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Le journaliste, Louis de Raguenel, parle de la recrudescence du nombre de traversées de la Manche : «Il y a une recrudescence des arrivées».

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Transcription
00:00Pour bien comprendre les phénomènes de mouvements des populations,
00:03la plupart de ceux qui arrivent via les Alpes-Maritimes et qui veulent rester en France
00:07viennent de l'ancien empire colonial français, sont pour la plupart d'entre eux francophones.
00:11Tous ceux qui vont à Calais ou dans la région de Calaisis parlent anglais,
00:16il y a beaucoup d'anciennes colonies britanniques et donc souhaitent aller en Grande-Bretagne.
00:20L'immense difficulté, c'est que vous pouvez signer tous les accords que vous voulez.
00:23Le dernier a été signé en novembre 2022 entre Gérald Darmanin et son homologue britannique.
00:30Ça prévoyait en l'échange de 72,2 millions d'euros de la part des Britanniques
00:35à ce que les Français mobilisent 350 policiers et gendarmes en plus le long des côtes.
00:39Il y avait des accords aussi de coopération, notamment pour savoir qui prend en charge des migrants
00:43et dans quel pays leur demande ensuite est traitée.
00:46Mais on voit bien, le problème de fond, c'est en amont.
00:51Comment est-ce que toutes ces personnes réussissent à traverser tous les pays de l'Union européenne ?
00:55Alors parfois, ils n'en traversent qu'un seul.
00:56Ils traversent la France, parfois ils traversent l'Italie, parfois ils traversent l'Espagne.
01:01Et la difficulté, effectivement, c'est qu'on ne peut pas les rendre.
01:03En fait, c'est très difficile de les renvoyer chez eux.
01:05Je peux vous donner les nationalités du dernier naufrage qui a eu lieu.
01:10C'était le 12 août dernier.
01:11Il y avait quand même 700 traversés en une journée, donc c'était en une seule journée.
01:16Et les nationalités, c'était des Afghans, des Iraniens et des Turcs.
01:20Ce qu'il faut aussi bien avoir en tête, c'est que les chiffres de passage
01:23avaient fortement réduit en 2023, puisqu'on était passé...
01:27Le pire moment, c'était 2022, 45 000 traversés pendant l'année.
01:312023, l'an dernier, on est arrivé à 36 000, c'est-à-dire moins 30 %.
01:35Et depuis le mois de mai dernier, on est à plus 35 %.
01:38Donc on voit qu'il y a une recrudescence des arrivées.
01:42C'est aussi lié à un contexte politique qui est lié à la déstabilisation des pays de départ,
01:47mais aussi au message envoyé par le nouveau Premier ministre britannique
01:52qui a dit qu'il arrêterait les expulsions vers le Rwanda,
01:57qu'il demandait à ce que chaque dossier soit instruit individuellement
02:01et donc rendant des procédures qui, in fine, aboutissent au fait que les gens restent sur le territoire britannique.
02:08Et donc forcément, c'est un arsenal beaucoup moins dissuasif.
02:11Je termine simplement d'un mot.
02:13Vous avez deux dirigeants politiques, le Premier ministre britannique et la Première ministre italienne,
02:20qui, à travers les postures politiques, envoient des messages très différents.
02:24Globalement, les migrants viennent d'à peu près du même endroit,
02:26sauf qu'en Italie, on observe qu'il y a une très forte baisse des migrations vers les côtes italiennes.
02:31En Grande-Bretagne, recrudescence, parce qu'on voit bien aussi que le discours politique dissuade ou alors attire.
02:37Et ça, ça a un impact très fort.

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