Discours d'Emmanuel Macron, #1.

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00:00:00– Bonsoir, bonsoir à tous et bienvenue sur les chaînes parlementaires
00:00:16émission spéciale LCP, Public Sénat pour vous faire vivre
00:00:20en direct de l'Elysée, en direct de la salle des fêtes
00:00:24du palais du Président de la République,
00:00:26la grande conférence de presse que vous allez pouvoir suivre
00:00:29dans une petite vingtaine de minutes très précisément, bonsoir Thomas Hugues.
00:00:33– Bonsoir Myriam Meka, je suis ravi de vous accueillir sur ce plateau.
00:00:37– Pareillement.
00:00:38– Bien vu, c'est un bonheur de participer et d'animer cette soirée spéciale avec vous.
00:00:42On est donc ensemble jusqu'à 23h30 évidemment pour d'abord,
00:00:48à partir de 20h15, écouter in extenso la conférence de presse
00:00:51du Président de la République et puis pour analyser sa vision,
00:00:55les annonces, il y en aura sans doute, peut-être sûrement,
00:00:58on verra bien les choix politiques du chef de l'État et puis beaucoup de réactions.
00:01:03On sera en direct avec Tam Tranuy depuis l'Elysée pendant cette soirée
00:01:09et puis nous avons à nos côtés, et on en est ravis,
00:01:13quatre invités pour saisir les enjeux de cette prise de parole présidentielle.
00:01:16– Bonsoir Pascal Perrineau, ravi de vous avoir sur ce plateau,
00:01:19politologue, professeur à Sciences Po Paris, bonsoir Martial Foucault,
00:01:24bienvenue, directeur du Cevipof, le centre de recherche politique de Sciences Po Paris.
00:01:30– Émilie Zapalsky, communicante et fondatrice de l'agence Émilie Conseil,
00:01:35bonsoir, et Stéphane Zumsteig, bonsoir, directeur du département Opinion
00:01:38à l'Institut de sondage Ipsos, allez en attaque.
00:01:40– Alors on va commencer par la forme, avec la communicante que vous êtes,
00:01:44Émilie Zapalsky, le choix de la grande conférence de presse à l'Élysée,
00:01:49pas moins de 400 journalistes français et étrangers accrédités,
00:01:53ça n'est pas une première pour Emmanuel Macron,
00:01:55mais cette grande messe cathodique à 20h15, c'est le prime time,
00:02:00comme on dit dans le jargon télévisuel, ça c'est plus inédit.
00:02:04– Oui c'est plus inédit, il a fait le choix de quelque chose
00:02:06qui va arroser énormément pendant 7h, 1h, 1h30, 2h,
00:02:11on ne sait pas exactement combien de temps il va durer.
00:02:12– De toute façon on sera là jusqu'à 20h30.
00:02:13– Voilà, on sera là pour commenter,
00:02:15mais voilà c'est l'idée vraiment d'investir tout l'espace médiatique
00:02:20et de parler au français, à tous les français,
00:02:22parce que là pour le coup, c'est ouvert énormément,
00:02:24c'est une heure où il y aura beaucoup plus de français
00:02:26que ce qu'on a vu auparavant,
00:02:27quand il avait pu faire des 13h ou des interventions différentes.
00:02:32Donc c'est une volonté, il y a une attente forte,
00:02:35on sent qu'Emmanuel Macron, il y a une attente et il y a une volonté
00:02:38de commencer à donner plus de concret à ce qu'il a dit,
00:02:42parce qu'il a donné rendez-vous avec la nation, on n'a pas su…
00:02:45– Ça peut être un rendez-vous avec la nation,
00:02:47ou une conférence de presse par l'intermédiaire des journalistes ?
00:02:50– D'après ce qu'on comprend de la communication de l'Élysée,
00:02:52ça fait partie du grand rendez-vous,
00:02:54il le situe même dès les voeux d'Emmanuel Macron,
00:02:57le remaniement c'est la deuxième séquence,
00:02:59et là ça ferait partie d'une troisième séquence,
00:03:00mais on a du mal à y voir clair sur ce que c'est ce grand rendez-vous,
00:03:04et puis avoir du concret et savoir exactement
00:03:06ce qui va être abordé comme thématique dans cette conférence de presse.
00:03:10– Parce qu'effectivement, ce discours,
00:03:12presque cette construction du rendez-vous avec la nation finalement,
00:03:16ça avait été annoncé avec un journaliste du Monde,
00:03:18c'était au début du mois de décembre,
00:03:20et puis finalement là c'est devenu, quand on écoute le communiqué en Élysée,
00:03:23où il y a évidemment les voeux, puis la nomination de Gabriel Attal,
00:03:26et la troisième étape c'est ce soir la conférence de presse,
00:03:30c'est l'un des défis des journalistes ce soir Pascal Perrineau,
00:03:33sortir des éléments de langage élyséens,
00:03:35quand on dit conférence XXL notamment.
00:03:37– Voilà, oui, en effet, comme toujours,
00:03:40souvent dans la communication macronienne,
00:03:42il y a un peu de flottement, on est dans la société liquide,
00:03:45on a des processus en effet qui sont un peu extensibles,
00:03:50on ne sait pas très bien quand a commencé la nouvelle phase,
00:03:54et quand elle va se terminer, mais on y est, on y est.
00:03:57Et après les voeux, en effet, il y a eu ce changement de gouvernement,
00:04:01avec un très profond choc dans l'opinion,
00:04:04les Français ne s'attendaient pas tout à fait à ce qui s'est passé,
00:04:07à la fois dans le choix du Premier ministre,
00:04:09et puis dans la confection de l'équipe gouvernementale 1er G,
00:04:14resserrée autour de 15 ministres, mais au fond les Français,
00:04:18et on le voit dans les enquêtes d'opinion,
00:04:20ils disent c'est plutôt pas mal cette nomination d'Attal,
00:04:24mais on ne s'attend pas à ce que ça change beaucoup les choses.
00:04:27– Donc ils attendent de l'efficacité,
00:04:29d'ailleurs c'est là-dessus que Gabriel Attal avait plutôt réussi
00:04:32son passage à Rue de Grenelle.
00:04:33– Ils se disent, à juste titre,
00:04:35là on s'est intéressé aux moyens du changement,
00:04:38un gouvernement resserré, un nouveau Premier ministre, etc.
00:04:42Mais ces moyens du changement, c'est au service de quel objectif ?
00:04:46Et là, sur l'objectif, on n'a pas encore de réponse,
00:04:49il y a eu quelques éléments de langage envoyés par le Premier ministre,
00:04:52mais on est dans la cinquième, et là le Président va nous le rappeler.
00:04:56– Justement, justement, de l'action, de l'action, de l'action,
00:05:01des résultats, des résultats, des résultats,
00:05:03vous le reconnaissez, c'est Gabriel Attal que je cite,
00:05:07est-ce que ça correspond aux attentes des Français,
00:05:10ou est-ce qu'ils attendent au fond une orientation politique,
00:05:13une vision politique ?
00:05:14Où va le pays, et qu'est-ce que je peux attendre de ce chef de l'État ?
00:05:20– Je dirais que c'est l'enjeu, un des enjeux de la prise de parole
00:05:24ce soir du Président de la République,
00:05:25parce que, un instant quand même, revenons sur cette séquence,
00:05:29c'est pas tout à fait dans la pratique des institutions de la Ve République
00:05:33qu'un Président de la République s'exprime quelques jours
00:05:36avant le discours attendu de politique générale
00:05:38du Premier ministre qu'il vient de nommer.
