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Patrick Pouyanné, directeur général de TotalEnergies était l’invité de Tout le monde veut savoir sur BFMTV.

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Transcription
00:00Le Président de la République a exhorté un certain nombre de membres du Nouveau Front Populaire à créer des alliances.
00:06Est-ce que vous aussi, vous avez cette idée de dire que si ce programme était appliqué, ce serait une catastrophe pour le pays ?
00:11Je pense qu'il y a des mesures extrêmes qui seront effectivement totalement dommageables à l'attractivité du pays.
00:16Par exemple, le SMIC à 1 600 euros ?
00:17Non, mais je ne suis pas là pour faire de la politique. Moi, je regarde le sujet en tant que PDG de Totale Énergie.
00:20Non, mais encore une fois, le SMIC à 1 600 euros. Réfléchissons un peu.
00:24Il y a pour moi quelque chose qui est vrai dans notre pays, c'est le fait qu'aujourd'hui, entre les gens qui travaillent
00:29et ceux qui aujourd'hui bénéficient de l'assistance collective, il y a un écart assez faible.
00:34On le dit, on n'arrête pas de le répéter. Comment on recrée un écart entre la personne qui travaille et celui qui ne travaille pas ?
00:40Et ça crée une vraie insatisfaction.
00:41Donc, on documente les salaires ?
00:42Donc, là, il y a un sujet qu'il faut traiter.
00:43Donc, on documente les salaires ?
00:44Moi, je me suis frappé qu'on le dise. Et donc, le SMIC, pourquoi les patrons s'en comptent ?
00:47Parce que dès qu'on donne 200 euros de SMIC, on va générer je ne sais pas combien de charges, 150 euros de charges.
00:52Donc, immédiatement, l'addition devient insupportable.
00:54Il faut trouver un moyen. Je ne sais pas, je ne suis pas un expert.
00:57Est-ce qu'il faut créer une franchise sur les 200 premiers euros pour ne pas payer de cotisations ?
01:01Mais je comprends très bien l'idée que, je l'ai dit, je l'ai appliqué chez moi dans mon entreprise,
01:04c'est que j'ai demandé qu'il n'y ait pas de salaire à moins de 2 000 euros.
01:07Vous avez appliqué le programme du Nouveau Fonds Monculaire à l'OMS qui s'en prenait.
01:09Mais je pense que quelque part, il y a une demande.
01:12L'inflation a beaucoup...
01:14Moi, je le vois, mes collaborateurs me le disent.
01:16Quand vous avez une inflation de 10 % puis de 6 % de l'inflation alimentaire, il y a des impacts.
01:20Mon collègue, M. Bompard, me dit que les gens n'achètent plus les mêmes types de produits.
01:25La consommation est en baisse, effectivement.
01:26On ne peut pas ignorer ça.
01:27Et donc, il faut trouver des mesures.
01:29Simplement, on ne peut pas simplement dire, je vais augmenter les SMIC et puis les patrons vont payer.
01:32Parce que si on fait ça, la boucle, ça va être quoi ?
01:35Les patrons vont devoir payer, mais à la fin, on va détruire de l'emploi.
01:38Et on va retomber dans un cycle qui serait négatif collectivement.
01:41Vous parlez des Français patrimonialisés.
01:42Est-ce que vous êtes prêts, vous aussi, à votre place, à la tête d'une entreprise
01:46qui, l'année dernière, a fait près de 20 milliards d'euros de bénéfices,
01:49à accepter de contribuer davantage à l'effort collectif ?
01:52Que ce soit sur, encore une fois, l'imposition sur les entreprises,
01:56sur la question aussi de l'imposition des personnes les plus aisées.
02:00Est-ce que ce message-là, vous dites oui,
02:03précisément s'il s'agit de faire une coalition et de tenter de trouver des points d'accord,
02:07ça pourrait faire l'objet d'un compromis ?
02:09En l'occurrence, sur l'entreprise, le débat, je suis imposé en France sur ce que je gagne en France.
02:13Je suis imposé, une des entreprises les plus imposées au monde.
02:16Nous avons payé plus de 25 milliards d'impôts mondialement.
02:18Donc, sur le sujet des impôts, je suis prêt à venir.
02:20La question des personnes est une question totalement différente.
02:23Je n'ai pas de problème si on décidait, collectivement,
02:26même si nous sommes imposés fortement, de payer plus d'impôts.
02:28Enfin, je veux dire, encore une fois, ça, c'est des choix collectifs.
02:30Ce n'est pas moi, avec mon salaire, qui vais vous dire que ce n'est pas bien.
02:33Enfin, je veux dire, là-dessus, je n'ai pas...
02:34C'est un sujet, je suis prêt à contribuer à tout cela.
02:36Pour les entreprises, ce que je dis simplement, c'est, attention,
02:39la politique de l'offre a eu un résultat qui est la baisse du chômage
02:42et le fait qu'on ne parle plus d'emploi.
02:43Ne tombons pas dans le cercle vicieux qui serait,
02:47je délivre du pouvoir d'achat dont je n'ai pas les moyens,
02:49qui fait que les chefs d'entreprise, les patrons de PME...
02:50Parce que, moi, je ne pense pas à Total Energy, seulement.
02:53Je pense à tous les patrons qui sont ici, à l'AREF.
02:56Eux, à la fin, ils doivent finir bouclés la fin du mois.
02:59Donc, si on leur dit, vous devez sortir plus d'euros que ça,
03:02ils risquent de supprimer un job.
03:03Et à la fin, on va retomber dans le cycle qu'on a eu.
03:06Rappelez-vous, l'entrée dans le chômage,
03:07c'est les années 75, 80, les années inflationnistes,
03:10qui ont conduit, quelque part, à le cycle du chômage.
03:13Donc, surtout, nous en sommes sortis, ne retombons pas là-dessus.
03:15C'est là que je vous dis que la politique de l'offre
03:17est une bonne politique.
03:18Il faut maintenant réfléchir.
03:20Moi, je pense qu'il y a un vrai sujet,
03:21c'est comment les personnes qui travaillent
03:23tirent plus parti de leur travail
03:25que ceux qui, aujourd'hui, ne travaillent pas.

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