• il y a 4 mois
Il n'y a toujours pas de gouvernement issu des élections du 7 juillet. La France fait sa rentrée dans le même état d’incertitude politique qu’il y a un mois et demi… Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-edito-politique/l-edito-politique-du-lundi-26-aout-2024-5103375

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00:00Et c'est l'édito politique, Patrick Cohen, toujours pas de gouvernement issu des élections du 7 juillet,
00:07la France fait sa rentrée dans le même état d'incertitude politique qu'il y a un mois et demi.
00:12Pas tout à fait dans le même état, il y a eu entre temps ce moment collectif exceptionnel,
00:16ces jeux du dépassement, du rassemblement et de la fierté, ce rayonnement français
00:20venu démentir l'idée d'un pays en crise, en déclin, en repli, en morceaux,
00:23qui ne se parle plus et ne se reconnaît plus, soit la sombre vision portée par le Rassemblement national
00:28et ses 10 millions d'électeurs, l'auto-dénigrement a été balayé par les éloges étrangers,
00:33les passions tristes par des joies partagées, le parti à la flamme, par la flamme olympique.
00:37Il a souvent été dit que la France black-blanc-beur qui dansait et communiait avec la bande asidane
00:41pour l'épopée du Mondial 98 était une chimère, une illusion sans lendemain,
00:46que le 21 avril 2002 et la qualification de Le Pen en étaient la preuve, c'est inexa.
00:50Les sondages de l'époque montrent qu'il y a bien eu un effet mondial dans les mois et les années qui ont suivi,
00:55avec un regain d'optimisme et d'envie de vivre ensemble, une hostilité massive à l'extrême-droite,
01:00certes nourrie par la scission maigretiste, et un effondrement des idées du FN, notamment sur l'immigration.
01:0511% d'adhésion seulement au printemps 99, 86% de rejet.
01:11Ce cycle a pris fin deux ans plus tard, avec la montée des préoccupations sécuritaires
01:15et les attaques terroristes du 11 septembre, quand les peurs ont repris le dessus.
01:19Aujourd'hui, dans ce flux médiatique et numérique ininterrompu qui charrie une masse toujours changeante
01:24d'émotions sans lendemain, faisons le pari d'une exception olympique, d'un événement qui change nos regards citoyens,
01:30qui redonne confiance et nous transcende, et d'une France moins crispée, moins archipélisée qu'il n'y paraît.
01:35Bon, mais alors Patrick, et ce gouvernement ?
01:38N'entendez pas de moi un oracle ou un mode d'emploi, c'est comme tenter d'aligner un Rubik's Cube sans le regarder
01:43et sans l'avoir en main, ce cube en forme de casse-tête qu'Emmanuel Macron continue de manipuler et qu'il ne veut pas céder.
01:49« Donnez-le-nous ! » lui ont dit, vendredi, Lucie Castex, les chefs de gauche.
01:52Nous, on va vous résoudre le truc. Dites-moi d'abord comment vous comptez faire, leur a répondu le président dans un dialogue
01:59qu'aurait pu, qu'aurait dû avoir lieu il y a plus d'un mois et auquel Emmanuel Macron a cru pouvoir échapper face à une gauche
02:05qui aurait pu, qui aurait dû se mettre en quête de la centaine de députés qui lui font défaut à l'Assemblée
02:10pour nouer une majorité ou au moins pour ne pas être censurés.
02:13La tâche eût été difficile, mais les leaders du Front populaire n'ont même pas essayé.
02:17Il aurait fallu chercher des compromis.
02:19Voilà ce que Jean-Luc Mélenchon a écarté dès le soir du second tour, le 7 juillet, à 20h05,
02:24refusant, je le cite, « tout subterfuge, arrangement, combinaison et toute négociation sur le programme du NFP ».
02:31Position qui n'a pas bougé malgré la levée du verrou des ministres à l'FI ce week-end.
02:36Bref, après sept semaines d'impasse politique, chacun campe dans son couloir, dans tous les camps.
02:42Travailler ensemble, c'est trahir. Passer les compromis, c'est se compromettre.
02:46Partager le pouvoir, c'est se priver d'incarner l'alternance à la prochaine présidentielle.
02:50Si le pays a un peu changé cet été à la faveur des JO, on ne peut pas en dire autant de nos politiques.

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