Le 8.30 franceinfo de Karim Bouamrane

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Consultations à l'Elysée entre Emmanuel Macron et plusieurs personnalités pour Matignon, hommage national à Éric Comyn, rentrée des classes... le maire PS de Saint-Ouen Karim Bouamrane est l'invité du 8.30 france info ce lundi 2 septembre 2024. Il répond aux questions de Salhia Brakhlia et de Jérôme Chapuis.

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Transcript
00:00Marie-Claire Bracliat.
00:02Musique.
00:08Bonjour Karim Bouamrane.
00:09Bonjour Marie-Claire.
00:10Bonjour.
00:11Alors que votre nom a beaucoup circulé pour Matignon cet été, c'est l'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve qui va être reçu dans quelques minutes à l'Elysée à la demande d'Emmanuel Macron.
00:20Si finalement c'est lui, est-ce qu'il a le bon profil ? Est-ce qu'il a vos faveurs ?
00:25Bernard Cazeneuve est un bon serviteur de la République.
00:27Ensuite c'est prérogatif du Président de la République, c'est à lui de choisir.
00:30Et la question, et c'est ce que je dis depuis plusieurs semaines, la question c'est quel chemin, quel moyen, quelle méthode, pourquoi et avec qui ?
00:39On est dans un moment de bascule pour le pays, dans un moment déterminant.
00:43On voit bien qu'on est dans une situation inédite, un moment inédite.
00:48Si Bernard Cazeneuve a la possibilité, la capacité de mobiliser toutes les énergies positives, on l'a vu tout au long des universités d'été de Blois, de ma formation politique, l'EPS, je m'en réjouirais.
01:04Il y a Bernard Cazeneuve qui va être reçu aujourd'hui par le Président de la République, mais il y a aussi Xavier Bertrand.
01:08Deux profils intéressants, différents. Est-ce que vous avez une préférence ?
01:12En tant qu'homme de gauche, en me demandant de choisir entre un profil centre-droit et un profil de gauche, il n'y a pas de débat comme on dit, il n'y a pas photo comme on dit dans le milieu sportif.
01:23Il reste un homme de gauche pour vous Bernard Cazeneuve, même s'il a quitté le parti socialiste ?
01:26C'est un sujet, vous savez mon intervention à plusieurs reprises, je déteste toutes celles et ceux dont la principale fonction et la principale activité c'est de donner des bons points et des mauvais points de gauche Bernard Cazeneuve.
01:37Et de gauche, il n'y a vraiment pas de sujet.
01:40Mais vous savez quand même ce qui lui est reproché à Bernard Cazeneuve, il a été Premier ministre de François Hollande.
01:45Nombre de personnes à gauche disent que c'est à cause du quinquennat Hollande que la gauche est morte pendant un certain temps.
01:51Pour vous, il n'y a pas de problème ?
01:53La gauche n'est pas morte. La gauche est arrivée première lors des dernières élections.
01:57Et justement, compte tenu de la situation totalement inédite, le sujet c'est comment on arrive à trouver un chemin pour pouvoir faire en sorte, on aura l'occasion d'en reparler.
02:07Aujourd'hui c'est la rentrée scolaire de 12 millions de gamines et de gamins pour faire en sorte que le pays puisse trouver les chemins de l'espoir et de l'espérance.
02:16Mais si ça peut être porté par Bernard Cazeneuve, encore une fois, le sujet c'est la méthode, la voie de passage et la capacité à avoir le soutien du NFP.
02:29Mais qu'on comprenne bien justement ça, c'est important parce que vous nous avez dit, c'était quasiment votre première phrase, c'est à Emmanuel Macron de choisir, c'est sa prérogative, c'est pas du tout l'analyse que fait la France Insoumise.
02:40Mathilde Panot qui rappelle encore ce matin, nous censurerons tout autre gouvernement que celui de Lucie Castella, c'est irréconciliable.
02:46Entre qui ?
02:47Entre, mais d'abord au sein du Nouveau Front Populaire, vous ne faites pas la même analyse des institutions.
02:53Alors, j'ai toujours une analyse très claire, c'est le président de la République, je suis un républicain, Duralex Sedlec, qui nomme le Premier Ministre.
03:02Non mais d'accord, vous avez la forme et sur le fond en fait, c'est important de savoir qui vous soutenait.
