• il y a 4 mois
Rachida Dati, ministre de la Culture, est l'invitée du Grand Entretien. Elle dénonce les programmes du Nouveau Front Populaire et du Rassemblement National et rappelle que les Français doivent choisir leur destin.

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Transcription
00:00Et avec Yael Gauze, nous recevons ce matin la Ministre de la Culture dans le grand entretien
00:05du 7-10, questions et réactions, 0145 24 7000 et l'application de France Inter.
00:12Rachida Dati, bonjour, et bienvenue à ce micro, beaucoup de sujets à aborder avec
00:18vous ce matin, alors qu'a démarré la campagne législative la plus courte de la
00:23Ve République.
00:24On parlera dans un instant du programme du camp présidentiel, des questions aussi sur
00:30la culture qui est votre portefeuille ministériel, au moins jusqu'au 7 juillet, mais pour commencer,
00:36un mot du climat dans lequel la dissolution a plongé le pays depuis le 9 juin, Nicolas
00:43Sarkozy, dont vous avez été à la garde des Sceaux et dont vous restez proche, pointe
00:48je le cite, un risque majeur, un chaos dont la France aurait les plus grandes difficultés
00:54à sortir.
00:55C'était dans le JDD.
00:56Les mots sont graves dans la bouche de l'ancien président, est-ce que vous les reprenez ce
01:01matin ?
01:02Parce que la situation est grave quand vous appelez les Français à choisir leur destin,
01:08quand vous appelez les Français à avoir une clarté sur leur choix d'une vision de
01:14la société.
01:15La société, souhaitent les Français aujourd'hui, et dans cette interview de Nicolas Sarkozy,
01:21il dit effectivement que c'est un moment important et un moment grave pour le pays.
01:25Et un risque de chaos, c'est ça ce qu'il prend.
01:27Mais il dit aussi que par exemple, dans cette interview, il y a un appel à ma famille politique
01:34de venir aux côtés de la majorité présidentielle pour poursuivre les réformes dont le pays
01:38a besoin.
01:39Parce qu'aujourd'hui le sujet c'est, est-ce qu'on veut remettre en cause une orientation,
01:43une vision pour le pays ?
01:44Moi je ne vous dis pas que c'est le chaos ou nous, je vous dis, que souhaitons-nous
01:53pour la France ?
01:54Est-ce qu'on doit poursuivre les mesures en faveur du pouvoir d'achat ?
01:57Qui sont évidemment, regardez, le retour des heures supplémentaires défiscalisées,
02:01l'augmentation...
02:02On va revenir au programme, pour l'instant on est sur le moment politique que l'on
02:05vit.
02:06Je vais vous dire, moi je suis surprise, vous avez vu M.
02:08Glucksmann, samedi ou vendredi, le gars il a déroulé pendant, c'était un meeting,
02:12M.
02:13Jospin hier, vous pouvez me laisser finir trois phrases, voilà, juste laissez-moi finir
02:18trois phrases.
02:19Ils sont intervenus de la même manière que vous.
02:20Non, non, j'invite les auditeurs à bien écouter, ils ont déroulé sans que personne
02:24les relance.
02:25Allez-y, allez-y.
02:26Donc je vous dis, aujourd'hui le choix pour les français c'est un choix de société.
02:29Est-ce qu'on veut une société avec des valeurs profondes qu'on défend qui sont
02:33la France ?
02:34La valeur travail, la valeur du mérite, la valeur évidemment aussi de la sécurité,
02:39de la protection des français.
02:41Ou est-ce qu'on veut le chaos ?
02:42Est-ce qu'on veut le chaos dans les finances publiques, le chaos dans notre société,
02:45dans notre société économique ?
02:46Est-ce que vous voulez le chaos, l'explosion, une fracture, une dislocation de notre société
02:51en opposant les français les uns aux autres ?
02:55Je peux vous détailler le programme de l'extrême droite comme le programme de l'extrême gauche.
03:01Et donc, je vous dis, ces deux visions, ce sont des visions du chaos.
03:05Comment expliquez-vous la dynamique électorale de l'extrême droite ?
03:11Qu'est-ce qu'en est le moteur depuis maintenant 20 ans au point que le RN parvienne aujourd'hui
03:17à incarner une possible force d'alternance ?