00:05:40– Ce n'est pas la première fois qu'Emmanuel Macron…
00:05:41– Ce n'est pas la première fois, il l'avait fait…
00:05:43– Le 17 juillet 2000.
00:05:45– Mais qu'est-ce que ça dit de l'exercice du pouvoir ?
00:05:47– C'est un rappel, effectivement, de la conception qui est celle
00:05:51d'Emmanuel Macron, à la fois du pouvoir exécutif
00:05:55et, je dirais, du positionnement du Premier ministre.
00:05:58Je pense qu'on a utilisé beaucoup de formules
00:06:01des Premiers ministres d'anciens présidents,
00:06:02je ne pense pas qu'Emmanuel Macron réhabilitera la notion de collaborateur,
00:06:08ce sera probablement une autre posture,
00:06:11mais c'est quand même très important pour Emmanuel Macron
00:06:14d'indiquer que le cap, ou la feuille de route,
00:06:17c'est lui qui la maîtrise et c'est lui qui la dicte.
00:06:20Par ailleurs, et ça c'est très important pour moi,
00:06:23est-ce que l'an 2 du deuxième quinquennat,
00:06:28avec ce choix de changement de gouvernement,
00:06:31est simplement une question de casting ?
00:06:34Peut-être que c'est lié à une lecture peut-être trop attentive
00:06:39ou une lecture, une surconsommation,
00:06:42je dis ça en plaisantant, d'enquête d'opinion publique
00:06:45où Emmanuel Macron a pu remarquer qu'effectivement
00:06:47un certain nombre de membres du gouvernement
00:06:49posaient des difficultés auprès des Français.
00:06:51N'imprimaient pas suffisamment, comme ça, comme ça.
00:06:53Donc nouveau gouvernement, et est-ce que les Français,
00:06:56comme disait Pascal Perrineau à l'instant,
00:06:58est-ce que les Français ont des attentes très particulières
00:07:01vis-à-vis des priorités auxquelles Emmanuel Macron
00:07:04pourra peut-être répondre ce soir ?
00:07:05J'ai le sentiment très personnel,
00:07:07c'est comme la troisième prise de parole en un mois.
00:07:10Mi-décembre, les vœux, et ce soir, ça veut dire…
00:07:13Pardon, désinterrompt.
00:07:14Votre avis, Stéphane, sur le degré d'attente de la part des Français ?
00:07:18Parce que certes, Myriam l'a rappelé,
00:07:19à juste titre, il joue la carte du prime time
00:07:22de la première partie de soirée.
00:07:23Est-ce que pour autant, la parole présidentielle
00:07:25est à ce point attendue par nos compatriotes ?
00:07:27Le principal enjeu pour le Président de la République,
00:07:29c'est de susciter autre chose que de l'indifférence, en fait.
00:07:31C'est ça, c'est ça le principal risque.
00:07:33Parce que quand on regarde à l'exception…
00:07:34Aujourd'hui, il laisse indifférents les Français,
00:07:36il ne les écoute plus ?
00:07:37En tout cas, non.
00:07:38En tout cas, ces dernières prises de parole
00:07:39ont laissé les Français indifférents.
00:07:41Je pense aux vœux, je pense à un certain nombre de…
00:07:43Je pense à sa prise de parole avant l'été,
00:07:45sur les 100 jours, sur le rendez-vous
00:07:47d'une initiative de grande ampleur démocratique
00:07:49qui finalement a débouché sur samedi 1 et samedi 2.
00:07:51On ne peut pas dire que ça ait suscité un enthousiasme fou
00:07:53dans l'opinion publique pour les Français
00:07:55qui en ont entendu parler.
00:07:56Il fallait plusieurs pour danser,
00:07:57donc ça manquait un peu de participants.
00:08:00C'est ça, surtout la deuxième étape.
00:08:02Surtout la deuxième étape.
00:08:03Ce n'est pas ça qu'attendaient les Français.
00:08:04Là, alors, il y a ce risque d'indifférence.
00:08:06Rien ne serait pire pour un président de la République
00:08:08et surtout pour lui, ça contribuerait sans doute
00:08:10à démonétiser sa parole dans les mois
00:08:12et dans les années qui viennent.
00:08:13Après, en termes d'attente, non.
00:08:14Les Français n'attendent rien de particulier ce soir,
00:08:17mais ils vont malgré tout le regarder assez massivement.
00:08:19Et s'ils veulent entendre quelque chose,
00:08:20ce sont des mesures concrètes.
00:08:21On en a tous parlé.
00:08:23– S'il n'est pas concret, il ne sera pas audible.
00:08:25– Exactement, parce que…
00:08:25– Sur quel thème les Français l'attendent précisément ?
00:08:28– Alors, évidemment, on en parle à chaque fois,
00:08:30c'est le pouvoir d'achat.
00:08:31Vous l'évoquiez tout à l'heure,
00:08:32si Gabriel Attal a surgi dans les codes de popularité,
00:08:34c'est qu'il a donné l'impression ou fait la preuve
00:08:37qu'il pouvait agir sur la vie quotidienne
00:08:38des parents d'élèves ou des élèves.
00:08:39Et d'un coup, il a surgi dans les baromètres de popularité.
00:08:43Ce que les Français veulent, c'est du concret
00:08:45sur ce qui les intéresse le plus,
00:08:46évidemment le pouvoir d'achat.
00:08:48On parlait tout à l'heure du système de santé,
00:08:50ça peut être pour d'autres la transition écologique,
00:08:51ça peut être pour d'autres le durcissement des lois
00:08:55en matière de politique migratoire.
00:08:56Mais des mesures concrètes, des propositions concrètes
00:08:58et pas juste un discours un petit peu éthéré,
00:09:00on va parler des Jeux olympiques
00:09:01et de la réouverture de Notre-Dame en décembre.
00:09:03Voilà, c'est ça qui me va.
00:09:05– Sauf que la question du pouvoir d'achat
00:09:06avec un niveau de dette de 30 000 milliards d'euros…
00:09:10– C'est aussi la difficulté de l'équation, bien sûr.
00:09:12– …et pas super simple.
00:09:13On va tout de suite rejoindre Tam Tranuy
00:09:15qui est à l'Élysée pour qu'elle nous explique en quelques mots,
00:09:18Tam, on vous laisse la parole,
00:09:20comment ça va se passer cette conférence de presse ?
00:09:23– Alors entre 200 et 300 journalistes sont attendus ce soir
00:09:27dans la salle des fêtes de l'Élysée pour cette conférence de presse XXL,
00:09:31un exercice rare pour le Président de la République.
00:09:34Dernier exercice du genre, date de 2019,
00:09:37Emmanuel Macron cherchait alors à sortir de la crise des gilets jaunes.
00:09:41Alors ce soir, en plus des journalistes,
00:09:44on attend aussi bien sûr le gouvernement,
00:09:46le Premier ministre Gabriel Attal sera présent,
00:09:49ainsi que ses 12 ministres et 3 ministres délégués.
00:09:52Mais bien sûr, on attend surtout la prise de parole d'Emmanuel Macron,
00:09:56prévue à 20h15 précise.