03:06Vous dites Bernard Cazeneuve, moi je le soutiens, le NFP jusqu'à présent dit c'est Lucie Castella ou personne.
03:11Moi ce que je suis en train de dire, c'est très simple, je ne suis pas en train d'exprimer un soutien de fan club de la première heure à Bernard Cazeneuve avec tout le respect que j'ai pour lui.
03:21Je suis en train de soutenir la démarche pour sauver notre pays, pour sortir de cette crise.
03:27Madame Pannot évoque, c'est Lucie Castella sinon rien.
03:33Bon, je suis toujours soutenu de Lucie Castella, je suis membre du NFP, malgré l'impétueuse nécessité de reclarifier encore, reclarifier la clarification de la clarification aux yeux de certaines qui ont cru bon faire une sortie inélégante.
03:53Tout le monde ne l'a pas entendu vous parler de Clémentine Autain ce week-end à Blois lors des universités d'été du parti socialiste, Clémentine Autain, ex-insoumise, qui a parlé de vous mais aussi de Bernard Cazeneuve, on l'écoute tout de suite.
04:07L'idée que Bernard Cazeneuve ou d'autres, Karim Ouamran ou d'autres puissent accepter d'être Premier ministre dans ces conditions pour non pas assurer la stabilité du pays mais pour assurer la continuité de la politique d'Emmanuel Macron.
04:25Eh bien moi je vous le dis, ça ce n'est pas acceptable et nous ne l'accepterons pas et vous ne l'accepterez pas.
04:34Vous entendez quand même ce qui se passe, vous vous faites huer, elle se fait applaudir et elle dit que si vous ou Bernard Cazeneuve arrivez à Matignon c'est pour la continuité de la politique d'Emmanuel Macron.
04:45Elle est applaudie par des socialistes quand elle dit ça.
04:48J'ai pas été, alors recontextualisons, franchement c'était vraiment un fait de jeu totalement anecdotique, j'ai pas été huée.
04:57Elle sous-entend que toutes les personnes socialistes qui accepteraient d'aller dans le gouvernement d'Emmanuel Macron, dans une majorité qui cautionnerait la politique d'Emmanuel Macron ne seraient pas validées par le NFP.
05:14Ce sur quoi ? Parce que moi je suis aussi au premier rang, c'est quand même extraordinaire.
05:18Le moment qu'on vient d'entendre là, vous étiez au premier rang.
05:20Je suis au premier rang, je pense qu'elle ne réalise pas que je suis au premier rang, donc c'est ça qui est en plus totalement drôle.
05:26Vous êtes allé lui parler après ?
05:27Non je ne suis pas allé lui parler, non non.
05:29Non c'est vraiment anecdotique mais juste ce qui signifie quelque chose.
05:34Terminer sur l'anecdote qui est révélatrice, parce que vous avez posé la question de Madame Pannot et la question des insoumis.
05:41Moi ce qui me gêne profondément, c'est toutes celles et ceux qui s'auto-proclament donneurs de leçons à gauche en distribuant des bons et des mauvais points.
05:50Bon, j'avais anticipé quand je fais ma sortie dans le Figaro en expliquant que certains responsables, certains responsables, je ne parle pas aux électrices et aux électeurs des insoumis,
06:00certains responsables passent leur temps à distribuer des bons et des mauvais points.
06:04M. Chapuis, Mme Brackliat, j'avais clarifié, mais je l'avais dit un milliard de fois, une région que vous connaissez parfaitement bien, le Nord.
06:11Je suis intervenu dans la voie du Nord, j'avais clarifié, je l'avais dit, j'avais dit que ma candidate c'est Lucie Castex et la question ce n'est pas une question de personne,
06:20parce que c'est la prérogative du président de la République, c'est une question de méthode.
06:23Et là, on m'interpelle, on veut aussi un petit peu me jeter en pâture, parce que c'est ça dont il s'agit.
06:30Idem pour Bernard Cazeneuve, inélégant et inapproprié.
06:34Inapproprié parce que moi, j'ai été éduqué avec les valeurs de bienveillance, de respect et au bout d'un moment, il y en a vraiment marre.
06:39Oui, mais d'accord, mais il y a une question de fond, une question politique.
06:42Bernard Cazeneuve, lui, quand il dit si je vais à Matignon, c'est pour mener une politique de gauche, vous le croyez ?
06:48La question c'est comment on mène cette politique de gauche ?