03:20Moi je vais vous dire, c'est un témoignage très personnel aussi que je vais vous dire.
03:26On en est là aussi aujourd'hui parce que pendant très longtemps, on n'a pas voulu
03:31se préoccuper de questions majeures.
03:32En cela, je vous renvoie à la tribune d'Ariane Mouchkine qui dit les choses avec des mots
03:38très justes.
03:39Et vous savez très bien, nous ne sommes pas sur des visions politiques semblables.
03:44Pas du tout.
03:45Que dit-elle ?
03:46Elle dit, c'est vrai, que nous l'élite, on n'a pas voulu voir ce que les français
03:52voyaient, on n'a pas voulu entendre ce que les français nous disaient et on n'a pas
03:56voulu reconnaître ce que les français vivaient.
03:58On en est là aujourd'hui.
03:59Moi je me souviens que dans les années 80-90, j'étais encore chez mes parents à la cité
04:05du bout du lac à Châlons-sur-Saône.
04:06Il y avait des problèmes d'insécurité.
04:08Que disait la gauche ?
04:09Elle disait non, ce n'est pas un problème d'insécurité, c'est un problème de sentiment
04:13d'insécurité.
04:14Sur la maîtrise des flux migratoires, on nous disait non, il n'y a pas de problème,
04:18on ne doit pas maîtriser les flux migratoires.
04:19On a favorisé le communautarisme.
04:22À quoi ça a conduit le communautarisme ?
04:24À la radicalisation.
04:25Et la radicalisation, ça a conduit à quoi ?
04:28Parfois, dans certains cas, au terrorisme.
04:31La différence c'est que c'est vous qui êtes en fonction.
04:33C'est vous qui gouvernez, c'est vous qui avez rejoint le gouvernement Attal.
04:36Oui, bien sûr.
04:37Mais moi je veux vous dire, quand en 2007, Nicolas Sarkozy est élu, le Front National
04:42n'a jamais été aussi bas.
04:43Pourquoi ? Parce qu'on a pris à bras-le-corps des sujets qui minaient la société.
04:49On suit votre raisonnement, donc Emmanuel Macron et Gabriel Attal n'ont pas pris à
04:52bras-le-corps les sujets.
04:53Justement, Emmanuel Macron, je veux vous dire, c'est le seul président qui a battu deux
04:56fois Marine Le Pen.
04:57Citez-moi une seule personnalité de gauche aujourd'hui qui est capable de battre le
05:02Rassemblement National.
05:03Citez-moi une seule personne.
05:04Personne n'est en capacité de le dire.
05:05Hier, quand j'entendais Monsieur Jospin, ici, dire « Oui, les divisions m'ont fait
05:09perdre ». Non, ce n'est pas les divisions, c'est les Français qui l'ont fait perdre.
05:12Parce que, souvenez-vous d'un voteur, il dit « Je n'ai pas pris conscience du niveau
05:16d'insécurité dans notre pays ». C'est les Français qui l'ont fait perdre.
05:19C'est quand même le premier homme politique…
05:21Et là, on parle du présent.
05:2231,5% le RRI, dimanche 9 juin.
05:25On le paye très cher, Monsieur Gauss.
05:26On le paye très cher parce que personne n'a voulu, à un moment donné, prendre conscience
05:31des problèmes qui fracturent notre société.
05:33Quand je vois le programme de l'extrême-gauche qui dit « Dès lors où ils préembreraient
05:38le pouvoir, ils abrogeraient la loi sur le séparatisme ». Vous savez ce que ça veut
05:42dire ? C'est un signal qu'on donne à l'islam politique.
05:45Moi, je ne veux pas que l'islam politique prenne le pouvoir dans ce pays.
05:48Rachida Dati, que dites-vous à ceux qui pensent que l'ERN est le seul parti qu'on n'a
05:55pas essayé ?
05:56On a vu beaucoup ces expressions-là dans divers reportages, que ça ne pourra pas être
06:03pire que ce qui existe aujourd'hui ou a pu exister par le passé.
06:09J'imagine que vous croisez des Français qui doivent vous dire ça.
06:12Vous leur dites quoi ?
06:13Mais Monsieur Demorand, c'est plus facile de défaire que de faire.