00:09:58Le Président de la République doit détailler ce qu'il a présenté
00:10:02comme son réarmement civique et économique.
00:10:05On attend des annonces concrètes sur l'éducation,
00:10:08la santé ou encore le pouvoir d'achat.
00:10:10Ensuite, cette conférence de presse doit se diviser en trois parties.
00:10:14Une première partie de questions en rebond
00:10:16aux annonces du Président de la République,
00:10:18ensuite les questions de vie publique et de vie politique,
00:10:22donc plus particulièrement consacrées au remaniement.
00:10:25C'est là aussi que l'on attend les questions sur la polémique
00:10:28qui touche la nouvelle ministre de l'Education nationale,
00:10:31Amélie Oudéa Castera.
00:10:33Enfin, une troisième partie qui sera consacrée
00:10:35aux questions internationales.
00:10:38Les journalistes sont priés de dire dans quelle partie
00:10:42s'intègre la question qu'ils souhaitent poser.
00:10:44Ils sont priés aussi de faire court,
00:10:47pas de relance, pas de questions à tiroir.
00:10:50On nous promet aussi qu'Emmanuel Macron fera court,
00:10:53car l'objectif aussi, c'est de ne pas lasser les téléspectateurs
00:10:56que l'Elysée espère nombreux ce soir.
00:10:59L'ensemble de l'exercice doit durer deux heures, deux heures et demie.
00:11:03Mais on connaît le chef de l'État, cela pourrait être plus long.
00:11:06Et la nuit, ou en tout cas la soirée, s'annonce longue.
00:11:09Merci beaucoup, Dame Tranouille,
00:11:11charge au Président de tenir sa parole.
00:11:15C'est Emmanuel Macron qui fait court.
00:11:17On demande à voir.
00:11:19On a parlé des attentes des Français sur leur avenir.
00:11:22Il y a aussi les polémiques à déminer.
00:11:26Dame Tranouille en parlait à l'instant,
00:11:27à commencer par l'entrée fracassante d'Amélie Oudéa-Casterat
00:11:30au ministère de l'Éducation,
00:11:32après ses propos sur les paquets d'heures non remplacés
00:11:35à l'école publique pour justifier la scolarisation
00:11:38de son fils dans le privé.
00:11:39Des propos qui ont fait bondir les syndicats,
00:11:41qui l'ont même huée.
00:11:43On va revoir les images.
00:11:44Elles datent de ce matin des huées devant l'école Littré,
00:11:48où elle s'est rendue pour s'excuser,
00:11:51rencontrer l'enseignante de maternelle
00:11:55qui avait enseigné à son fils il y a 15 ans.
00:11:58Vous le voyez, accueil vraiment frais,
00:12:02c'est le moins qu'on puisse dire,
00:12:03avant de tenter à nouveau d'éteindre cette polémique
00:12:06lors des questions au gouvernement à l'Assemblée cet après-midi.
00:12:09Dans mes propos de vendredi,
00:12:11je me suis appuyée sur le souvenir et le ressenti
00:12:14d'une expérience d'il y a 15 ans
00:12:17où notre famille, oui,
00:12:19a buté sur des problèmes d'organisation
00:12:21comme nous avons pu nous en souvenir
00:12:23avec l'enseignante de l'époque,
00:12:25avec qui j'ai échangé.
00:12:28Alors maintenant, avançons.
00:12:30J'ai de l'ambition pour l'école.
00:12:35Je veux soutenir toute la communauté éducative
00:12:38pour remettre l'ascenseur social en marche.
00:12:43Voilà, c'était donc cet après-midi.
00:12:44– Il est évident que le Président de la République
00:12:47n'échappera pas à la question Oudéac, etc.
00:12:49Émilie Zapalsky, ça s'appelle une communication de crise.
00:12:52Est-ce que c'est le lieu, la salle des fêtes de l'Élysée
00:12:55pour trancher sur un éventuel départ ?
00:12:58– Je ne pense pas que ce sera de cette façon
00:13:00qu'il pourrait trancher de l'avenir de cette ministre.
00:13:03Mais en tout cas, évidemment, il va être questionné
00:13:05parce que ça n'a fait que continuer
00:13:07et je pense que ça va continuer encore longtemps
00:13:08parce qu'on est passé sur le sujet de fond,
00:13:10c'est-à-dire ses critiques vis-à-vis de l'enseignement public.
00:13:13– Avec une perspective 1er février, grève annoncée.
00:13:16– Oui, c'est compliqué et puis là, c'est catastrophique quand même.
00:13:18Les images qu'on a vues ce matin à l'école d'Itray
00:13:20et là qu'on voit à l'Assemblée, c'est catastrophique d'entendre ça.
00:13:23– Vous avez compris qu'elle décide d'y retourner dans le chaudron ?
00:13:26– Non, je pense que c'était une erreur de communication
00:13:28dans les décisions de la communication de crise.
00:13:29Après, on choisit des scénarios et on s'y tient.
00:13:32Mais je pense qu'il fallait passer à autre chose.
00:13:34Et c'est terrible parce qu'elle le dit elle-même,
00:13:35il faut avancer, je veux avancer.
00:13:37Et elle n'y arrive pas parce qu'elle est embourbée dans cette histoire.
00:13:39Elle aurait dû essayer de s'en tenir à sa situation personnelle.
00:13:42Encore une fois, les Français et les Françaises,
00:13:43ils sont d'accord pour respecter les choix qu'on fait.
00:13:45École publique, école privée, ça peut se questionner,
00:13:48mais en tout cas, ils ne le questionnent pas trop.
00:13:49Donc elle aurait pu s'en tenir là
00:13:51et ne pas commencer à envisager cette thématique.
00:13:53C'est d'autant plus catastrophique parce qu'on sait
00:13:55que c'est un domaine réservé du Président,
00:13:58que Gabriel Attal a dit, j'emmène avec moi l'éducation nationale.
00:14:01Donc en gros, ils veulent mettre l'accent là-dessus.
00:14:03Et ça commence par là, ça casse un peu toute cette séquence
00:14:05qui était plutôt réussie de la nomination de Gabriel Attal,
00:14:08de ses déplacements, et là, tout d'un coup, ça fait un peu floppé.
00:14:10– Martial Foucault, est-ce que ça ne remet pas aussi,
00:14:13d'une certaine façon, en question,
00:14:15cette logique d'un gouvernement resserré avec des super ministères ?
00:14:19C'est-à-dire un ministre qui s'occupe de tant de thématiques différentes.
00:14:23– Légion, la jeunesse, l'éducation nationale.
00:14:26– Vous savez, dans l'histoire des périmètres des ministères depuis 1978,
00:14:30ce n'est pas la première fois qu'on a un ministre de l'éducation,
00:14:33de la jeunesse et des sports.
00:14:35Ça a même été très fréquent.
00:14:37– Il y a aussi la santé, le travail.
00:14:38– Là se rajoutent les Jeux Olympiques, quand même.
00:14:40Mais je crois que ce n'est pas ça l'élément
00:14:42qui a pu mettre en difficulté la ministre Oudéa Kastéra.
00:14:46C'est au fond, et je ne suis pas un spécialiste de communication politique,
00:14:49mais au fond, le sujet du choix des parents
00:14:54de choisir un établissement public-privé, il est tout à fait libre,
00:14:57et je crois que ce n'est pas ça qui est remis en cause.
