La ministre démissionnaire de la Culture Rachida Dati se dit favorable à une coalition entre la macronie et la droite républicaine pour trouver un nouveau Premier ministre. Le président Emmanuel Macron poursuit ses consultations. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-7h50/l-invite-de-7h50-du-mercredi-28-aout-2024-2151418
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00:00Sonia Devillers, votre invitée ce matin est ministre démissionnaire de la Culture.
00:04Bonjour Rachida Dati.
00:05Bonjour.
00:06Alors nous allons évidemment évoquer avec vous cette situation politique totalement
00:09inédite que vient de brosser Patrick Cohen.
00:12Vous êtes ministre sans plus lettre, ça fait 44 jours que ça dure.
00:14Mais d'abord, je rappelle que vous êtes aussi maire les Républicains du 7e arrondissement
00:20de Paris.
00:21Aujourd'hui, c'est l'ouverture des Jeux Paralympiques.
00:23Pour marquer le coup, Anne Hidalgo, maire de Paris, s'est re-baignée dans la Seine.
00:27Et vous ?
00:29C'est-à-dire ?
00:30Vous allez vous baigner ?
00:31Non.
00:32Non ? Ça ne vous fait pas envie ?
00:33Non.
00:34Le 7e arrondissement longe la Seine.
00:36Vous ne manquez pas de plongeoir.
00:38Non, mais sur les Jeux Olympiques, et vous l'avez rappelé tout à l'heure, c'est
00:41un vrai succès.
00:42Et ce n'est pas fini.
00:43Ça recommence ce soir avec les Jeux Paralympiques.
00:45Et vous l'avez dit, chère demi-ministre.
00:47Et vous lui adressez vos félicitations à Anne Hidalgo.
00:49Je ne suis pas sur le gadget, je veux dire, je ne veux pas rentrer là-dedans.
00:52Ces Jeux, moi je vais vous dire, j'ai voyagé aussi un peu cet été, c'est un succès
00:57mondial.
00:58Vous l'avez rappelé, Dominique Seux, ce qu'on retient de nous, c'est effectivement
01:01la créativité et la création, mais aussi cette liberté.
01:04Moi, j'ai reçu avant-hier l'ensemble des artistes qui ont participé à la cérémonie
01:07d'ouverture.
01:08Et évidemment, au premier chef, Thomas Joly, mais franchement, j'allais dire, c'était
01:14cette cérémonie d'ouverture, un grand moment de communion pour les Français, mais
01:17aussi, ça a réconcilié avec la nature humaine, avec la nature profonde que nous sommes.
01:21Et ça vous a réconcilié manifestement avec Anne Hidalgo.
01:25Non, mais je tiens à dire, c'est un vrai succès, mais il faut dire aussi que c'est
01:29un vrai succès, puisque vous dites, oui, d'un point de vue économique, on ne voit
01:32pas vraiment quel est notre génie.
01:34Bah si, parce qu'il y a une volonté politique et des investissements massifs.
01:38Ne croyez pas que ce succès ne se soit pas fait sans un engagement de l'État puissant,
01:43massif et structurant.
01:44Puisqu'en héritage, nous aurons du logement, du transport, des sites olympiques et comme
01:49ministre de la Culture, certes des missionnaires, mais là où moi je suis très fière, c'est
01:53que ça a été aussi une initiative du Président de la République, le Grand Palais, dont tout
01:57le monde s'est extasié sur ce magnifique site, qui était voué à l'abandon.
02:01Le Président de la République y a mis 500 millions d'euros pour qu'on puisse en bénéficier.
02:05Lundi soir, Rachida Datié et Emmanuel Macron annoncent qu'ils ne nommeront pas un premier
02:10ministre issu de la gauche, malgré les résultats du Nouveau Front Populaire aux législatives.
02:14Rachida Datié, est-ce que vous êtes à l'aise avec cette décision ?
02:18Vous parliez tout à l'heure, et Patrick Cohen qui est encore à côté de moi, mais
02:22on parle, parce qu'on se gargarise de mots, le coup de force, il est où le coup de force ?
02:26Le coup de force, il est pour la gauche, qui prétend incarner l'ensemble du pays, alors
02:31qu'elle est largement minoritaire dans notre pays.
02:33Et moi je le regrette, elle est largement minoritaire intellectuellement et électoralement.
02:38Elle ne représente pas, elle représente à peine 30%.