06:17En 1983, on a désindustrialisé le pays, on a mis 40 ans à recréer de l'emploi
06:23industriel.
06:24Donc défaire, c'est plus facile que refaire.
06:25Quand on a disloqué le pays, qu'on a favorisé le communautarisme, vous avez vu, on en est
06:29aujourd'hui.
06:30On en est à devoir dire « je ne veux pas d'un modèle de société infiltré, gangréné
06:34par l'islam politique ». Voilà où on en est.
06:36On en est à se battre pour l'égalité hommes-femmes dans notre pays.
06:39On en est à constitutionnaliser les VG parce qu'on a peur que ce droit acquis en 1974
06:45soit remis en cause.
06:46Voilà où on en est.
06:47Voilà où on en est.
06:48Alors que vous voyez Jordane Bardella s'adresser aux Françaises.
06:51Aujourd'hui, on a tous une responsabilité collective.
06:54Vous n'en avez pas une, vous les journalistes ? Vous ne vous mettez pas en cause ?
06:57Pour l'instant, on vous pose des questions.
06:59Non mais moi, parce que ça nous concerne tous.
07:01Là, je ne suis pas en train de vous dire « votez pour moi ». Je vous dis, vous, vous n'avez
07:07pas de responsabilité.
07:08Le sujet ce matin, c'est « qu'est-ce que vous faites face à l'extrême droite ? ».
07:12Votre non-réponse en dit long.
07:13Le président du RN, Jordane Bardella, s'est justement adressé aux Françaises hier dans
07:16une vidéo où vous parliez de la constitutionnalisation de l'IVG.
07:19« Demain, disait-il dans cette vidéo hier après-midi, je serai le Premier ministre qui
07:22garantira de manière indéfectible à chaque fille et à chaque femme de France ses droits
07:26et ses libertés ».
07:27Comment vous recevez ce message, en 2024, du président du RN qui dit « c'est moi
07:31qui protégerai les libertés des femmes ? »
07:33J'ai entendu à l'Assemblée nationale de dire finalement « on peut vous essentialiser
07:38», comme le fait d'ailleurs l'extrême-gauche.
07:39Certains le font sur l'origine, sur la religion, au-delà de votre nationalité, de votre citoyenneté.
07:45Ils vous essentialisent à une religion ou à une identité qui n'est pas forcément
07:48la vôtre.
07:49On veut vous enfermer dans une identité.
07:50Les autres, ils veulent vous confiner à quoi ? A la maternité ?
07:52A la femme au foyer ? On l'a entendu à l'Assemblée nationale.
07:55Moi, je ne me laisse pas leurrer par ça.
07:57Regardez, ils ont voté contre la constitutionnalisation de l'IVG, et moi je vais vous dire, il y
08:06a certains, dans notre pays, il y a certaines femmes qui ne peuvent pas y accéder.
08:10Donc ce droit, demain, peut être remis en cause.
08:13Moi, je vais vous dire, des femmes ont acquis leur liberté contre toutes les formes de
08:18totalitarisme.
08:19L'islam politique, ces gens qui veulent nous confiner à la maternité, qui ne veulent
08:22pas qu'on travaille, en disant qu'on est aussi, je l'ai entendu, une cause du chômage.
08:27Alors comment vous expliquez qu'il y a quasiment autant de femmes que d'hommes désormais
08:31qui votent RN ? Ça, c'est une grande nouveauté dans l'électorat de 2024.
08:34Non, ce n'est pas une grande nouveauté, c'est une lame de fond.
08:37Moi, je prends toujours comme exemple, lorsque j'habitais chez mes parents, nous avions
08:41une délinquance, nous avions des violences urbaines, on brûlait les voitures, on cassait
08:45les voitures, on cassait les boîtes aux lettres, rappelez-vous.
08:47On disait qu'on ne pouvait pas passer dans un hall d'immeuble.
08:51Moi, je me souviens, il y avait des jeunes qui habitaient dans les caves, donc on était
08:54dans une violence visible et bruyante.
08:57Et subitement, c'est devenu silencieux.
08:59C'est devenu très silencieux.
09:01Pas souterrain, silencieux.
09:02On a eu l'arrivée du trafic de stup', on a eu l'arrivée des grands frères, merci
09:07la gauche.
