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00:00Europe 1 Soir Weekend, 19h21, Pascale de la Tour du Pas.
00:04Il est 19h48, merci d'être avec nous dans Europe 1 Soir Weekend.
00:07Je suis toujours avec Jules Torres, journaliste politique au JDD.
00:11Ai-je besoin de le préciser ?
00:12Et Jean-Christophe Gagnard.
00:13Oui, c'est bien de nous rappeler de temps en temps, politologue et communicant.
00:16Je voudrais qu'on revienne un instant sur ce sondage.
00:17Est-ce qu'Emmanuel Macron est responsable de la situation ?
00:20Premier responsable de l'instabilité politique ?
00:22Point d'interrogation.
00:23Regardez votre sondage, CSA pour Europe 1, CNews et le JDD.
00:29Quasiment 6 Français sur 10 souhaitent qu'il démissionne.
00:32Alors, vous avez raison Jules, on le disait juste avant la pause,
00:35c'est 3 points quand même de moins.
00:36La semaine dernière, que se passe-t-il ?
00:38Evidemment que le Président de la République est tributaire de cette situation politique.
00:41Et d'ailleurs, je pense que si les Français ont été un petit peu déçus de son allocution d'hier,
00:46c'est qu'on n'a pas eu l'explication de cette dissolution
00:48qui finalement est le point de départ de la crise politique que nous sommes en train de vivre.
00:53C'est-à-dire qu'on a une dissolution qui n'a pas été comprise,
00:55puis on a eu des législatives anticipées
00:57où là, avec les manœuvres qu'on a connues,
00:59les Français ont sans doute été un petit peu dupés par les alliances politiques et les manœuvres.
01:03Donc c'est pour ça qu'aujourd'hui, on a un gouvernement qui est censuré.
01:07Donc évidemment qu'Emmanuel Macron est tributaire de cette situation politique.
01:11Lui, son vrai sujet pour les prochaines semaines et les prochains mois,
01:15ce n'est pas forcément le budget, ce n'est pas la loi immigration,
01:17ce n'est pas le secteur agricole, c'est de faire baisser ce chiffre-là.
01:21Il doit le faire baisser parce qu'au final, si ce chiffre augmente,
01:25si on passe de 60 % à 65, à 70, à 75 %,
01:30eh bien, il y aura une pression maximale sur ses épaules.
01:33Et je peux vous dire que les oppositions,
01:34qui pour l'instant, Jean-Luc Mélenchon est pour l'instant le seul
01:37qui réclame la démission du Président de la République.
01:39Marine Le Pen, elle tâtonne un petit peu plus.
01:42Elle n'est pas tout à fait sur la même chose.
01:44Elle nous dit qu'il y a eu un remaniement, une dissolution.
01:46La case départ, ensuite la dernière, c'est la démission.
01:50Mais elle ne l'appelle pas vraiment de ses voeux.
01:52Donc Emmanuel Macron, il va être obligé aujourd'hui de faire des choses.
01:55Il ne peut pas laisser la situation du pays dans une instabilité aussi grande.
02:00C'est pour ça qu'il doit nommer un Premier ministre le plus rapidement possible.
02:03On s'était dit peut-être que hier soir, il allait en nommer un.
02:08Bon, on a été un petit peu déçus là-dessus.
02:10Donc lundi, il doit en nommer un.
02:12Monsieur Boismerhan a fait un pari qui est à jusqu'à mardi.
02:16Il est assez fort en pari, c'est ce qu'il nous a démontré.
02:18Donc Emmanuel Macron, pour se sortir de tout ça
02:20et faire baisser encore plus ce chiffre de Français qui veulent et qui souhaitent sa démission,
02:25il doit s'activer très très fort.
02:28Jean-Christophe Gallien, est-ce que ça ne traduit pas aussi le fait
02:34que les Français n'ont pas très envie de bazar supplémentaire ?
02:36Cette baisse aussi de la volonté des Français d'obtenir la démission d'Emmanuel Macron.
02:41Il y a quand même une peur, non ? Vous ne croyez pas ?
02:44Je crois qu'il ne faut pas sous-estimer quelque chose qui est...
02:48C'est une photographie à l'instant T.
02:51La dynamique est intéressante, c'est celle-là qui est intéressante.
