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00:00 Quand il y a des castings qui recrutent des danseurs, ça m'est arrivé de me pointer.
00:02 Effectivement, les gens te regardent en disant "mais pourquoi t'es là ?
00:06 Tu cherchais une danseuse ?"
00:08 Comme si fauteuil était une spécificité qui finalement n'est pas cherchée,
00:13 t'es obligé de rentrer dans la casandie ou pas rentrer dans la casandie.
00:16 C'est comme la musique. La musique, c'est beau.
00:29 Le handicap, on a tendance à être plutôt dans une compassion,
00:34 je vais même aller jusqu'à dire de la pitié.
00:37 Et là, c'est pour moi impossible d'entendre ces mots-là.
00:41 Pour moi, ce sont des artistes à part entière, avec leur singularité, leur différence.
00:47 Ils ont leur place au sein d'un collectif d'artistes.
00:51 Je fais de la danse depuis l'âge de 7 ans.
00:53 C'est un bout de qui je suis en fait. Je suis danseuse.
00:57 J'ai pas toujours été en fauteuil.
00:59 Quand on m'a dit que j'avais pas d'équilibre, pour moi je pensais que je pourrais pas danser
01:02 puisque l'équilibre c'est un peu le centre des choses.
01:06 En fait, c'est quoi la danse ? C'est quoi le handicap ? C'est quoi être humain ? C'est quoi danser ?
01:10 Finalement, c'est ma représentation de la danse.
01:12 François, il a un mouvement d'angulation du poignet qui lui est hyper propre.
01:19 Et quand on voit Chloé et Aurélie qui essayent de danser avec lui,
01:23 elles arrivent pas à avoir son angulation en fait.
01:25 Mais ça le met en lumière.
01:26 Et c'est cette singularité-là dans la danse que je vais aller chercher.
01:29 C'est ce que je veux faire.
01:30 Je veux faire des choses qui sont très différentes.
01:32 Je veux faire des choses qui sont très différentes.
01:34 Je veux faire des choses qui sont très différentes.
01:36 Je veux faire des choses qui sont très différentes.
01:38 Mais ça le met en lumière.
01:39 Et c'est cette singularité-là dans la danse que je vais aller chercher.
01:42 C'est-à-dire, qu'est-ce que mon corps à moi est capable de faire ?
01:45 Et notamment le déséquilibre.
01:46 Du coup, je vais aller chercher comment ça se danse cette chose-là.
01:49 Je refuse tout ce qui est handi-dance.
01:51 Je faisais pas de jambi-dance, donc je ferais pas de la handi-dance maintenant.
01:54 On devrait se ficher un peu de cette forme.
01:56 Et au contraire, aller créer avec, ça pourrait être intéressant.
01:58 Et c'est ce que fait La Possible Échappée, et c'est ça qui est chouette.
02:00 Je crois qu'aujourd'hui, pour faire évoluer, malheureusement,
02:03 il faut passer par la discrimination positive.
02:05 Pour moi, la danse, c'est de la danse, en fait.
02:08 Quand il y a une danseuse qui est sur une chaise, qui n'a pas de roues,
02:11 on va pas appeler ça de la chaise-hidince.
02:12 Donc il n'y a absolument aucune utilité d'appeler ça de la handi-dance,
02:15 parce que la chaise a des roues.
02:16 Les Jeux Paralympiques, c'est génial, c'est bien.
02:18 Je trouve ça dommage que ça s'appelle Paralympiques,
02:20 et que ce soit après les Jeux Olympiques.
02:22 C'est comme la pluie qui tombe, comme ça.
02:26 C'est ça.
02:29 Ça fait longtemps que tu danses ?
02:32 Ouais, ouais.
02:33 Ça fait combien ?
02:34 Je ne sais plus.
02:35 Allez, 8 ans, peut-être 10 ans.
02:37 Ah, d'accord.
02:39 Est-ce que ça te fait du bien, la danse ?
02:41 Ça, oui.
02:42 J'ai envie de rester à ma place d'artiste enseignant.
02:45 Bien sûr, à partir du moment où on travaille sur le corps, le mouvement,
02:49 on travaille sur soi, sur le bien-être, sur l'expression aussi.
02:53 Mais j'ai envie de garder cette place d'artiste, et pas de soignant.
02:57 Le handicap ne disparaît pas,
02:59 mais on prend la personne avec ses singularités.
03:02 Grâce au mouvement, elle peut s'exprimer, et on ne voit plus le handicap.
03:06 On voit simplement le geste, l'expression du geste, et plus le handicap.
03:10 [Musique]