09:08On a eu l'arrivée de ces grands frères qui devaient faire la morale et s'occuper
09:13de ces jeunes dans certains quartiers.
09:14Et tout le monde s'est fermé les yeux.
09:16Tout le monde a fermé les yeux.
09:18Je ne veux pas d'une société de grands frères.
09:20Je ne veux pas d'une société où on nous enferme dans une identité qu'on nous essentialise
09:25à une condition ou à une identité qu'on ne veut pas.
09:28Quand j'entends l'extrême gauche qui dit « finalement c'est une liberté de porter
09:31la baïa », vous avez rencontré des jeunes filles.
09:33Vous pensez qu'elles disent « oui, ma liberté, mon émancipation, c'est de porter une baïa
09:38ou le foulard », je ne suis pas d'accord avec cette société.
09:41Je vais vous dire, moi, ces deux extrêmes sont dangereux pour le pays.
09:46Il y a une équivalence pour vous entre les deux extrêmes ? Je mets la question des femmes
09:52que posait Yael de côté.
09:54En soi, Gabriel Attal dit qu'il veut éviter au pays la catastrophe des extrêmes.
10:00Donc nouveau front populaire, rassemblement national, il y a équivalence pour vous ?
10:04Moi je vais vous dire, vous allez vous-même faire égal, pas égal, entre un parti qui
10:10trie les français, qui les trie, vous êtes français ou pas, vous êtes vrais français
10:14ou pas, ou raciste, et un parti qui dit « l'antisémitisme c'est un détail », et qui vous renvoie
10:20à une identité, une religion que vous ne voulez pas, qui vous enferme.
10:24Hier j'entendais un responsable de la France Insoumise qui disait « on a eu des candidats
10:29qui sont du quartier populaire, ils vont s'occuper des quartiers populaires et ils vont rester
10:33dans leur quartier ». C'est ça l'intégration ? C'est ça la citoyenneté ? Regardez leur
10:37photo de famille, elle est où la diversité dont ils se gargarisent ? Elle est où l'inclusion
10:42?
10:43C'est un club, c'est un club, et moi je vais vous dire, François Hollande je le connais
10:50bien, je le connais bien, j'ai honte qu'il fasse campagne avec des antisémites ou des
10:55fichés S.
10:56Vous ne pouvez pas le taxer d'antisémitisme.
10:57Il fait campagne avec des antisémites, il fait campagne avec des fichés S, mais Monsieur
11:01Gosse, quand j'entends Monsieur Jospin qui dit « c'est pas très grave d'avoir un
11:04fiché S, il sera noyé dans la masse », Monsieur Gosse, demain vous aurez un journaliste ou
11:07un collègue qui sera fiché S, vous voulez travailler avec lui ? Je ne crois pas.
11:11Donc une personne fichée S, c'est un danger y compris pour la protection des Français.
11:15Donc si on vous suit, c'est le nini en cas de deuxième tour de duel RN-Franc populaire.
11:21Non, non, non, c'est très important, ça sera la clé du scrutin et de la suite.
11:25La clé, c'est d'appeler à la responsabilité des Français.
11:27Quel est le modèle de société que vous voulez ? Moi je fais campagne jusqu'à la
11:31dernière seconde, et puis peut-être que le lendemain vous m'inviterez.
11:33Mais cette clarification est nécessaire ? Vous ne choisissez pas entre les deux ?
11:36Non, la clarification, c'est de dire quel est votre modèle de société ? Est-ce que
11:40vous voulez qu'on préserve nos valeurs, c'est revaloriser le travail, c'est réduire
11:44les inégalités, l'égalité homme-femme, qu'on puisse protéger notre société, avoir
11:49de la sécurité, qu'on puisse avoir une maîtrise effiguratoire ? Voilà, est-ce que
11:54c'est ce modèle-là que les Français veulent, ou est-ce qu'ils veulent le chaos ? Est-ce
11:57qu'ils veulent une dislocation de notre société ? Qu'on oppose les Français les
12:01uns aux autres ? Vous ne m'écoutez pas là, vous regardez ailleurs.
12:03Non, non, on prépare la question suivante, c'est normal.
12:05Donc vous n'écoutez pas la réponse.
