Avec Julie Rigoulet, rédactrice en chef du "Nouveau Détective". En partenariat avec www.lenouveaudetective.com
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NewsTranscription
00:00Les grandes histoires criminelles françaises avec Julie Rigoulet, bonjour à vous Julie.
00:04Bonjour.
00:05Directrice de la rédaction ou plutôt rédactrice en chef du Nouveau Détective, on parle d'une
00:09histoire de vacances, l'histoire d'une colonie de vacances qui va virer au cauchemar Julie,
00:15parce qu'un certain nombre des enfants qui participaient sur les routes charentaises
00:19en ce dimanche 7 août 2022 auraient bien fini par reprendre à leur compte la réplique
00:25du petit gibus dans la guerre des boutons, si j'aurais su, j'aurais pas venu.
00:29Vous voyez comme ce petit qui les yeux gonflés n'a plus assez de larmes pour pleurer, cette
00:33adolescente dont le maquillage a coulé, celle qui l'est rétirée dort le front contre
00:36la vitre, ceux dont le corps endolori porte les traces de coups, tous sont épuisés,
00:42traumatisés.
00:43Mais enfin par la fenêtre un paysage familier se dessine, les premiers peupliers de Saint-Thiriex
00:48frémissent le long de la charrente, puis c'est la place du plan d'eau, sous un soleil de
00:52plomb les adultes sont là qui attendent, le visage déformé par l'inquiétude.
00:57Lorsque les portes du quart s'ouvrent, c'est le déferlement, les pleurs, le soulagement,
01:01les enfants dégringolent, se jettent dans les bras de leurs parents, c'est à peine
01:04d'ailleurs si ces derniers reconnaissent leur progéniture tant elle est amaigrie, tant
01:07elle semble avoir traversé en si peu de temps tous les cercles de l'enfer.
01:11Partis de cette même place 5 jours plus tôt, le sourire aux lèvres et le cœur léger,
01:15les enfants y reviennent quand on émerge d'un cauchemar.
01:17Tout partait pourtant d'une excellente intention, la Fédération Charentaise des œuvres laïques
01:22proposait depuis des années des séjours à prix modique pour les enfants des familles
01:26modestes.
01:27Les destinations, c'était par exemple le centre de Saint-Larry-sous-Land, perché à
01:31830 mètres d'altitude aux portes du parc national des Pyrénées.
01:34Programme alléchant et classique en même temps, accrobranche, escalade, bivouac, baignade,
01:39jeux collectifs, canyoning, bref, un dépaysement complet.
01:43Et le 12 2022, jour du départ, une trentaine de gamins de 7 à 15 ans ont répondu présent.
01:48Il se murmure qu'il y aura d'autres jeunes là-bas, une quarantaine, venus d'Occitanie.
01:52De nouveaux copants en perspective, se dit-on.
01:54Seulement, au moment de grimper dans le quart, un petit groupe semble déjà résolu à
01:58pourrir l'ambiance.
01:59Des ados qui écrasent leurs joints vont monter et s'affaler dans le quart.
02:02Et une fois à destination, ça ne s'arrange pas.
02:04Dès le premier soir, c'est le soupe dans le dortoir des garçons, où deux fortes têtes,
02:08charentais aussi bien qu'occitans, rivalisent dans la provocation.
02:11Il n'est plus de minuit, mais ces réfractaires persistent à chahuter debout sur les matelas,
02:15empêchant les autres de dormir.
02:16Un ado de 14 ans finit par protester et leur demander de faire moins de bruit.
02:21L'un des excités, originaire de Toulouse, prend cela comme une infront et lui demande
02:24de se lever.
02:25Le jeune ado se plante face au Toulousain.
02:27Il encaisse alors une gifle cinglante, puis un coup violent derrière la tête.
02:31Ravalant sa fierté, il retourne se coucher.
02:33Le sang qui lui coule du nez imbibe son oreiller.
02:36Sauf que le lendemain, Romand prévient sa mère au téléphone et elle ne tarde pas à
02:40contacter la directrice du centre.
02:42L'adolescent responsable des coups, la rassure-t-elle, a été renvoyé chez lui le matin même, ainsi
02:49qu'un de ses copains.
02:50« Ne vous inquiétez pas, conclut la directrice, on gère la situation.
02:54»
02:55En vérité, personne ne gère quoi que ce soit.
02:57La moitié des 12 moniteurs, âgés de 18 à 22 ans, n'a reçu aucune formation sérieuse.
