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Trop de pluie en 2024 : la moisson de blé s'annonce une des plus faibles récoltes des 40 dernières années en France. Pour certains agriculteurs comme Émilie Vandierendonck, installée en Seine-et-Marne, le manque à gagner va s'élever à plusieurs dizaines de milliers d'euros.
Par Adrien Serrière, journaliste à France Inter

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Transcription
00:00On voit clairement la différence de grosseur du grain.
00:03L'année dernière, il était beaucoup plus gros, beaucoup plus beau que celui de cette année.
00:08Grosse inquiétude chez les agriculteurs français.
00:10Cette année, la récolte du blé s'annonce catastrophique.
00:13Peut-être la pire depuis près de 40 ans.
00:16Pourquoi et quelles conséquences ?
00:18On va aller voir ça avec une agricultrice.
00:20Ici, il y a du blé récolté 2024, donc de cette année.
00:24Ici, du blé récolté 2023, de l'année dernière.
00:27On a clairement une différence de grosseur.
00:29C'est dû à toute la pluviométrie qu'on a eue depuis le mois d'octobre.
00:34Le fait que le grain n'a pas pu se développer comme il aurait dû.
00:38Ce qui est problématique pour nous, parce que du coup, on ne répond pas à la norme française exigée.
00:45Ce qui va induire économiquement pour nous une perte,
00:48vu que moi sur ma récolte, j'ai 30%.
00:50J'ai récolté 30% de blé en moins par rapport à ce que je récolte d'ordinaire.
00:55Donc là, c'est 30% de chiffre d'affaires en moins que je vais avoir.
01:01Le blé n'est évidemment pas la seule céréale touchée.
01:04Émilie constate aussi des dégâts sur ses autres cultures.
01:07Les trous, les trous dû à la grêle.
01:11De mémoire de mes parents ou de mes grands-parents,
01:15personne n'a vu une année aussi humide que celle-là.
01:20Depuis fin octobre et là, on est mi-août, on a de l'eau continuellement.
01:25Il pleut maintenant.
01:27C'est très difficile moralement, parce que c'est quand même des cultures qu'on sème.
01:32On les voit devenir malades, on essaie de les soigner, on n'y arrive pas.
01:38On voit qu'à la fin, au moment de la récolte, qu'évidemment, elle est mauvaise.
01:46Pour nous agriculteurs, c'est extrêmement compliqué moralement.
01:50Je ne parle pas des problèmes financiers, mais déjà, c'est vraiment incroyable.
01:57La févrole, lorsqu'elle mûrit, elle passe de vert à noir, donc ça c'est normal.
02:03Ce qui est moins normal, c'est qu'elle soit complètement tombée au sol, couchée,
02:10ce qui va être compliqué à récolter.
02:12Et le gros souci qui se passe aussi, c'est que du coup, les gousses s'ouvrent
02:19à cause de la pluie, et du coup, les grains sont en train de tomber par terre.
02:27Là en fait, à l'heure actuelle, pour l'agriculteur, la fin d'année, le dernier trimestre,
02:33c'est le moment de payer ses cotisations sociales, c'est le moment de payer ses impôts,
02:38qui sont basés sur l'année 2023, sur le chiffre d'affaires 2023.
02:43Donc là, si on ne rentre pas d'argent maintenant, je ne vois pas comment on fait
02:48pour payer tout ce qu'on doit.
02:51– Qu'est-ce que vous attendez à l'heure de la situation actuelle,
02:53notamment au pouvoir public, qu'est-ce que vous espérez ?
02:59– Aujourd'hui, je voudrais qu'ils prennent conscience qu'il faut une réforme structurelle.
03:05Donc là, clairement, on va avoir besoin de trésorerie, urgemment,
03:10parce que je ne sais pas comment on va arriver jusqu'au 31 décembre,
03:14mais ce n'est pas le problème de fond.

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