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Anne Fulda reçoit Marie Tabarly pour son livre «Cavalcade océane» dans #HDLivres

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Transcription
00:00Bienvenue à l'heure des livres, Marietta Barli, on est ravis de vous recevoir.
00:04Alors vous êtes navigatrice, vous êtes comportementaliste et qu'un.
00:07Et après avoir publié un livre en 2008 sur votre père Eric Tabarli,
00:12vous venez de publier Cavalca d'Océane aux éditions Arthaud,
00:15un joli livre prenant, sincère, qui revient sur ce défi que vous avez relevé 50 ans après votre père,
00:20celui de réarmer Pendwick VI pour participer à l'Océan Globe Race 2023,
00:26une course autour du monde en équipage et sans GPS, sans satellite, sans moyens de communication moderne.
00:32Alors le titre, Cavalca d'Océane, il fait allusion tout de suite à vos deux passions,
00:37parce que Cavalca, c'est vrai qu'on pense aux chevaux, Océane, c'est l'océan.
00:41Ce sont deux passions conciliables, les bateaux et les chevaux, et est-ce qu'il y a des choses en commun ?
00:49C'est absolument pas conciliable, c'est les deux seules passions qui coûtent une blinde
00:54et qui sont hyper chronophages et qui sont plus dangereux et qui ne rapportent pas un copec.
01:01Ah, rien du tout.
01:02Donc, non, non, non, non, j'ai eu le nez cru, là.
01:07Bon, néanmoins, vous avez besoin des deux, mais il n'y a aucun point commun.
01:10C'est-à-dire, en plus, la différence...
01:11Il y a énormément de plans communs, il y a plein de plans communs.
01:14Il y a un sens, un sens équin, et comme le sens de la mer, à pouvoir développer,
01:18c'est-à-dire, beaucoup d'empathie, d'intuition, d'être à l'écoute de la personne,
01:24soit bateau ou soit cheval, avec qui on communique.
01:27Et il y a tous les marins qui ont la chance de monter à cheval,
01:31ou inversement, on dit qu'il y a le toucher de barre,
01:33et que le rapport main-bouche avec le cheval va être quasiment...
01:37Enfin, ça pente aux mêmes choses.
01:39Il y a beaucoup de...
01:40Puis c'est les deux seuls sports dans lesquels on est chef d'entreprise
01:43avec des coûts monstrueux, quoi.
01:44Ce n'est pas comme un judoka ou un footballeur
01:48qui va refaire une équipe, oui, autour de lui,
01:50mais sauf que là, nous, on a des charges
01:51qui sont très, très, très chères, en fait,
01:55que ce soit un cheval de très haut niveau
01:57ou un bateau à très haut niveau, on parle de millions d'euros, là, quand même.
01:59Oui, et avec en plus, quand il s'agit d'un bateau
02:01et donc d'un équipage, d'une responsabilité sur les gens,
02:05enfin, sur l'équipage qu'on embarque avec soi,
02:07vous écrivez dans le livre que ça faisait partie
02:10de voir un équipier remporté par l'océan,
02:13ça faisait partie de vos terreurs,
02:14que c'est une responsabilité ?
02:16Bien sûr, mais on s'engage à faire du mieux qu'on peut
02:22pour emmener un équipage autour du monde,
02:24cet équipage s'engage, lui, à donner le meilleur de lui-même
02:26pour que l'équipage fonctionne.
02:28Chacun a sa responsabilité dans le bateau.
02:33Maintenant, quand vous prenez quelqu'un en covoiturage avec vous,
02:39vous vous engagez à l'emmener à bon port.
02:40Maintenant, il se passe ce qu'il arrive.
02:42Des fois...
02:44Alors, vous décrivez vos huit mois de course,
02:49votre victoire en avril 2024,
02:50et comme vous le dites, c'est une victoire en eau de boudin,
02:54loin d'être joyeuse,
02:55parce que vous arrivez, déjà, on vous parle d'une disparition,
02:59donc ça glace un peu,
03:01et puis il y a le contexte général, politique même,
03:04que vous évoquez, c'est-à-dire après les élections,
03:07la dissolution, il y a une drôle d'ambiance, quoi.
03:08Ah oui, on est arrivé vraiment dans un...
03:11Tout ce qu'on a vécu pendant deux ans
03:13était hyper, hyper, hyper joyeux.
03:15On était tellement haut.
03:17Puis à chaque fois qu'on arrivait sur la dernière année,
03:19dès qu'on arrivait quelque part,
03:20c'était Cape Town, c'était Auckland.
