• il y a 4 mois

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Transcription
00:00J'invite toujours les femmes à regarder le sport féminin.
00:03L'univers du sport, il n'est pas réservé qu'aux hommes et puis les téléspectateurs aussi.
00:06Les téléspectatrices, il faut qu'elles soient nombreuses.
00:11Santé mentale, démocratisation du sport au féminin,
00:14rencontre avec Asma Nyang, judocate franco-marocaine qui casse les codes.
00:19Je pense que le sport m'a aidée à m'intégrer parce que quand on est petit, on ne parle pas.
00:25Les enfants, ils ne parlent pas, ils jouent.
00:26Je suis née au Maroc.
00:27Je viens ici en France à l'âge de 11 ans où je rencontre ma mère aussi.
00:31J'ai été séparée de ma mère de 1 an à 11 ans.
00:34Comme je courais vite, tout le monde voulait être copain, copine avec moi
00:37parce que j'étais sportive tout simplement.
00:39Et puis on dialogue vite, on discute vite.
00:41Et je pense que le français, j'ai dû l'apprendre vraiment très vite grâce au sport.
00:46Pour faire du haut niveau, normalement les judocailles commencent à moins de 10 ans,
00:49donc à partir de 5 ans forcément.
00:51Et puis moi, je découvre ce fabuleux sport à l'âge de 20 ans.
00:55À l'époque, j'accompagnais un petit qui allait pratiquer ce sport-là.
01:00L'entraîneur m'a dit, viens essayer.
01:02Et puis là, il me dit, écoute, à la fin de la séance, si tu continues ce sport,
01:06j'ai l'impression que tu peux aller très loin.
01:08Il m'a vue tous les jours cet entraîneur.
01:12Il y a un ami de longue date qui m'a fait la surprise.
01:16Pour mes Olympiades, Rio et Tokyo.
01:18Moi, ma ville, j'y suis depuis 30 ans.
01:22On dit, c'est où chez toi ?
01:24Ce n'est pas un pays spécialement, c'est Noisy-le-Grand.
01:27Donc c'est une ville qui me tient vraiment à cœur.
01:31Les athlètes, on n'est pas très regardé.
01:33Le sport féminin n'est pas très regardé.
01:34Je pense que les hommes nous regardent un peu plus.
01:38Dans mes réseaux, 90%, 92% des hommes me suivent et que le reste, c'est des femmes.
01:45Donc en fait, je n'ai même pas 10% de femmes qui me suivent sur les réseaux.
01:48Et à chaque fois que je dis ça, je dis, mais où sont les femmes ?
01:50Les femmes, qu'on doit donner aussi de la force entre nous,
01:53une belle cohésion et que si une femme, elle fait quelque chose d'extraordinaire,
01:56des sportives, on va lui donner de la force et on va aller la regarder.
01:59Et puis, les femmes, elles vont avoir un engouement pour ça.
02:02Et puis, les femmes, parce que derrière le sport, c'est confiance en soi.
02:06C'est forcément une femme, elle fait quelque chose d'extraordinaire.
02:08Donc la petite fille, elle va regarder une femme, elle a fait quelque chose comme moi.
02:11J'ai été inspirée par pas mal de femmes qui m'ont épatée et inspirée.
02:16Et donc, je pense qu'on doit se donner de la force, en fait.
02:19Tu nous as parlé des JO de Rio, des JO de Paris.
02:23J'ai cru comprendre que tu allais avoir un rôle un peu plus particulier.
02:28Paris 2024, c'est vrai que Paris, c'est ici.
02:32Et je ne savais pas, en fait, si j'allais être athlète, quel sera mon rôle là-dedans.
02:38J'ai décroché au championnat du monde il y a un mois et demi.
02:41Et en fait, maintenant, de dire, j'ai toujours été athlète de niveau
02:45et c'est de me présenter, des fois, maintenant, il y a un bug.
02:48Tu as réussi à faire un pari fou en commençant le judo à 20 ans,
02:53décider d'être athlète de niveau vraiment à 29 ans
02:56et d'être olympienne à Rio, 34 ans, 38 ans en Tokyo.
03:00Et voilà, et de continuer le judo jusqu'à 40 ans et de gagner des médailles.
03:04Et puis, tu as appris plein de choses, tu as traversé ton chemin.
03:06Maintenant, on redonne.
03:07Depuis Rio, j'accompagne des athlètes dans tout ce qui est gestion de stress,
03:11tout l'univers de la préparation mentale.
03:13Si on descend du podium et qu'on est médaillé
03:15et derrière, on tape 3, 4 ans, 6 ans de dépression,
03:18à quoi sert la médaille ?
03:19Et ça, c'est des fois difficile.
03:21Je me suis même déjà arrivée.
03:22C'est pour ça que je suis passée par là, parce que je le sais.
03:24Je me suis identifié ma valeur à ça.
03:28Le sport de haut niveau, il faut savoir que ce n'est pas du sport santé.
03:30Le sport de haut niveau, c'est un terrain très névrosé.
03:34On fait le plein, passer, vite, plein, gagner, frustration.
03:38Voilà, avec les entraînements intenses, une charge.
03:41Moi, j'aime la gagne, j'aime que l'athlète soit heureux de cette belle récompense,
03:45mais pas à n'importe quel prix.
03:47Ils sont des humains avec une expérience d'athlète de haut niveau et pas le contraire.
03:51Ce n'est pas des robots, ce n'est pas des machines.
03:52Et des fois, on a tendance à oublier les gens qui regardent, les fans.
03:56On voit très, très bien comment on pousse les sportifs des fois au burn-out.
03:59D'ailleurs, les Jeux Olympiques, on oublie un mot qui est très important.
04:02Le premier, les Jeux.
04:04Jouer la gagne, pourquoi pas ?
04:05Il n'y a pas de problème, mais jouer d'abord.

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