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"Hollywood Et Les Indiens" (également connu sous le titre "Les Indiens Vus Par Hollywood") est un documentaire réalisé en 2009 par Neil Diamond, un cinéaste cri. Voici les principaux éléments à retenir sur ce film :
Détails du documentaire

Titre original : Reel Injun
Année de sortie : 2009
Réalisateur : Neil Diamond
Durée : 86 minutes
Pays : Canada

Contenu et thèmes
Le documentaire explore la représentation des Amérindiens dans le cinéma hollywoodien, depuis l'ère du muet jusqu'à nos jours. Il aborde :

L'évolution des stéréotypes sur les Amérindiens dans les films
L'impact de ces représentations sur la culture et la compréhension de l'histoire des peuples autochtones
Le rôle du cinéma dans la formation et la perpétuation de ces images

Participants notables
Le film inclut des entretiens avec plusieurs personnalités, dont :

Clint Eastwood
Jim Jarmusch
Robbie Robertson
Wes Studi
Graham Greene

Approche
Neil Diamond offre une analyse :

Rafraîchissante
Honnête
Personnelle

Il montre comment les images cinématographiques ont façonné la perception des peuples autochtones.
Réception
Le documentaire a été bien accueilli pour son regard instructif et divertissant sur la façon dont le cinéma a influencé et reflété la culture en ce qui concerne les peuples des Premières Nations. "Hollywood Et Les Indiens" est considéré comme un documentaire important pour comprendre la représentation des Amérindiens dans la culture populaire et l'évolution de cette représentation au fil du temps.
Transcription
00:00:00Hollywood a tourné plus de 4 000 films sur les premiers habitants de l'Amérique.
00:00:12100 ans de cinéma qui ont façonné l'image des Indiens dans le monde entier.
00:00:17Pendant mon enfance dans la réserve, les seules sorties, c'était les séances de
00:00:31cinéma organisées au sous-sol de l'église.
00:00:33Nous qui avions grandi au contact des cow-boys et des Indiens, on se prenait pour les cow-boys,
00:00:42sans se douter qu'on était des Indiens.
00:00:43C'est ce qu'il y a de mieux que l'Amérique, c'est l'Amérique, c'est l'Amérique, c'est
00:01:09l'Amérique.
00:01:40Je suis un Indien Cree et j'ai grandi dans l'une des communautés les plus isolées de
00:02:09la terre, tout près du cercle polaire.
00:02:11Ici, nous ne portons pas de coiffes à plumes et nous ne montons pas à cheval, bien que
00:02:24beaucoup de gens croient que tous les Indiens sont comme dans les films.
00:02:26J'entreprends un voyage pour essayer de comprendre comment l'image des Indiens d'Hollywood a
00:02:35pu avoir une telle influence, même sur des Indiens comme moi.
00:02:38Le mythe du guerrier impassible et courageux est encore bien vivant.
00:02:54On n'arrivera jamais à changer l'image que les gens se font des Indiens, elle fait partie
00:03:04de leur imaginaire.
00:03:05On sera toujours sur la couverture des romans du type guerrier Cheyenne.
00:03:09Le but de mon voyage, c'est Hollywood, mais auparavant, je devrais parcourir 6400 kilomètres
00:03:34à travers l'Ouest américain en Rescar, la voiture typique des Indiens qui vivent
00:03:38en réserve.
00:03:39La Rescar, c'est ce que beaucoup de gens appelleraient une poubelle ou une épave, une voiture qui
00:03:52tient avec des bouts de ficelle.
00:03:53On raconte même que ces voitures ne peuvent rouler qu'en marche arrière.
00:03:57Moi, j'en avais une qui avait des problèmes d'allumage.
00:04:03Il fallait un tournevis pour mettre le contact.
00:04:07Je n'ai encore jamais entendu parler d'une voiture à trois roues, mais ce serait tout à fait dans
00:04:11l'esprit. J'arrive dans la grande prairie d'Amérique, là où se déroulent la plupart des
00:04:27films d'Indiens d'Hollywood.
00:04:29Je roule vers l'Ouest, en direction des Black Hills, ces collines noires sacrées qui furent
00:04:36jadis les terres de Sitting Bull et du légendaire Tashunka Witko, plus connu sous le nom de
00:04:43Crazy Horse.
00:04:48Tashunka Witko ne signifie pas cheval fou, mais ses chevaux ont le feu sacré.
00:04:54C'était un excellent cavalier.
00:04:56Ses chevaux étaient pleins de fougues, on les imagine caracolés.
00:05:04J'avais toujours rêvé de chevaucher à travers l'immensité de la prairie.
00:05:08J'ai enfin l'impression d'être un vrai Indien.
00:05:13C'est ici que Crazy Horse a piégé le général Custer à la bataille de Little Big Horn.
00:05:20Depuis, Hollywood n'a cessé de raconter cette histoire.
00:05:24Cette bataille est devenue légendaire et Crazy Horse, un symbole.
00:05:40D'après la légende, c'est lui qui aurait tué Custer.
00:05:49On a fait de Little Big Horn un épisode romanesque et glorieux.
00:05:52Les Indiens ont battu Custer, c'était beaucoup d'émotion.
00:05:56Mais quinze ans plus tard, notre chef Crazy Horse était mort, Sitting Bull aussi.
00:06:01Et nous étions parqués comme des bêtes.
00:06:13Pine Ridge est la réserve indienne la plus pauvre d'Amérique du Nord.
00:06:22Les voilà, les descendants de Crazy Horse.
00:06:33Leur chef Lakota est un descendant direct de Red Cloud, un chef qui a combattu aux côtés de Crazy Horse.
00:06:48Ça s'est passé ici ?
00:06:50Oui, c'était ici.
00:06:53C'est là que le chef Crazy Horse s'était détenu.
00:06:59Après s'être rendu aux forces américaines, Crazy Horse est tué d'un coup de couteau dans le dos.
00:07:09Pour moi, cette terre est sacrée.
00:07:13C'est là que nos ancêtres vivaient.
00:07:16Qu'ils avaient leur camp.
00:07:18Pour les amérindiens, Crazy Horse est un guerrier mythique, exactement comme dans les films.
00:07:29Les films ont répandu l'idée que les Indiens étaient d'excellents guerriers, très habiles sur le plan tactique et pratiquement invincibles.
00:07:47Je suis heureux que quelqu'un prenne enfin le temps de raconter la véritable histoire de Crazy Horse.
00:07:59Ça me rappelle sa chanson où il disait pense à moi quand tu verras les collines noires, car c'est notre territoire, nos terres sacrées.
00:08:17Un mémorial dédié à Crazy Horse est en train d'être sculpté dans les Black Hills.
00:08:24Lorsqu'il sera achevé, ce sera le plus grand monument jamais consacré à la mémoire d'un homme.
00:08:34Un hommage sans doute un peu déplacé lorsqu'on sait qu'il a toujours refusé de se faire prendre en photo.
00:08:39La plupart des spécialistes sont d'accord sur le fait qu'aucun de ces soi-disant portraits ne le représente.
00:08:48Qui était Crazy Horse ?
00:08:52Je dirais plutôt qui il est.
00:08:58Qui il est, c'est l'homme.
00:09:01Je dirais plutôt qui il est.
00:09:09Il est une idée, il incarne l'esprit humain, ce que l'homme peut atteindre quand il est équilibré.
00:09:18C'est l'idée qu'on est en relation avec le monde spirituel, qu'on en fait partie.
00:09:22Voilà ce que Crazy Horse incarne pour moi.
00:09:31Crazy Horse est l'un des meilleurs films d'horreur de l'Histoire.
00:09:36C'est un film qui a été réalisé par une équipe d'auteurs.
00:09:40C'est un film qui a été réalisé par une équipe d'auteurs.
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00:10:28C'est un film qui a été réalisé par une équipe d'auteurs.
00:10:31Co Cope Twang!