12:06C'est nini.
12:07Sur le plan économique, vous avez…
12:09Non, c'est vous qui résumez.
12:10Arrêtez M.
12:11Gauze, c'est confort, vous êtes confort, allez dire ça aux techniciens de votre radio
12:16et aux secrétaires, et tous les gens que je salue tous les jours, à chaque fois quand
12:20ils seront privatisés.
12:21Allez leur dire dans votre petit confort, alors c'est nini.
12:23Vous attendez quoi, la bonne phrase ? Moi je suis sur le fond, je défends mon pays,
12:27je défends ses valeurs, je défends le pays qui m'a permis d'être en face de vous
12:30aujourd'hui.
12:31Voilà ce que je défends.
12:32Vous défendez également un programme, quelle est la mesure phare du programme de la majorité
12:40présidentielle, du camp présidentiel dans cette élection selon vous, Rashida Dati ?
12:44La force d'Emmanuel Macron, c'est qu'il n'a pas augmenté les impôts sur les classes
12:49moyennes.
12:50C'est qu'il a remis le travail au centre de son projet politique.
12:53C'est-à-dire, les heures supplémentaires défiscalisées, c'est bien, travaillez plus
12:58pour gagner plus.
12:59Quel Français peut croire que vous allez travailler moins et gagner plus ? C'est
13:02un leurre.
13:03Là, on se moque des Français.
13:05Réduire les inégalités, les écoles, les classes dédoublées, les études dirigées.
13:10Là, en ce moment, il y a la révision du brevet et du bac, de pouvoir accueillir des
13:15enfants, où les parents ne peuvent pas accueillir dans leur appartement ou dans leur maison,
13:19où ils n'ont pas évidemment le temps pour s'en occuper, d'accueillir des enfants
13:23pour les aider à réviser.
13:24Voilà, c'est ça la promotion et l'ascension et l'ascenseur social.
13:27Et puis, de la même manière, moi je pense à tous ces profs qui vont prendre leur fonction
13:31à la rentrée, où leur salaire a été augmenté de 150 à 200 euros par mois.
13:35Je pense à tout ce personnel soignant, qui bénéficie du même montant en termes d'augmentation.
13:40Voilà ce qu'on voudrait amplifier.
13:42Donc si votre camp gagne, ce sera la continuité, c'est ça ?
13:44C'est amplifier, c'est de pouvoir amplifier.
13:47C'est pour ça que moi je pense qu'en 2022, les Français, quand ils ont donné
13:50une majorité relative au Président de la République, ils ont pensé qu'on était
13:54capable de faire des compromis.
13:55Donc il aurait fallu faire une coalition avec la droite LR que vous incarniez à l'époque
13:58dès 2022 ?
13:59Oui, mais nous on l'a appelé, je ne suis pas la seule, Jean-François Copé et d'autres
14:03républicains responsables, on l'a appelé à ça.
14:06Parce que nous, notre rôle, nous sommes une famille politique de gouvernement.
14:10Nous ne sommes pas dans l'opposition stérile, on n'est pas pour la politique du pire.
14:14Nous, on aime la France et les Français.
14:16Voilà.
14:17On aime tous ceux qui vivent en France.
14:18Quelques mots justement sur votre ancienne famille politique, 62 candidats ont été
14:24investis sous la bannière des « amis » d'Éric Ciotti, c'est le terme, allié au RN,
14:29avec un micmac d'étiquette dont on ne sait plus si on doit les qualifier de LR ou pas,
14:33c'est la confusion sur les affiches qui se ressemblent toutes.
14:35Imaginez-vous possible un tel Vaudville à droite dans la famille politique de Jacques
14:41Chirac et de Nicolas Sarkozy ?
14:42Je suis tellement triste.
14:43C'est une famille qui a fondé la Vème République, c'est une famille gaulliste qui a donné
14:47les grands présidents de la République, c'est un parti de responsabilité et de gouvernement.
14:52Je suis tellement triste de tout cela.
14:54Vous lui avez dit, à Éric Ciotti, vous lui avez parlé ?
14:55Oui, je lui ai dit.
14:56Vous êtes amis dans la vie.
14:57Vous savez, j'ai de l'amitié pour lui, je lui ai dit, je suis triste de tout cela.
