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Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat et sénateur de Vendée, était l'invité d'Apolline de Malherbe sur BFMTV et RMC. 

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Transcription
00:00BFM TV face à face. Apolline de Malherbe.
00:08Il est 8h32 et vous êtes bien sur AMC et BFM TV. Bonjour Bruno Retailleau.
00:12Bonjour Apolline de Malherbe.
00:13Merci d'être ce matin dans ce studio pour répondre à mes questions.
00:16Vous êtes président du groupe Les Républicains au Sénat.
00:18Vous êtes vous-même sénateur de Vendée.
00:20Et il semble que ce matin, c'est vous qui déteniez la clé.
00:23Parce que c'est le soutien ou non des Républicains à un gouvernement Bertrand
00:27qui pourrait être déterminant.
00:29Je vous pose donc la question de manière assez franche et directe.
00:31Si Xavier Bertrand est nommé Premier ministre, est-ce que vous le soutenez ?
00:34Écoutez, on a eu une conversation téléphonique avec le président de République hier matin
00:38auquel assistait Gérard Larcher, président du Sénat.
00:41Il est dans notre famille politique, Gérard Larcher.
00:43Et bien sûr, mon homologue Laurent Wauquiez à l'Assemblée nationale.
00:48Et les choses ont été très claires.
00:50Nous ne nous opposerons pas, bien entendu, à la nomination de Xavier Bertrand.
00:54Au rendez-vous de la responsabilité, nous répondrons toujours présents.
00:57Ce qui nous importe, c'est l'intérêt supérieur du pays.
00:59Et nous avons posé au président de la République deux points qui nous semblent importants
01:04pour que, si tel devait être le cas, ça puisse réussir.
01:07Pas pour nous, mais pour la France.
01:09Un point qui concerne nos convictions, qui concerne les solutions qu'on propose,
01:13c'est-à-dire le pacte législatif.
01:15Va-t-on sur des solutions de droite ou non, ou de l'en même temps ?
01:19C'est-à-dire qu'à quoi servirait-il de nommer une personnalité de droite
01:23si c'est pour être un alibi à une politique de gauche ?
01:26Ça, c'est le premier point.
01:27C'est le plus important, c'est le fond, c'est les convictions.
01:30Et le deuxième point, c'est les institutions.
01:32Nous avons demandé au président de la République
01:34de vérifier, comme il l'avait fait d'ailleurs pour Mme Castex,
01:37la censurabilité.
01:39C'est-à-dire qu'il n'y ait pas une motion de censure aussitôt nommée, aussitôt censurée.
01:44Et donc, il doit faire le tour de l'ensemble des forces politiques parlementaires.
01:47C'est ce qu'il a l'air de faire, puisqu'il a notamment appelé Marine Le Pen hier soir,
01:51on va y revenir, mais Bruno Retaille aussi, j'ai bien compris.
01:54Vous avez dit, nous ne nous y opposerons pas.
01:57Est-ce que vous pourriez aller plus loin que juste cette réponse un peu neutre ?
02:01Est-ce que vous pourriez aller jusqu'à dire publiquement que vous soutiendriez,
02:04que vous souhaitez même, la nomination de Xavier Bertrand ?
02:07Les choses pour nous sont très très claires.
02:09Notre objectif, c'est le pays, c'est la France.
02:11Et notre objectif, c'est de faire en sorte qu'il n'y ait pas de ministres,
02:14de premiers ministres de gauche, de politiques de gauche.
02:18Il y en a deux sur la table.
02:21En tout cas, c'est ce que l'Elysée est en train de nous dire.
02:23Bernard Cazeneuve, Xavier Bertrand.
02:25Je préfère Xavier Bertrand à Bernard Cazeneuve.
02:28Mais vous avez la maddie dans les médias de faire du casting, comme le président de la République.
02:32Non, en l'occurrence, je vais même vous dire, on est hyper transparent.