00:10:48En sillonnant ainsi l'Amérique,
00:10:51j'espère découvrir d'où vient cet engoûtment pour les indiens d'Hollywood
00:10:53Dans les films, nous apparaissons souvent comme un peuple spirituel, noble et libre.
00:11:04Cette image a conquis l'imaginaire du public aux quatre coins de la planète.
00:11:12Cette fascination pour tout ce qui est indien remonte aux tout premiers explorateurs.
00:11:20Ils rencontrent des centaines de nations riches d'une impressionnante diversité de cultures, de langues et de croyances.
00:11:31Ils tombent sous le charme.
00:11:35Les indiens se sont très vite retrouvés devant une caméra.
00:11:38Dès la fin du 19e siècle, Thomas Edison tournait des films muets avec eux.
00:11:43Thomas Edison utilisait son kinétoscope sur Times Square.
00:11:49C'était des machines à sous où l'on pouvait voir des cérémonies et des danses de la tribu de Lakota.
00:11:56C'était les toutes premières images animées.
00:12:05Plus d'une centaine de films muets ont été tournés sur les Amérindiens.
00:12:10Tout un pan de l'histoire américaine n'avait pas encore été joué au moment où naissait le cinéma.
00:12:19À mesure que leur nombre diminue, les premiers habitants du continent sont relégués dans des réserves.
00:12:27À l'époque où l'on invente le cinéma, le 7e régiment de cavalerie se venge de Little Bighorn en ouvrant le feu sur la dernière communauté d'indiens encore libres.
00:12:37300 hommes, femmes et enfants sont massacrés à Wounded Knee dans la réserve de Pine Ridge.
00:12:48Ils ont commis un génocide.
00:12:51Les blancs voulaient asseoir l'idée que ces populations n'existaient plus,
00:12:55qu'elles relevaient désormais de la mythologie, tout comme les dinosaures.
00:13:01Si les films ont autant parlé des indiens, c'est à cause de l'aspect romanesque de leur histoire.
00:13:07C'est une vraie tragédie antique.
00:13:14Le western est une forme très différente du cinéma.
00:13:19C'est un film qui a été réalisé à l'âge de 15 ans.
00:13:24Le western est une forme très ouverte.
00:13:28C'est une sorte de métaphore de l'Amérique.
00:13:32On peut y raconter tout ce qu'on veut.
00:13:39Je dirais que le cinéma a été inventé pour filmer les premiers habitants de l'Amérique.
00:13:45Au départ, ce sont de vrais pionniers qui sont partis vers l'ouest avec une caméra.
00:13:50D'ailleurs, à la sortie du Cheval de Fer de John Ford, en 1924,
00:13:55la publicité précisait que l'équipe de tournage avait vécu comme les pionniers,
00:14:00qu'elles avaient vraiment partagé leur expérience.
00:14:06J'ai lu que pour les premiers films de Cowboy,
00:14:09ils embauchaient de vrais indiens, qu'ils payaient avec du tabac et de l'alcool.
00:14:13Il y avait même des gardiens armés pour être sûrs qu'ils ne mettent pas la pagaille sur le tournage.
00:14:43Dans les films, les indiens sont tous de fabuleux cavaliers qui font corps avec leurs montures.
00:15:13En réalité, la majorité d'entre nous ne sait pas monter un cheval.
00:15:18Peut-être ce mythe est-il né ici, sur les terres du peuple Crow, dans le Montana.
00:15:25Les Crows sont célèbres dans toute l'Amérique du Nord pour leur talent de cavalier.
00:15:31On dirait presque qu'ils sont nés sur un cheval.
00:15:35Les Crows aiment les chevaux.
00:15:38Se retrouver sans cheval, c'est un peu comme perdre sa mère ou un membre de sa famille.
00:15:47Certains pleurent quand leur cheval meurt.
00:16:08Il y a un lien spirituel entre un Crow et son cheval.
00:16:15Le cheval est apparu et il a sauvé beaucoup de gens, à commencer par moi.
00:16:23Il te guérit parce qu'il te permet de sortir de toi-même.
00:16:29A son contact, tu comprends que tu peux lâcher des choses.
00:16:33Il suffit d'ouvrir la main et laisser filer les choses.
00:16:41Rod ne supportait plus de ne voir que des blancs chevauchés dans les films.
00:16:45Il est devenu l'un des meilleurs cascadeurs d'Hollywood.
00:16:50J'essaie encore de progresser.
00:16:52J'ai arrêté de dire « how ».
00:16:56Maintenant, je fais du lowrider et je vous éclate avec un ouzi.
00:17:00Si je mets un bandeau sur ma tête, vous allez faire des cauchemars.
00:17:06Aujourd'hui, il enseigne son art à des jeunes Indiens.
00:17:19Quand je sens qu'un jeune est doué, j'ai envie de l'aider à maîtriser le truc.
00:17:25Je sais faire ça.
00:17:28Je sais faire ça.
00:17:30Et ça me plaît.
00:17:50Je ne prends pas n'importe qui.
00:17:52Il faut pouvoir diriger son cheval sans les mains, garder le contrôle.
00:17:58C'est ça l'art du cavalier.
00:18:04Je les pousse à leur limite pour que ça s'imprime en eux.
00:18:09Il y a des choses à sentir.
00:18:20Si on ne leur enseigne pas, ils n'apprendront jamais ça.
00:18:24C'est comme dans la vie.
00:18:27Si on ne dit rien aux gens, ils croient que les Indiens sont tous des ivrognes
00:18:32et qu'ils montent tous à cheval sans selle.
00:18:53A l'époque du muet, les Indiens deviennent des héros et mènent des stars à Hollywood.
00:19:01Au début du cinéma, c'était fantastique.
00:19:04Les gens allaient voir des films toutes les semaines.
00:19:07On produisait tellement de films qu'il y en avait même qui montraient le point de vue des Indiens.
00:19:15Par la suite, la représentation des Indiens a énormément changé.
00:19:19Au temps du muet, c'était des personnages très populaires.
00:19:24Il y avait des réalisateurs et des comédiens indiens.
00:19:27Ils exprimaient leurs points de vue, on les écoutait.
00:19:31C'était une époque très ouverte, très intéressante.
00:19:40Parmi les films les plus authentiques de cette époque, tournés avec de vrais Indiens, citons L'ennemi silencieux.
00:19:47L'ennemi silencieux parle de la faim, du fait que les Indiens évincés de leur territoire
00:19:53se retrouvent aux prises avec ce terrible ennemi qui est la famine.
00:19:59Le film date des années 1930, c'est-à-dire une époque où la population autochtone diminue
00:20:05au point de tomber à 250 000 personnes.
00:20:10Les gens étaient bien conscients que les premiers habitants de l'Amérique allaient disparaître.
00:20:15C'était donc l'occasion de conserver une trace visuelle de ce peuple
00:20:18et pour cela, le cinéma était un outil idéal.
00:20:30L'Indien le plus célèbre de cette époque, la vedette de L'ennemi silencieux,
00:20:34s'appelait Chief Buffalo Child Longlands.
00:20:37Dans ce film, Buffalo Child Longlands incarne le dernier guerrier,
00:20:41le guerrier mystique qui va venir en aide à son peuple.
00:20:46Mais toute sa vie, Longlands a porté un lourd secret.
00:20:52Il a dissimulé sa triple origine, à la fois indienne, noire et blanche,
00:20:56et s'est inventé une nouvelle identité en prenant le nom de Longlands.
00:21:01Il était très apprécié dans les soirées avec ses cheveux gominés,
00:21:04sa peau mate et son beau smoking.
00:21:10Les gens ne voyaient en lui que l'Indien, pas un homme raffiné en smoking.
00:21:18Quand la nouvelle s'est répandue qu'il avait du sang noir dans les veines,
00:21:21les gens se sont mis à croire qu'il n'était pas l'Indien.
00:21:25Quand la nouvelle s'est répandue qu'il avait du sang noir dans les veines,
00:21:29les gens se sont mis à l'éviter.