00:15:00Alors oui, un certain nombre d'organisations syndicales
00:15:03ont pu profiter de la situation pour mettre en difficulté
00:15:05une ministre de l'éducation nationale qui, à titre personnel,
00:15:07a fait un autre choix.
00:15:08Mais ce n'est pas ça qui est reproché.
00:15:09Il me semble que là, aujourd'hui, pour cette ministre,
00:15:12c'est le fait à la fois de ne pas paraître légitime
00:15:15pour un certain nombre d'organisations syndicales
00:15:18et d'avoir, comme vous le disiez, ce périmètre très très large.
00:15:22Est-ce que la situation aurait été différente
00:15:24avec simplement un ministre de l'éducation nationale
00:15:26et une secrétaire d'État aux sports, à la jeunesse et aux Jeux Olympiques,
00:15:30avec pour un seul périmètre d'éducation nationale des enfants
00:15:34dans le secteur privé ?
00:15:36On aurait eu la même…
00:15:37– Bien sûr.
00:15:37– Il y a la question du mensonge qui se pose aussi.
00:15:40– Je signale juste qu'on voit les images de la conférence
00:15:42de la salle des fêtes de l'Élysée.
00:15:44Ça se prépare, les journalistes ont pris leur place.
00:15:46Tam nous l'a expliqué tout à l'heure,
00:15:47il faut parfois un peu batailler pour être bien placé.
00:15:50Et si le timing est répliqué et respecté,
00:15:53pardon, on voit Kaoui Alatta en train de s'installer,
00:15:56le président de la République va prendre la parole
00:15:58dans quelques secondes ou minutes.
00:16:03C'est évidemment, je suis assez d'accord avec Kimi Dapach
00:16:05qu'il n'y ait pas le lieu pour trancher une telle décision,
00:16:09mais pourront-ils, et là je le mets au pluriel,
00:16:13Emmanuel Macron et Gabriel Attal, faire l'économie d'une décision
00:16:17peut-être lourde concernant ce ministère
00:16:19et concernant Amélie Oudéa-Casterin ?
00:16:21– Écoutez, cette question des enfants dans le secteur privé,
00:16:28elle est posée maintenant de manière rituelle
00:16:31à quelques ministres, même M. Papendiaïe,
00:16:34vous lui avez dit, mais vous, pourquoi vous avez vos enfants
00:16:38à l'école alsacienne, etc.
00:16:41Et maintenant, on est obligé de s'excuser presque
00:16:45au regard d'une certaine doxa, de s'excuser…
00:16:47– Oui, c'est lui qui est enseignant, Pascal Perrineau,
00:16:50vous représentez, on a deux enseignants sur ce plateau ce soir,
00:16:53vous diriez, c'est une maladresse ou c'est une faute ?
00:16:55– Non, non, c'est une maladresse, c'est absolument pas une faute,
00:16:58c'est une maladresse de sa part et dans l'argumentation
00:17:01telle qu'elle l'a présentée, c'est une maladresse.
00:17:03– Donc on en fait trop, nous journalistes ?
00:17:05– C'est des événements qui se sont passés il y a 15 ans,
00:17:07si je peux me permettre, je crois qu'on en fait un peu trop,
00:17:10je crois qu'on en fait un peu trop sur quelque chose
00:17:13qui est relativement marginal, selon moi, et d'autre part,
00:17:18il y a tout de même une conception derrière tout ça,
00:17:20qui consiste à dire que seul ferait partie de l'école de la République,
00:17:25l'école publique, non, l'école publique et l'école privée sous contrat
00:17:31fait partie de l'école de la République.
00:17:33– Ça me fait réagir Elisabeth Pinsky, on a regardé un oeil sur la salle des fêtes.
00:17:36– La question de qui paye, qui peut se permettre,
00:17:39ça c'est une autre question, je le mettrai à côté,
00:17:41parce qu'il y a quand même ça, donc on peut se dire,
00:17:43ben oui, mais c'est des gens privilégiés qui peuvent se permettre
00:17:46de choisir si ça ne se passe pas bien,
00:17:48mais il y a autre chose qu'elle a dit, elle a fortement critiqué,
00:17:50elle a dit, je les mets dans le privé comme ça,
00:17:52ils sont tranquilles, ils sont en sécurité, ils n'ont pas de prof absent,
00:17:57donc en gros, tout ce que ne serait pas l'école publique,
00:18:00et c'est là où il y a des professeurs, et notamment cette école littrée,
00:18:02qui s'est sentie quand même mise en cause,
00:18:05en se disant, pourquoi ma ministre de l'éducation qui vient de débarquer
00:18:08est si dure alors que, et alors que globalement,
00:18:12c'est un pouvoir qui est en place depuis 7 ans,
00:18:15donc s'ils ne se sont pas rendus compte qu'il y avait en effet
00:18:17ces problématiques d'attractivité, du métier d'enseignant,
00:18:20de pénurie et d'absence, c'est un peu…
00:18:22– Mais vous le voyez sur ces images, Emmanuel Macron va faire son entrée
00:18:27dans la salle des fêtes de l'Élysée, on va suivre ça évidemment en direct,
00:18:32à noter que l'ensemble du gouvernement est présent,
00:18:35le nouveau Premier ministre, bien sûr, Gabriel Attal,
00:18:38ça raconte aussi ces images, une forme d'exercice du pouvoir,
00:18:43le chef de l'État va donc prendre la parole,
00:18:45une vingtaine de minutes de propos liminaires,
00:18:47je vous laisse suivre en direct son allocution,
00:18:49suivie des questions des journalistes.
00:18:51– Permettez-moi avant toute chose de vous souhaiter à nouveau
00:18:54une belle et heureuse année, et de la souhaiter à nouveau
00:18:57à nos compatriotes qui nous suivent ce soir.
00:19:01Je ne reviendrai pas dans mon propos introductif sur ce que j'ai pu évoquer,
00:19:05des fiertés des grands événements de l'année qui s'ouvre pour donc 2024,
00:19:10que j'ai déjà détaillé le 31 décembre dernier,
00:19:13ni sur les grands sujets de politique internationale
00:19:16ou les sujets les plus institutionnels,
00:19:18nous pourrons y revenir dans le cadre des questions
00:19:21qui seront les vôtres.
00:19:22Mais après six ans et demi d'action au service des Français,
00:19:28j'ai tenu à vous retrouver en ce moment décisif,
00:19:32pour dire au pays d'où nous venons et où nous allons.
00:19:37Alors d'où nous venons, parce que les dernières années,
00:19:39nous avons évidemment subi des crises, pandémie,
00:19:43retour de la guerre, j'y reviendrai, etc.
00:19:46Mais nous avons collectivement cherché à suivre une ligne claire,
00:19:50libérer les énergies, protéger les Français, unir la nation.
00:19:56Et nous pouvons compter sur des forces retrouvées.
00:19:59Forces économiques et sociales,
00:20:02nous avons créé plus de 2 millions d'emplois,
00:20:04rouvert plus de 300 usines,
00:20:06réussi un chemin à la fois de création d'activités
00:20:09et de décarbonation de notre économie.
00:20:12Forces républicaines aussi de l'État retrouvé,
00:20:15de ceux qui les servent,
00:20:16nous avons massivement réinvesti dans nos armées,
00:20:19pour nos policiers et nos gendarmes, pour notre justice,
00:20:22mais aussi pour notre école et notre santé,
00:20:24pour ne citer que quelques exemples.
