La journaliste Charlotte d’Ornellas explique la veuve d’Eric Comyn «commence à comprendre le calvaire judiciaire» des familles de victimes.
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00:00Mais je pense qu'il y a une chose particulière chez cette femme,
00:03parce qu'on entend dans ce qu'elle dit,
00:05et notamment cette phrase,
00:07nous, on a pris perpétuité,
00:08qu'on retrouve dans la bouche de absolument toutes les victimes
00:12qui finissent par prendre la parole,
00:14mais ces victimes, elles prennent la parole
00:16quand elles commencent à comprendre
00:18le calvaire judiciaire dans lequel elles sont entrées,
00:20quand elles commencent à découvrir l'accumulation
00:23de différents droits non essentiels, on va dire,
00:27qui sont accumulés dans la procédure.
00:29Quand elles commencent à découvrir que le contradictoire
00:32s'est complètement perdu du côté de l'accusé
00:35au détriment de la victime.
00:37Elle, elle est femme depuis des années d'un gendarme,
00:41un gendarme qui connaît ça par cœur,
00:43un gendarme qui, probablement, le soir en arrivant chez lui,
00:46a raconté à sa femme toutes ces familles de victimes
00:49qu'il essaye d'accompagner et qui vivent exactement
00:51ce qu'elle vient de reconnaître dans sa chair.
00:54Donc elle sait, beaucoup plus rapidement que d'autres,
00:56parce que, probablement, qu'elle a eu tout le récit.
00:59Elle évoque la question de la procédure.
01:02Elle évoque... Et 1981, je ne sais pas,
01:04je ne suis pas dans sa tête, je ne sais pas ce qu'elle a voulu dire.
01:07Ce qui est sûr, c'est qu'au niveau politique, 1981,
01:10outre la question de la peine de mort,
01:12est un véritable basculement dans la conception de la justice.
01:15C'est l'arrivée au pouvoir, 1981,
01:18d'une révolution dans la manière de concevoir la justice.
01:21Punir devient un problème, devient un facteur criminogène
01:25et il faut, désormais, accompagner, expliquer,
01:27voire excuser, donner une seconde chance.
01:30C'est une véritable révolution
01:32et on aurait tort de se focaliser sur la question de la peine de mort,
01:35je ne sais pas si elle a voulu parler de ça ou pas,
01:37pour ne pas voir cette révolution qui pourrait nous faire réfléchir.