02:34C'est aussi l'Elysée qui nous fait savoir, par des éléments de langage hier,
02:37qui ont été repris par toute la presse, que, je cite,
02:40le président teste les hypothèses Bernard Cazeneuve et Xavier Bertrand.
02:45La situation du pays, elle est catastrophique.
02:47Emmanuel Macron, avec la décision de, comment dirais-je,
02:50de renouveler l'Assemblée nationale, de dissoudre, a fait une faute politique majeure
02:54qui n'a pas été comprise par les Français.
02:56Et là, il est en train d'ajouter à la première crise, une autre crise,
03:00en procrastinant, en laissant filer le temps, alors que la France
03:04est sous une épée d'Amoclès, celle d'une crise financière extrêmement grave,
03:08compte tenu du dérapage, du naufrage des finances publiques.
03:12Donc moi, ce que je vous dis, c'est que, bien sûr, nous préférons
03:14un Premier ministre de droite, un Premier ministre de gauche,
03:18à une condition, c'est pour faire une politique de droite.
03:21Alors c'est quoi une politique de droite ?
03:23La politique de droite, on a mis sur la table, juste avant de partir en vacances d'ailleurs,
03:2713 textes législatifs, pour tenir compte, non pas des lubies,
03:31des caprices qu'on pourrait nous avoir, LR, mais simplement du message
03:35que les Français nous ont adressé à la classe politique au premier tour,
03:39pas au second tour, le second tour, c'était un rejet, au second tour,
03:42ils ont simplement dit, on ne veut pas que le RN gouverne.
03:46Mais le vrai message, c'est le premier tour, et on a posé des textes,
03:50ces textes-là, c'est un, plus de régalien, plus de fermeté.
03:54C'est quoi, c'est la sécurité ?
03:55C'est la sécurité, c'est-à-dire une révolution pénale,
03:58avec la réhabilitation de la sanction de la prison des courtes peines,
04:02double peine, peine minimale, un changement de doctrine total.
04:07Aujourd'hui, en France, c'est la gauche judiciaire qui gouverne depuis des années.
04:11Vous dites que les juges sont de gauche ?
04:13Je dis que la politique judiciaire, notamment depuis Mme Taubira,
04:17ensuite Mme Belloubet, puis ensuite M. Dupont-Moretti,
04:21c'est une politique qui vise à éviter à tout prix la prison.
04:25C'est l'inverse de ce qu'ont fait par exemple les Pays-Bas,
04:27où dès qu'il y a un délit, on fait des courtes peines de prison.
04:30Là-dessus, vous estimez qu'il pourrait y avoir une majorité qui se dessine ?
04:33Je pense que oui.
04:34Ça veut dire quoi ? Ça veut dire les macronistes, les LR,
04:37et le RN qui ne s'opposeraient pas au minimum ?
04:39Pourquoi pas ?
04:40Dans ce bloc du régalien, il y a cette révolution pour une nouvelle justice pénale.
04:44Il y a aussi une révolution sur l'immigration,
04:48puisqu'on est toujours sur des records migratoires.
04:51Le Conseil constitutionnel, avec des clins d'œil appuyés du président de République,
04:55avait censuré plus de 30 de nos articles.
04:57Il suffit de reprendre ces articles dans un texte qui serait présenté d'un commun accord,
05:03et il n'y aurait plus de problèmes de constitutionnalité au regard de l'article.
05:06Il serait voté par ce bloc central et par le RN ?
05:08Exactement, mais il faut la faire meuter.
05:11Par exemple, arrêtons l'aide médicale d'État.
05:14Il faut la transformer en aide médicale d'urgence.
05:17On est les seuls pays en Europe à pratiquer cette AME.
05:21Pour ces premiers points, Bruno Retailleau, ce qui est quand même frappant,
05:24c'est que ce dont vous avez besoin, c'est le RN.
05:26Oui, mais sur le plan économique, c'est l'inverse.
05:29Puisque sur le plan économique, nous, Mme Le Pen, elle est socialiste.