00:21:32Plus personne ne l'invitait à des cocktails.
00:21:37Il a fini dans un foyer en Californie,
00:21:39et s'est suicidé au moment où ses véritables origines allaient être révélées.
00:21:44J'ai eu la chance de grandir à une époque où tous les gens rêvaient d'être Indien.
00:21:49J'allais à des fêtes où des Blancs me demandaient s'ils pouvaient me toucher les cheveux.
00:21:54Ils m'expliquaient qu'ils avaient participé à je-ne-sais-quelle cérémonie
00:21:57où un chef de tribu leur avait donné un nom Indien.
00:22:00Il s'appelait toujours Dakota quelque chose.
00:22:04J'ai eu la chance de grandir à une époque où tous les gens rêvaient d'être Indien.
00:22:07J'allais à des fêtes où des Blancs me demandaient s'ils pouvaient me toucher les cheveux.
00:22:10Il s'appelait toujours Dakota quelque chose.
00:22:36Dans toute l'Amérique du Nord, on trouve des camps d'été comme celui-ci,
00:22:39où l'on entretient l'idéal hollywoodien du pont sauvage.
00:23:01Le moment fort de l'été, c'est la rencontre des tribus.
00:23:05Les jeunes se prennent pour des Indiens sur le sentier de la guerre.
00:23:10En dépit de leur image négative,
00:23:12il est remarquable de constater que tant de gens rêvent d'être Indien.
00:23:21Le cinéma a auréolé les Indiens d'un halo mythique.
00:23:25Il les a transposés dans un univers magique que tout le monde a envie de connaître.
00:23:30Et une façon d'y accéder, c'est de jouer aux Indiens.
00:23:40David Tuffner vient d'Autriche.
00:23:45Je suis animateur au camp Nomineng.
00:23:48J'ai été désigné chef de tribu par le groupe des Sioux à ma plus grande surprise.
00:23:52C'est un grand honneur.
00:24:10Je n'en sais pas très long sur les Indiens.
00:24:12Juste des choses que j'ai vues dans deux ou trois films.
00:24:15Mais ils m'ont permis de me familiariser avec la mentalité des Indiens.
00:24:18Et ils m'ont transmis leurs valeurs,
00:24:20comme l'harmonie, la famille, la vie de groupe, la fraternité.
00:24:30Je me demande si ces jeunes ont déjà rencontré un amérindien,
00:24:33ou s'ils n'en ont vu qu'au cinéma.
00:24:35J'espère ne pas trop les décevoir.
00:24:41J'aime l'image pacifique des Amérindiens,
00:24:43mais aussi le fait qu'ils sont prêts à se battre quand c'est nécessaire.
00:24:47Les Indiens pouvaient être très violents,
00:24:49mais seulement en cas de besoin.
00:25:05C'est la victoire !
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00:25:44C'est la victoire !
00:25:49Barry !
00:25:57Que la foi s'envoie à Chateau !
00:26:00Que la terre,
00:26:01Dans les années 1930, les indiens se transforment en brutes sanguinaires.
00:26:09Face à la crise économique, l'Amérique a besoin d'un nouveau type de héros.
00:26:17Au début des années 30, on produisait encore à Hollywood des films dans le style de l'ennemi
00:26:26silencieux où les indiens avaient la vedette. Mais tout d'un coup, ils n'ont plus marché
00:26:33auprès du public. Ça n'intéressait plus les américains.
00:26:40La plupart des films ont alors dépeint les indiens comme des sauvages, des hordes de pillards.
00:26:57Il y avait la queue devant les cinémas. Les américains adorent les westerns. On a ça dans le sang.
00:27:03La chevauchée fantastique, c'est le western par excellence. Il a servi de modèle à tous ceux
00:27:15qui ont suivi. Et c'est l'un des films qui a le plus nuit aux amérindiens.
00:27:25Les hommes blancs qui voyagent dans la diligence sont assaillis de toutes parts par des sauvages.
00:27:29Les indiens empêchent le progrès. Ils sont arriérés, méchants, sanguinaires.
00:27:41La chevauchée fantastique a conditionné pour des décennies l'image que la
00:27:52population américaine s'est faite des indiens. C'est à travers ce film de John Ford que
00:27:58l'Amérique nous a perçus comme ça et que nous-mêmes avons intégré cette image.
00:28:02C'est à ce moment-là aussi qu'on a commencé à faire parler les indiens dans une sorte de charabia.
00:28:19Dans certains films, au lieu de leur faire parler une langue indienne,
00:28:22on se contente de passer les répliques anglaises à l'envers.
00:28:25Vous entendez ces paroles diaboliques ? De toute façon, la plupart des indiens
00:28:40étaient joués par des visages pâles peints en rouge.
00:28:43Les blancs qui jouent des rôles d'indiens, j'adore ça, ça me fait marrer.
00:28:49Toutes les grandes stars ont joué des indiens.
00:29:13Un jour, sur un tournage, le réalisateur voulait mettre un vrai indien au premier
00:29:19plan pour que ça fasse authentique. Mais on n'en a pas trouvé.
00:29:23Les femmes indiennes n'apparaissent que rarement dans les westerns.
00:29:30Si l'on excepte bien sûr la princesse indienne,
00:29:37transfigurée dans le personnage de Pocahontas.
00:29:40Pourquoi est-ce que les américains ont autant déliré sur le personnage de Pocahontas ?
00:29:51Eh bien, imaginez des enfants qui ne connaissent rien aux indiens et qui découvrent une jeune
00:30:00femme habillée d'une robe courte et l'épaule nue, accompagnée de Mikko, son raton laveur.
00:30:07Dans la réalité, Pocahontas avait 9 ans lorsqu'elle a fait la rencontre de John Smith.
00:30:14On l'a affublée de tous les faux attributs d'une princesse mythique,
00:30:24si bien qu'au bout du compte, elle n'incarne pas la société amérindienne,
00:30:29mais un pur fantasme américain.
00:30:31Les hommes sont réduits à de simples caricatures.
00:30:40Richard Lamotte, l'un des grands costumiers d'Hollywood,
00:30:44connaît bien les panoplies utilisées pour habiller les indiens au cinéma.
00:30:47Ça c'est un collier de doigts, je ne sais pas dans quel film il a servi.
00:30:54Quelqu'un avait dû lire que chez les indiens,
00:30:56certaines parties du corps avaient valeur de trophée et qu'ils en faisaient des colliers.
00:31:00Dans les années 30, les amérindiens ne servaient qu'à donner une couleur locale,
00:31:06exactement comme les noirs américains.
00:31:08Les spécificités de chaque tribu n'avaient aucune importance.
00:31:12Ils n'étaient là qu'en tant qu'indiens.
00:31:15Pour simplifier, tous les indiens seraient désormais des habitants de la prairie,
00:31:25avec des coiffes à plumes, des costumes en dents et un bandeau.
00:31:28C'est un bandeau ça ?
00:31:31Oui, il ressemble à celui qu'on a vu tout à l'heure, mais aucun n'est authentique.
00:31:35C'est intéressant comme accessoire.
00:31:40Sans doute que certaines tribus en portaient,
00:31:43mais ce n'était pas le cas de la plupart des indiens des prairies.
00:31:45Sauf qu'au moment de tourner un western dans la prairie,
00:31:48les cascadeurs n'arrêtaient pas de tomber de cheval,
00:31:50et qu'il fallait sans arrêt remettre les perruques droites.
00:31:53Alors pour les faire tenir, on a mis des bandeaux aux indiens des prairies,
00:31:56et ça s'est généralisé.
00:31:58Un bandeau tenu par un élastique, ce n'est sûrement pas authentique.
00:32:01Ça s'est fait par hasard, mais c'était vraiment une démarche de colons.
00:32:06Ça revenait à dépouiller les peuples de leur identité,
00:32:09et à les mettre tous dans le même sac.
