Lucie Castets, candidate du Nouveau Front populaire au poste de Première ministre après les législatives de juillet dernier, se dit "prête", même si elle considère que l'alliance des partis de gauche devra chercher des "accords" avec les autres forces politiques.
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00:00De l'autre côté, vous savez que les constitutionnalistes ont commencé cet été à expliquer par les tribunes
00:05qu'Emmanuel Macron, gardant les institutions, commençait à prendre beaucoup de liberté avec elles
00:11et qu'un mois et demi maintenant de son gouvernement, ce n'est pas vraiment l'esprit ni la lettre de notre Constitution.
00:18Donc il n'y a pas que moi, il y a tout un pays qui a besoin de pouvoir compter sur un gouvernement d'action à son service
00:26pour pouvoir améliorer son quotidien, son niveau de vie, faire repartir l'économie et construire un pays
00:31dans lequel on se sente toutes et tous respectés, voyant qu'on en est loin pour le moment.
00:35Alors d'un côté, Emmanuel Macron, lui, ne semble pas pressé et en plus de cela, il ne semble pas vraiment convaincu
00:43par la candidature de Lucie Castex, de votre côté, du côté du Nouveau Front Populaire.
00:49Il a déjà écarté cette hypothèse depuis plusieurs semaines. Vous pensez que ça reste faisable ?
00:57Alors ce qui m'amuse, me fait rire jaune si vous voulez, c'est qu'en 2022, quand Emmanuel Macron avait une majorité
01:04très relative à l'Assemblée Nationale, il nous expliquait qu'il n'y aurait que son programme, que son programme
01:10et que son programme qui serait appliqué. Aujourd'hui, nous avons, nous, le Nouveau Front Populaire, une majorité relative.
01:17Emmanuel Macron, ses troupes, expliquent qu'il faut partir de leur programme pour continuer à dérouler un fil gouvernemental.
01:23Et là, ça me pose un problème, parce qu'entre-temps, il y a eu deux élections, les européennes, les législatives.
01:29Que sur ces deux élections, le message des Françaises et des Français a été très clair concernant la politique d'Emmanuel Macron.
01:36Ils n'en veulent plus. Et malgré tout, le Président continue à faire des petites entourloupes, voyez-vous.
01:40Donc il a bien compris qu'il fallait quand même respecter le choix démocratique des Françaises et des Français
01:46qui ne se sont jamais autant déplacés aux urnes pour des élections législatives. Du coup, petite entourloupe.
01:51Il prend une personne qui ne fait pas partie du Nouveau Front Populaire, qui a même beaucoup glosé contre cette alliance
01:58de la gauche et des écologistes pour dire « Voyez, je prends quand même quelqu'un qui est issu de ce camp-là »,
02:03avec qui il a été ministre par ailleurs, donc il doit être assez proche, pour dire « Je respecte vaguement, de loin.
02:08Mais la réalité, c'est un nouveau déni démocratique, une nouvelle entourloupe du Président de la République.
02:13Je vais vous dire, ça commence vraiment à bien faire. »
02:15– Vous évoquiez Bernard Cazeneuve, en l'occurrence ?
02:19– Tout à fait, puisque vous l'évoquiez dans votre sujet juste avant.
02:23En tout cas, Mme Vesque, l'évoquer dans son sujet, oui, c'est une rumeur persistante.
02:28Ce serait quand même assez déplacé de la part du Président de la République, pour deux raisons.
02:33Celle que je viens d'évoquer, et une deuxième, beaucoup plus démocratique,
02:37qui est que pour la première fois dans l'histoire de la Ve République, on a une personne, Lucie Casté,
02:41qui se présente devant les Françaises et les Français pour être Première Ministre.
02:46Elle explique son programme, elle explique son parcours, elle explique pourquoi est-ce qu'elle peut être la bonne personne
02:52pour enfin solutionner leurs problèmes quotidiens.
02:54Ça ne s'est jamais vu.
02:56D'habitude, c'est le choix du Président, j'ai envie de dire le choix du Prince.
03:00Eh bien, pour une fois, on instaure de la transparence, on instaure de la démocratie,
03:04on met en cohérence nos propositions de faire changer les choses et nos actes,
03:09et on va même jusqu'à avoir une candidate Première Ministrable qui propose à tous les groupes parlementaires républicains
03:19de trouver des solutions pour travailler ensemble, parce qu'elle ne fait pas comme si nous avions la majorité absolue.
03:24Eh bien, ça, c'est un vrai changement et c'est ce que les Françaises et les Français demandent.