05:33Elle veut moins de travail.
05:36C'est-à-dire que quand j'ai fait voter au Sénat la contrepartie de 15 heures pour le RSA,
05:40parce que je considère qu'une aide sociale, ce n'est pas un dû.
05:43Il doit y avoir un équilibre entre droits et devoirs.
05:4615 heures, on les vote au Sénat, c'est voté ensuite à l'Assemblée nationale,
05:50et ça n'est pas voté par le RN.
05:52De même que le RN veut déconstruire la réforme des retraites que nous avons votée.
05:58Et de gauche, le RN soutient des politiques économiques...
06:01Et de gauche, vous parlez de Marine Le Pen.
06:03Ah oui, mais c'est la chef, n'est-ce pas ?
06:06Bruno Retailleau.
06:07Et il est très obéi par ses troupes, ça ne vous aura pas échappé.
06:09Tout à fait, mais Bruno Retailleau, vous avez parlé avec Xavier Bertrand hier.
06:12Il s'est engagé sur ces points ?
06:14Sur ces points, on a eu une longue discussion et il s'est engagé.
06:16Je lui ai simplement dit que, je croyais en sa parole,
06:19mais nous voulons, nous, un Premier ministre de cohabitation.
06:23C'est-à-dire un Premier ministre qui applique la constitution de la Ve République,
06:27l'article 20, c'est le gouvernement qui détermine et qui conduit la politique de la nation.
06:33En fait, vous voulez un Xavier Bertrand qui ne fasse pas du macronisme ?
06:36Absolument.
06:37Vous avez très bien résumé ce que nous essayons de faire avec le pacte législatif
06:41et avec nos dernières discussions.
06:43Est-ce que vous accepteriez que dans le gouvernement de Xavier Bertrand,
06:46il y ait des membres des Républicains ?
06:48Est-ce que vous estimeriez que c'est leur place ?
06:50Attendez, colline après colline.
06:52Ah, ça y est, c'est aujourd'hui que ça se joue.
06:54Colline après colline.
06:56Si c'était un gouvernement de cohabitation, pourquoi pas,
06:59avec une feuille de route qui s'appuierait sur notre pacte législatif,
07:02mais y compris sur le pacte législatif, je ne suis pas un perdreau de l'année
07:06et nous voudrons des engagements très précis, très clairs,
07:09publiques, publiques, pas seulement dans une discussion.
07:11Mais vous en êtes sûr, ça pose des conditions, on va y revenir,
07:13parce que le RN pose ses conditions, le Nouveau Front Populaire pose ses conditions.
07:16Quand vous dites colline après colline, celle-là, elle a quand même déjà été largement franchie
07:19par deux personnalités qui ne sont pas des moindres chez LR.
07:22Wauquiez d'un côté, Sarkozy de l'autre.
07:25La ligne Wauquiez, ce n'est pas de participation active dans un gouvernement.
07:30La ligne Sarkozy, c'est au contraire de dire, allons-y, allons-y franchement,
07:34et mettons y compris des ministres des Sud et le rang LR.
07:36Il y a une grande différence.
07:37Je vais prendre, on peut reconnaître à Nicolas Sarkozy, la Constance,
07:40le bénéfice de la Constance.
07:42Dès 2017, il aurait souhaité qu'on gouverne.
07:44Vous aurez remarqué que ce n'est pas la nomination de Bruno Le Maire
07:47qui aura pu éviter à la France le surendettement.
07:50Au contraire, qu'a-t-il fait ?
07:52Lui qui prônait pendant les primaires 500 000 fonctionnaires
07:57de moins des économies drastiques.
07:59Est-ce que la nomination de Gérald Darmanin a permis d'éviter
08:02que nous franchissions des records en matière de migration ?
08:05A permis d'éviter que nous franchissions aussi des records en matière de délinquance ?
08:08Chaque jour, ce sont les chiffres de son propre ministère de l'Intérieur.