00:32:11Le western en profite également pour cantonner tous les indiens
00:32:20dans les déserts du sud-ouest des Etats-Unis.
00:32:22John Ford a tourné tellement de films dans cette région
00:32:33que les touristes du monde entier y affluent
00:32:35pour faire l'expérience de l'ouest américain,
00:32:37et remporter un souvenir du plus grand chasseur d'indiens d'Amérique.
00:32:43John Wayne est une icône du cinéma américain,
00:33:09l'un de ses plus grands héros.
00:33:12À tel point qu'on arrive à excuser ses exactions les plus violentes,
00:33:18comme s'il se comportait toujours de façon parfaitement correcte.
00:33:21Dans la prisonnière du désert,
00:33:27John Wayne profane une tombe où est enterré un indien.
00:33:30Et il tire sur son visage.
00:33:41Il incarnait l'idéal de l'américain que rien n'arrête,
00:34:00les autochtones n'étaient pas considérés comme des américains,
00:34:05mais ils empêchaient les vrais américains de coloniser des terres qui leur revenaient.
00:34:09Je fais la connaissance de deux vieillards du clan Navarro
00:34:24qui étaient figurants dans les films de John Ford.
00:34:26Effy et James Etna se sont rencontrés sur un tournage.
00:34:31Ils voient ce film pour la première fois.
00:34:35James raconte que souvent dans leur langue,
00:34:46ses collègues Navarro s'amusaient à changer les répliques du scénario.
00:34:49Personne n'avait jamais traduit ce qu'ils disaient vraiment.
00:34:55Après avoir endossé pendant des années,
00:35:25des rôles de sauvages idiots, les Navarro tiennent enfin leur vengeance.
00:35:55Tout près du territoire Navarro,
00:36:06tout le monde est convié à venir jouer les cow-boys le temps d'une journée.
00:36:09Même un indien comme moi.
00:36:14Ici, ils vénèrent un homme à la démarche légendaire,
00:36:17le Duke, comme on le surnommait.
00:36:20Tout le monde rêve d'un temps où l'individu était fort.
00:36:40Un voyageur solitaire dans un paysage immense
00:36:46qui brave tous les dangers, y compris les serpents à sonnette.
00:36:49On trouve encore des types à la John Wayne,
00:37:00qui représentent l'Amérique et ses valeurs morales.
00:37:03Un grand type blanc, costaud, pas très malin,
00:37:11mais qui fait ce qu'il faut.
00:37:13Il chasse les indiens.
00:37:15Il épouse l'institutrice et il repart dans le soleil couchant.
00:37:18Il n'y a pas besoin d'aller trop loin, Mme Dallas.
00:37:20Les patches préfèrent s'échapper et prendre des repères.
00:37:23Je voudrais te remercier pour l'utilisation de ton Mustang,
00:37:28et je m'excuse pour les marques sur le dashboard.
00:37:33Qui est le plus rapide ici ?
00:37:35Qui est le plus rapide ?
00:37:36Je dirais peut-être Wendy Bill.
00:37:38Wendy Bill ?
00:37:39Où est Wendy Bill ?
00:37:40Il y a un petit trou là-bas.
00:37:41Je voudrais défendre Wendy Bill.
00:37:43Tu l'as mis, cow-boy !
00:37:45Oh, il y a une arme qui est coincée ici.
00:37:48Oh, c'est coincé, putain !
00:37:51Non, mais tu peux !
00:37:53OK, sur 4. 1, 2, 3, 4.
00:37:56Quoi que tu veuilles.
00:37:584 !
00:37:59Enfant, je ne me rendais pas compte que c'était sur moi que tirait Bugs Bunny.
00:38:16Un petit, deux petits, trois petits moteurs.
00:38:19Quatre petits, cinq petits, six petits moteurs.
00:38:23Oh, désolé, c'était un demi-bruit.
00:38:27Oui, monsieur, j'aimerais vraiment me tuer.
00:38:38Quand j'étais petit, on jouait aux cow-boys et aux indiens.
00:38:41J'étais toujours Gary Cooper.
00:38:52Ces images conditionnent la mentalité des gens.
00:38:55Et en tant que fils d'Indien, elles m'ont un peu compliqué la vie.
00:38:58Parce qu'à l'époque où je jouais aux cow-boys et aux Indiens,
00:39:01est-ce qu'il fallait forcément que je perde ?
00:39:11À force de voir les Indiens se faire massacrer à la fin des films,
00:39:14mon frère a refusé de regarder.
00:39:17Il avait un an et demi de moins que moi,
00:39:19et quand on entendait le signal de l'attaque,
00:39:21il se cachait sous la table.
00:39:23Il ne voulait pas voir ça.
00:39:28À chaque fois qu'on sortait du cinéma,
00:39:31la cavalerie venait de sauver les Blancs.
00:39:34Et tout d'un coup, on entendait crier
00:39:37« Hé, là, il y a des Indiens ! »
00:39:40Alors on se battait avec les enfants Blancs.
00:39:43Et tous les samedis, c'était la bagarre.
00:39:53Je suis venu ici pour voir comment les enfants amérindiens d'aujourd'hui
00:39:56réagissent aux westerns que je voyais à l'époque.
00:40:23Ils vont voir Little Big Man,
00:40:33un film où le massacre des Indiens
00:40:35est abordé pour la première fois de façon vraiment explicite.
00:40:54Le massacre des Indiens ?
00:40:56Est-ce qu'il s'agit du « near genocide » des Indiens ?
00:41:02Le « near » quoi ?
00:41:03Le « near genocide ».
00:41:06Ça signifie...
00:41:09Extermination.
00:41:23Extermination.
00:41:31Extermination.
00:41:33Extermination.
00:41:35Extermination.
00:41:37Extermination.
00:41:39Extermination.
00:41:41Extermination.
00:41:43Extermination.
00:41:45Extermination.
00:41:47Extermination.
00:41:49Extermination.
00:41:51Extermination.
00:41:53Extermination.
00:41:55Extermination.
00:41:57Extermination.
00:41:59Extermination.
00:42:01Extermination.
00:42:03Extermination.
00:42:05Extermination.
00:42:07Quand ils sont arrivés en bateau, ils ne savaient pas qui on était.
00:42:10Ils ont demandé « qui êtes-vous ? »
00:42:12Nous avons répondu « des êtres humains ».
00:42:14Ah, des Indiens. Ils ne connaissaient pas la notion d'être humain.
00:42:21Je suis un être humain.
00:42:23C'est ça ma tribu, mon peuple.
00:42:25Je suis un homme.
00:42:33Mais avec leur mentalité de prédateurs, ils nous ont catalogués comme Indiens.
00:42:37Ils ont exercé la terreur et commis un génocide pour effacer toute trace de notre existence.
00:42:45Pour cela, ils se sont servis de la guerre, des livres et aussi du cinéma.
00:42:55Dans notre propre communauté, combien d'entre nous revendiquent leur identité d'Indien ?
00:42:59Alors qu'il y a 600 ans, ce mot n'existait même pas.
00:43:04Jamais ces syllabes n'avaient été prononcées dans cette partie du monde.
00:43:08Et nous, on revendique cela comme une identité.
00:43:12On est arrivé à un point où nous-mêmes, on ne se perçoit plus comme des êtres humains.
00:43:20On est trop occupés à défendre ces idées d'Amérindiens ou de peuples autochtones.
00:43:24Mais nous ne sommes ni l'un ni l'autre.
00:43:26Nous étions là avant que ces notions apparaissent.
00:43:28Nous sommes des êtres humains.
00:43:30Le monde sans êtres humains n'a pas de centre.
00:44:01Ce que je préférais, c'était entendre siffler les flèches.
00:44:11Il n'y avait pas un Indien à la ronde, et puis...
00:44:15J'adorais ça.
00:44:16En ce temps-là, les gens n'étaient pas stressés.
00:44:18Sur les vieilles photos, on ne voit pas d'Indien obèse.
00:44:21Ils n'avaient ni diabète, ni problème de cœur.
