Le témoignage de Tomaz Mezou, coach sportif victime d'un violent cambriolage

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Le témoignage de Tomaz Mezou, coach sportif victime d'un violent cambriolage dans les Yvelines.

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00:00Le fond de l'histoire, c'est ma fille finalement, parce que je rentre tôt pour une fois du
00:06travail, je préviens ma fille que je vais rentrer, elle me dit « moi je pars de chez
00:10maman parce que je suis divorcée, sa mère habite à 5 minutes ». Je rentre et en arrivant
00:16je vois des éléments qui me montrent que ma fille est rentrée, le chat est à l'intérieur,
00:22etc.
00:23Lorsque je pose mes affaires, j'aperçois qu'il y a au fond de ma péniche de la lumière
00:30allumée dans ma chambre, ce qui est complètement inhabituel parce que mes enfants n'ont pas
00:33besoin d'aller dans ma chambre, ils ont tout ce qu'il faut.
00:36Et là je me dis « tiens c'est bizarre, je me mets à parler à ma fille, elle ne répond
00:38pas dans la maison, elle peut être au fond, elle ne m'entend pas ». Lorsque j'arrive
00:42au niveau de ma chambre, je sens une forte odeur, je me dis « ça ne sent pas bon ici
00:45». Et quand je me retourne, je vois deux chaussures dépasser de ma salle de douche,
00:51et là je pense que c'est ma fille qui me fait une blague, qui se cache.
00:53Parce qu'elle m'a dit « papa, je suis là dans cinq minutes, moi j'ai mis une
00:55demi-heure à rentrer ». Donc mon timing, elle devait être là depuis longtemps.
00:58Et là je lève la tête et je tombe nez à nez avec cette personne.
01:01Donc dans un premier temps, comme ma fille doit être là, je dis « mais vous êtes
01:04qui ? Vous faites quoi ? Où est ma fille ? ». Et là il commence à me faire « la
01:07fille c'est pas moi, la fille c'est pas moi, la fille c'est pas moi ». Et là
01:10dans ma tête, il y a un schéma qui se produit, pardon, c'est qu'il a fait du mal à ma
01:15fille.
01:17Donc là, je deviens, je dis « où est ma fille ? Où est ma fille ? ». J'hurle.
01:21Et en appelant ma fille, j'ai pas de réponse.
01:24Et bêtement, enfin bêtement, c'est logique, j'ai laissé mon téléphone dans la cuisine
01:28en fait.
01:29Donc là, je me dis « où est ma fille ? Où est ma fille ? Où est ma fille ? ». Je
01:35lui demande, il dit « la fille c'est pas moi, la fille c'est pas moi, je comprends
01:37pas ». Il dit « je veux juste manger ». Tout ça, je dis « mais qu'est-ce tu fais
01:39à manger dans ma chambre ? ». Et là je lui dis « bouge pas, on va appeler la police
01:43». Donc je le fais descendre l'escalier, je lui dis « tu bouges pas, tu t'assoies
01:46ici, on va appeler la police ». Il dit « non, pas la police ». Et là, il devient violent.
01:50Donc c'est-à-dire qu'il me pousse, il veut se battre, il veut s'en aller, etc.
01:52Et moi, c'est la clé de la solution, c'est ce type, qu'est-ce qu'il fait chez moi
01:56et où est ma fille ? Et là, j'appelle ma fille, personne ne vient, je crie à l'aide,
02:00personne ne vient.
02:01Il n'y a personne évidemment.
02:02Et là, je me dis « où est ma fille ? Où est ma fille ? ». Et je veux appeler la
02:05police.
02:06C'est ma seule obsession.
02:07Et mon téléphone est dans la cuisine, c'est-à-dire à 10 mètres de moi et je ne peux pas y aller.
02:10Dès que je m'en vais, il devient violent, il me pousse, il veut s'en aller, etc.
02:13Mais moi, je ne veux pas qu'il parte parce qu'il a peut-être tué ma fille.
02:16Dans ma tête, le viol prend vraiment ma fille.
02:18Et là, la bagarre démarre.
02:20Et là, il devient violent, il m'attrape, il me fait tomber, il veut me mordre partout.
02:25J'essaie de me défendre.
02:26Alors heureusement, j'ai eu la chance d'avoir fait du judo, j'ai jugé dessus, j'étais
02:31dans la gendarmerie pour mon service militaire, j'ai appris des choses pour me défendre
02:35un petit peu.
02:36Tout est revenu avec l'adrénaline, c'est incroyable.
02:39J'arrivais à le maîtriser, à le garder en contact et qu'il ne me fasse pas de mal,
02:43en fait.
02:45Et je n'ai toujours pas de nouvelles de ma fille.
02:47Ça dure 5 minutes, 10 minutes, 15 minutes.
02:48Je n'arrive pas à aller chercher ce téléphone.
02:50Lui, il a un téléphone sur lui, j'essaie de lui prendre.
02:52Il se démène dans tous les sens pour pas que je lui prenne son téléphone et que je
02:55puisse appeler la police.
02:56Moi, c'est l'obsession, c'est police, ma fille, police, ma fille.
03:00Le téléphone vole, il s'en va à des mètres de nous.
03:04Pardon, je ne parle pas très bien et là, je n'ai plus de solution.
03:08Et je jure, je jure, il faut savoir, pendant 15, 20 minutes, je ne fais que hurler,