02:53C'est le fait qu'il est très impopulaire, très inaudible.
02:57Dans le digital, on parle d'engagement, on parle d'affinité dans les audiences.
03:02Là, il n'y a plus d'affinité, il n'y a pas d'engagement.
03:04Il n'est pas très loin d'une vraie rupture avec ce pays.
03:07C'est-à-dire que pour le coup, il a déjà une rupture qu'il a incarnée hier.
03:10Parce qu'il ne faut pas se rappeler ce qu'il a dit hier aux Français.
03:13Il a dit « Ok, ça n'a pas été compris, mais je vous ai donné la parole. »
03:16Et c'est vous qui avez choisi cette absence de majorité.
03:18C'est vous qui avez quelque part créé les conditions pour ce chaos.
03:21Ce n'est jamais de sa faute, mais c'est surtout qu'il l'a dit aux Français.
03:23Il ne l'a même pas dit aux autres, il l'a dit aux Français.
03:27Après, face à lui, vous dites, Jules, qu'il n'y a que les filles.
03:31Non, il n'y a pas qu'elle et les filles.
03:32Il y a le Rassemblement national qui le dit.
03:33Et pire que pour ça, pour lui, dans son propre camp.
03:37Jules, il le vit tous les jours.
03:39S'il dit la vérité, il va nous raconter ce qu'il entend.
03:41Non, ça est là, dans les couloirs.
03:42Mais moi, je l'entends malgré tout, sans aide, dans les couloirs.
03:44Et je vous assure que ceux qui vous appellent pour vous dire
03:46« Mais non, mais c'est lui le problème. »
03:47Ensemble, pour la République, c'est lui le problème.
03:50Monsieur Philippe, dont vous parliez tout à l'heure, il le dit aussi.
03:52Il ne le dit pas ouvertement, mais quelque part, il le dit aussi.
03:55C'en est fini d'Emmanuel Macron.
03:56Et on ne le veut plus, c'est lui le problème.
03:57Donc, cette espèce de pression qui vient sur lui aujourd'hui,
04:01je ne crois absolument pas que quoi que ce soit puisse le sauver aujourd'hui.
04:04Ce qu'il faut qu'il évite, c'est que ce qui est une guérilla
04:07contre l'Elysée devienne une guerre.
04:09Si ça devient une guerre, et je vous le dis à ce moment-là,
04:11ça descendra ailleurs que dans le Parlement,
04:13dans l'enceinte de l'Assemblée nationale.
04:14On ne peut pas compter sur le Sénat,
04:15parce que M. Larcher, quelque part, il ne va pas trop le soutenir.
04:18Et en réalité, c'est ça qui va se passer.
04:20Donc, Emmanuel Macron, il est dans un coin du ring.
04:22Aujourd'hui, il a deux possibilités.
04:24Incarner davantage ce qu'il n'a jamais fait, c'est-à-dire l'État.
04:27Sortir de cette nasse qui fait qu'on ne parle que de lui
04:30et qu'on pense que le président de la République, c'est Macron.
04:33Et simplement ça, il faut qu'il incarne davantage la France.
04:35Il essaie de le faire à l'international, mais ça ne marche pas trop.
04:37Il y a plutôt des défaites que des victoires.
04:39Il a une chance européenne.
04:40On va voir ce qu'il va faire avec le fameux sujet dont vous parliez,
04:42ce que vous n'aimez pas.
04:43Je ne vais même pas le citer.
04:44Celui qui concerne Mme Van der Leeuwen, le marqueur sur.
04:46Et à partir de là, il y a peut-être une chance.
04:48Mais le chemin est étroit, c'est escarpé.
04:51Il peut même tomber en route, si vous voulez, dans la montagne.
04:54Je pense que c'est compliqué pour lui,
04:55parce qu'un homme qui vient de la Plaine, il ne connaît pas trop ça.
04:57Même s'il aime les Pyrénées et tout ce que vous voulez,
04:59je pense qu'il aura du mal.
05:00Et je pense que l'étau va se resserrer.
05:02L'étau va se resserrer.
05:03Surtout si le prochain Premier ministre est une nouvelle fois censuré.
05:07Marine Le Pen a dit qu'elle se réserve tout droit de censurer à nouveau.
