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Transcription
00:00J'ai été invité ce matin pour commenter ce début des Jeux Paralympiques de Paris.
00:04Le sportif et aventurier Philippe Croizon, bonjour.
00:07Merci beaucoup d'être avec nous.
00:09Je rappelle que le grand public vous a découvert à travers une série d'exploits.
00:13Suite à un accident, vous avez perdu toute ou partie de vos membres et pris par la suite une revanche sur la vie.
00:18Vous avez traversé la Manche à la nage en un peu plus de 13 heures, réalisé 4 traversées pour relier les 5 continents à la nage,
00:23battu un record de plongée, participé au Rallye Dakar, vous êtes conférencier, vous êtes aussi commentateur sportif pour ces Jeux.
00:29Merci de prendre le temps de nous répondre d'ailleurs.
00:31Quel est votre état d'esprit avant cette cérémonie d'ouverture ?
00:34Regardez mon visage.
00:36Je pense qu'il parle de lui-même.
00:38Non, non, très, très, très heureux.
00:40Ça va être une grosse journée aujourd'hui.
00:42Donc la cérémonie d'ouverture et demain, bien sûr, les premières épreuves.
00:46Donc j'ai hâte parce que j'ai déjà vécu les Jeux Olympiques qui ont été extraordinaires.
00:50Vous vous rendez compte ?
00:51Là où on allait dans les salles, on dépassait les 110 décibels.
00:54Ils offraient des bouchons d'oreille tellement il y avait une ferveur extraordinaire.
00:58Tout le monde criait et tout le monde maintenant attend les Paralympiques avec impatience.
01:01Et vous pensez que ce sera la même ferveur ?
01:03Oui, j'en suis certain.
01:05Non, il n'y a aucun doute.
01:07Partout, à chaque fois, à travers le monde, quand il y a les Jeux Olympiques et derrière les Jeux Paralympiques, il y a une belle ferveur.
01:11Pour moi, la première ferveur que j'ai vécue, c'était Londres 2012.
01:15Londres 2012 était une révolution dans le monde entier pour les Jeux Paralympiques.
01:18J'espère que Paris sera la deuxième claque dont on a besoin, surtout dans notre société, dans notre pays.
01:23Concernant les personnes en situation de handicap, j'aime bien le dire, les personnes capables autrement.
01:28Parce qu'aujourd'hui, on veut vivre du fruit du travail.
01:30On veut être autonome et on veut surtout de l'autonomie dans notre société.
01:33Je suis sûr que les Paralympiques vont contribuer à ce changement.
01:36On va en reparler d'ailleurs de cette autonomie et de la situation.
01:41En France, on a quand même l'impression qu'après les Jeux Paralympiques, il y a de plus en plus d'engouement pour ces Jeux d'un autre genre.
01:51On l'a compris, ce sont d'abord des athlètes de haut niveau.
01:55Et accessoirement, je dis bien accessoirement, ce sont des personnes en situation de handicap.
01:59Mais ce sont d'abord des athlètes qui se sont préparés pendant 4 ans, comme tout athlète qui se respecte,
02:03pour entendre la Marseillaise, voir le drapeau bleu-blanc-rouge se lever,
02:06et avoir cette fierté incroyable d'avoir une médaille autour du cou.
02:09Donc voilà, c'est rien d'autre que ça.
02:11Ce sont des sportifs de haut niveau.
02:12Et après, ce sont des personnes en situation de handicap.
02:14Mais pas l'inverse.
02:15Il y a des disciplines en particulier que vous attendez ?
02:19Oui, il y a des disciplines que j'adore.
02:20Le rugby fauteuil, la natation, l'athlétisme.
02:23Mais ça ne m'empêchera pas d'aller voir la boccia.
02:25Parce que je me souviens d'avoir été à Londres en 2012, voir la boccia.
02:29Et au début, il y a un silence incroyable.
02:31Tout le monde est sous pression.
02:32C'est un peu comme une partie de pétanque.
02:34Et quand il y a des points qui sont marqués, les gens hurlent.
02:37C'est un moment de plaisir, c'est un moment de joie.
02:39Ce qu'on va recevoir aussi, c'est des moments d'émotion.
02:42Des larmes d'émotion, des larmes de joie, et aussi des larmes de tristesse, des fois.
02:45Parce qu'on va accompagner les sportifs.
02:46Quand il y a un échec, les larmes coulent et c'est assez terrible.
02:50Donc voilà, il y a toutes ces émotions qu'on va retrouver.
02:52Et ça, j'ai hâte d'y être.
02:54Une question, pourquoi est-ce que ces Jeux sont encore organisés à part,
02:58en dehors des Jeux olympiques dits classiques ?
03:02C'est une question de fédération encore aujourd'hui, c'est ça ?
03:05Oui, c'est une question de fédération.
03:07Et surtout, si les Jeux avaient lieu en même temps, ça serait un peu compliqué.
03:10Il faudrait créer deux villages.
03:11Rendez-vous compte, économiquement parlant, ça ne serait pas jouable.
03:14Donc non, il faut bien que les deux Jeux restent.
03:16Mais c'est vrai que si on pouvait déplacer les Jeux olympiques en juillet
03:20et avoir les Paralympiques en août, ça serait quand même pas mal.
03:22Parce qu'à chaque fois, c'est en septembre et c'est un petit peu la galère.
