Selon un sondage Ipsos, plus de la moitié des Français seraient favorables à une démission du président de la République, Emmanuel Macron.
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00:00J'imagine que vous avez vu, tous les quatre, cette grande étude Ipsos pour le monde, notamment dévoilée en cette fin de semaine.
00:09Je parle de grande étude, c'est-à-dire elle est faite deux fois par an, sur un panel auprès de plus de 11 000 Français,
00:15panel représentatif de la population, c'est pas un petit sondage comme ça, c'est quelque chose de très sérieux.
00:20Les enseignements sont multiples et alors ils sont sans ambiguïté, c'est-à-dire que la défiance des Français vis-à-vis du Président
00:28et de certaines formations, en particulier la France insoumise, et vis-à-vis de l'Assemblée, de la nouvelle Assemblée, tout cela est terrible.
00:35Notamment trois Français sur quatre qui disent ne pas avoir confiance dans la nouvelle Assemblée.
00:41Emmanuel Macron, lui, leur jugement à son égard est très critique, notamment un Français sur deux qui se dit plutôt favorable à la démission du Président de la République.
00:53On le sondageait là pour BFMTV cette semaine, un Français sur deux dit ne pas être contre la destitution d'Emmanuel Macron,
00:58tout en précisant pour trois Français sur quatre qu'ils ont conscience que ça n'aboutirait vraisemblablement pas, mais comment vous analysez ces chiffres-là ?
01:09D'abord, si les extrêmes sont montés, que ce soit le Rassemblement national ou la France insoumise, c'est pas seulement parce qu'il y avait une insatisfaction sur les politiques conduites.
01:19C'est aussi des raisons plus profondes, qui est un manque de confiance dans le système, et reconnaissons-le, un manque de confiance dans la plupart des formations politiques.
01:26Ce phénomène, hélas, le sondage le confirme, il ne le fait pas apparaître, et c'est la raison pour laquelle je pense qu'il faut qu'on arrive à trouver un gouvernement qui se donne un peu de temps.
01:37Premièrement, un gouvernement qui ne soit pas censuré dès la déclaration de politique générale.
01:44Il faut un gouvernement qui puisse s'installer et faire des choses. Vous voyez bien le taux de défiance vis-à-vis de la nouvelle Assemblée, trois Français sur quatre.
01:52Ça veut dire que l'Assemblée qui vient d'être élue, elle doit donner des signes de confiance, et il faudrait d'ailleurs que tous les partis politiques l'entendent.
02:01Et je pense que c'est la raison pour laquelle il faut que le gouvernement puisse être en mesure de rassembler des sensibilités différentes, largement,
02:08et de passer des accords avec des groupes différents qui, jusqu'à maintenant d'ailleurs, se sont souvent combattus pour essayer de faire en sorte qu'au moins sur les deux grands sujets
02:17qui ont fait consensus chez les Français pendant la campagne, on ait des progrès qui soient concrètement faits.
02:22Et les deux grands sujets, on les connaît. Pouvoir d'achat, emploi, protection sociale d'un côté, sécurité, ordre républicain, laïcité de l'autre.
02:28Je pense qu'il faut mettre en place autour d'une personnalité expérimentée, une personnalité de dialogue, un gouvernement avec une très grande diversité politique,
02:37et qui puisse sur ces deux grands sujets, dès le budget, marquer des progrès. Mais il faut que tous nous fassions l'effort d'oublier des programmes de campagne qui n'ont pas rassemblé de majorité.