08:12Vous avez par heure, toutes les heures, une attaque avec arme.
08:17600 par jour, 600 cobriolages.
08:19Mille violences.
08:21Vous avez répondu à ma question.
08:23Vous êtes toujours sur la ligne évoquée.
08:25Vous êtes toujours sur une ligne qui est
08:27on ne participe pas à ce gouvernement.
08:29On veut participer pour le bien de la France.
08:32Vous ne dites pas complètement non,
08:35mais avec ça, il faudra qu'il y ait une sorte de règlement,
08:38que ce soit lu et approuvé et que ce soit signé.
08:40Non, parce qu'on veut des solutions qui soient bonnes pour le pays.
08:43Moins d'immigration, plus de fermeté pour les délinquants.
08:47Le pouvoir d'achat, oui,
08:49mais le pouvoir d'achat, pas par des chèques en blanc de l'État,
08:51des chèques en bois.
08:52Le pouvoir d'achat, par le travail.
08:54Revaloriser le travail.
08:55Vous avez peur d'être piégé ?
08:56Vous avez peur qu'on vous promet tout mon zémerveille et qu'on le fasse ?
08:59La droite a tellement déçu son électorat.
09:03Il n'y aurait rien de pire que l'un des nôtres soit Premier ministre
09:07pour appliquer d'autres solutions que les nôtres.
09:09Si on doit être au gouvernement,
09:11et surtout si le poste de Premier ministre,
09:13de chef de gouvernement,
09:15doit être occupé par un homme de droite,
09:17alors il faut des propositions de droite.
09:19D'ailleurs, la France est à droite.
09:21Je me retrouve avec le constat du président de la République,
09:23l'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy,
09:25et bien d'autres qui disent qu'aujourd'hui,
09:27on le voit au premier tour,
09:28les solutions que veulent les Français,
09:30ce ne sont pas les solutions de gauche.
09:31Regardez le programme de la gauche
09:34sous domination idéologique de LFI.
09:37C'est moins de travail, plus d'impôts, plus d'endettement,
09:40être laxiste avec l'islamisme,
09:42être laxiste avec les délinquants, etc.
09:45C'est le pire de ce que les gauches en Europe
09:47ont pu proposer.
09:48Sauf que vous-même, vous venez de le dire,
09:49il y a des points sur lesquels vous aurez besoin,
09:51pas forcément d'un soutien,
09:52mais au minimum d'une non-censure de la part du RN,
09:55et puis il y a d'autres points,
09:56plus économiques comme vous disiez,
09:57pour lesquels le RN ne vous soutiendrait pas,
10:00et où le gouvernement devra, d'une certaine manière,
10:04trouver quelques soutiens, au minimum, à gauche.
10:07Qu'est-ce que vous pensez des conditions
10:09que les uns et les autres posent ?
10:11Du côté du parti socialiste,
10:13ils posent notamment comme condition
10:15le fait d'abroger la loi retraite
10:19et d'abroger la loi immigration.
10:21Sur ces deux points, j'ai bien compris,
10:23c'est absolument non de votre côté,
10:24il n'y a pas de dialogue possible.
10:25Ce n'est pas seulement non de notre côté,
10:27c'est non de la part des Français,
10:29à Pauline de Malèvre.
10:30Revoyez les résultats du premier tour,
10:32ils sont absolument clairs.
10:34On est un des pays d'Europe les plus laxistes,
10:36notamment en matière d'aide sociale
10:38vis-à-vis des immigrants.
10:40Donc il faut être très ferme.
10:41Quant à les réformes des retraites,
10:42quelques chiffres simplement.
10:44En 1970, l'âge de départ, c'était 65 ans.
10:48Il y avait 4 cotisants pour un recrété.
10:51Et aujourd'hui, on n'est toujours pas 64 ans,
10:53et on ne le sera même pas d'ailleurs
10:55avec les carrières longues en 2030.
