Double médaillé d'argent sur le 100 et 400m T11 au Jeux Paralympiques de Paris, Timothée Adolphe ne nourrit aucun regret sur le fait de ne pas avoir décrcohé l'or. Le Français a toutefois critiqué un programme trop dense qui ne permet pas une récupération optimale et ne favorise donc pas les performances de haut niveau.
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00:00Quelle dorée aimer qu'elle soit en or ?
00:03Les deux.
00:04Les deux, il n'y en a pas une plus que l'autre qu'on aurait aimé qu'elle soit plus dorée,
00:09c'est vraiment les deux.
00:10On passe à côté de l'or de pas grand chose sur les deux.
00:15Maintenant, c'est vrai que sur la première, le temps de récupération fait que c'est pas possible.
00:23Certains vont me dire oui, mais c'est possible pour les autres.
00:26Sauf que moi, je fais et le 100 et le 400.
00:29Je prétends à l'or sur les deux.
00:33C'est compliqué d'adapter le profil sur le 400 parce que là, on est sur un format de compétition
00:40qui avantage ceux qui sont plus résistants.
00:43Les purs sprinters comme moi sont complètement désavantagés.
00:46On n'a pas le match qu'on devrait avoir sur 400 entre les purs sprinters et les purs résistants.
00:54C'est regrettable.
00:57Sur les vallées, ils ont 48 heures entre chaque tour.
01:00Nous, on a 7 heures entre la série et la demi.
01:02Il y a un moment, c'est absurde.
01:04S'ils veulent avoir de la perf, des records, des chronos incroyables, on les a dans les jambes.
01:12Sauf qu'il faut nous permettre de pouvoir les faire.
01:14Malheureusement, le 400, c'est une discipline qui, même si vous vous en gardez sous le pied,
01:21en série et en demi, on y laisse des plumes malgré tout.
01:26Après, sur 100 mètres, je suis le seul qui fait le 400 qui arrive en finale du 100
01:33et qui monte sur la boîte.
01:36J'ai trois tours de 400 dans les jambes et ça se joue à 3 centimes.
01:39Quand je dis que je suis celui qui a la base de vitesse la plus importante,
01:44je ne me justifie pas sur le 400.
01:48C'est juste qu'après, arrivé sur 100 mètres, il y a de la fatigue quand même
01:52parce qu'il n'y a que deux jours entre les deux épreuves.
01:54Sauf que sur les deux jours, ce n'est pas deux jours de repos où on ne fout rien.
01:57C'est deux jours où il faut switcher entre le 400 et le 100
02:01parce qu'un athlète, normalement, ne fait pas 100-400.
02:03Il fait 100-200 ou 200-400.
02:05Sauf que moi, le 200, on me l'a retiré en 2018.
02:07Je suis un pur coureur de 200 à la base.
02:09J'ai fait le choix de faire un peu le grand écart.
02:12Ça ne nous réussit pas si mal que ça.
02:15Mais c'est vrai qu'avec un programme digne de ce nom, ça pourrait passer.
02:21Hier soir, on s'est fait taper par plus fort que nous.
02:25Pour pas grand-chose, il y a eu vraiment match.
02:28Moi, je suis content parce que ces deux dernières années,
02:32j'ai travaillé avec Dimitri Domogner pour travailler sur ma mise en action
02:37et pour progresser techniquement.
02:39Il y a cette progression.
02:40Maintenant, c'est vrai qu'avec trois tours de 400 dans les jambes, ça tape un peu.
02:44Il y a un petit peu un goût amer par rapport à ce grand écart
02:48dont tu parles musculairement entre le 100 et 400.
02:51Ce n'est pas un goût amer.
02:53Le goût amer, il est plus par rapport au programme.
02:55Aujourd'hui, ces médailles d'argent, j'en suis fier.
02:57Je les assume totalement.
02:59On a fait ce qu'on avait à faire.
03:02Maintenant, oui, il y a un petit peu de frustration par rapport au chrono
03:07qu'on aurait voulu pouvoir faire descendre un peu plus.
03:11On sait qu'on a mieux dans les jambes.
03:14C'est le programme de compétition qui fait ça.
03:17Je ne peux même pas dire que tout le monde est dans les mêmes conditions
03:24puisqu'en fait, on est les seuls binômes à aller jusqu'en finale
03:28et à prendre une médaille et sur 400 et sur 100.
03:30Donc non, on n'est pas tous dans les mêmes conditions.
03:33Mais c'est vrai que ce n'est pas si évident à faire matcher.
03:38Un grand, grand merci à Dimitri Domogner qui a su justement
03:42ajuster la planification de l'entraînement
03:48parce que jongler entre le 100 et le 400,
03:50oui, c'est deux épreuves de sprint,
03:52mais c'est deux épreuves de sprint qui sont diamétralement opposées.
03:54Et croyez-moi, ce n'est pas facile.
03:56Je n'imagine pas ce que c'est.
03:58On t'a vu hier profiter avec le public ici au Club France
04:01et dire notamment que ces Jeux Paris,
04:04ils allaient être historiques pour le sport paralympique.
04:06À quel point tu penses que ça va changer les choses, toi, ici, Paris 2024 ?
04:11Je ne sais pas. Je crois qu'on ne mesure pas encore les retombées.
04:15J'espère qu'elles seront encore plus importantes.
04:17Moi, je faisais partie des sceptiques il y a encore un an
04:20de savoir est-ce que les stades seraient remplis,
04:23les ensembles sportifs seraient remplis ou pas par le public français.
04:26Je faisais peut-être partie des plus réservées.
04:28Je crois que je n'ai jamais été aussi heureux d'avoir tort.
04:31Donc voilà, j'espère que je serai encore plus surpris par les retombées.
04:36Ce que je sais, en tout cas, c'est que ces Jeux Paralympiques,
04:39ça doit être un nouveau départ.
04:41Ça ne doit pas du tout être une finalité.
04:43Au contraire, ça doit être la ligne de départ d'un booster incroyable
04:46pour améliorer l'accessibilité dans tous les sens du terme.
04:50Je donne des exemples tout bêtes, mais ça se sent numérique.
04:55Aujourd'hui, par exemple, dans l'électroménager,
04:58il y a plein de trucs qui sont tactiles.
05:00Il n'y a aucun dispositif vocal.
05:02Il y a des applications qui sont connectées au quai,
05:05mais les applications ne sont pas forcément accessibles.
05:08On les transporte dans plein de choses.
05:10L'accessibilité, il faut prendre conscience
05:12que c'est un sujet qui touche tout le monde.