00:20:26Ce qui fait qu'au moment où je vous parle,
00:20:27oui, nous sommes mieux armés qu'il y a 6 ans et demi.
00:20:31Mais où allons-nous ?
00:20:34Et nous le vivons tous.
00:20:37Au fond, le monde d'hier est en train de s'effacer.
00:20:41L'ordre international que nous connaissions est bousculé.
00:20:45La guerre revient sur le sol européen,
00:20:47avec l'agression russe en Ukraine,
00:20:49il y a près de 2 ans maintenant.
00:20:51La guerre revient au Proche-Orient,
00:20:52avec l'attaque terroriste du Hamas le 7 octobre dernier,
00:20:56qui a plongé toute la région dans la guerre.
00:20:59Nous vivons, nous le savons aussi, la crise du modèle démocratique,
00:21:03en France, en Europe et dans beaucoup d'autres pays.
00:21:06La crise climatique provoque des inquiétudes
00:21:09et pousse à des transitions qui divisent parfois nos pays,
00:21:12mais on le voit partout là aussi en Europe.
00:21:14Et l'irruption de nouvelles technologies
00:21:16bouleverse beaucoup de nos repères.
00:21:19Pourtant, au moment où notre pays est à la fois menacé
00:21:23par les tensions du monde et ces divisions de l'intérieur
00:21:27que nous avons encore vécues ces derniers mois
00:21:28et sur lesquelles nous reviendrons peut-être,
00:21:31je suis convaincu que nous avons tous les atouts pour réussir.
00:21:37Convaincu que nous n'en avons pas fini
00:21:39avec notre histoire de progrès
00:21:41et que nos enfants vivront mieux demain
00:21:44que nous ne vivons aujourd'hui.
00:21:46Et c'est pour faire face à ces défis
00:21:48et à ce moment très précis du mandat
00:21:51que m'ont confié les Français
00:21:52que j'ai voulu nommer un nouveau gouvernement.
00:21:56Pourquoi ce gouvernement le plus resserré
00:22:00et le plus jeune de l'histoire de la Ve République ?
00:22:05Parce que cette époque de crise que je décris rapidement
00:22:08suppose avant tout audace, action et efficacité.
00:22:14Dans les mois, dans les années à venir,
00:22:16se décidera le destin des prochaines générations.
00:22:18C'est tout l'enjeu, c'est tout notre défi.
00:22:22Voilà pourquoi nous sommes là.
00:22:24Voilà pourquoi démocrates, écologistes, républicains
00:22:28se rassemblent autour d'un même projet
00:22:29pour agir au service des Français.
00:22:32Et au fond, avec une ligne simple,
00:22:34pour que la France reste la France.
00:22:37Pour que la France demeure cette nation
00:22:41du bon sens, de résistance et des lumières.
00:22:47Le Premier ministre aura à détailler
00:22:50les jours qui viennent après un travail
00:22:51avec les ministres de son gouvernement,
00:22:54la force politique et tout particulièrement
00:22:56sa majorité au Parlement et les groupes aussi au Sénat,
00:23:00le calendrier de l'action qui est la sienne.
00:23:02Il l'exposera lors de sa déclaration de politique générale.
00:23:05Je veux ici essayer de dire le sens profond de cette action,
00:23:10rendre au fond la France plus forte et plus juste.
00:23:14C'est ça le combat des prochaines années
00:23:16et au-delà dans lequel nous devons conduire la France
00:23:19pour les décennies qui viennent.
00:23:22La France sera plus forte dans ce monde de bouleversement
00:23:25si nous sommes d'abord plus unis.
00:23:28Si nous réapprenons à partager des valeurs,
00:23:31une culture commune, le sens du respect
00:23:34dans les salles de classe, dans la rue,
00:23:35dans les transports comme dans les commerces.
00:23:38C'est pourquoi, comme je l'ai indiqué le 31 décembre dernier
00:23:41lors de mes voeux, nous engagerons un réarmement civique.
00:23:46Chaque génération de Français doit apprendre
00:23:50ce que la République veut dire.
00:23:52Une histoire, des devoirs, des droits,
00:23:55une langue, un imaginaire.
00:23:57Le sens profond du respect et de l'engagement.
00:24:01Et cela dès l'enfance.
00:24:03En renforçant le soutien et l'exigence vis-à-vis des parents,
00:24:07en reprenant aussi le contrôle de nos écrans,
00:24:11qui trop souvent enferment là où ils devraient libérer.
00:24:15Sur la base de recommandations que feront des experts
00:24:18que j'ai réunis la semaine dernière,
00:24:19nous déterminerons le bon usage des écrans pour nos enfants,
00:24:23dans les familles, à la maison comme en classe.
00:24:26Parce qu'il en va de l'avenir de nos sociétés
00:24:29et de nos démocraties.
00:24:31À l'école ensuite.
00:24:33Depuis 2017, nous avons entamé un choc des savoirs,
00:24:37le retour des fondamentaux, l'enseignement,
00:24:39le dédoublement des classes.
00:24:41Et nous allons le poursuivre avec des maîtres mieux formés,
00:24:44mieux payés, une rénovation des programmes,
00:24:46des évaluations à chaque niveau.
00:24:50Dès la rentrée 2024,
00:24:52l'instruction civique sera refondée.
00:24:55Son volume horaire sera doublé,
00:24:58une heure par semaine dès la 5e,
00:25:00avec en appui les grands textes fondateurs de la nation.
00:25:05Mais l'école dans laquelle la confiance aussi se déploie,
00:25:09où on forge pleinement et on exprime les talents de chacun,
00:25:14doit donner une place à la culture et au sport.
00:25:18C'est pourquoi nous avons instauré la demi-heure de sport quotidienne en primaire
00:25:23et deux heures supplémentaires par semaine au collège.
00:25:27Mais au-delà de cela, l'éducation artistique et culturelle
00:25:30que nous avons déployée dans nos écoles depuis maintenant
00:25:33un peu plus de six ans va se renforcer.
00:25:35Comme pour la musique et les arts plastiques,
00:25:37je souhaite que le théâtre devienne un passage obligé au collège
00:25:42dès la rentrée prochaine.
00:25:44Parce que cela donne confiance, cela apprend l'oralité,
00:25:47le contact aux grands textes.
00:25:49Et parce que la France est aussi une histoire,
00:25:51un patrimoine qui se transmet et qui unit,
00:25:55l'histoire de l'art retrouvera sa place à la rentrée prochaine
00:25:57au collège et au lycée.
00:26:00La tenue unique qui a donné lieu à tant de débats
00:26:03ces derniers mois dans notre pays
00:26:05et qui efface les inégalités entre les familles
00:26:07en même temps qu'elle crée les conditions du respect
00:26:11sera expérimentée dès cette année dans une centaine d'établissements,
00:26:16tous volontaires.
00:26:19Cette expérimentation sera évaluée méthodiquement
00:26:24et sur la base des résultats, s'ils sont concluants,
00:26:26nous la généraliserons en 2026.
00:26:29Nous instituerons dans chaque collège et dans chaque lycée
00:26:32dès la fin de cette année une cérémonie de remise des diplômes,
00:26:37rite républicain d'unité, de fierté et de reconnaissance.
00:26:42La famille et l'école au font pour faire des républicains
00:26:45en même temps que pour transmettre des savoirs.