02:42Premier tour 2022, très minoritaire.
02:44Premier tour 2024, très minoritaire.
02:47Et d'ailleurs, moi je rappelle votre édito, peut-être vous êtes, on vous a peut-être
02:51reproché d'avoir fait cet édito hier, puisque vous essayez de vous rattraper peut-être
02:54là aujourd'hui.
02:55Je vous le dis, mais là où vous aviez raison hier, et d'ailleurs, et qui conforte et
03:05confirme cela ? Marine Tendelier, à votre micro, le deuxième tour, c'est pas un appel
03:09à voter à gauche, c'est pas les français ont eu un engouement pour la gauche, ça a
03:13été un barrage.
03:14Vous pouvez toujours prouver par A plus B que numériquement, la gauche est minoritaire,
03:20mais reprenons, c'est une élection, vous êtes majoritaire ou minoritaire ? La gauche
03:27est minoritaire, deuxième tour, ça a été un barrage au RN, ça a été une demande
03:30de Marine Tendelier, à votre micro, et c'est un constat électoral, c'est un fait.
03:35193 députés quand même, mais le communiste Fabien Roussel parle de coup d'État, l'insoumis
03:40Jean-Luc Mélenchon, vous venez de le dire, parle de coup de force antidémocratique,
03:43le communiste Marine Tendelier parle de dérive libérale, est-ce que ça va laisser des
03:47traces ? Tout ce vocabulaire de la dérive autoritaire, est-ce que ça va laisser des
03:52traces ? Coup de force, quand on est minoritaire, il est où le coup de force ? Effectivement,
03:56c'est quand on appelle à l'insurrection, quand on appelle à manifester contre les
04:00institutions, à manifester contre la constitution.
04:02Donc l'appel à la manif de Jean-Luc Mélenchon, c'est un coup de force ? La gauche est minoritaire,
04:08mais ses idées sont minoritaires, depuis 2012 elle se rétrécit, elle se rétrécit,
04:13elle l'exclue.
04:14C'est un coup de force, elle est manifestée ? Invitez M. Cazeneuve, il va vous dire ce
04:18qu'il en pense de la gauche.
04:19La gauche aujourd'hui, elle est prisonnière de son aile sectaire, elle a décidé de ne
04:25pas être utile au pays.
04:26Donc vous trouvez ça normal par exemple, qu'Emmanuel Macron poursuive ses consultations,
04:32il reçoit aujourd'hui Laurent Wauquiez qui est le président du groupe à la Sécurité
04:34Nationale, il ne reçoit pas le Rassemblement National, il ne reçoit pas les insoumis, alors
04:41que ce sont deux forces politiques largement représentées à l'Assemblée Nationale.
04:44Vous trouvez ça normal ?
04:45Le président de la République consulte les partis politiques, d'ailleurs moi j'ai trouvé,
04:49c'était aussi le rôle des responsables politiques de se voir, d'essayer de trouver des points
04:52de convergence et des compromis.
04:54Aujourd'hui, nous sommes dans un moment inédit de la Ve République, aujourd'hui nous devons
05:00trouver des responsables politiques, et dans responsables politiques il y a responsables,
05:05pour essayer dans l'intérêt de la France de travailler ensemble.
05:09Vous savez, les Français sont très sensibles au courage, ils n'aiment pas la fuite.
05:13Alors travailler ensemble, Rachida Dati, ça veut dire quoi ?
05:15Ça veut dire que peut-être on pourrait voir une alliance entre les Républicains, la droite
05:20française et le camp présidentiel et les macronistes.
05:24Et ça peut aller jusqu'aux sociodémocrates, regardez, en ce moment, invitez des socialistes,
05:29ils se mettent sur la figure, ils ne sont pas d'accord entre eux.
05:31Je ne vous dis pas si on avait dû nommer Lucie Castex, ils ne sont pas d'accord sur
05:37la ligne.
05:38Vous êtes pour une alliance entre les Républicains et les macronistes.
05:42Bien sûr, mais moi j'appelle à ça, c'est la voie de la responsabilité.
05:47Aujourd'hui, moi j'en appelle aux femmes et aux hommes d'État de ma famille politique
05:50à participer à cette coalition.
05:54Alors votre famille politique, c'est laquelle ?
05:55Moi je suis de la droite républicaine, vous savez bien, je n'ai pas été exclue des
05:57LR.
