18 ans autant que leur boîte aux lettres. Des garçons et des filles que l'acronyme OQTF (obligation de quitter le territoire français) poursuit jusque dans leur sommeil.
D'un côté, Samira, Nora, Youssef, Kamal, Ismaël, Sanaa et les autres... De l'autre, des citoyens au coeur solidaire et sans frontière, des artistes, des journalistes et de nombreux élus de gauche qui ont solennellement accepté de prendre l'un de ces jeunes sous leur aile. « J'accepte de parrainer Maryam et je m'engage à la soutenir dans ses demandes de régularisation et d'intégration. » Comme Cédric Sudres, un à un, trente-cinq parrains et marraines ont récité cette même phrase d'engagement symbolique. « Ces élans de solidarité et d'humanisme font de tous les parrains les nouveaux Justes du XXI e siècle... » Ensemble, parrains et filleuls ont une nouvelle fois dénoncé la politique gouvernementale du chiffre. Ensemble, ils ont demandé à ce que cesse la « maltraitance exercée par la préfecture ». Pour Jean-Paul Nunez, de la Cimade, « il est grand temps de ne plus avoir à entendre ce vocabulaire de chasse, de piège, de braconnage... Ces jeunes, ce sont avant tout des tranches de vie ! Le gouvernement les choisit pour les expulser, aujourd'hui, nous les choisissons pour les soutenir ! » Devant la porte d'entrée ou de sortie (tout dépend du point de vue...), Jalila, 18 ans, lycéenne en 1 re S à Jean-Monnet, raconte à sa nouvelle marraine d'origine allemande, son Maroc de coeur, son Italie de naissance et sa France d'adoption. Et Jalila de sourire, cruellement... « Je vis avec ça... sans papiers. Je poursuis mon combat. »

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