10:57Eh bien aujourd'hui, c'est un peu plus
10:59d'1,5 cotisants par retraité.
11:02Ça ne peut pas tenir.
11:03Ou alors, ces gens-là, je vais vous expliquer
11:06le fond de ma pensée.
11:07Parce que nous, dans les lignes rouges,
11:09on a dit au président de la République,
11:10pas question que les économies
11:12que vous devez faire sur le train de l'État
11:14se fassent dans la poche des retraités
11:16avec la sous-indexation des retraites des Français.
11:18Eh bien ces gens-là, ceux qui veulent détricoter
11:22la réforme des retraites,
11:24préparent en réalité l'appauvrissement
11:26de nos retraités, simplement pour conclure
11:28en 2030, de tous les pays d'Europe,
11:30nous serons le pays où on partira
11:32le plus tôt en retraite.
11:33Est-ce que ça peut continuer comme ça longtemps ?
11:35Bruno Retailleau du côté du RN,
11:37ils disent qu'ils ne censureraient pas
11:39un gouvernement automatique.
11:40C'est sans doute ce que Marine Le Pen a peut-être dit
11:42hier soir, ou vous avez peut-être des informations là-dessus.
11:44Est-ce que vous pensez que Marine Le Pen
11:45est prête à ne pas censurer
11:46un gouvernement Xavier Bertrand ?
11:47Ce que j'ai entendu, c'est qu'il y aura une censure.
11:50Quoi qu'il arrive ?
11:51C'est une sorte de vengeance.
11:52D'ailleurs, je voudrais vraiment faire un point
11:55sur le comportement du RN et de Marine Le Pen.
11:58Qu'a-t-elle dit ces dernières heures ?
12:00Elle a révélé beaucoup de son rapport
12:02à l'intérêt général, à l'intérêt supérieur
12:04de la nation, en disant par exemple
12:06que les conditions qu'elle mettait
12:07pour un nouveau gouvernement,
12:08c'était la proportionnelle.
12:09Est-ce que vous pensez que la préoccupation
12:11des Français, ce soit le système électoral,
12:13est-ce qu'on veut en revenir à la 4ème République
12:16avec l'instabilité et avec le règne
12:19des partis et des apparatifs ?
12:20C'est en effet la deuxième condition.
12:22La première pour elle, c'est qu'il faut
12:24que le futur Premier ministre ne nous traite pas
12:26comme des pestiférés et qu'il respecte nos élus.
12:28Deux, en effet, qu'il installe la proportionnelle.
12:30Et trois, qu'il n'aggrave pas le problème
12:32de l'immigration, de l'insécurité,
12:33et qu'il ne rase pas les classes populaires
12:35et modestes dans son budget.
12:36Mais quand elle dit qu'il faut bien nous traiter,
12:38elle pense évidemment à Xavier Bertrand,
12:40qu'elle censurerait, dit-elle,
12:42dès l'instant qu'il serait nommé Premier ministre.
12:44Mais là encore, c'est quelque chose
12:46qui est intéressant dans le rapport d'elle-même.
12:49Parce que Xavier Bertrand a été son adversaire
12:51et qu'il l'a battu au régional ?
12:52Oui, mais est-ce que la politique française
12:54se fait sur des notions de vengeance personnelle,
12:56de relation personnelle ?
12:57Ce n'est pas ça l'intérêt supérieur du pays.
12:58Ce n'est pas ça l'intérêt général.
12:59Ça peut se débloquer, ça.
13:00Vous pensez que Marine Le Pen, là,
13:01dans les 24 heures, pourrait dire
13:04je ne censurerai pas automatiquement
13:06Xavier Bertrand ?
13:07Je ne commente jamais.
13:08J'observe un rapport à l'intérêt général
13:10qui pose un problème.
13:11Et je pense que, du coup, on voit bien
13:13qu'il y a un plafond de verre
13:15sur le Rassemblement national.
