"Je partage sa souffrance": Yannick Alléno plaide pour l'instauration d'un "homicide routier" après la mort d'un gendarme

  • le mois dernier
Yannick Alléno, chef étoilé et père d'Antoine, mortellement percuté par un chauffard en mai 2022, réagit à la mort d'un gendarme, tué après un refus d'obtempérer ce lundi. 

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00:00Écoutez, ma réaction est toujours la même, de tristesse, évidemment, parce qu'il faut penser à sa famille, sa femme et son enfant qui va rester là et qui ne retrouvera jamais son papa, donc voilà, c'est toujours la même chose, c'est toujours les mêmes mots.
00:16Et vous pourriez partager le coup de colère de son épouse, de sa veuve ? Vous le partagez ? La France a tué mon mari à cause de son laxisme ?
00:26Je partage sa souffrance, c'est assez évident pour l'avoir vécu, et je crois que tous ceux qui ne l'ont pas eu à le vivre ne peuvent pas comprendre ce qu'elle essaye de dire.
00:36Ce qu'elle essaye de dire, c'est que son mari était en train de faire son travail, a essayé d'arrêter un personnage et qu'il en est mort. Voilà ce qu'elle essaye de dire.
00:44C'est pas la France qui a tué son mari, je pense, mais c'est certainement le gars qui composait la voiture qui a tué son mari.
00:52Vous savez, le refus d'obtempérer, aujourd'hui c'est 27 000 refus d'obtempérer par an, ça veut dire un tous les 20 minutes.
00:58C'est-à-dire qu'à chaque fois que quelqu'un a quelque chose à se reprocher, il ne s'arrête plus.
01:03Vous savez, quand Antoine est parti, j'ai eu l'envie de créer l'association qui porte le nom d'Antoine pour aller porter haut et fort, grâce à ma notoriété, ce qu'on ne dit plus.
01:16Je vais vous donner un exemple. Un soir, trois semaines après Antoine, un homme, dans sa voiture, a mis 8 minutes, je crois, pour traverser Paris, pour tuer la petite qui avait 23 ans au pont Neuf.
01:33Donc il est parti des Champs-Élysées, il a tué la gamine. Après 4 refus d'obtempérer, il l'a percuté à plus de 100 km heure et il ne s'est pas arrêté derrière.
01:42Voilà ce qu'on vit tous les jours en France. Voilà ce que les familles vivent.
01:47Et ce qui est toujours très insupportable, c'est d'entendre dire que la personne est morte de façon involontaire, je n'ai pas voulu la tuer.
01:53Mais attendez, vous n'avez pas voulu la tuer, vous avez créé un homicide.
01:58Et c'est pour ça qu'on tient à ce que la notion d'homicide routier soit organisée, soit placée dans le code pénal français pour distinguer l'accidentologie du meurtre routier.
02:12En tout cas, du fait de gens qui se comportent comme il ne le faut pas, avec de l'alcool, de la drogue, et ils roulent trop vite, et font des refus d'obtempérer, soient considérés comme un homicide routier.
02:24Vous savez que le refus d'obtempérer ne faisait même pas partie, et ne fait encore toujours pas partie d'ailleurs, des circonstances aggravantes dans notre code pénal.
02:33J'ai justement Yannick Allénaud, parce que l'Assemblée avait au début de l'année, en janvier, adopté en première lecture l'instauration de ce délit d'homicide routier.
02:42Malheureusement, la dissolution a suspendu le processus, donc tout est à refaire.
02:47Tout n'est pas à refaire, puisque le Sénat a validé le texte. Il est revenu en deuxième lecture. Il faut rappeler que c'était un choix transpartisan.
02:56Donc je pense qu'il faut que l'ensemble des responsables politiques reprennent le chemin de la discussion autour de ce sujet, qui massacre plus de 700 enfants par an en France,
03:05et qui tue plus de 4 000 personnes sur nos routes. Voilà. En gros, globalement, tout le monde demain matin peut être touché par ces drames.
03:12J'entends les uns et les autres dire ceci ou cela, de gauche, de droite, etc. Je pense que sur ce sujet-là, en tout cas, il faudrait mettre un peu de côté ces conditions politiques
03:22et se dire « Ok, nous allons doter la France d'un arsenal nécessaire pour que de moins en moins d'enfants, de moins en moins de personnes,
03:31notamment un gendarme aujourd'hui, perde la vie quand il est en train de faire son travail. »

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