Comment les sportifs paralympiques sont soutenus et accompagnés en France ?
Comment profiter de la fenêtre mondiale des Jeux Paralympique pour faire évoluer les regards sur les sportifs en situation de handicap ? Les grandes figures du mouvement paralympique français nous éclairent sur ces questions à quelques mois des Jeux de Paris. Avec Timothée Adolphe, Trésor Makunda, Arnaud Assoumani, Nantenin Keita et Guislaine Westelynck, présidente de la Féderation Française Handisport.
Comment profiter de la fenêtre mondiale des Jeux Paralympique pour faire évoluer les regards sur les sportifs en situation de handicap ? Les grandes figures du mouvement paralympique français nous éclairent sur ces questions à quelques mois des Jeux de Paris. Avec Timothée Adolphe, Trésor Makunda, Arnaud Assoumani, Nantenin Keita et Guislaine Westelynck, présidente de la Féderation Française Handisport.
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00:005 septembre 2021, les membres de l'équipe de France Paralympique reviennent des Jeux
00:21de Tokyo et profitent de l'accueil bien mérité du public après avoir retrouvé
00:26leurs proches. Un atterrissage au sens propre comme au sens figuré et déjà l'esprit
00:31tourné vers les Jeux de Paris.
00:33Les Jeux les derniers c'était il y a 100 ans, mais les Jeux Paralympiques ça va être
00:37une première et on a forcément hâte de vivre ça.
00:41C'est mes 4e Jeux Paralympiques, ma 5e médaille Paralympique et Paris 2024 c'est une question
00:46qu'on va se poser avec mes partenaires parce que pour un tel projet il faut que tout le
00:52monde suive, il faut que tout le monde soit présent et on verra, il faut que je me réunisse
00:55avec mes partenaires, s'ils sont toujours pour que je continue, s'ils sont toujours
01:00là pour me soutenir.
01:01En France, chaque athlète engagé dans le processus olympique ou paralympique est soutenu
01:07financièrement par l'ANS, l'Agence Nationale du Sport. Mais les contrats d'image et de
01:12sponsoring sont eux indispensables pour compéter ses revenus afin de rester à flot sur le
01:17plan financier, une situation qui concerne surtout les sportifs non professionnels comme
01:22les athlètes paralympiques.
01:23Les partenaires sont essentiels pour les athlètes, pour moi dans ma carrière si je n'avais pas
01:29de partenaire, si je n'avais pas de sponsor, je ne pourrais pas être en équipe de France,
01:32c'est aussi simple que ça. Aujourd'hui j'ai 7 partenaires et c'est grâce à eux que je
01:37peux dans un premier temps vivre mon sport, me préparer pour être à haut niveau, faire
01:44une saison.
01:45L'accompagnement des athlètes c'est un accompagnement financier, il ne faut pas le nier.
01:49Aujourd'hui les athlètes ont besoin de cet accompagnement financier, des sponsors privés
01:52pour pouvoir mener à bien et être serein dans la quête des médailles, notamment qu'on
01:58espère tous pour les Jeux en 2024.
02:00En contrepartie, je dois être présent aussi sur des événements, on partage des valeurs
02:04communes, ça c'est important, que ce soit sur le changement de regard, sur plus d'inclusion,
02:09plus d'équité et d'égalité aussi.
02:11C'est un accompagnement en termes de communication, donc on les accompagne sur leur com, sur
02:15nos réseaux sociaux, on les met en avant au travers de différents programmes et c'est
02:19une manière de médiatiser leur performance mais aussi leur personnalité.
02:24Ma différence, c'est ma longueur d'avance.
02:28Pour faire avancer les choses, je n'ai pas peur d'aller à contre-courant.
02:36Pour faire changer votre regard sur le handicap, je vais vous en mettre plein la vue.
02:43Repousser mes limites, tout en respectant celles de l'environnement.
02:57L'idée du team, c'est vraiment une équipe, personne n'est traité à titre individuel,
03:05on réalise un certain nombre d'activations, de programmes dans lesquels les athlètes
03:10sont tous mis en valeur à un moment ou à un autre, qu'ils soient sportifs olympiques,
03:14paralympiques, retraités, multimédaillés ou pas.
03:18C'est vraiment le soutien à tous les sports, à tous les sportifs.
03:21C'est une simulation en réalité virtuelle.
03:23Quand vous mettez dans les fauteuils, vous mettez le casque et dans le casque, c'est
03:27vraiment comme si vous étiez sur la piste.
03:28C'est en totale immersion.
03:30On lance une partie, vous vous faites à la fois l'un contre l'autre et aussi contre
03:35Pierre Fairbanks parce qu'on a rentré son temps, Pierre Fairbanks c'est le champion
03:37paralympique du 400 mètres en sprint.
03:40Faire évoluer les mentalités et changer le regard sur les sportifs en situation de
03:44handicap, une ambition revendiquée par le comité d'organisation des JO 2024 et qui
03:50est au centre du programme d'héritage des Jeux parisiens.