00:44:24Sûrement à cause de ça.
00:44:26C'est leur meilleur remède.
00:44:29On devrait renouer avec ça.
00:44:33Quand quelqu'un du fisc arrive...
00:44:39Un visage s'est imposé pour symboliser ce qu'il y a de meilleur chez les Amérindiens.
00:44:45L'acteur indien le plus célèbre d'Hollywood,
00:44:47l'Amérindiens,
00:44:49l'Amérindiens,
00:44:51l'Amérindiens,
00:44:53l'Amérindiens,
00:44:55l'Amérindien,
00:44:57l'Amérindien,
00:44:59l'Amérindien.
00:45:01Le plus célèbre d'Hollywood, Iron Ice Cody.
00:45:06Iron Ice Cody était un personnage très intéressant.
00:45:09Il a dû jouer dans une bonne centaine de westerns.
00:45:14Il incarnait l'authentique Indien des prairies
00:45:17avec la coiffe et les peintures de guerre.
00:45:20qu'il est devenu une sorte d'icône en Amérique et dans le monde entier.
00:45:42Mais comme beaucoup de héros,
00:45:44Ironhide Scuddy avait dissimulé sa véritable identité.
00:45:51Il est né en Louisiane en 1904 et son vrai nom était Oscar Decorty.
00:45:57Ses parents étaient des immigrés siciliens.
00:46:02À l'époque, les Italiens n'étaient pas très bien vus en Louisiane.
00:46:05Ils faisaient l'objet de lynchages de la part des Irlandais.
00:46:09Il a donc grandi dans un milieu hostile.
00:46:16Il a toujours aimé les Amérindiens
00:46:18et a voulu s'intégrer à leur groupe malgré ses origines siciliennes.
00:46:22Et c'est pourquoi il a changé de nom.
00:46:26Il avait très envie de faire du cinéma et il est allé à Hollywood.
00:46:30Derrière James Cagney, c'est Ironhide Scuddy
00:46:32qui attend de se faire maquiller en peau rouge.
00:46:37Il était très proche des Amérindiens.
00:46:39Sa femme était iroquoise et il jouait son personnage jusque dans la vie quotidienne.
00:46:48En dehors des tournages, il gardait la même identité
00:46:53et il a fini par se l'approprier.
00:46:57Il y croyait vraiment, il la vivait à fond.
00:47:14Et plus il vieillissait, plus il y croyait.
00:47:18Je suis allée le voir chez lui après son infarctus.
00:47:22La maison était remplie de photos où on le voyait habillé en Indien,
00:47:26entouré de célébrités.
00:47:29Et il passait plusieurs vidéos en même temps.
00:47:31J'en ai compté jusqu'à sept.
00:47:33Il repassait constamment ses anciens films.
00:47:39Il se prenait pour le personnage qu'il incarnait à l'écran.
00:47:48Ayron Ice Cody est mort le 4 janvier 1999.
00:47:55Mais je suis allé rendre visite à l'aîné de ses deux fils adoptifs,
00:47:58Robert Tree Cody.
00:48:03Vous êtes Robert?
00:48:05Oui, bonjour.
00:48:18Là, c'est lui.
00:48:23Quand il s'énerve, ça me fait rire à chaque fois.
00:48:26Aujourd'hui encore, Robert honore la mémoire de son père
00:48:29comme s'il était un vrai Indien.
00:48:33C'était un homme bon.
00:48:35Il nous a éduqués dans la culture indienne.
00:48:38On a appris les chants et les danses.
00:48:41Mais aussi notre langue.
00:48:43Il ne faut pas y toucher.
00:48:44Je défendrai toujours l'honneur de mon père.
00:48:50J'ai vécu avec lui.
00:48:51C'était quelqu'un de bien.
00:48:53Il avait rejoint le peuple indien.
00:49:13Pendant les années 1960, la société est sans dessus-dessous.
00:49:17Le western passe de mode.
00:49:20Ce sont maintenant les hippies qui se prennent pour des Indiens.
00:49:27Ah, les années 60.
00:49:28Ma fille me demande si j'ai l'air d'être un Indien.
00:49:31Je ne suis pas un Indien.
00:49:33J'ai l'air d'être un Indien.
00:49:35J'ai l'air d'être un Indien.
00:49:37J'ai l'air d'être un Indien.
00:49:39J'ai l'air d'être un Indien.
00:49:40J'ai l'air d'être un Indien.
00:49:42On s'attend toujours pour qu'on écoute des groupes comme Vanilla Fudge, Cream, Strawberry Alarm Clock.
00:49:47C'est parce qu'on avait envie de fumer de l'herbe.
00:49:56On les tolérait parce qu'ils avaient une herbe de premier choix.
00:50:02Oui, j'étais un hippie.
00:50:05Et oui, j'étais Indien dans une autre vie.
00:50:13Je suis arrivé à San Francisco, là où est né le mouvement hippie.
00:50:18Durant l'été 1969, la vogue des Indiens est à son comble.
00:50:24Sachin Littlefaiser y a participé.
00:50:30Ces lieux évoquent pour moi beaucoup de souvenirs.
00:50:33Beaucoup de gens ont volé la terre.
00:50:35Beaucoup de gens ont volé la terre.
00:50:37Beaucoup de gens ont volé la terre.
00:50:39Beaucoup de gens ont volé la terre.
00:50:42Les gens volaient sans arrêt les panneaux de rue.
00:50:44Ça a dû coûter une fortune de les remplacer.
00:50:48Je suis arrivé pour la première fois ici, à Haight-Hashbury, en 1966.
00:50:55Les gens dansaient dans la rue. Certains étaient complètement nus.
00:51:00Sachin a grandi dans une communauté indienne.
00:51:03Quand elle débarque à Haight-Hashbury, elle est étonnée par la réaction des gens face à ses vêtements.
00:51:08Ils me demandaient si j'étais une hippie.
00:51:10Moi, je leur répondais non, je suis indienne.
00:51:12Qu'est-ce que c'est une hippie ?
00:51:15Du coup, je suis allée dans le quartier hippie voir de quoi ils avaient l'air.
00:51:19Mais je n'avais pas du tout l'impression de leur ressembler.
00:51:28À l'époque, je travaillais un peu comme mannequin.
00:51:31Et ils m'ont fait porter cette mode indienne.
00:51:34Les gens considéraient les Indiens comme des esprits libres.
00:51:37Ils disaient toujours que leur arrière-grand-mère était une princesse Cherokee.
00:51:44S'habiller à la mode indienne, c'était pour eux une façon de témoigner du respect aux Indiens.
00:51:49Ils ont mis des bandeaux en perles.
00:51:52Et les Indiens ont fini par leur dire qu'ils ne portaient pas ce genre de choses.
00:51:55Ils se sont créés un univers imaginaire, conditionné, bien sûr, par les films qu'ils voyaient.
00:52:09D'un côté, ils essaient de nous imiter.
00:52:11Et de l'autre, ils étaient en quête de leur propre identité.
00:52:17Je ne suis pas une hippie.
00:52:19Je ne suis pas une hippie.
00:52:21Je ne suis pas une hippie.
00:52:22Je ne suis pas une hippie.
00:52:28Tout individu est le descendant d'une tribu.
00:52:30Et les Blancs aussi.
00:52:32À un moment de leur histoire, leurs ancêtres ont aussi porté des plumes, des perles de verre et des coquillages.
00:52:39C'était avant d'avoir cette mentalité de colons qui a fait d'eux ce qu'ils sont aujourd'hui.
00:52:44Et ensuite, ils sont venus faire chez nous ce qu'ils avaient déjà vécu.
00:52:53Il n'est pas étonnant que dans les années 60,
00:52:55les gens, surtout à Hollywood, aient tenté de gérer cet héritage qu'il était assez difficile de nier.
00:53:01Ils ont cherché à se réconcilier avec lui.
00:53:04Les Amérindiens sont devenus clans de la moindre des attaques de l'Espagne à l'époque.