05:58Je vous appellais à une coalition entre les LR et les macronistes.
06:02Aujourd'hui, nous sommes dans un moment inédit et important.
06:05Aujourd'hui, nous devons travailler ensemble dans l'intérêt de la France.
06:10Aujourd'hui, certains ont des calendriers, d'autres ont des échéances, je le dis tel
06:14que je le pense.
06:15Il faut oublier ça.
06:16Aujourd'hui, il faut se comporter en homme et en femme d'État.
06:18La gauche a décidé de ne pas se comporter comme ça.
06:21Même si les Républicains, pendant toute la campagne des Européennes, pendant toute
06:25la campagne des législatives, ont martelé le fait que le macronisme dissout la France
06:30dans l'Europe, que le macronisme dilapide l'argent public.
06:33Est-ce que vous avez vu le programme de l'NFME ou pas ? Vous l'avez vu ?
06:36Oui.
06:37Sortir de l'Europe.
06:38Abroger la loi sur l'immigration.
06:40Vous avez vu les événements malheureux qui sont arrivés ces derniers temps ? Si
06:44on n'avait pas la loi sur l'immigration, je vais vous dire, on ne pourrait pas agir
06:48efficacement.
06:49C'est ce que nous demandent les Français.
06:50Les Français veulent qu'il y ait plus d'autorité, plus de sécurité, plus de
06:54protection, plus de réduction des inégalités.
06:56Est-ce que les électeurs de François-Xavier Bellamy, de Laurent Wauquiez, veulent travailler
07:00avec le camp macroniste ?
07:01Moi, je ne vous parle pas de boutique.
07:03Je vous parle de l'intérêt de la France et des préoccupations des Français.
07:09Quels sont-elles ? Pouvoir d'achat, sécurité, maîtrise de l'immigration, protection,
07:15réduction des inégalités.
07:16Voilà les préoccupations des Français.
07:18Là, on peut trouver un terrain d'entente.
07:20Alors, s'il y a un terrain d'entente, s'il y a une coalition, s'il y a une
07:23alliance entre les macronistes et les républicains, vous verriez qui comme Premier ministre ?
07:27Jusqu'aux sociodémocrates.
07:28Vous verriez qui comme Premier ministre ?
07:30Moi, je ne sais pas faire les castings.
07:31Ça, c'est la prérogative du Président de la République.
07:34Vous vous sentez prête ?
07:35Prête à quoi ?
07:36À être Premier ministre ?
07:37Non, mais là, c'est devenu gagnaisque.
07:40Est-ce que vous vous rendez compte ?
07:41C'est la sixième puissance du monde.
07:43Et puis là, on a à dire…
07:45Moi, je trouve qu'il y a des fonctions qu'on a affaiblies parce que tout le monde
07:48veut y prétendre.
07:49Non, tout le monde ne peut pas prétendre à être Premier ministre ou même être Président
07:53de la République.
07:54Certains, je vais vous dire, quand Emmanuel Macron est devenu Président de la République,
07:58tous ceux qui avaient moins de 40 ans ou autres se sont dit « c'est peut-être aussi
08:01pour moi parce que je suis jeune ».
08:02Ben non, il ne suffit pas d'être jeune pour être Président de la République ou
08:05d'être Premier ministre.
08:06Il faut être un peu compétent.
08:07Il faut avoir un peu d'expérience.
08:08S'il y avait une coalition comme ça, vous voudriez rester au gouvernement ?
08:12Mais ça, c'est la décision du Président de la République.
08:14Oui, mais vous, vous avez envie de quoi ?
08:15Attendez, moi, je vais vous dire, je considère que si on peut être utile à la France, je
08:20ne vais quand même pas dire non.
08:21Mais c'est la décision du Président de la République.
08:23Quand j'ai été ministre de la Culture, vous l'avez bien vu, moi, j'ai eu une obsession,
08:26c'est de pouvoir permettre au plus grand nombre d'accéder à la culture et de réduire
08:30les inégalités.
08:31Je crois que je l'ai démontré par les mesures que j'ai prises depuis que j'ai été ministre de la Culture.
08:35Donc vous resteriez bien rue de Valois.
08:36Merci beaucoup.
08:37Merci Fragile.
08:38Dati.
08:39Ben oui, c'est fini.
08:40Et merci Sonia De Villiers.