06:51Est-ce qu'on peut mener une politique de gauche en ouvrant le gouvernement à la droite, au macroniste ?
06:56C'est la méthode. La clé de la réussite, ça va être la méthode.
06:58On a bien su se retrouver, tout le bloc républicain, qui va de LR jusqu'aux Insoumis, pour se dire nous ne souhaitons pas que le Rassemblement National gagne les élections.
07:11Mais ça c'est un souhait en négatif, mais pour mener positivement une politique.
07:15On parle de la méthode. Je suis sur la méthode.
07:18Donc ensuite, une fois que nous gagnions les élections, c'est le bloc républicain qui a gagné les élections, avec le NFP qui sort devant.
07:26Les mesures du NFP, augmentation des bas salaires, focus sur la santé, focus sur l'éducation et, je l'ai dit et redit, sur le régalien, notamment sur les questions de sécurité, sur les questions d'autorité.
07:41C'est un peu plus précis que ça, Karim Bouamrad. Est-ce que vous pensez que la droite ou les macronistes vont valider le SMIC à 1600 euros ?
07:49Vont valider par exemple l'abrogation de la réforme des retraites ?
07:54Les mesures économiques vont être décidées maintenant, puisqu'il y a un budget qui est en préparation et qui doit être présenté au Parlement le mois prochain.
08:02Sur ces questions-là, par exemple la réforme des retraites, ces abrogations ont suspension pour vous ?
08:07Il y a eu des bougées de la part de certains responsables politiques du centre et de la droite sur la question des salaires.
08:13C'est pas pour l'abrogation, non ?
08:15Sur les questions des salaires, Gérald Darmanin a eu un bougé. Sur les questions des retraites, on a eu certains centristes, il y a eu un bougé.
08:26Ce que je veux dire par là, c'est que depuis le début, depuis 30 jours, on passe notre temps à discuter du casting et...
08:34Non mais là, on vous parle du fond, justement.
08:36Sur la question des retraites, par exemple, est-ce qu'il y a la place pour le mot « compromis » ?
08:41Je pense qu'il doit y avoir la place pour qu'il y ait un compromis. Je pense notamment à la question de pénibilité.
08:45Je pense notamment à revenir sur les 64 ans et les 62 ans.
08:49Je pense que derrière avoir une conférence avec tous les partenaires sociaux, il y a une question de méthode.
08:54Pardon, mais ce n'est pas ce que dit le NFP. Vous êtes le seul à y dire pour le moment.
08:57Mais est-ce qu'on a eu cette discussion ? Non, ça dépend. Je vous invite à discuter avec une branche.
09:03La majorité du parti socialiste.
09:08Donc ce qui serait intéressant, c'est qu'est-ce qu'on a eu ces discussions ? On n'a pas eu ces discussions.
09:13Il n'y a eu aucune discussion sur le fond pour pouvoir sortir la France de la crise dans laquelle nous nous trouvons.
09:19C'est ça dont il s'agit.
09:20Donc quand les Insoumises disent le programme du NFP, rien que le programme du NFP, vous vous dites non, il faut parler compromis.
09:28Lorsqu'une branche du NFP dit le programme, rien que le programme, il y a un sujet de sincérité.
09:36J'adorerais, je rêverais que 100% du programme du NFP soit appliqué.
09:42Le problème, c'est que nous ne sommes pas arrivés dans une position de majorité absolue pour appliquer 100% du programme du NFP.
09:50Nous sommes dans une situation inédite.
09:53Et dire aux Françaises et aux Français qui se sont exprimés lors des dernières élections le programme, rien que le programme,
10:00c'est leur faire croire que, un, nous avons la capacité d'imposer ce que nous ne pouvons pas imposer,
10:09et c'est d'avoir un rendez-vous manqué avec toutes celles et ceux qui croient en nous.
10:13Ça veut dire que Mathilde Pannot, par exemple, ce matin, elle ment à ses électeurs quand elle dit, rien que le programme du SICASTE ou personne d'autre.
10:20Il y a un souci de sincérité, évidemment.
10:23Je l'ai toujours dit, je l'ai dit dans les quatre vérités.
