Michel Barnier fera face cet après-midi à l’Assemblée nationale à sa première motion de censure. Pour Patrick Cohen, il sera d’ailleurs intéressant de voir comment le parti de Marine Le Pen justifiera le soutien implicite que constitue son refus de voter contre le gouvernement... Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-edito-politique/l-edito-politique-du-mardi-08-octobre-2024-7572138
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00:00L'édito politique Patrick Cohen, Michel Barnier fera face cet après-midi à l'Assemblée
00:05Nationale, à sa première motion de censure.
00:08Et sûrement pas la dernière, motion déposée par l'ensemble des composantes de la gauche
00:12réunies au sein du nouveau Front Populaire, elle sera défendue par le premier secrétaire
00:15du PS, Olivier Faure.
00:17Chance de succès, zéro, la gauche le sait bien et ne cherche même pas à faire semblant,
00:22elle peut espérer au mieux agréger à ses 192 élus quelques députés du groupe Liott,
00:27mais restera loin des 289, sans les voix du RN, le gouvernement ne peut pas être renversé.
00:33Il sera d'ailleurs intéressant de voir comment le parti de Marine Le Pen justifie
00:37ce soutien implicite.
00:38Avant-hier encore à Nice, la triple candidate présidentielle, bientôt quadruple, se présentait
00:44comme la première opposante au parti unique qui va, selon elle, de Mélenchon à Wauquiez.
00:49Cet après-midi, la gauche ne se privera pas de lui retourner le compliment et d'ironiser
00:53sur son opposition en carton.
00:55Jeudi dernier, sur France 2, la porte-parole du RN, Laure Lavallette, expliquait à propos
00:58du gouvernement Barnier qu'il fallait donner sa chance aux produits.
01:02Disons que c'est un peu court et pas très cohérent.
01:05Donc les motions de censure servent surtout à des démonstrations d'opposition.
01:09Souvent en réponse à des 49.3, ce qui ne sera pas le cas cet après-midi.
01:13Article 49.2, on appelle ça une censure spontanée.
01:16Savez-vous combien de motions de censure a subi Elisabeth Borne ? 31 ! Plus les 3 de
01:23Gabriel Attal, nous aurons donc aujourd'hui le 35ème débat de censure en à peine plus
01:27de deux ans.
01:28Vous pourriez dire « en pure perte », oui, mais ce serait oublier que c'est une menace
01:33de censure qui nous a conduit là où nous sommes, après dissolution.
01:36Même s'il est devenu courant de considérer Emmanuel Macron comme un dément, rappelons
01:42que c'est la certitude de voir tomber le gouvernement Attal à l'automne, sur une
01:47motion de censure déposée par la droite LR et qui aurait été votée par la gauche
01:52LRN.
01:53Intention confirmée alors auprès de l'Elysée par Éric Ciotti et Gérard Larcher à cause
01:58du dérapage des finances publiques, c'est cette perspective qui a conduit le Président
02:02de la République à prendre les devants et l'a décidé à dissoudre sans attendre
02:06la présentation du budget 2025 qui s'annonçait très compliquée et d'ailleurs c'est toujours
02:11le cas.
02:12Conclusion baroque, la coalition au pouvoir mélange les deux mouvements perdants des
02:16dernières législatives, celui qui gouvernait et celui qui voulait le renverser, les aigreurs
02:21et tiraillements actuels procèdent aussi de ce sabordage.
02:25C'est d'ailleurs pour cela que Michel Barnier n'a plus à craindre de la réunion
02:28du groupe Ensemble où Gabriel Attal et Gérald Darmanin l'accueillent pour la première
02:32fois ce matin que du débat de censure animé par la gauche, une gauche qui n'a pas encore
02:37trouvé censure à son pied.