15:03Il vous répond quoi ?
15:04Il est convaincu, il est convaincu de sa ligne, il est convaincu de cela.
15:09Mais rappelez-vous, on avait eu déjà une petite fracture entre nous, quand il est sur
15:14le deuxième bouton où il avait dit qu'il appellera voter Zemmour plutôt qu'Emmanuel
15:18Macron.
15:19Vous connaissez, vous savez très bien comment Éric Zemmour m'a traité, a traité ma famille
15:23et a traité ma fille.
15:25Donc, ce n'est pas ma vie, ce n'est pas mon engagement politique.
15:29Là, aujourd'hui, moi j'en appelle aux Français la responsabilité.
15:32Moi, je veux un pays où on remette un peu de fraternité, pas d'opposition, pas une
15:39extrême gauche qui vous renvoie à des origines ou à une identité dont vous n'êtes jamais
15:44prévalu ou un parti qui trie, qui dit, il y a des vrais Français, pas de vrais Français.
15:49Voilà les projets politiques.
15:50C'est communautarisme ou racisme à vous entendre ?
15:53C'est ça.
15:54C'est le communautarisme qui amène à la radicalisation.
15:56C'est ça, moi, qui me fait peur.
15:58Vous savez, je vais vous donner un autre exemple.
16:00C'est pour ça que moi, j'ai eu de la peine d'entendre, vous savez très bien que j'écoute
16:03votre radio.
16:04J'ai eu de la peine d'entendre hier Lionel Jospin.
16:06J'ai eu de la peine.
16:08C'est quelqu'un, rappelez-vous son déplacement d'ailleurs quand au moment du conflit israélo-palestinien.
16:15Vous vous souvenez des images ? Il était caillassé.
16:17Ça, quand vous êtes un homme d'État, ça vous fait réfléchir.
16:22Dans sa formation, la formation qui le soutient, ils disent que le Hamas, c'est un mouvement
16:28de résistance.
16:29Mais attendez, je termine juste là-dessus.
16:31C'était avant l'accord du Fonds Populaire.
16:32Mais non, mais Madame Pannot.
16:33Mais les choses ont changé.
16:34Écoutez, massacre terroriste du Hamas, c'est écrit noir sur blanc, lutte contre l'antisémitisme,
16:40c'est écrit noir sur blanc.
16:41Ils commettent des actes terroristes.
16:42Ils ne veulent pas dire que c'est une organisation terroriste.
16:44Et Madame Pannot a dit que c'est une organisation aussi de résistance.
16:49Massacre terroriste, c'est écrit sur l'accord.
16:50L'organisation, elle est qualifiée de terroriste ou pas ?
16:52Théocratique.
16:53Et ça ne vous gêne pas ?
16:54Les massacres sont terroristes.
16:55Non, mais on ne va pas.
16:56Je vais vous dire.
16:57Non, non, on ne va pas.
16:58Vous faites comme si on ne va pas.
16:59Ce n'est pas grave.
17:00On les noie.
17:01Ce n'est pas grave.
17:02Je vais vous dire pourquoi.
17:03Vous mettez tout dans le même sac.
17:04Non, j'ai été magistrat.
17:05Vous savez, à un moment donné, Daesh, on avait dit que c'était une organisation
17:07humanitaire.
17:08Nombre de jeunes qui se sont retrouvés, nombre de jeunes filles qui se sont retrouvées
17:12prises au piège, prisonnières, qu'on retrouve aujourd'hui dans nos prisons françaises.
17:15Ces filles-là, elles sont détruites.
17:17Ce sont des bombes à retardement pour notre société française.
17:20Oui, vous dites on met tout dans le même sac.
17:22Je veux dire ce qu'il y a dans ce sac.
17:25Dans ce sac, il y a des bombes à retardement pour la société française.
17:28Et moi, je veux donner la parole aux auditeurs de France Inter, Rachid Haddati.
17:33Jean-Pierre, bonjour.
17:34Bonjour France Inter.
17:35Beaucoup d'émotions de vous entendre ce matin.
17:39Et juste, je voudrais dire que hier, l'interview de M.
17:43Jostin, elle était audible.
17:45Aujourd'hui, c'est difficilement audible et j'entends beaucoup, beaucoup de rancœur.