10:26Il y a un grand souci. Faire croire à toutes celles et ceux qui sont au SMIC,
10:31toutes celles et ceux qui galèrent pour trouver un rendez-vous chez le médecin,
10:34toutes celles et ceux qui galèrent pour trouver un... dont les enfants sont porteurs de handicap, des ESH,
10:40toutes celles et ceux qui galèrent parce que les maires ont un problème de nombre de policiers au mètre carré,
10:46toutes celles et ceux qui ont un problème de logements sociaux.
10:48Leur faire croire que le programme, rien que le programme, c'est leur donner des faux espoirs.
10:53— Sauf qu'Olivier Faure, le patron du PS, dit la même chose que Mathilde Pannot.
10:56— Il y a eu un bougé. Il y a eu un bougé. Il y a un bougé.
10:59— Il dit ce matin, nous censurerons toute politique de continuité avec le macronisme.
11:03— Ça, c'est autre chose. Ça, c'est autre chose. Attention.
11:05— Ah, vous voyez une différence. Alors il faut nous les expliquer, des différences.
11:07— Je vous expliquais. Je vous expliquais. Rapidement.
11:09— Totalement subtil. Un, le problème avec le programme, c'est pas possible au regard de la situation.
11:16Deux, la position de notre premier secrétaire Olivier Faure, c'est comment avoir la possibilité
11:22de trouver des voies de passage, coalition, cohabitation.
11:25Ce qu'avait exprimé Lucie Castel le 23 août dernier était très clair.
11:28Elle a dit « Moi, Premier ministre, je serai en capacité de porter un gouvernement 100% NFP
11:35et de négocier mesure par mesure avec les responsables parlementaires ».
11:41Ce qui signifie quoi, concrètement ? Ce qui signifie discuter avec les responsables parlementaires de LR ?
11:45Du centre ? De la majorité d'Emmanuel Macron ?
11:50— Vous, vous dites oui. Alors si je vous écoute, en fait, est-ce que vous, vous dites oui à un gouvernement avec des LR,
11:57avec des macronistes ? Est-ce que vous y allez, vous ?
11:59— Deux options. Deux options. Moi, ce que je dis, c'est soit on est en capacité de avoir un gouvernement 100% NFP...
12:06— Vous voyez que c'est compliqué.
12:09...et en négociant en amont, en amont, voilà une plateforme programmatique avec des lignes rouges,
12:14avec les différents parlementaires LR, Centre, qui constituent le bloc républicain.
12:22Première option. Ou la deuxième option, c'est une coalition.
12:27Donc première option, cohabitation. Deuxième option, une coalition avec des ministres
12:32qui constituent tout le bloc républicain avec des mesures validées en amont.
12:37S'il n'y a pas – et je le dis le redit – s'il n'y a pas en amont un accord de principe avec tout le bloc républicain,
12:45et vous l'avez évoqué, il y a urgence à voter le budget, nous plongerons la France au fond de l'abîme.
12:51Il y a la loi de finances à voter...
12:53— Avec des différences majeures. 20 milliards d'économies à faire dès l'année prochaine.
12:57— Voire plus. Avec les restrictions...
12:59— Vous dites que c'est ce qu'il faut faire aussi.
13:01— Avec les restrictions juridico-légales du traité de Maastricht. Vous voyez bien le déficit, l'inflation.
13:093%, le ratio d'endettement de 60%. Actuellement, on est à 118%.
13:14Donc tous ces éléments, le bornage, comme on dit de façon prosaïque, doivent être intégrés.
13:19Donc soit c'est la concorde et le compromis, soit c'est la discorde et le chaos.
13:26— Karim Bouamrane, maire PS de Saint-Ouen. Vous êtes avec nous jusqu'à 9 h sur France Info.
13:30On vous retrouve juste après le fil info. Il est 8 h 46. Maureen Swiniard.
13:35— Le sac est prêt. La tenue de rentrée aussi. C'est l'heure du retour en classe pour 12 millions d'élèves aujourd'hui.
13:40Une rentrée avec la mise en place des groupes de niveau en français et en maths en 6e et en 5e.
13:45La tenue unique aussi dans une centaine d'établissements.
13:48La ministre de l'Éducation nationale, démissionnaire, promesse ce matin de tout faire
13:52pour qu'il y ait un professeur devant chaque classe.
13:55Bernard Cazeneuve est un bon serviteur de la République.
13:58C'est un homme de gauche, assure sur France Info.
14:00Karim Bouamrane, le maire socialiste de Saint-Ouen.