03:53Pour cela, le traitement médiatique devient l'outil principal pour valoriser les prouesses
03:58des champions paralympiques, mais aussi pour inspirer.
04:01Un exercice dans lequel nos amis anglo-saxons et italiens semblent avoir une longueur d'avance.
04:06Les Jeux paralympiques, c'est toujours une autre dimension, ça a énormément progressé
04:11depuis 2004, mais réellement, la dimension a encore été plus importante à partir de
04:16Londres en 2012 où il y a eu une influence record pour les Jeux paralympiques, pour toutes
04:20les disciplines et surtout une grosse médiatisation, un gros travail médiatique en amont des Jeux
04:27et aussi pendant et ça a continué.
04:37Yes I can, yes I can, yes I can, yes I can, yes I can, yes I can, yes I can, yes I can,
04:56yes I can, yes I can, yes I can, yes I can, yes I can, yes I can, yes I can, yes I can,
05:05No, you can't.
05:09Que ce soit Channel 4 qui avait couvert les Jeux paralympiques ou la BBC ou d'autres médias
05:15aujourd'hui, il y a du rugby fauteuil qu'on peut voir à la télé directement, il y a des
05:22commentateurs et commentatrices valides et en situation de handicap qui commentent, on
05:27est dans quelque chose d'assez normalisé en fait j'ai envie de dire, en France on est
05:32assez loin encore.
05:33Il y a des pays très proches de nous qui nous ressemblent, des pays frais comme l'Italie
05:37qui retransmettent sur la Raio Uno, chaque fois qu'il y a un événement, une compétition
05:42nationale, les Italiens sont rompus vraiment à l'exercice, nous on est un petit peu en
05:49retard et ça reste encore un peu confidentiel alors que les Italiens, et c'est pour ça
05:54qu'ils ont aussi des gens qui sont hyper performants parce que ça fait des années
05:58qu'ils retransmettent très régulièrement les épreuves.
06:01Donc c'est un écosystème en fait, on a besoin de performances mais si personne ne
06:06voit les performances qu'on fait, au final ça n'intéresse personne, ça n'intéresse
06:10pas les partenaires et donc les athlètes en ont moins de moins.
06:14En France, on compte 12 millions de personnes en situation de handicap, dans 2,7 qui disposent
06:19d'une reconnaissance administrative, 48% d'entre elles ne pratiquent pas d'activité
06:24physique et sportive.
06:25L'enjeu se trouve également là, profiter de la fenêtre mondiale des Jeux Paralympiques
06:31pour, grâce au sport, mettre fin aux exclusions et aux discriminations.
06:34On veut que les enfants qui sont en situation de handicap, ils y rêvent de pouvoir devenir
06:42un jour peut-être un athlète mais déjà aller s'inscrire dans un club, faire du
06:46sport, découvrir toutes les belles valeurs que le sport peut apporter, c'est une école
06:50de la vie le sport et nous ça a changé nos vies.
06:55Lorsqu'on regarde du sport, énormément de personnes lorsqu'elles regardent les
06:58Jeux Olympiques découvrent des sports qu'ils ne regardent jamais pendant 4 ans.
07:03Pourquoi on s'identifie ? Parce que c'est notre pays, on a des valeurs communes, ensuite
07:08parce qu'on va se reconnaître dans sa personnalité mais c'est au fur et à mesure le fait de
07:12découvrir la personne qui va faire qu'on va se dire « ah ouais, il est comme moi »
07:17ou « elle est comme moi ».
07:18Qui on est aujourd'hui ? Aujourd'hui on est des sportifs de haut niveau en situation
07:22de handicap donc pour moi il faut parler des deux mais bien entendu il faut mettre d'abord
07:28en premier lieu qui on est en fait.
07:30Moi je suis une Antena Keïta, je suis une femme, je suis albinos, je suis en situation
07:34de handicap, je suis sportive de haut niveau, je suis tout ça en fait.
07:37Je ne suis pas qu'une sportive de haut niveau, je ne suis pas qu'une femme, je ne suis pas
07:41qu'en situation de handicap, j'ai cette globalité-là et cette globalité fait qui
07:44je suis.
07:45On nous considère comme des sportifs à part entière et non entièrement à part, on est
07:50des sportifs.
07:51Les gens qui vont venir viendront voir de la performance, un exploit sportif et pas
07:57un handicapé qui fait du sport.
07:58Il y a des gens qui s'identifient à des footballeurs professionnels, des petits gosses
08:03dans les quartiers qui font du foot et qui modélisent sur un footballeur professionnel,
08:08et bien nous on a envie aussi que nos sportifs, nos athlètes donnent envie aux jeunes dans
08:13les clubs de devenir un jour l'athlète de haut niveau, la médaille d'or paralympique
08:19de demain.
08:20Il y a des personnalités et en fait pour moi c'est ça qui m'intéresse, c'est les
08:24perfs qu'on va faire et derrière découvrir les personnalités parce qu'il y a des gens
08:27juste incroyables.