03:02La plupart, en plus, sont des femmes.
03:04Autant dire que leur autorité reste toute relative à des individus qui se masturbent
03:08en public, insultent les autres, tripotent les filles ou frappent les plus petits.
03:11Le contrôle, les responsables de la colonne ont perdu dès la première nuit.
03:15En face d'eux se dresse un gamin que nous appellerons Samy.
03:18Un jeune, brutal et pervers, qui s'impose comme un chef de bande.
03:21Flanqué de quelques suiveurs recrutés parmi les plus grands, ce voyou fait subir aux autres
03:26un régime de brimades, de menaces, de vols et de violences.
03:29Il terrorise tout le monde.
03:31Pour se protéger, les moyens se barricadent dans leur dortoir, entassent les lits, les
03:35armoires, tout ce qu'ils peuvent devant la porte.
03:37Rongés par le stress, les mains transpirant sur une pierre ramassée pour se défendre
03:41en cas d'attaque, on écoute les loups parcourir les couloirs en gueulant et en tapant sur
03:45les murs.
03:46Pas question d'essayer de dormir, il faut monter la garde, car si les autres parviennent
03:49à entrer, c'est bien plus qu'un polochon qu'on recevra sur le coin de la figure.
03:52Beaucoup en cachette appellent leurs parents à l'aide et les supplient de venir les
03:56chercher.
03:57Difficile de trouver de l'aide dans cet enfer, les copains ont trop peur pour bouger
04:02une oreille.
04:03Quant aux monos, les moniteurs, ceux qui n'ont pas déjà rendu leur tablier, se sont mis
04:09au service des plus forts.
04:11C'est incroyable.
04:12Une animatrice va même aller jusqu'à fournir, par d'incessants allers-retours au tabac
04:15du village, les rebelles en cigarettes et papiers à rouler.
04:19Est-ce qu'elle espérait ainsi acheter la paix sociale ?
04:22Dans ce cas, c'est raté, parce que la situation ne tente pas de dégénérer totalement.
04:25Harcelées par des avances grossières, des gestes déplacés, traités tous les noms,
04:30les filles ne sortent quasiment plus de leur chambre.
04:31La nuit, on les entend pleurer.
04:33Les monitrices elles-mêmes ne sont pas à l'abri des poussées de libido des caïds.
04:36L'une d'elles, lasse des mains baladeuses, claque la porte au bout de trois jours.
04:39Les autres, dépassés, ne tentent même plus de canaliser les ados par des activités.
04:44Oubliez la croix blanche, finis le canyoning.
04:46La plupart du temps, les mineurs traînent leur désouvrement du dortoir au jardin, du
04:50jardin au dortoir, en fumant clope sur clope.
04:52Les plus craintifs ne quittent leur repère barricadé que pour se faire rapidement des
04:56sandwiches la nuit dans les cuisines.
04:57Il sait dire l'ambiance.
04:58Alors décision prise, décision sera prise d'arrêter les frais lorsqu'on va surprendre
05:03une gamine de 12 ans en pleine tentative de suicide, sa ceinture autour du cou.
05:08Dans la nuit du samedi au dimanche, les gendarmes montent à la colo pour la troisième et dernière
05:13fois.
05:14Oui, parce que plusieurs expulsions ont déjà eu lieu, mais sans résultat.
05:16Un meneur s'en va, un autre le remplace.
05:19La mort dans l'âme, sur les conseils de la gendarmerie, la directrice décide de déclarer
05:24enfin la fin des hostilités.
05:25Plusieurs des caïds finiront leur séjour en garde à vue, et tant pis pour les gosses
05:29qui, traumatisés, voient leurs vacances s'arrêter là.
05:31On comprend donc le retour précipité, les petits charentés si soulagés de retrouver
05:35leurs parents à la descente du car.
05:37On ne leur a même pas proposé une bouteille d'eau pendant le voyage.
05:40Si bien que c'est assoiffé, affamé, épuisé par des limites d'angoisse, que tous retrouvent
05:44avec bonheur leur lit.
05:45De ces cinq jours, sous la férule des délinquants, les enfants porteront longtemps les stigmates.
05:50Oui, ça peut paraître logique, ça fera des sacrés souvenirs.
05:53Merci Julie Rigollet, je rappelle que vous êtes rédactrice en chef du Nouveau Détectif
05:57qui est d'ailleurs disponible ce matin dans les kiosques.
06:01On vous dit à demain.