03:25Que ce soit à la fois pour les villes ou les gens, les enfants qui rentrent à l'école et ainsi de suite.
03:29Donc ça fait beaucoup, beaucoup de pertes.
03:31Mais un jour peut-être qu'ils s'entendront et qu'on y arrivera.
03:34C'est quand même particulier d'organiser ces Jeux à Paris.
03:36Parce que cette ville, elle est particulièrement critiquée,
03:39notamment pour son manque d'accessibilité pour les personnes en fauteuil.
03:43C'est un sujet que vous connaissez très bien.
03:45Actuellement, quand je vous parle, je suis dans mon fauteuil.
03:48Et effectivement, je vous promets que pendant les Jeux olympiques,
03:51je n'ai rencontré pratiquement aucun problème.
03:53La ville de Paris a fait un travail extraordinaire au niveau des trottoirs.
03:57Ils ont rajouté du bétume.
03:58Vraiment, il y a une accessibilité incroyable.
04:00Les transports aériens, bien sûr.
04:03Parce que le métro, on sait très bien qu'à Paris, c'est une grosse difficulté.
04:06Mais il est tellement vieux qu'il y a des nouvelles lignes qui fonctionnent.
04:09Tous les bus sont accessibles aujourd'hui.
04:11Ils avaient rajouté 1000 taxis, 1000 taxis PMR.
04:14Donc, vous voyez, ça veut dire qu'ils ont bien réfléchi à la chose.
04:17Honnêtement, je n'ai eu aucun problème pendant les Jeux olympiques.
04:19Donc, ce sera exactement pareil pour les Jeux paralympiques.
04:21Aucun souci.
04:22Tout le monde peut venir.
04:23Et surtout, j'avais envie de vous dire qu'il reste des places à 15 euros.
04:27Vous pouvez venir en famille, venir au Stade de France pour 15 euros
04:30et vivre des émotions extraordinaires.
04:32Je vous promets, quand vous allez voir les finales du 100 mètres
04:34ou des choses comme ça, les finales du 100 mètres fauteuil,
04:37c'est les Formule 1, les trucs.
04:38Donc, n'hésitez pas, venez, ça vaut vraiment le coup.
04:41Comment est-ce qu'on devient para-athlète ?
04:43Il y a des fédérations en France ?
04:46Je n'ai pas entendu, excusez-moi.
04:48Il y a des fédérations en France pour faire du para-athlétisme ?
04:52Mais bien sûr, il y a la fédération du sport,
04:54il y a la fédération du sport adapté pour les personnes qui ont des troubles cognitifs,
04:58des handicaps mentaux et ainsi de suite.
05:00Donc, non, non, il y a tout ce qu'il faut.
05:01Et il va y avoir un engouement.
05:03Si j'avais un petit message à faire passer, c'est aller vers le sport.
05:06Je ne parle aux personnes à l'habileté réduite.
05:08Je parle aux parents qui ont des enfants en situation de handicap.
05:11Emmenez-les vers le sport.
05:12Franchement, c'est l'outil de résilience absolue pour se reconstruire.
05:15Vous savez, dans ma vie, je n'ai plus d'outil de résilience.
05:17J'ai eu ma famille, mes amis, l'amour, l'humour.
05:19Mais le sport m'a vraiment reconstruit.
05:21Le sport m'a permis d'être l'homme que je suis devenu aujourd'hui.
05:23Et le sport m'a permis de vous dire que j'aime ma vie d'aujourd'hui.
05:25Parce qu'elle est riche.
05:26Vous vous rendez compte, je fais entre 100 et 120 conférences à l'année.
05:29Ce n'est que du bonheur pour moi.
05:30Ce n'est que du partage.
05:31Et ça, c'est le sport qui me l'a amené.
05:32Ça peut être l'étape d'après, après une réadaptation, une rééducation.
05:40Suite à une rééducation, ça peut être le step d'après.
05:43Et il n'y a pas besoin d'être un sportif de haut niveau avant d'avoir eu un accident, par exemple.
05:48Surtout pas.
05:49Regardez, je n'ai jamais été sportif.
05:50J'ai commencé le sport à 40 ans.
05:52J'étais gras comme un lardon.
05:53J'ai monté une équipe et je leur ai dit transformez-moi.
05:55J'ai un rêve.
05:56Je veux traverser la manche à la nage.
05:58Sachant que le taux de réussite chez les valides est de 10% seulement.
06:01Vous savez, dans tous les centres de rééducation, il y a du sport.
06:04Pourquoi il y a du sport dans les centres de rééducation ?
06:05Parce qu'à ce moment donné, on en fait.
06:07Et on se retourne et on se dit, waouh, c'est moi qui ai été capable de faire ça.
06:12Ça veut dire qu'avec mon nouveau schéma corporel, même avant mon handicap, je peux faire des grandes choses.
06:17Je peux y arriver.
06:18Et ça, c'est le sport qui nous l'apporte.
06:20Mais vraiment.
06:21Et c'est comme ça qu'on devient des personnes capables autrement et qui sortent de l'ordinaire.
06:25Merci.
06:26Merci beaucoup Philippe Croizon d'avoir pris le temps de nous répondre.
06:28Merci à vous.
06:29Vous allez être très mobilisé pour ces Jeux Paralympiques de Paris.
06:32Sur RTL.
06:33Écoutez-moi sur RTL tous les jours.
06:34Et pour la télé, c'est France 24.
06:36Merci Philippe Croizon.

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