00:26:51Mais avoir une France plus forte, c'est aussi assurer l'ordre.
00:26:55L'ordre en contrôlant mieux nos frontières,
00:26:59grâce aux textes que nous avons pu voter en France
00:27:01comme ceux que nous avons votés au niveau européen
00:27:03et la poursuite aussi de ce que nous avons renforcé ces dernières années.
00:27:07L'ordre en luttant contre les incivilités,
00:27:10grâce à un doublement de la présence policière dans nos rues.
00:27:14C'est le cœur de la stratégie annoncée il y a quelques années à Roubaix
00:27:18par les emplois créés et les réformes conduites.
00:27:20L'ordre en luttant contre la drogue,
00:27:24qui ces dernières années se déploie pas simplement dans les grandes villes
00:27:26mais dans des villes moyennes qui la connaissaient moins,
00:27:29parfois même dans des villages.
00:27:31Grâce à la multiplication des opérations placenet,
00:27:34frappant les narcotrafiquants,
00:27:36qui se conduiront dans toutes les catégories de villes.
00:27:40Et nous allons accroître le rythme.
00:27:42À partir de la semaine prochaine,
00:27:4410 opérations de ce type seront conduites chaque semaine.
00:27:47L'ordre en luttant aussi contre l'islam radical,
00:27:50en appliquant méthodiquement la loi que nous avons votée
00:27:54il y a maintenant un peu plus de deux ans,
00:27:56qui nous a permis de fermer des associations,
00:27:58des établissements qui ne respectaient pas les règles de la République,
00:28:01qui nous a permis aussi de mettre fin depuis le 1er janvier
00:28:05au système des imams détachés.
00:28:07Nous tiendrons cette ligne de fermeté républicaine.
00:28:11La France sera plus forte aussi si elle produit davantage.
00:28:16La pandémie a montré que pour nombre de biens essentiels,
00:28:20les médicaments par exemple,
00:28:22nous dépendions trop souvent de l'étranger.
00:28:25Et les solutions technologiques de demain,
00:28:27en particulier pour la croissance verte ou le numérique,
00:28:28risquent d'être produites dans d'autres continents que le nôtre.
00:28:34C'est pourquoi nous devons accélérer dans le réarmement académique,
00:28:38scientifique, technologique, industriel et agricole,
00:28:42déjà largement engagé grâce aux réformes conduites depuis six ans,
00:28:45grâce au plan de relance, puis au programme France 2030.
00:28:49Là encore, c'est un choix d'indépendance.
00:28:52Ne plus compter sur les autres puissances pour écrire notre histoire,
00:28:55produire l'intelligence dans nos universités,
00:28:58notre énergie dans nos centrales nucléaires
00:29:00et nos installations de renouvelables,
00:29:02notre alimentation dans nos fermes,
00:29:03nos biens de consommation décarbonés dans nos usines,
00:29:06en français et en européen.
00:29:07Et c'est possible.
00:29:10Nous avons déjà beaucoup fait et nous ferons beaucoup plus.
00:29:13D'abord, nous poursuivrons les investissements commencés,
00:29:16les réformes engagées.
00:29:18Mais je souhaite que nous puissions accélérer,
00:29:21car le monde est en train d'accélérer.
00:29:23Regardez la Chine ou les Etats-Unis d'Amérique.
00:29:25Sur ces technologies, ils vont beaucoup plus vite que nous,
00:29:28européens et français.
00:29:31Pour cela, nous mettrons fin aux normes inutiles.
00:29:33Il y a encore trop de complexités qui découragent les entrepreneurs,
00:29:35les industriels, les commerçants, les agriculteurs, les artisans,
00:29:38les maires, ceux qui font.
00:29:42Ces complexités, bien souvent, protègent des rentes,
00:29:45des statuts, des situations établies.
00:29:49Et nous ne pouvons plus nous le permettre.
00:29:51C'est pourquoi je demande au gouvernement de supprimer des normes,
00:29:54réduire des délais, faciliter encore les embauches,
00:29:57augmenter tous les seuils de déclenchement d'obligations.
00:30:01C'est au fond la France du bon sens plutôt que la France des tracas.
00:30:06Vieilles anciennes, diront certains.
00:30:08Je crois effectivement qu'en la matière,
00:30:10nous avons eu trop de tabous.
00:30:13C'est pourquoi je demande au gouvernement de porter un acte 2
00:30:17d'une loi pour la croissance, l'activité et les opportunités économiques
00:30:20pour permettre de libérer davantage encore ceux qui font,
00:30:23qui innovent, qui osent, qui travaillent.
00:30:26Produire plus, innover davantage, aller plus vite.
00:30:31Ceci et cette indépendance par le travail et la production,
00:30:34nous pourrons le faire aussi parce que plus de Français travailleront.
00:30:37C'est le sens d'ailleurs de beaucoup de réformes conduites l'année dernière,
00:30:39même quand elles étaient impopulaires.
00:30:43Mais nous le savons tous, notre pays, encore aujourd'hui,
00:30:46manque de travailleurs dans les fermes, dans nos restaurants,
00:30:48chez nos artisans, pour aider les personnes âgées
00:30:51ou les personnes handicapées chez eux.
00:30:52C'est une réalité.
00:30:55Et il risque de manquer demain de travailleurs dans les métiers
00:30:58que nous sommes en train de créer, du nucléaire jusqu'au numérique
00:31:02et à beaucoup d'autres.
00:31:04Pour mettre fin à cette anomalie,
00:31:07nous devons former davantage selon les besoins de la nation.
00:31:10Nous avons commencé ce travail avec la réforme du lycée professionnel,
00:31:14de nos universités.
00:31:16Cet effort, nous l'accélérons cette année et jusqu'à la rentrée prochaine.
00:31:20Le gouvernement incitera aussi à la création et la reprise d'un emploi
00:31:24avec, dès le printemps prochain,
00:31:26un acte 2 de la réforme du marché du travail lancé en 2017.
00:31:30C'est-à-dire des règles plus sévères quand des offres d'emploi sont refusées
00:31:34et un meilleur accompagnement de nos chômeurs.
00:31:37La formation, mais aussi l'accompagnement à l'emploi
00:31:39sur des choses très concrètes,
00:31:40comme le logement ou les transports.
00:31:43Ceci pour atteindre le plein emploi.
00:31:46La France sera plus forte si elle retrouve son indépendance financière.
00:31:51Nous avons beaucoup dépensé pendant la crise Covid.
00:31:53Nous le savons tous.
00:31:54Et j'assume ces dépenses parce qu'elles ont surtout protégé
00:31:57nos capacités de production à une reprise très rapide.
00:32:00Et les chiffres sont là pour le montrer.
00:32:02Mais retrouver notre indépendance financière,
00:32:05c'est d'abord et avant tout créer plus de richesses.
00:32:09Je vais vous donner un chiffre très simple.
00:32:10Si la France avait le taux d'activité et le taux d'emploi de l'Allemagne,
00:32:15nous n'aurions pas de problème de finances publiques.
00:32:17Et donc le cœur de la bataille budgétaire,
00:32:19c'est une bataille pour l'activité et la création d'emplois et de richesses.
00:32:24Et à côté de ça, le gouvernement aura aussi à bâtir
00:32:26une ambitieuse revue des dépenses pendant ce semestre,
00:32:29une vraie réforme de l'État,
00:32:30pour dégager aussi de l'efficacité dans nos dépenses publiques.