03:11appeler à l'aide, ma porte est ouverte, personne ne vient.
03:13Il y a pourtant des gens sur le chemin.
03:15C'est vraiment, c'est très long, très, très long.
03:17Et là, ma fille débarque et donc dans ma tête, je la vois arriver par l'escalier.
03:22J'étais en train de me battre.
03:24Je vois une image ici dans mon salon.
03:26Il commence à y avoir du sang, etc.
03:28Je vois ma fille, ça me perturbe et là, il fonce vers, j'ai un, on voit le poids,
03:33la voie là bas et j'ai tous les éléments de cheminée.
03:36Vous savez, pour les tisonner, j'ai des bûches et il prend tout ça.
03:40D'un coup, il fait, il fonce sur moi et là, dans ma tête, avec l'adrénaline encore,
03:44j'ai dix mille scénarios qui se mettent en tête en l'espace d'une seconde comme ça.
03:48Qu'est ce qu'il faut que je fasse?
03:50Et là, je me dis, il faut que je fonce vers lui, sinon il va, il aura le dessus sur moi.
03:53Et là, je fonce vers lui, je le plaque au sol.
03:56Ma fille, entre temps, m'entendant hurler du chemin, elle a enlevé ses écouteurs.
04:00Elle dit qu'est ce qui se passe?
04:00Je ne sais pas, pas les venus.
04:01Elle m'a vu en train de me battre avec un individu qu'on ne connaît pas.
04:06Et là, elle est arrivée, elle s'est pris un coup de tisonnier, la pauvre, sur le bras.
04:10Elle a essayé de me défendre, elle était hyper courageuse.
04:15Et elle vous a, elle a appelé la police.
04:18Exactement. Oui, alors du coup, moi, j'ai saisi l'individu.
04:21J'ai réussi à m'envoyer des hématomes un peu partout et tout, mais des mains cassées.
04:26Ça ne se voit pas, mais c'est fêlé partout.
04:28Et en fait, je lui dis sort, sort, sort, sort, va vite appeler la police, va vite appeler.
04:32Je veux la protéger, surtout.
04:33Déjà, je suis content qu'elle soit là.
04:35Et là, le type devient encore plus virulent parce qu'il sait que la police risque d'arriver.
04:39Et là, c'est vraiment une bagarre acharnée.
04:41Déjà, il avait les tisonniers.
04:42Heureusement, j'arrive à le maîtriser.
04:44Et là, je me dis, il faut que je le saisisse parce que dans ma cuisine, j'ai des grands fourreaux avec des couteaux de cuisine.
04:49Je dis si jamais il arrive à la cuisine et qu'il prend un couteau, c'est fini pour moi.
04:54Et donc, je me dis, il ne faut pas qu'il atteigne la cuisine et ma fille est dehors.
04:57Je ne veux pas qu'il aille jusqu'à ma fille.
04:59On ne sait jamais ce qui peut arriver avec tout ce qu'on entend aujourd'hui.
05:02On n'entend que ça, des histoires comme ça, dramatiques.
05:04Et du coup, ma fille, ça dure 20 minutes avant que la police arrive, donc de bagarre, de bagarre.
05:08En tout, ça a duré 40 minutes, 40 minutes, 40 minutes de lutte acharnée.
05:12Vraiment, c'est...
05:13Parce qu'en fait, on entend souvent parler d'insécurité.
05:16On entend souvent parler de cambriolage.
05:18Mais là, on a la réalité de ce qui vous est ce qui vous est arrivé.
05:23Les témoignages sont relativement, je dis bien relativement rares.
05:27On va regarder le profil du voleur.
05:29Il s'est avéré qu'il était algérien, sous OQTF.
05:32Profil du prévenu, né le 12 octobre en Algérie,
05:37nationalité algérienne, SDF depuis son arrivée en France et sous OQTF depuis le 9 août.
05:41Je ne croyais pas qu'il était sous OQTF.
05:42Il était sous OQTF, donc obligation de quitter le territoire français.
05:46La police vous a félicité.
05:49J'ai reçu beaucoup de messages.
05:52Ça, c'est incroyable parce que, en fait, il faut savoir que dans les pénistes
05:55de monde, des bateaux comme ça, il y a une grande solidarité.
05:59Et j'ai envoyé un mail disant j'ai eu un individu chez moi.
06:01Attention à vous, etc.
06:03Et en fait, ils m'ont dit oui, oui, nous aussi, on a été visité.
06:07Moi, tout ce que je sais, c'est que cet individu, il faisait toutes les péniches,
06:12toutes les péniches de l'île de France.
06:13Il avait fait tout Neuilly.
06:15En fait, j'ai un ami à Neuilly, mon meilleur ami Maxime,
06:18qui m'a envoyé plein de photos de lui parce qu'en fait,
06:20ils ont tous des caméras dans leur bateau.
06:23Et il apparaît en photo à chaque fois et à chaque fois, je dis c'est lui, c'est lui, c'est lui.
06:26Il y a eu plus de dix, je crois, cambriolages minimum, minimum.
06:31Il y a plein d'affaires qui remontent, du coup, depuis qu'on l'a attrapé.
06:34Qu'est-ce que ça laisse comme trace psychologique ?
06:36C'est très simple. Ce matin, je me suis réveillé pour venir sur le plateau.
06:40J'étais comme ça chez moi.
06:41J'ai fait un tour complet de la péniche
06:45pour vérifier qu'il n'y avait personne.

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