00:53:09Les Amérindiens ont démontré leur naissance avec de la force.
00:53:13Les Américains ont commencé à faire leurs affaires avec les Américains.
00:53:17On va se débrouiller là où on mène.
00:53:19Et certains des Américains vont annoncer que les Américains ne l'ont plus.
00:53:23Ils vont nous dire que la guerre est la suite de la guerre.
00:53:26On va se dire que la guerre est de la suite.
00:53:29On va se dire que la guerre est la suite de la guerre.
00:53:30Les Amérindiens sont alors devenus le symbole de pratiquement tous les peuples opprimés.
00:53:46Les Amérindiens se sont engagés dans le mouvement pour les droits civiques qui se développait à cette époque.
00:53:51C'est le moment où les Amérindiens ont commencé à peser un peu plus au niveau politique.
00:54:21Avant Alcatraz, j'avais passé six ans en dehors de la communauté indienne à chercher ma place.
00:54:25Mais je n'en avais trouvé nulle part.
00:54:28Et puis il y a eu Alcatraz.
00:54:40L'effet le plus bénéfique a été de rallumer la flamme de ce peuple.
00:54:45L'esprit des Amérindiens s'éteignait à mesure que leur nombre diminuait.
00:54:52Les Indiens s'effaçaient devant l'hostilité de la société américaine.
00:54:56Devant l'hostilité qui s'exprimait parfois de façon subtile au cinéma, mais souvent de façon très brutale.
00:55:03Quelque chose avait brisé leur confiance.
00:55:05Et les militants ont soudain réveillé cette conscience.
00:55:12Ça a apporté un éclairage nouveau sur les Amérindiens.
00:55:15Certains cinéastes ont commencé à les représenter de façon totalement différente.
00:55:25Le cinéma, c'est l'esprit des Amérindiens.
00:55:27C'est l'esprit des Amérindiens.
00:55:29C'est l'esprit des Amérindiens.
00:55:32C'est l'esprit des Amérindiens.
00:55:39Billy Jack est un héros de film d'action.
00:55:42Il incarne un type de personnage qui est apparu dans les années 70.
00:55:46Celui de l'Indien qui emploie la violence pour imposer la justice.
00:56:02Il n'y a pas de merde que tu pourras faire de ça.
00:56:06Vraiment ?
00:56:11Tu es un indien, fils de pute !
00:56:17Il y avait un côté vengeur, mais c'était une vengeance justifiée.
00:56:21Je suis un Indien, vous vous rappelez ?
00:56:23Et nous sommes secs, nous savons comment tirer ensemble dans la douleur.
00:56:27On était forcément de son côté, du côté de ce qu'il représentait.
00:56:38Ce personnage incarnait à peu près tout ce que les années 70 comportait d'angoisse et de colère.
00:56:50Il revenait pour combattre l'injustice en se servant de ses poings et de ses pieds, comme dans le kung fu.
00:56:56Et ce qui était amusant, c'est qu'il commençait toujours par enlever ses chaussures et ses chaussettes, avant de régler son compte à quelqu'un.
00:57:03Cette fois les Indiens se mettent à rendre les coups, pas seulement au cinéma, dans la vie réelle aussi.
00:57:21Nous sommes à Wounded Knee, pour moi comme pour beaucoup d'Amérindiens, c'est une terre sacrée.
00:57:26Nous sommes à Wounded Knee.
00:57:28Pour moi, comme pour beaucoup d'Amérindiens, c'est une terre sacrée.
00:57:32Ce qui s'est passé ici en 1973 a transformé l'image des Indiens d'Hollywood.
00:57:38Pour toujours.
00:57:40Car ici, l'American Indian Movement a affronté directement le FBI.
00:57:57Le gouvernement américain nous a déclaré la guerre.
00:58:00Il a envoyé des blindés à Wounded Knee, le FBI, les forces paramilitaires et la garde nationale.
00:58:07On s'est battus pour défendre notre peau.
00:58:10Il y a eu beaucoup de morts.
00:58:27À Wounded Knee, on s'est retrouvés encerclés par les forces armées américaines.
00:58:35Ils avaient des armes d'une grande précision.
00:58:39Des mitrailleuses de calibre 50.
00:58:44Ils ne plaisantaient pas.
00:58:49Un allié est arrivé de là où on n'attendait pas.
00:58:52De Hollywood.
00:58:57J'étais chez moi quand j'ai reçu un coup de fil de Marlon Brando.
00:59:02Il était nominé aux Oscars pour son rôle dans Le Parrain et il m'a demandé de le représenter à la cérémonie.
00:59:16Il disait que c'était l'occasion d'attirer l'attention sur les clichés véhiculés sur les Indiens au cinéma
00:59:22et sur l'occupation de Wounded Knee dans le Dakota du Sud.
00:59:31Nous étions à Wounded Knee, nuit et jour, sous le feu des armes.
00:59:36Il y avait quelques personnes dans l'épicerie et certains regardaient la remise des Oscars à la télé.
00:59:44La cérémonie devait avoir lieu à 18h.
00:59:47Ils ont déroulé le tapis rouge et pendant ce temps j'ai mis ma tenue traditionnelle.
00:59:53Un homme est venu me voir.
00:59:56C'était l'organisateur de la soirée et il a pris mon discours en disant sur un ton ferme
01:00:01« Je vous donne 60 secondes.
01:00:04Si vous dépassez le temps imparti, vous repartirez les menottes au poignet. »
01:00:22Sachin Littlefeather.
01:00:27Tout d'un coup il se sentait crier « Hé, une Indienne ! »
01:00:33J'ai foncé à l'intérieur et effectivement j'ai vu Sachin Littlefeather s'approcher du micro et faire sa déclaration.
01:00:52Mais j'aurai l'honneur de partager avec la presse qu'il n'accepte pas, très regrettablement, ce très généreux prize.
01:01:02Et les raisons pour lesquelles il n'accepte pas ce prize sont le traitement des Indiens américains aujourd'hui par l'industrie du cinéma.
01:01:11Excusez-moi.
01:01:17Dans la salle, les gens étaient complètement déconcertés.
01:01:21Ils n'en revenaient pas.
01:01:23C'était la confusion.
01:01:52Il paraît que John Wayne avait un peu trop bu et qu'il a fallu quatre types de la sécurité pour le ceinturer, parce qu'il voulait me casser la figure.
01:02:06Et là, je me suis rendu compte des mensonges colportés par les médias.
01:02:11Ils prétendaient que je n'étais pas Indienne, que j'avais loué ma tenue.
01:02:16Ça a été une période difficile.
01:02:19J'ai reçu beaucoup de menaces de mort.
01:02:23On ne pensait pas sortir de la vivant.
01:02:26Notre morale était au plus bas.
01:02:33Marlon Brando et Sachin Littlefeather nous ont vraiment rendu la vie.
01:02:50Peut-être que Marlon Brando sera là par le feu
01:02:58pour s'asseoir et parler d'Hollywood et des bonnes choses là-haut
01:03:06comme l'astrodome et la première TV.
01:03:14Marlon Brando!
01:03:21J'ai juste un rêve.
01:03:23Quelqu'un d'aujourd'hui va m'intégrer dans les films.
01:03:26Et je vais gagner un prix de l'Académie.
01:03:29Et je ne le ferai pas parce que c'est un maltraitement de Marlon Brando.
01:03:33Dans Vol au-dessus d'un nid de coucou,
01:03:35la prestation de Will Samson est vraiment mémorable.
01:03:45Tout le monde parle de Jack Nicholson,
01:03:47mais le film n'existerait pas sans Will Samson.
01:03:50Il joue un personnage d'Indien muet, totalement impassible,
01:03:54qui est un peu comme le film.
01:03:57Mais il lui confère une remarquable dignité.
01:04:27C'était un moment où l'on se réappropriait un peu les différents stéréotypes.