14:03L'ancien Premier ministre arrive à l'Élysée pour s'entretenir avec Emmanuel Macron
14:07et peut-être devenir son Premier ministre.
14:09Le chef de l'État reçoit aussi cet après-midi le LR Xavier Bertrand.
14:13Une vingtaine de missiles abattus au-dessus de Kiev la nuit dernière.
14:16Les défenses antiaériennes qui ont contré de nouvelles attaques russes.
14:21Deux personnes ont tout de même été blessées.
14:23J'ai toutes les cartes en main pour réussir une très belle course, confie à France Info
14:27le triathlète Alexis Anquincan, le porte-drapeau de la délégation française
14:31pour ses Jeux paralympiques.
14:33L'épreuve vient de débuter avec une partie dans la Seine.
14:36La qualité de l'eau s'est améliorée selon les organisateurs.
14:48Et le maire socialiste de Saint-Ouen, Karim Bouamrane.
14:51On a beaucoup parlé de vous cet été comme Premier ministrable.
14:54Est-ce que vous avez reçu un coup de fil d'Emmanuel Macron ?
14:56Aujourd'hui je n'ai pas reçu d'un coup de téléphone d'Emmanuel Macron.
14:59J'ai cru comprendre que son agenda était relativement plein avec le rendez-vous des 2B.
15:03Donc Bernard Cazeneuve ou Xavier Bertrand.
15:07Les anciens présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande.
15:10Donc aujourd'hui, aujourd'hui pour un rendez-vous.
15:12Aujourd'hui je n'ai pas reçu de rendez-vous.
15:14Mais ses conseillers vous sont appelés ?
15:16Alors comme je vous l'ai dit, je dirais la vérité, rien que la vérité.
15:19Mais concernant les discussions que j'ai pu avoir avec le Président de la République,
15:22ces dernières heures et ces derniers jours.
15:24Par respect, si j'en avais eu, je...
15:27Non mais là je parlais des conseillers.
15:28Vous êtes candidat vous à Matignon ?
15:30Non mais je l'ai dit ça.
15:31Oui non mais bien sûr.
15:32Est-ce que c'est une fonction pour laquelle on candidate ?
15:34Absolument pas.
15:35Vous avez des offres de services.
15:36On candidate pour être directeur général de la ville de Saint-Ouen.
15:38On candidate pour être directeur de cabinet pour la ville de Saint-Ouen.
15:41On candidate pour être directeur de la communication du Red Star à Saint-Ouen.
15:44Mais je n'ai pas envoyé de CV.
15:46Non d'accord, mais vous avez déjà confié que les conseillers du Président vous ont appelés.
15:49Ils vous appellent pour vous dire quoi à ce moment-là ?
15:51Ils vous appellent pour dire, Monsieur le Maire, quelle est votre vision sur la situation ?
15:55Et si on devait trouver une voie de passage, ça serait quoi selon vous ?
15:58Voilà, donc ça c'est les discussions qu'on a.
16:00Les discussions avec le Président de la République.
16:01Le Président de la République, comme vous avez pu le constater, est venu à plusieurs reprises à Saint-Ouen.
16:04Donc on a des discussions.
16:05En revanche, sur la situation récente, je ne me prononcerai pas sur les discussions que j'aurais pu avoir
16:10avec le Président de la République par correction.
16:14Comme on dit dans les milieux autorisés, je vais dire avec la vérité, rien que la vérité.
16:17C'est aujourd'hui, Karim Bouamran, qu'a lieu à Nice l'hommage national aux gendarmes.
16:21Éric Comines, tué la semaine dernière par un chauffard après un refus d'obtempérer lors d'un contrôle routier.
16:26Son épouse s'est exprimée lors d'une cérémonie il y a quelques jours.
16:31Je l'affirme haut et fort.
16:33La France a tué mon mari.
16:36La France a tué mon mari.
16:38Le père de mes enfants.
16:41La France a tué mon mari par son insuffisance, son laxisme et son excès de tolérance.
16:48Elle a même regretté l'abolition de la peine de mort.
16:51C'est la douleur là qui parle ou alors elle a en partie raison.
16:57Vous avez raison, la douleur, le choc, le sentiment d'injustice.
17:04Quand on est maire, on vit ces situations.
17:07Sentiment d'injustice ? La justice est trop laxiste ?
17:10Le sentiment que...