05:13Ce qui est intéressant, c'est qu'en effet, Jean-Christophe l'a très bien dit.
05:17Il n'y a pas seulement que les Insoumis,
05:19ils le font de manière très claire,
05:20et le Ration Nationale de manière un petit peu moins claire.
05:22Charles de Courson, certes, il a un ancêtre qui a été régicide.
05:26Mais il nous dit que la démission du Président de la République,
05:32Charles de Courson, qui est un centriste,
05:34a appelé à Emmanuel Macron à démissionner.
05:36Hervé Morin, le Président centriste, encore une fois, de la région Normandie,
05:40il a appelé à démissionner.
05:41Donc voilà, on a tout un tas de gens.
05:43Jean-François Copé, qui était un très grand soutien.
05:46Depuis cinq ans, il nous dit que la droite doit s'allier avec Emmanuel Macron pour survivre.
05:50Donc il n'y a pas que des ennemis du Président de la République
05:52qui veulent aujourd'hui sa démission.
05:55Nos auditeurs ont bien compris.
05:57Oui, mais il ne le fera pas.
05:59Il l'a redit hier, il a dit...
06:01Il disait aussi pendant la campagne des Européennes
06:05qu'il ne dissoudrait jamais l'Assemblée Nationale,
06:07et on connaît le résultat.
06:09Donc vous savez, évidemment qu'aujourd'hui,
06:11il doit avoir une posture de fermeté
06:13pour dire aux Français, c'est hors de question.
06:15Vous, vous m'avez élu une deuxième fois face à Marine Le Pen,
06:19je vais rester, vous m'avez élu pour cinq ans, je resterai jusqu'au bout.
06:21En revanche, on peut imaginer, tout à fait imaginer,
06:24une situation où il est obligé de remettre sa démission.
06:27Quand on vous dit, 85% des Français, mettons,
06:30veulent la démission du Président de la République,
06:32bon courage à l'Élysée pour contester ces chiffres-là
06:35si un jour, ils interviennent dans un scénario hypothétique.
06:38Donc évidemment que le Président aujourd'hui nous dit qu'il ne peut pas démissionner.
06:42En revanche, si le prochain gouvernement est censuré,
06:45si le Premier ministre est censuré,
06:47il a dit par exemple qu'il ne voulait pas dissoudre,
06:50peut-être sera-t-il obligé de dissoudre dans sept mois.
06:54Voilà, à un moment donné, il y a une situation politique qui est inextricable,
06:57on est dans une période d'instabilité politique,
06:59on est prêt, comme l'a dit Edouard Philippe, de la crise de régime.
07:01Et la fin d'une crise de régime, c'est quoi ?
07:03C'est soit on change de constitution, soit on change de République,
07:05soit on change de Président de la République.
07:07La solution, c'est celle-ci.
07:08Alors, alors, alors, bon, écoutez, d'accord, mais pas tout de suite.
07:10Non, pas tout de suite, on va attendre encore une fois.
07:12Je vous ai dit, il y a une voie de passage,
07:13elle se situe peut-être autour de M. Bayrou,
07:15peut-être au niveau de M. Lecornu,
07:18il y a des textes qui peuvent être votés à l'Assemblée Nationale,
07:20il suffit juste de faire des efforts et de trouver des compromis.
07:22Il faut faire des efforts et trouver des compromis.
07:24Voilà, ça c'est le mot juste, Jules Torres.
07:26Je termine là-dessus, modestement.
07:28La France en a droit, n'est-ce pas ?
07:30Jean-Christophe Gagnin, merci beaucoup à vous deux
07:32d'avoir participé à l'émission, c'est toujours un plaisir.
07:34Un petit mot pour les copains d'Europe 1,
07:36tous les week-ends, samedi et dimanche,
07:38Sophie Davant vous donne rendez-vous de 16h à 17h
07:40sur Europe 1 pour sa nouvelle émission,
07:43Les histoires d'amour extraordinaires.
07:45Et ce samedi, Sophie Davant vous raconte
07:47l'histoire de Marguerite Duras
07:49et Yann Andréa.
07:51A tout de suite sur Europe 1,
07:53le journal de 20h, c'est tout de suite.

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