13:16Sur le troisième point, en revanche,
13:18c'est à peu près ce que vous venez de dire,
13:19c'est-à-dire qu'il n'aggrave pas
13:20les problèmes de l'immigration et de l'insécurité
13:22et qu'il ne rase pas les classes populaires
13:23et modestes dans son budget.
13:25Bien sûr, nous, on a ajouté
13:29le redressement des comptes publics.
13:31Si il y a toujours plus d'impôts,
13:33on est déjà un des pays au monde
13:35où on a le record de l'imposition
13:37des prélèvements obligatoires.
13:38Si on est aussi le pays d'Europe
13:40qui dépense en plus,
13:41si jamais il y a un dérapage des comptes publics,
13:43encore une fois, c'est les Français modestes.
13:44Qu'est-ce qu'il y aura ?
13:45Il y aura dans quelques semaines.
13:46Et ce que je vous dis, croyez-moi,
13:48ce ne sont pas des propos en l'air.
13:50Des gens qui sont très bien informés
13:52savent parfaitement qu'il y a des hedge funds,
13:54des fonds de pension, par exemple,
13:56anglo-saxons, américains,
13:58qui, si jamais il y a un dérapage,
14:00si jamais il y a un problème politique en France,
14:02préparent une attaque spéculative
14:06sur la dette souveraine.
14:07C'est quoi une attaque spéculative sur la dette souveraine ?
14:09Une attaque spéculative,
14:10ça a été le cas pour la Grèce et pour d'autres,
14:12c'est des marchés financiers
14:14qui jouent des grands acteurs,
14:16qui jouent à la baisse
14:18parce que le pays est réputé pas fiable
14:20et qui enclenchent finalement
14:22un mouvement d'augmentation
14:24des taux d'intérêt.
14:25Et quand vous avez un mouvement d'augmentation
14:27des taux d'intérêt,
14:28la dette française, le coût de la dette française
14:30s'envole.
14:31Vous vous rendez compte que déjà...
14:32Qui vous dit ça ?
14:34Quelqu'un qui était très bien placé
14:37à ce niveau-là,
14:38qui suit parfaitement l'actualité
14:39sur les marchés financiers.
14:40Donc il y a, tapis dans l'ombre,
14:42si je vous écoute,
14:43il y a, tapis dans l'ombre,
14:44des vautours,
14:46des fonds de pension
14:48anglais-américains
14:49qui feraient de la spéculation sur la France.
14:51Bien sûr.
14:52Ce que je veux dire, c'est que
14:53déjà, l'écart de taux
14:54entre la France et l'Allemagne
14:56a considérablement augmenté
14:58de 0,4 point
15:01depuis la dissolution.
15:02Très bien.
15:03Mais là, aujourd'hui,
15:0454% de la dette française
15:06est dans les mains d'étrangers.
15:08Napoléon avait une phrase.
15:10La main qui donne
15:11est au-dessus
15:12de la main qui reçoit.
15:14C'est-à-dire qu'il y a un problème
15:15d'indépendance financière.
15:17Et le risque que nous avons là,
15:19c'est une crise majeure.
15:20Déjà, avec les taux d'intérêt qu'on a,
15:23en 2027,
15:24c'est demain 2027,
15:25eh bien, la totalité
15:27de l'impôt sur le revenu
15:29que les Français versent
15:30à l'État français
15:31servira uniquement
15:32pour le paiement
15:33des taux d'intérêt.
15:34C'est-à-dire que ça ne remboursera
15:35même pas la dette elle-même,
15:36mais uniquement
15:37les intérêts des prêteurs.
15:38C'est un naufrage.
15:39Bruno Retailleau,
15:40en fait, j'ai l'impression
15:41depuis le début de cette interview
15:42que je suis face à quelqu'un
15:43d'échaudé.
15:44Enfin, chat échaudé,
15:45craint l'eau froide.