17:49Donc, je voudrais dire à Mme Haddati, je vois votre parcours, vos zigzags politiques,
17:57tout ce que vous avez dit contre Macron avant de faire partie de son gouvernement.
18:01Vous venez des Républicains.
18:03Et maintenant, comment voulez-vous, nous qui avons voté à gauche, qui avons toujours
18:08voté à gauche, et plusieurs fois, je n'arrive plus à les compter, trois ou quatre fois,
18:13M. Jostin nous a dit « votez Macron parce qu'il va faire barrage au Front National ».
18:18Et donc, aujourd'hui, vu les zigzags politiques que vous avez faits, je ne peux difficilement
18:24entendre ce que vous avez à dire à ma personne, mais surtout à tous les gens de gauche qui
18:30ont mis leur mouchoir sur leurs idées pour faire barrage au Front National.
18:34Merci Jean-Pierre pour cette question importante et la promesse est donnée, garantie, que
18:41la réponse sera audible.
18:42M. J'entends ce que vous dites en disant, effectivement, vous avez voté pour Emmanuel
18:47Macron, certains pour faire barrage au RN et d'autres par conviction sur son projet.
18:52Moi, je n'ai jamais fait de zigzags, vous savez, ma vie, elle est cohérente.
18:55Moi, je suis pour la France du mérite, la France du travail, la France de la protection,
18:59la France de l'ascenseur social, je n'ai pas bougé d'un iota.
19:02Moi, je quitte un parti qui dit, effectivement, à un moment donné, on peut voter Éric Zemmour
19:07au deuxième tour.
19:08Je quitte un parti où François-Xavier Bellamy, sur des questions de société, il était
19:12totalement en désaccord avec ce que j'incarne, sur l'égalité homme-femme, sur, évidemment,
19:16sur le respect des identités des uns et des autres.
19:19Je n'étais pas d'accord avec cela.
19:20Mon parcours, il n'y a pas de zigzags, il y a de la cohérence et de la conviction.
19:24Aujourd'hui, M. Jospin, moi, ça me gêne qu'il dise que d'être, faire campagne
19:28avec un fiché S, ça n'est pas un problème.
19:30De faire campagne avec quelqu'un qui dit la police tue, ça n'est pas un problème.
19:33De faire campagne avec des gens qui ont revendiqué un antisémitisme, c'est pas un problème.
19:39Voilà ce que je reproche à M. Jospin.
19:41J'aurais pensé que, effectivement, celui qui nous a amené Jean-Marie Le Pen au deuxième
19:45tour en 2002 aurait pris un peu de recul et de la hauteur.
19:49Et moi, je vais vous dire, j'ai des respects pour les hommes d'État, quelles que soient
19:52leurs convictions politiques et leurs formations politiques.
19:55Mais là, hier, il m'a beaucoup déçu de dire que travailler avec un fiché S, ça
19:59n'est pas grave, et avec des antisémites, ça n'est pas grave.
20:01Voilà ce qui me gêne.
20:02Ça, effectivement, c'est pas un zigzag, c'est de la démagogie qui est épouvantable.
20:07Voilà dans quel bras on pousse la France.
20:11C'est pas ma France.
20:12– Question sur l'application, elle revient à plusieurs reprises, donc je vous la pose.
20:17Est-il vrai que vous projetez d'abroger le statut d'intermittent du spectacle ?
20:21– Pas du tout, j'ai été très claire là-dessus.
20:23Ce statut a été mis en danger, et quand je suis arrivée, j'ai reçu les organisations
20:27syndicales, j'ai reçu les représentants des intermittents du spectacle, et je leur
20:31ai dit, avec moi, votre statut est protégé, et vous serez protégé.
20:35Moi, je ne peux pas mettre en précarité des gens qui permettent justement d'accéder
20:40à la culture pour le plus grand nombre.
20:41– Avant l'annonce de la dissolution, vous portiez une réforme de l'audiovisuel public,
20:46holding, puis fusion des entreprises.
20:48Si vous retrouvez une majorité et que vous restez en poste, est-ce que ce projet sera
20:51toujours d'actualité ?
20:52– Moi, je vais vous dire, il y a trois projets possibles, la privatisation, et puis le budget
20:57pour l'audiovisuel public.