17:12Là la question c'était le ressenti et ma réaction à la suite de ces images.
17:18Et je reviendrai sur le sentiment de... Est-ce que la justice est laxiste ?
17:22Le deuxième point c'est le sentiment d'injustice parce qu'on a un vrai sujet sur l'exécution des peines.
17:31L'exécution des peines.
17:33Quand vous discutez avec les différents procureurs, les magistrats,
17:38on a vraiment une nécessité de refonte du code du procédure pénale
17:44qui donne la possibilité de s'assurer d'exécuter les peines.
17:48Si on prend l'exemple du chauffard en question,
17:52il a effectivement été condamné dix fois six condamnations concernant des infractions à la circulation
18:00mais à chaque fois les peines ont été exécutées.
18:03Donc ça renvoie à deux choses.
18:06La première c'est la capacité de réinsertion.
18:09Et deux, comment derrière, dans ce fait divers, dramatique, dramatique,
18:16on arrive à s'assurer que...
18:19Les peines ont été exécutées, on t'acte.
18:22Mais la question de M. Chapuis c'était le laxisme.
18:26On a un sujet sur l'exécution des peines.
18:29Vous voyez le sujet de la petite camélia qui est décédée à Valoris.
18:37Vous voyez les différents faits divers dans une bonne partie des cas.
18:41Pardon, ce sont deux sujets totalement différents.
18:44Non, c'est le laxisme.
18:45Oui, mais c'est un jeune homme qui fait un rodéo, inconnu des services de police,
18:49donc il n'y a pas d'exécution de peine.
18:51Bien sûr, je rebondissais sur la question, le laxisme de la justice.
18:55Aujourd'hui le gros problème qu'il y a avec la justice,
18:57le travail avec le ministère de l'Intérieur et la justice,
18:59c'est la capacité à exécuter les peines.
19:01Et quand vous discutez avec les tribunaux, avec les magistrats,
19:05aujourd'hui nous avons un gros problème bloquant,
19:08c'est qu'on a une bonne partie des peines qui ne sont pas exécutées.
19:11Et il aurait fallu quoi pour le chauffard qui a tué le gendarme ?
19:15Comment ça, il aurait fallu quoi ?
19:16C'est-à-dire qu'en fait, il avait son permis,
19:18il était en situation régulière, il a exécuté toutes ses peines.
19:22Qu'est-ce qu'il aurait fallu de plus ?
19:23Malheureusement, dans cette situation-là,
19:26quand la veuve explique que la France a tué son mari,
19:35je pense que c'est des mots très forts qui expriment une douleur forte.
19:41Elle sous-entend que la loi n'est pas suffisamment dure.
19:45Oui, mais la loi est relativement dure,
19:51et dure pour ce type d'agissement.
19:53Il va être jugé.
19:54La question, c'est, est-ce qu'on aurait pu anticiper ce drame ?
19:57Compliqué, très compliqué.
20:00La question, c'est, est-ce que derrière,
20:02lorsqu'il y a des peines et des récidivistes,
20:04est-ce qu'il y a des peines qui ne sont pas exécutées ?
20:06Là, il y a un vrai sujet.
20:08Sur l'autre sujet que vous évoquiez à l'instant,
20:10la mort de la petite Camilla Valoris,
20:12vous, vous avez, dans votre ville de Saint-Ouen,
20:15pris des mesures fortes contre les rodéos sauvages
20:18pour limiter la circulation des mineurs dans l'espace public après 22h.
20:21C'est une politique de gauche ?
20:24La politique de gauche, c'est donner la possibilité à toutes les personnes,
20:28quelles que soient leurs origines sociales,
20:30quel que soit le nombre d'années passées en France,
20:32quelles que soient leurs couleurs de peau,
20:34de pouvoir bénéficier d'un principe fondamental
20:36de notre Constitution, à savoir la sécurité.
20:38Donc, aujourd'hui, qui subit les problèmes d'insécurité ?
20:43Ce ne sont pas les personnes qui vivent dans des milieux extrêmement favorisés.
20:47Donc, multiplié par 4 le nombre de policiers municipaux,
20:50par le nombre de caméras de surveillance, c'est de gauche.
20:53Faire en sorte que toutes les personnes puissent bénéficier d'une politique de sécurité,
20:57c'est de gauche.
20:58Faire en sorte qu'une partie de la population française
21:03bénéficie d'une politique de sécurité,
21:05ça, c'est une vision assez libérale.