15:46C'est-à-dire que là,
15:47même quand on vous dit
15:48« Mais écoutez, vous pourriez avoir
15:49un Premier ministre qui est de chez vous,
15:50Xavier Bertrand,
15:52qui vous a garanti
15:53qu'il allait faire
15:54une politique de droite,
15:55et même là,
15:56on a l'impression
15:57que vous avancez
15:58comme un chat
15:59qui n'a qu'une peur,
16:00c'est qu'on la lui refasse. »
16:01Mais quand vous avez eu
16:02trois rencontres
16:03avec Emmanuel Macron,
16:04vous êtes un peu méfiant,
16:05vous voyez.
16:06Vous ne faites pas
16:07de chèque en blanc,
16:08c'est tout.
16:09Quand on connaît
16:10le personnage,
16:11trois rencontres,
16:12cette année de présidence
16:13d'Emmanuel Macron,
16:14j'ai entendu
16:15beaucoup de ses discours.
16:16Certains étaient très séduisants
16:17et les faits étaient
16:18très, très loin.
16:19Les actes étaient
16:20très éloignés
16:21des discours.
16:22Donc, ce que nous voulons,
16:23nous, très franchement,
16:24c'est la réussite
16:25pour la France
16:26avec des solutions de droite.
16:27Donc, si ça passe
16:28avec Xavier Bertrand
16:29et qu'il arrive,
16:30effectivement,
16:31à vous donner
16:32toutes les garanties
16:33que vous souhaitez,
16:34dans ce cas-là,
16:35vous serez au rendez-vous.
16:36Notre priorité,
16:37c'est d'éviter
16:38un Premier ministre de gauche
16:39qui pousserait
16:40des solutions de gauche,
16:41par exemple,
16:42comme le tétricotage
16:43de la réforme des retraites
16:44et j'ai insisté.
16:45Xavier Bertrand m'a bien dit,
16:46Xavier Bertrand m'a dit
16:47encore hier
16:48qu'il ne toucherait pas
16:49à la réforme des retraites.
16:50Bruno Retailleau,
16:51il y en a un, par contre,
16:52qui est prêt,
16:53c'est Édouard Philippe
16:54qui, hier soir,
16:55à 20h,
16:56annonçait sur Le Point.fr
16:58qu'il était candidat
16:59à la prochaine présidentielle.
17:01J'ai vu sur vos lèvres,
17:02c'est ce qu'il sait,
17:03un sourire en coin.
17:04Je me dis,
17:05qu'est-ce que vous pensez
17:06de ce timing ?
17:07C'est-à-dire que là,
17:08nous, on est tous
17:09vraiment le nez sur le guidon
17:10de la question
17:11de est-ce qu'il y aura
17:12quelqu'un pour gouverner
17:13là, maintenant,
17:14aujourd'hui, demain ?
17:15Et effectivement,
17:16il se projette.
17:19Est-ce que c'est comme ça
17:20que vous le voyez ?
17:21Non, de réflexion.
17:22Franchement,
17:23est-ce que 2027,
17:24c'est dans la préoccupation
17:25des Français, aujourd'hui ?
17:26La France
17:28vient de subir une dissolution.
17:30Il n'y a pas de majorité
17:31à l'Assemblée nationale.
17:32Il n'y a pas de Premier ministre.
17:33Il n'y a pas de gouvernement.
17:34Il n'y a pas de budget
17:36posé sur la table,
17:37contrairement à l'habitude.
17:38Et on voit quelqu'un sortir
17:40du bois pour 2027.
17:41Je pense que,
17:42comme vous le dites très bien,
17:44ce n'est pas dans le timing.
17:45Ce n'est pas dans le timing.
17:46Deuxième élément,
17:47c'est ce que je note,
17:48en tout cas.
17:49Deuxième élément,
17:50ça marque bien
17:51la fin du macronisme.
17:52En tout cas,
17:53on est entrés
17:54dans une autre période.