03:24Et puis là, on arrive...
03:27Personne, il n'y a pas un chat,
03:29on ne peut pas mettre les feux de Bengale,
03:30il y a quelqu'un qui est en train de se noyer.
03:32Et dès qu'on arrive en France,
03:33tout le monde qui vit quelque chose d'un hiver pourri,
03:36où tout le monde était triste.
03:40Bon, bah, d'accord.
03:42Et puis, ouais, en fait,
03:43on a vécu quelque chose de tellement fort
03:45et d'être tellement intense
03:46avec nous, un groupe qui était ultra soudé
03:48et où on rigolait beaucoup.
03:51Voilà, chute, l'après,
03:53et le vide est cataclysmique, quoi.
03:56Et le livre vous a été un peu reconstitué aussi,
03:59justement, les joies que vous avez vécues.
04:01Parce que, en fait, d'ailleurs,
04:02cette arrivée, c'est un peu un symbole
04:03de ce que peut apporter la mère,
04:05c'est-à-dire des joies incommensurables,
04:07mais aussi des drames terribles.
04:10Puisque quand vous n'arrivez pas,
04:12ce n'est pas un drame qui vous touche,
04:13vous, personnellement.
04:14Mais on vous annonce qu'il y a quelqu'un
04:16qui est noyé.
04:17Ça vous annonce qu'il y a quelqu'un
04:18dans les quelques kilomètres autour de vous
04:21qui est porté disparu.
04:23Ce n'est jamais très drôle.
04:25On sait très bien ce que ça peut être.
04:26Après, on a vécu des choses aussi qui sont...
04:29Oui, parce que vous décrivez,
04:30c'est une aventure qui est sportive,
04:32physique, humaine, incroyable.
04:35Vous écrivez, nous avons vécu
04:36ce que l'humanité a de plus beau.
04:38Mais c'est aussi une aventure dure, très dure.
04:40Alors, quels sont les souvenirs les plus beaux
04:41et les plus difficiles ?
04:44Il y a un souvenir qui est quand même très, très beau.
04:48On est au large de l'Amérique latine.
04:52On vient de passer le Cap Horn.
04:54On est remonté par...
04:56En laissant les Malouines
04:57et on fait route sur Punta del Este.
04:59Une nuit où il y aura une 40-45 nœuds de vent,
05:03à peu près.
05:05Pas énormément de creux,
05:06mais une mer très croisée.
05:07Une mer très, très active, en fait.
05:09On n'est pas très grosse,
05:10mais assez puissante.
05:12Et sur l'eau, on peut avoir un plancton
05:14qui est phosphorescent.
05:16Et en général, on voit notre sillage.
05:18On peut voir les dauphins qui arrivent vite.
05:21Ce qui est déjà...
05:22C'est un gros cadeau, déjà, quand on a ça.
05:24C'est magnifique.
05:25Mais là, on a tout l'océan autour de nous
05:27où, à perte de vue,
05:28avec une nuit qui est très sombre, en plus,
05:31c'est...
05:31On est dans Avatar.
05:32Mais on est vraiment dans Avatar.
05:34On se retrouve avec toutes les vagues
05:36qui sont dessinées par le plancton.
05:38Et ça, je ne savais même pas
05:40que ça pouvait exister.
05:41On n'a vécu...
05:41On n'était que deux sur le pont
05:42à ce moment-là.
05:43Et qu'Edith a vécu un truc, mais...
05:46Une image qui reste...
05:48Ah oui, oui.
05:49C'est un gros cadeau de la vie, là, quand même.
05:51Bon, alors, on ne peut pas parler de tout.
05:54Vous parlez aussi, bien sûr, de votre bateau,
05:57le Black Shark, qui a lui-même une légende.
06:00Vous en parlez presque comme un être humain,
06:02un membre de la famille.
06:04Ce bateau qui a une vraie histoire.
06:06Vous évoquez, à un moment,
06:08Kerso, Kersosan,
06:10Olivier de Kersosan,
06:11qui, après votre bac,
06:13vous a emmené sur Géronimo.
06:15Ça fait partie de la légende.
06:17En tout cas, je vous conseille de lire ce livre.
06:19Ça s'appelle donc Cavalcade Océane.
06:21On partage les joies, les bonheurs,
06:26la dureté aussi de cette course incroyable autour du monde.
06:31Et c'est un livre qui est paru aux éditions Artho.
06:33Merci beaucoup, Marita Barli.
06:35Merci à vous.
06:35Sous-titrage Société Radio-Canada

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