21:09Le régalien doit bénéficier à tout le monde.
21:11Et moi, je n'ai aucun tabou avec ces questions-là.
21:13Aucun tabou.
21:14La réappropriation de l'espace public, l'autorité,
21:17le respect, le respect des institutions.
21:19Vous avez vu ce qu'on a vécu pendant les dernières émeutes ?
21:21Vous avez des maires qui se font agresser.
21:24Vous avez des enseignantes et des enseignants qui se font agresser.
21:27Vous avez des médecins, des médecins qui se font agresser.
21:30Vous avez des pompiers qui se font agresser.
21:32Vous avez des journalistes qui se font agresser.
21:35Ça, c'est le constat.
21:36Mais vous, pour les solutions, vous allez vers plus de répression,
21:39là où une grande partie de la gauche dit
21:41il faut voir quand même l'origine du problème,
21:44à savoir les causes sociales qui ont mené à cette délinquance-là.
21:47Je pense que le tout répressif n'apporte rien.
21:50Je pense que le tout préventif n'apporte rien.
21:53C'est la combinaison de plusieurs facteurs, si vous me permettez.
21:56Il y a effectivement la réponse à l'instant T, la répression.
21:59Il y a le travail avec la justice, on l'a évoqué.
22:02Il y a la capacité de réinsertion.
22:04Et il y a aussi les conditions sociales,
22:06le logement, l'urbanisme, la mixité sociale,
22:09le rapport avec l'éducation, la démocratisation de l'excellence.
22:12Et il y a un élément qu'on évoque peu,
22:15qui commence à faire fleuresse,
22:17c'est aussi le contexte urbanistique dans lequel on vit.
22:20J'étais un des premiers à parler du beau comme projet politique.
22:24Oui, c'est important de le dire pour les auditeurs.
22:28Oui, le beau sur le plan esthétique, urbanistique.
22:32Quand vous promenez dans certaines périphéries urbaines,
22:36quand vous promenez dans certains lieux,
22:39vous avez vu comment le beau manque ?
22:42Qu'est-ce qui nous a rassemblés pendant les Jeux Olympiques ?
22:45Il y avait une ambiance esthétique forte,
22:48il y avait un ciment, une concorde.
22:50Lorsqu'on parle de ça, on dit que c'est Melrose Place,
22:54ou il y a un côté Bisounours.
22:56Non, on a besoin de ça.
22:58On le voit sur le plan concret chaque jour dans le terrain.
23:01Lorsque vous avez un environnement beau, les gens sont heureux.
23:05Il y en a d'autres dans les quartiers qui disent
23:07que ça ne sert à rien de repeindre les bâtiments
23:09si à l'intérieur, c'est toujours la misère.
23:11Ça compte.
23:12Complètement.
23:13Si derrière, vous refaites du neuf dans du vieux,
23:16il n'y a aucune valeur ajoutée.
23:18Regardez ce qu'on fait à Saint-Ouen.
23:20On rénove 1700 logements.
23:22Les 1700 logements qu'on rénove,
23:24on évite d'avoir une frustration entre les nouveaux arrivants
23:27qui vivent dans des bons appartements, dans des bons logements,
23:30et ceux qui vivent depuis longtemps les classes populaires.
23:33C'est ça le ciment républicain.
23:35C'est le logement, c'est l'éducation,
23:37c'est la capacité à réagir vite,
23:39et on travaille avec les bailleurs, la justice et la police.
23:42L'éducation, justement.
23:43Est-ce que, dans votre ville de Saint-Ouen,
23:45chaque classe dispose d'un enseignant
23:47attitré ce matin comme la première du gouvernement ?
23:49Ce matin, je n'ai pas encore le retour,
23:51mais généralement, en Seine-Saint-Denis,
23:53il y a toujours un manque criant,
23:55notamment dans l'académie de Créteil,
23:57du nombre d'enseignants en moyenne.
23:59Ça se traduit par des classes surchargées ?
24:01Ça se traduit par des classes surchargées,
24:03ça se traduit par des problèmes de remplacement
24:05d'enseignantes et d'enseignants,
24:07de suivi.