01:04:46Si bien que la façon dont Will Samson joue ici l'Indien impassible,
01:04:51c'était une manière de reconquérir ce personnage,
01:04:54de se le réapproprier pour lui donner une grâce nouvelle.
01:05:06Au début de Vol au-dessus d'un nid de coucou,
01:05:08ce personnage repose sur les stéréotypes habituels de l'Indien.
01:05:13Mais le film révèle ensuite une grande humanité.
01:05:17Et il allait devenir un symbole de liberté pour toute l'Amérique.
01:05:25L'Amérique
01:05:27L'Amérique
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01:05:31L'Amérique
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01:05:49L'Amérique
01:05:56L'Amérique
01:05:58L'Amérique
01:06:05Un film comme Little Big Man s'était forcé de faire sortir les personnages amérindiens du cliché,
01:06:10ou du moins d'élaborer des personnages plus conformes à la réalité.
01:06:19Il va jusqu'à la parodie et le jeu sur les clichés.
01:06:25A cela s'ajoute la remarquable performance du chef Dan George...
01:06:30...qui incarne le doyen du clan avec une distance un peu ironique totalement inédite.
01:06:35Dans Josie Wells Hors la loi, la rencontre de Clint Eastwood et du personnage indien interprété par Dan George...
01:06:52...donne lieu à des scènes très cocasses.
01:06:55J'aime l'humour de ce film, c'est ce qui m'a tout de suite plu dans le scénario.
01:07:08Les personnages indiens ont de multiples facettes.
01:07:17C'est un vieil homme, mais il n'incarne pas du tout la sagesse comme dans les clichés.
01:07:23C'est un personnage qui erre sans but, exactement comme Josie Wells.
01:07:40C'est grâce à son sens de l'humour qu'il a pu insuffler à son personnage cette chaleur et cette authenticité.
01:07:47A mon avis, l'humour est une qualité inhérente à notre communauté et c'est lui qui nous a maintenus en vie.
01:07:54On a la capacité de rire même dans l'adversité.
01:08:09L'humour est le fil qui a maintenu les Amérindiens en vie, il nous a sauvés.
01:08:14C'est l'humour et la force de caractère qui nous ont fait tenir.
01:08:18Il était question de nominer Dan George aux Oscars pour Josie Wells.
01:08:24Mais les membres du comité ont exposé leur point de vue en disant...
01:08:28Oui, c'est sûr, on pourrait le nominer, mais au fond, est-ce qu'il a vraiment joué ou est-ce qu'il s'est contenté d'être un Indien ?
01:08:44Oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh
01:09:14Dans les années 80, le western passe de mode.
01:09:19Il faudra attendre les années 90 pour que les Indiens fassent leur grand comeback.
01:09:26Les années 90 ont démarré avec un film culte qui a donné le ton, Danse avec les loups.
01:09:34Il a cartonné au box-office. Il a reçu plusieurs Oscars, dont celui du meilleur film.
01:09:39Les gens faisaient la queue pour le voir parce que c'était un western et un très bon.
01:09:45Les Amérindiens y apparaissent comme des personnages complexes, pas seulement comme des guerriers ou des gens pacifiques.
01:09:59Ils sont montrés avec sensibilité et de façon bienveillante,
01:10:02mais ça n'empêche qu'on sent bien que ce film n'est pas réalisé par des Amérindiens.
01:10:06Les choses sont ressenties de l'extérieur.
01:10:09C'est un film sur nous, fait avec bienveillance, mais il ne nous le décrit pas tel que nous sommes.
01:10:17C'est l'histoire d'un blanc. Les Indiens ne servent que de décor.
01:10:22On l'a annoncé comme un film d'Indiens, mais ce n'est pas le cas.
01:10:27Un type blanc rencontre comme par hasard une femme blanche dans un camp d'Indiens.
01:10:34Elle vit là, mais bizarrement, elle ne porte pas une tenue indienne.
01:10:39Elle est habillée comme chez les pires à feu. Elle est sale et échevelée.
01:10:46Ils osent prétendre que mon peuple ne savait pas se battre.
01:10:55Nous, la tribu des Lakotas, alors qu'on est les premiers à avoir battu les Etats-Unis sur un champ de bataille,
01:11:03comme si on avait eu besoin de se blondiner pour nous apprendre à nous battre.
01:11:10Graham Greene fait une performance remarquable dans ce film.
01:11:14C'est ce qui lui a valu de devenir une légende.
01:11:17J'ai appris le Lakota.
01:11:21J'ai dû bosser huit heures par jour pour arriver à le parler couramment.
01:11:27Moi qui ne parle pas ma propre langue, juste l'anglais, et encore pas très bien.
01:11:31Il a apporté une nouvelle dimension à l'image des Amérindiens au cinéma.
01:11:36Et c'est très réconfortant de nous voir représentés comme ça.
01:11:39À mon sens, la performance de Graham Greene a influencé de nombreux films par la suite.
01:11:43Le succès retentissant de Danse avec les loups fait des émules.
01:11:46Et dans tous ses films, le héros est un blanc.
01:11:50La mode indienne retrouve toute sa popularité.
01:11:54La mode indienne est un acteur qui ne se fait pas de la mode.
01:11:57Il est un acteur qui se fait de la mode.
01:12:00C'est un acteur qui est un acteur.
01:12:03Il est un acteur qui est un acteur.
01:12:06C'est un acteur qui est un acteur.
01:12:09C'est un acteur qui est un acteur.
01:12:11C'est un acteur qui est un acteur.
01:12:14Tout le monde rêve d'être indien.
01:12:29Bizarrement, c'est le retour du western qui donnera naissance à une production cinématographique indépendante amérindienne.
01:12:36Pour la première fois, j'entends ma propre langue au cinéma.
01:12:42Même des militants de l'American Indian Movement comme Russell Means ou John Trudell
01:12:47prennent le chemin des Hollywood et tournent dans des films comme Coeur de tonnerre.
01:12:51Le gouvernement a brisé le mouvement de protestation des années 80.
01:12:54Mais de là est née une nouvelle voie artistique.
01:12:59Il y a de plus en plus de cinéastes et de chanteurs qui veulent faire de la mode.
01:13:04Et donc, c'est un acteur qui est un acteur.
01:13:07Il est un acteur qui est un acteur.
01:13:10Il est un acteur qui est un acteur.
01:13:13Il est un acteur qui est un acteur.
01:13:16Il y a de plus en plus de cinéastes et de chanteurs amérindiens.
01:13:20Ça a dynamisé la création.
01:13:23On a trouvé notre voix.
01:13:31Smoke Signals fait partie de ces films sortis à la fin des années 90
01:13:36et qui ont initié l'âge d'or du cinéma amérindien.
01:13:39Il est réalisé par un cinéaste indien, Chris Hare,
01:13:42et joué uniquement par des acteurs indiens.
01:13:45Il ne parle pas d'un passé révolu, mais de la vie des Indiens d'aujourd'hui.
01:13:49On n'avait jamais vu ça.
01:14:06Peut-être qu'on avait besoin de rire un bon coup.
01:14:09Ça nous manquait.
01:14:10Et avec Evan Adams, on ne pouvait pas tomber mieux.
01:14:24Quand je regardais Evan jouer, je lui demandais toujours ce qu'il était en train de faire,
01:14:29parce que j'avais du mal à le cerner.
01:14:31Il avait toujours cet incroyable humour indien, toujours bienveillant,
01:14:35et il l'a gardé jusqu'à la fin du tournage.
01:14:38Du coup, je me retrouvais à lui demander « qu'est-ce que tu fais là ? »
01:14:42et il me répondait « j'imite ma grand-mère ».
01:14:59Après avoir sillonné l'Amérique de long en large, j'arrive enfin à Hollywood.
01:15:08Sur les hauteurs de la ville habite Adam Beach,
01:15:11l'un des acteurs indiens les plus en vue aujourd'hui.
01:15:16À Hollywood, on nous traite avec respect.