00:32:35La France sera plus forte,
00:32:37car elle dépendra encore moins de l'étranger pour son énergie,
00:32:40grâce à davantage de nucléaire et d'énergie renouvelable.
00:32:43Le programme que nous allons accélérer,
00:32:44j'y reviendrai au mois de juin,
00:32:46et sera armé face aux aléas du changement climatique.
00:32:49Nos compatriotes à La Réunion, dans le Pas-de-Calais,
00:32:51mais il y a quelques mois en Bretagne ou en Normandie,
00:32:54l'ont encore vécu.
00:32:56On sait bien que nous devons réduire nos fragilités face aux tempêtes,
00:32:59aux incendies, aussi aux canicules et aux sécheresses,
00:33:02et ceci avec un plan d'adaptation et de résilience sur nos territoires,
00:33:05bâti avec nos maires, nos élus locaux,
00:33:07en métropole comme dans nos Outre-mer.
00:33:11Notre France sera aussi plus forte par la relance de sa natalité.
00:33:16Nous étions jusqu'à récemment un pays
00:33:18dont c'était la force, sans doute la singularité en Europe,
00:33:21quand on se comparait aux voisins.
00:33:22Et c'est moins vrai depuis quelques années.
00:33:25Alors il y a derrière cela des angoisses qui vont avec la société,
00:33:28peut-être des choix pris jadis sur certains sujets financiers.
00:33:33Il appartiendra au gouvernement de poursuivre ce travail,
00:33:37mais je voudrais insister sur deux points
00:33:40pour essayer d'améliorer les choses.
00:33:42Après l'allongement du congé paternité,
00:33:45je crois profondément que la mise en place d'un nouveau congé de naissance
00:33:49sera un élément utile dans une telle stratégie.
00:33:52Congé de naissance qui viendra remplacer le congé parental actuel.
00:33:55D'abord, il sera mieux rémunéré,
00:33:57il permettra aux deux parents d'être auprès de leur enfant
00:33:59pendant six mois, s'ils le souhaitent.
00:34:01Et surtout, il sera plus court que le congé parental actuel,
00:34:05qui peut parfois aller jusqu'à trois ans
00:34:07et qui éloigne beaucoup de femmes du marché du travail,
00:34:10mais qui aussi crée beaucoup d'angoisse
00:34:11parce qu'il est extrêmement peu et mal rémunéré
00:34:14et donc crée des situations parfois impossibles.
00:34:18La natalité baisse aussi parce que l'infertilité progresse.
00:34:23Et je parle là d'une forme de tabou du siècle,
00:34:26mais les mœurs se changent,
00:34:29on fait des enfants de plus en plus tard,
00:34:31l'infertilité masculine comme féminine
00:34:34a beaucoup progressé ces dernières années
00:34:36et fait souffrir beaucoup de couples.
00:34:38Un grand plan de lutte contre ce fléau sera engagé
00:34:41pour permettre justement ce réarmement démographique.
00:34:45Enfin, la France sera plus forte parce que l'Europe sera plus puissante.
00:34:48Je n'ai jamais opposé ces deux notions,
00:34:49je les défends même comme des complémentarités.
00:34:52Nous avons beaucoup fait ces dernières années
00:34:54pour une Europe de la santé, une Europe de la défense,
00:34:57une Europe des technologies et des grands programmes
00:34:58avec des vrais résultats,
00:35:00et on pourra y revenir si vous le souhaitez.
00:35:02Nous devons encore aller plus loin sur ce sujet.
00:35:05Les élections européennes seront un rendez-vous
00:35:07et un moment de vérité.
00:35:09Mais je crois profondément que dans ce dérèglement que j'évoquais,
00:35:13une Europe plus puissante, plus unie, plus souveraine
00:35:15est un élément de réponse indispensable pour notre pays.
00:35:20La France sera plus forte grâce à ses objectifs
00:35:26et quelques-unes des actions que je viens ici d'esquisser.
00:35:31Et c'est grâce à cela qu'elle pourra aussi être plus juste.
00:35:35La première des injustices, je l'ai plusieurs reprises évoquée,
00:35:41c'est, et cela reste malheureusement,
00:35:43celle du déterminisme social et familial.
00:35:47Nous n'avons pas les mêmes chances,
00:35:48et je dois reconnaître avec honnêteté qu'après six ans et demi
00:35:51à l'endroit où les Français m'ont mis,
00:35:53nous avons amélioré des choses,
00:35:54mais nous ne les avons pas radicalement changées.
00:35:57C'est-à-dire que l'avenir des enfants de la République
00:36:00reste encore pas trop déterminé par le nom de famille,
00:36:03l'endroit où l'on est né, le milieu auquel on appartient.
00:36:06C'est la pire des injustices, l'inégalité de départ.
00:36:10La promesse républicaine, c'est celle de l'égalité des chances.
00:36:13Et au fond, je veux qu'on mette fin à cette France
00:36:17du « ceci n'est pas pour moi » ou « ceci n'est pas pour toi ».
00:36:19De ces enfants qui continuent à se dire
00:36:21que parce qu'ils viennent de ce quartier, qu'ils ont ce nom,
00:36:24l'accès à telle formation ou tel diplôme,
00:36:27l'accès à la culture ne leur est pas dû,
00:36:30n'est pas un droit pour eux.
00:36:31Ça existe, c'est une réalité.
00:36:34Et aussi longtemps que ça existe,
00:36:35ça vient éroder l'adhésion à la promesse républicaine
00:36:37et tout ce que je viens de vous dire sur l'ordre ne sera pas possible.
00:36:40Tout ce que je viens de vous dire sur la force sera aussi affaibli.
00:36:43Vous retrouverez une forme d'en même temps qui est familier,
00:36:46mais qui n'est pas une faiblesse, qui est une double radicalité,
00:36:48qui n'est pas une ambiguïté, qui est une double ambition.
00:36:51Car, et c'est vrai depuis le début de notre Troisième République,
00:36:55l'ordre va avec le progrès,
00:36:57l'autorité va avec l'émancipation, indissociable.
00:37:01Et donc oui, la réponse à cela, c'est l'école, l'école, l'école, là aussi.
00:37:06Continuer le travail commencé avec encore plus de force
00:37:10auprès des enfants les plus en difficulté.
00:37:11Systématiser les devoirs faits au collège,
00:37:14en particulier dans les endroits les plus en difficulté,
00:37:17c'est indispensable.
00:37:18Travailler sur les vacances et le temps scolaire.
00:37:20Le Premier ministre Naguère, ministre de l'Éducation nationale,
00:37:23avait commencé ce travail pour décaler les examens,
00:37:26parce que les vacances longues sont un élément d'injustice sociale.
00:37:29Et commencer aussi, dès la cinquième, l'accompagnement à l'orientation,
00:37:35qui est un élément absolument décisif d'une plus grande égalité.
00:37:38Et c'est tout ce que nous allons conduire au collège, au lycée
00:37:41et au premier cycle universitaire avec les ministres
00:37:44qui sont maintenant en charge de ces sujets.
00:37:46C'est aussi ce travail que je veux continuer
00:37:48par un meilleur accès à la culture,
00:37:51et qui sera au cœur du mandat de la ministre,
00:37:53faire en sorte que, d'où conviennent des quartiers populaires,
00:37:57urbains, à notre ruralité,
00:37:59on puisse avoir accès à la culture dès l'école et après.