24:09Quand vous avez des enfants
24:11qui, tout au long de l'année,
24:13ont deux, trois enseignants,
24:15nous, à notre époque, on avait un enseignant,
24:17donc en termes de stabilité,
24:19en termes de suivi scolaire,
24:21c'est aussi tout ce qui est, pour les enfants
24:23porteurs d'handicap, on le voit aujourd'hui,
24:25on est en plein jeu des paras, les AESH,
24:27donc très très compliqués,
24:29qui accompagnent.
24:31Ça fait un petit moment, quand même,
24:33que les syndicats d'enseignants dans votre département
24:35qui ont des millions d'euros,
24:37ça ne bouge pas. Pourquoi ?
24:39Instabilité politique.
24:41Vous avez vu combien de ministres on a eu depuis...
24:43Mais vous, vous les soutenez ?
24:45Qui ? Les enseignants ? 100% d'arrière.
24:47Les enseignants, les familles,
24:49les parents d'élèves qui s'impliquent
24:51du matin au soir, les maires,
24:53parce que, comme vous le savez, le coût d'infrastructure
24:55est porté par
24:57les collectivités territoriales.
24:59Et justement, la question que vous avez posée,
25:01Mme Braquet, au début, sur le vote
25:03du budget, c'est fondamental,
25:05c'est très concret. Comment vont faire
25:07les maires pour pouvoir financer une partie de leurs écoles ?
25:09Pour pouvoir rénover leurs écoles s'il n'y a pas
25:11les dotations, s'il n'y a pas le vote ?
25:13Comment on va faire pour pouvoir bénéficier d'accompagnateurs
25:15pour les familles dont les enfants sont
25:17porteurs d'handicap ? Comment on va faire pour assurer
25:19la police municipale ?
25:21Tout ça, ce sont des questions concrètes.
25:23Et là, on est dans une course au casting.
25:25Et là, on est dans une discussion.
25:27Est-ce que la fumée blanche va sortir en se demandant
25:29si c'est untel ou untel ?
25:31Je ne peux pas m'empêcher de vous poser cette question.
25:33Vous avez été surnommé le Obama
25:35de la Seine par un magazine
25:37allemand, par Die Welt.
25:39Il vous plaît ce surnom ?
25:41Au début, quand vous regardez
25:43ça dans Die Welt, vous vous dites
25:45ok, c'est flatteur.
25:47Mais le seul point commun que j'ai avec Barack Obama,
25:49c'est qu'on est deux gauchers.
25:51Donc, il est accessoirement...
25:53Il a été
25:55accessoirement président des Etats-Unis
25:57pendant 10 ans.
25:59Et c'est votre ambition, justement,
26:01de penser éventuellement...
26:03Quand on est responsable politique,
26:05on ne peut pas ne pas
26:07se projeter sur l'avenir de son pays.
26:09Je le fais tous les jours.
26:11Là, aujourd'hui, je suis maire.
26:13Aujourd'hui, ce qui me taraude
26:15très sincèrement en me levant
26:17le matin, c'est l'avenir
26:19du pays à court terme.
26:21Il y avait une de vos chroniqueuses ce matin
26:23qui était intervenue sur les questions économiques.
26:25Si jamais la confiance des chefs d'entreprise,
26:27l'investissement, l'emploi,
26:29les déficits publics, la capacité
26:31à se soigner... Demain matin,
26:33j'ai rendez-vous avec
26:35le jury de Paris Cité
26:37pour pouvoir lancer le premier
26:39campus hospitalier, le plus grand campus hospitalier
26:41à Saint-Ouen. Et concrètement,
26:43si on n'a pas de gouvernement, si on n'a pas de budget,
26:45ça va être très compliqué.
26:47Le temps presse.
26:49Et d'ailleurs, il est l'heure pour nous. Merci beaucoup,
26:51Karim Ouamran, maire PS de Saint-Ouen.
26:53Vous étiez l'invité du 8.30
26:55à l'entrée de France Info, et je vous laisse en compagnie
26:57de celle-là. Il y a le programme des informés dans quelques minutes.
26:59On en parlait, la fumée blanche à l'Elysée,
27:01on ne la voit toujours pas. Dernière consultation
27:03pour Emmanuel Macron, Cazeneuve,
27:05Bertrand ou Ouamran, peut-être qu'il va vous appeler
27:07dans la journée, on ne sait pas.
27:09On attend, vous nous le direz.
27:11On en parle dans un instant avec Renaud Dely et ses informés.
27:13A tout de suite sur France Info.

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