01:15:20Ici, les gens sont encore fascinés par notre culture,
01:15:24notre histoire,
01:15:26et parmi eux,
01:15:28l'Amérique du Nord.
01:15:30C'est là qu'il y a le plus grand défi.
01:15:33Ici, les gens sont encore fascinés par notre culture,
01:15:37notre histoire,
01:15:39et par les films qui les racontent.
01:15:42Et c'est très bien,
01:15:44parce que le public sait au moins qu'on a quelque chose à donner au monde.
01:15:49Dans « Mémoire de nos Pères » de Clint Eastwood,
01:15:52Adam Beach incarne avec beaucoup d'humanité
01:15:54un personnage très cliché d'un bien alcoolique.
01:16:03Ira Hayes, sombre dans l'alcoolisme.
01:16:07Moi, je ne peux pas boire un verre en public
01:16:10sans qu'on me taxe d'Indien alcoolique.
01:16:15J'ai toujours dit que j'étais un fils d'alcoolique.
01:16:17Et là, dans le film, c'était moi.
01:16:19Je n'avais pas besoin de jouer.
01:16:28Adam est très concerné par les problèmes d'alcoolisme dans sa communauté.
01:16:33Il est allé dans les réserves faire des actions.
01:16:36C'est pour ça qu'il joue si bien ce rôle.
01:16:47C'est un homme qui est traversé par des émotions.
01:16:50Ce n'est pas le stéréotype de l'Indien impassible.
01:16:53C'est un gars qui voudrait voir sa mère
01:16:56et qui a perdu beaucoup de ses amis.
01:17:02Ce n'est pas le stéréotype de la société.
01:17:29J'arrive au bout de ma quête.
01:17:30Après bien des détours en Amérique, je trouve enfin des réponses.
01:17:49C'est dans ce lieu improbable qu'a été tourné un film qui a révolutionné le cinéma amérindien
01:17:54et qui a remporté la palme d'or à Cannes.
01:17:57Atanarjuat, la légende de l'homme rapide, retrace une des grandes légendes inuites
01:18:02et la fait découvrir au reste du monde.
01:18:06Atanarjuat, c'est enfin un film qui raconte une histoire de notre point de vue.
01:18:11Ici, il n'y a plus aucun cliché du passé, c'est vraiment du grand cinéma.
01:18:16C'est un film sexy et génial venu de l'Arctique.
01:18:20Je n'avais jamais rien vu d'aussi authentique, d'aussi pur.
01:18:29C'est le film le plus indien qui ait jamais été tourné.
01:18:32Beaucoup plus indien que Smoke Signals,
01:18:34qui était fait pour les indiens, mais aussi pour le grand public.
01:18:40Quand tu vois un film comme La légende de l'homme rapide,
01:18:43tu te dis que ce n'est que le début,
01:18:45quand tu vois un film comme La légende de l'homme rapide,
01:18:48tu te dis que ceux qui l'ont fait savent vraiment de quoi ils parlent.
01:19:01Dans une maison située à l'extérieur de la ville,
01:19:04je rencontre le réalisateur d'Atanarjuat, Zakarias Kounouk.
01:19:09Je lui demande pourquoi il fait des films.
01:19:14Je vois ça comme un dialogue avec le passé.
01:19:18On a pris la caméra pour conserver notre mémoire.
01:19:23Les histoires qu'on entendait quand on était enfant, nos croyances,
01:19:27pourquoi nous étions là.
01:19:33Quand les anciens mourront, ils en parlent.
01:19:36Quand les anciens mourront, ils emporteront leur savoir.
01:19:39C'est une course contre la montre.
01:19:45Je ne savais pas comment tourner une scène intime
01:19:48où deux personnages sont censés s'embrasser.
01:19:51Dans notre culture, ça ne se fait pas.
01:19:55Alors je suis allé demander aux anciens
01:19:57comment ça se passait pendant la nuit de noces,
01:20:00comment s'embrassaient deux Inuits.
01:20:07C'est à ça que nous sert la caméra.
01:20:10Il faut garder une trace de toutes ces choses
01:20:13parce que dans dix ans, les plus âgés seront morts.
01:20:20Le moment le plus fascinant du film, c'est quand l'homme se met à courir.
01:20:26L'ennemi arrive avec des lances
01:20:28et tente de tuer tous les gens qui sont dans la tente.
01:20:31Le sang gicle.
01:20:34Mais c'est aussi une naissance symbolique
01:20:36car au milieu de ce sang, on voit surgir un homme nu
01:20:39qui se met à courir vers le soleil, libre.
01:20:44C'est le nouveau cinéma,
01:20:46le symbole d'une nouvelle aborigine d'Amérique du Nord.
01:20:53On voit un Indien courir nu sur la glace, à travers l'eau et la neige.
01:20:57En voyant ça en tant que réalisateur,
01:21:00je me suis dit qu'aucun acteur professionnel
01:21:02ne pouvait accepter de tourner une scène pareille.
01:21:12Natar Ungalak, qui jouait Atanar Juat, connaissait l'histoire.
01:21:16Il savait qu'il devrait courir nu sur la glace
01:21:19parce que cette image symbolise tout le film.
01:21:22On pouvait tout modifier, sauf ça.
01:21:31Nous avions un accessoiriste génial
01:21:33qui a fabriqué des protections invisibles pour ses pieds.
01:21:36Mais elles éclataient sans arrêt.
01:21:38La glace n'est pas lisse, elle est pleine d'aspérité tranchante.
01:21:43Et il a fallu reprendre la scène une cinquantaine de fois.
01:21:48Le comédien était tellement impliqué dans ce rôle
01:21:50qui incarne vraiment la culture de son peuple
01:21:53qu'il était prêt à faire des choses
01:21:55que beaucoup n'auraient jamais réussi à faire,
01:21:57même s'il l'avait voulu.
01:22:01Une nouvelle ère du cinéma amérindien est née.
01:22:04Grâce à ce film, le monde découvre un nouvel univers.
01:22:24C'est une série d'humoristes qui sont en train de faire
01:22:28ces films venus de l'Arctique sont totalement originaux
01:22:32et ils incarnent un nouveau courant.
01:22:36Il existe enfin une culture cinématographique autochtone
01:22:39qui exprime pleinement notre regard.
01:22:46Parallèlement, on voit apparaître un cinéma aborigène
01:22:49un peu partout dans le monde, que ce soit en Nouvelle-Zélande,
01:22:52en Australie, en Amérique du Nord et du Sud,
01:22:54avec des films de culture vraiment aborigènes.
01:23:01Ce n'est pas la peine de toujours montrer des peuples autochtones
01:23:04sous leurs meilleurs jours.
01:23:06Ce n'est pas ce qu'on demande.
01:23:08On n'a pas besoin d'avoir l'air noble et bon.
01:23:11On voudrait juste être humain.
01:23:16Les Indiens ne sont pas morts.
01:23:18Nous sommes ici bien vivants.
01:23:20Nous avons des choses à dire et à montrer.
01:23:25Assister à cela nous conforte dans notre culture.
01:23:28Nous ne pouvons pas encore mesurer la portée de ces films.
01:23:31C'est l'avenir et les critiques de cinéma qui nous le diront.
01:23:47Nous, les Amérindiens, nous voulons faire en sorte
01:23:52Nous, les Amérindiens, nous sommes comme le petit lapin du Rassel.
01:23:56La plus puissante nation du monde a voulu nous exterminer,
01:24:00nous angliciser, nous christianiser, nous américaniser.
01:24:04Mais on est toujours là.
01:24:06Ça me fait toujours penser au petit lapin qui tape son tambour.
01:24:09Et je propose que pour notre prochain Powwow,
01:24:12le petit lapin soit en tête du cortège.
01:24:15Et quand il aura fait quelques tours,
01:24:17on passera à table pour le manger.
01:24:19Parce qu'on n'aime pas gaspiller et qu'on partage toujours tout.
01:24:23On a bien le droit de s'amuser un peu, non ?
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