17:55Je me souviens que cet été,
17:56au moment de la dissolution,
17:57Édouard Philippe,
17:58à juste titre d'ailleurs,
17:59avait indiqué,
18:00avec ces mots,
18:01Emmanuel Macron
18:02vient de tuer
18:03la majorité présidentielle.
18:04C'est donc une course
18:05sous petits chevaux
18:06qui est en train
18:07d'être lancée
18:08dans le camp
18:09du président de la République.
18:10Est-ce qu'il faut,
18:11est-ce que tout cela plaide
18:12pour que les élections présidentielles
18:13soient avancées au fond ?
18:14Est-ce qu'il faut encore
18:15tenir trois ans
18:16ou est-ce que
18:17vous vous dites
18:18sans aller jusqu'à
18:19la destitution
18:20demandée par
18:21la France Insoumise,
18:22mais par vous dire,
18:23au fond,
18:24Emmanuel Macron lui-même
18:25aurait tout intérêt
18:26à dire,
18:27allez,
18:28on rebatte toutes les cartes.
18:29Édouard Philippe
18:30semble avoir anticipé
18:31une démission.
18:32Heureusement,
18:33il ne demande pas
18:34une destitution.
18:35Moi,
18:36c'est ce que nous avons dit
18:37à plusieurs reprises
18:38au président de la République.
18:39Il faut régler le problème
18:40très vite.
18:41Pourquoi ?
18:42Pourquoi pas ?
18:43C'est-à-dire,
18:44si dans un an,
18:45Emmanuel Macron dit,
18:46comme vous le dites,
18:47au fond,
18:48il faudra qu'il remette en jeu
18:49sa propre présidence.
18:50C'est aussi la raison
18:51pour laquelle
18:52il nous a toujours dit
18:53qu'il choisirait
18:54son premier ministre
18:55sur un critère
18:56de stabilité institutionnelle.
18:57Et nous,
18:58on veut la stabilité institutionnelle
18:59après tant d'instabilité.
19:00C'est la raison pour laquelle
19:01on lui a demandé,
19:02par exemple,
19:03dans l'hypothèse de
19:04Xavier Bertrand,
19:05de bien contrôler
19:06qu'il n'y aurait pas
19:07une censure aussitôt
19:08la nomination.
19:09Parce que si c'était le cas,
19:10ensuite,
19:11ce ne sera pas
19:12le premier ministre
19:13ou le gouvernement
19:14qui sera mis en cause.
19:15Il proposerait
19:16une proposition
19:17de destitution.
19:18Et donc,
19:19ce sera lui.
19:20Ce sera sa démission
19:21qui sera demandée.
19:22Donc,
19:23il ne faut pas en arriver là
19:24parce que ce sera
19:25une crise institutionnelle grave.
19:26Mais,
19:27encore une fois,
19:28la responsabilité
19:29du choix du premier ministre,
19:30c'est au président de la République.
19:31Moi, je suis gaulliste
19:32et c'est à lui
19:33de choisir le premier ministre.
19:34Il doit le faire
19:35dans les heures qui viennent.
19:36Dans les heures qui viennent.
19:37Pas dans les jours qui viennent.
19:38Dans les heures qui viennent.
19:39Vous voulez que d'ici ce soir,
19:40il y ait un nouveau
19:41premier ministre en France ?
19:42Bien sûr.
19:43Et nous l'avons répété
19:45C'est pas aux partis politiques,
19:46même de droite,
19:47c'est pas aux groupes parlementaires,
19:49c'est pas je ne sais qui
19:50de nommer,
19:51c'est au président
19:52de la République
19:54selon l'article
19:55de la Constitution française.
19:56Et vous soutiendrez,
19:57donc, on l'a bien compris,
19:58Xavier Bertrand,
19:59s'il était nommé à Matignon.
20:02Merci Bruno Retailleau
20:03d'être venu le dire
20:04sur ce micro.
20:05Vous êtes président
20:06du groupe Les Républicains
20:07au Sénat sénateur de Vendée.
20:08Il est 8h52
20:09sur RMC BFM.

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