20:59Deuxième, le statu quo, et c'est l'affaiblissement et la disparition de l'audiovisuel public,
21:04et sinon, moi, je veux un audiovisuel public fort, et vous le savez sur cette radio, ça
21:08répond à l'auditeur précédent, je n'ai jamais varié là-dessus.
21:12Moi, je suis pour l'audiovisuel public fort, rassemblée, justement dans un contexte très
21:17agité, et évidemment, où vous avez des groupes privés qui se structurent et s'organisent,
21:21et aussi avec les plateformes, et dans un contexte aussi avec une forte désinformation.
21:26Et vous savez très bien que j'avais obtenu, ce qui n'était pas gagné, la sanctuarisation,
21:31notamment d'un financement, pour un audiovisuel public fort, rassemblée, indépendante et pluraliste.
21:36– Et tout ça s'est écroulé avec la dissolution.
21:37– Il a été adopté en commission, donc si les Français nous font confiance, ce projet
21:44ira à son terme.
21:45– Vous l'avez dit, on sait que le Rassemblement national veut privatiser l'audiovisuel public,
21:52question posée à la ministre de la Culture, est-ce techniquement faisable, en combien
21:56de temps, et avec quelles conséquences sur le secteur entier ?
22:00– Dans le texte, nous avions la création d'une holding exécutive au 1er janvier
22:052025, et puis la société unique au 1er janvier 2026.
22:08Moi j'ai reçu l'ensemble des organisations syndicales, j'ai reçu…
22:12– Ma question était sur le…
22:14– Vous me demandez le calendrier ?
22:16– Non, la faisabilité de ce que dit le Rassemblement national, à savoir la privatisation
22:22de l'audiovisuel public.
22:23– Ah mais moi je ne suis pas favorable, moi je ne suis pas favorable pour une privatisation.
22:26On a des groupes privés, voilà, là en tous les cas, on sait ce que ça peut être, moi
22:31je suis…
22:32Vous savez, moi je crois au service public, je crois au service public de la culture,
22:36et moi je veux vous dire, sur la culture, de la même manière, soit vous aurez une
22:40culture dirigée et dirigiste, c'est l'extrême gauche, soit vous aurez la disparition du
22:45service public de la culture.
22:46Moi je pense que le service public de la culture, c'est la liberté de création avec un soutien
22:50fort de l'État, voilà.
22:52– Toute dernière question, le 2 juillet, la cour d'appel de Paris rendra sa décision
22:55concernant votre requête, on parle de l'affaire Carlos Ghosn, dans laquelle vous êtes toujours
22:59mis en examen.
23:00En clair, la justice veut savoir si vous avez vraiment effectué un travail en échange
23:03d'un versement de 900 000 euros de la part de Renault, est-ce que vous redoutez cette
23:06échéance du 2 juillet ?
23:07– Moi je ne redoute rien du tout, voilà, ma vie, voilà, moi je fais confiance à la
23:11justice, cette décision, je l'accepterai telle qu'elle sera, voilà, nous sommes
23:17encore dans un état de droit Monsieur Ghosn.
23:18– Bien sûr, quelques questions rapides pour finir, les JO approchent, les organisateurs
23:23se demandent si la Seine sera assez propre pour accueillir les épreuves de nage en
23:26eau libre.
23:27Vous avez ironisé hier sur le coût de l'assainissement et le rendez-vous reporté d'Anne Hidalgo
23:32qui promettait de se baigner dans la Seine, est-ce que c'est du joe-bashing ?
23:35– Non mais, attendez, j'ai ironisé, c'est 1,4 milliard pour rendre…
23:41– C'est de l'argent mal dépensé ?
23:42– Non, c'est pour rendre la Seine baignable, voilà, 1,4 milliard, donc j'espère qu'elle
23:46sera baignable.
23:47– Pour les Jeux Olympiques, une fois par siècle.
23:49– Avec… et les nageurs doivent prendre un traitement avant, pendant et après, voilà,
23:54donc c'est pour ça que je n'ai pas ironisé, 1,4 milliard, c'est l'argent des Français.
23:58– Eh bien merci, Rachida Dati d'avoir été au micro d'Inter ce matin, c'est
24:04toujours un grand plaisir.

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