00:38:07La deuxième injustice fondamentale,
00:38:10c'est que l'effort et le mérite ne sont pas suffisamment reconnus.
00:38:13Je crois dans cette France, en effet, du travail et du mérite.
00:38:16Et si nous avons déjà beaucoup fait pour que le travail paie mieux
00:38:19que l'inactivité, on pourra y revenir.
00:38:21On a substantiellement fait,
00:38:23et nous sommes sans doute le pays d'Europe
00:38:25où le pouvoir d'achat des travailleurs
00:38:27et des travailleurs les plus modestes a le plus progressé
00:38:29ces cinq dernières années, malgré l'inflation.
00:38:33Ce n'est pas assez.
00:38:35Et au fond, il y a ce que j'appellerais une France de l'angle mort.
00:38:39C'est tous nos compatriotes qui gagnent déjà trop
00:38:41pour être aidés et pas assez pour bien vivre.
00:38:45C'est la France populaire, la France des classes moyennes,
00:38:47la France qui dit quand vous proposez quelque chose,
00:38:49ce n'est jamais pour moi.
00:38:52Et pourtant, c'est celle qui tient le pays.
00:38:54Et donc, au coeur du mandat du gouvernement,
00:38:57je souhaite qu'il y ait justement un travail ardent
00:39:01pour aller plus loin, pour reconnaître cela,
00:39:05pour donner plus de dynamique aux carrières,
00:39:08pour permettre de mieux gagner sa vie par le travail,
00:39:11avec l'adaptation de nos dispositifs fiscaux et sociaux,
00:39:14mais aussi avec des négociations dans certaines branches
00:39:17pour que la dynamique salariale soit au rendez-vous des efforts.
00:39:20Il en va de même pour nos fonctionnaires,
00:39:22pour lesquels le principal critère d'avancement et de rémunération
00:39:27devra être à côté de l'ancienneté et également le mérite,
00:39:31en tout cas bien davantage qu'aujourd'hui.
00:39:33Ce sera au coeur d'une réforme qui va commencer
00:39:36dans les prochaines semaines.
00:39:38Une France plus juste, c'est aussi une France
00:39:39qui sait accompagner les transitions qui sont à l'oeuvre.
00:39:43Je le disais, beaucoup des changements qui sont en cours,
00:39:46et on le voit partout en Europe, nourrissent de l'inquiétude.
00:39:49Parce que si nous ne prenons pas garde,
00:39:51et la France l'a vécu avec la crise
00:39:53que nous avons traversée ensemble des gilets jaunes,
00:39:56ces transitions sont injustes.
00:39:59Elles frappent encore plus ceux qui sont dans la difficulté,
00:40:02ceux qui ont déjà à peine les moyens de vivre de leur travail,
00:40:06qui sont souvent dans les logements les moins bien isolés,
00:40:08qui, par nécessité, sont obligés de rouler dans des véhicules individuels
00:40:12qui sont parfois encore les plus polluants.
00:40:14Il ne s'agit pas de stigmatiser cette France-là.
00:40:15Au contraire, il faut l'aider à la transition.
00:40:19C'est ça, l'écologie à la française.
00:40:20C'est une écologie de justice et de souveraineté.
00:40:23Et donc, nous allons accroître dans les prochains mois,
00:40:26d'abord l'accompagnement de nos agriculteurs
00:40:28pour les aider, justement, à améliorer leurs pratiques,
00:40:32jamais en les laissant sans solution.
00:40:35Simplification, accompagnement et investissement.
00:40:38Accompagner les Français en investissant dans les transports en commun,
00:40:43en les aidant par le bonus écologique,
00:40:45mais aussi le leasing social pour la voiture à 100 euros à changer de véhicule,
00:40:48et à les accompagner encore davantage et de manière plus simple
00:40:51pour rénover leur logement.
00:40:55Faire de la transition écologique une transition juste.
00:41:00La France plus juste, enfin, c'est celle qui accompagne chacun
00:41:03grâce à nos services publics.
00:41:05En la matière, beaucoup de Français ont le sentiment légitime
00:41:08de ne pas en avoir pour leur argent, si je puis dire.
00:41:11Pas de médecins disponibles lorsqu'ils sont malades,
00:41:13pas d'agents au bout du fil quand ils font une démarche,
00:41:17des délais trop longs dans les papiers d'identité,
00:41:19et parfois même le sentiment que ça fonctionne
00:41:22surtout pour ceux qui ont des passe-droits.
00:41:25Lors du premier quinquennat, nous avons beaucoup fait sur ce sujet.
00:41:29On a réinvesti, on a déconcentré beaucoup de services publics,
00:41:31on a recréé des sous-préfectures,
00:41:33ce n'était pas arrivé depuis des décennies.
00:41:34On a rouvert des trésoreries sur le terrain,
00:41:36on a rouvert des brigades de gendarmerie,
00:41:38on vient encore d'enclencher un mouvement pour en rouvrir 200.
00:41:42J'avais fait une promesse, ici même, à la fin du grand débat,
00:41:46que dans chaque canton, il y ait une maison France Service.
00:41:51Promesse tenue, même dépassée.
00:41:532 700 maisons France Service existent aujourd'hui
00:41:57partout sur le terrain,
00:41:58ce qui place chacun d'entre nous à 20 minutes de l'une d'entre elles.
00:42:02On habite un quartier populaire, en ruralité, dans les grandes villes.
00:42:07Mais soyons lucides, nous n'y sommes pas encore,
00:42:10parce qu'on est encore prisonniers, sans doute,
00:42:11de trop de tabous, de prêt-à-penser.
00:42:14Je demande donc au gouvernement de sortir, si je puis dire,
00:42:16des codes et des cases,
00:42:17d'envisager des solutions plus radicales
00:42:20pour mettre fin à ce qui alimente ce sentiment de déclassement.
00:42:24Solutions radicales pour mettre fin au scandale des déserts médicaux,
00:42:28en simplifiant les règles venues d'en haut,
00:42:31en permettant d'adapter ces règles au terrain,
00:42:34pour permettre des coordinations plus simples,
00:42:36en dégageant du temps aux médecins
00:42:39pour mieux travailler entre médecine de ville et hôpital,
00:42:42avec aussi ce qu'on appelle les professions paramédicales,
00:42:45ce sera au cœur du mandat de la ministre,
00:42:47afin que chaque médecin, mais aussi paramédicaux,
00:42:50puissent voir plus de patients.
00:42:52Mais aussi en assumant, sur le terrain,
00:42:55de régulariser nombre de médecins étrangers
00:42:58qui tiennent parfois à bout de bras nos services de soins
00:43:01et que nous laissons dans une précarité administrative
00:43:03qui est complètement inefficace.
00:43:06Solutions radicales en taillant enfin dans le vif
00:43:08des dépenses inutiles, des doublons administratifs,
00:43:10du mille-feuille, comme on l'appelle,
00:43:12pour permettre un service plus efficace auprès des Français
00:43:15et des règles beaucoup plus simples et rapides
00:43:17par les simplifications que j'évoquais tout à l'heure.
00:43:19Au fond, nous devons avoir la force, l'énergie dans ce moment
00:43:23d'envisager ce que nous n'envisagions plus,
00:43:25d'oser ce que nous n'osions même plus penser,
00:43:28de retrouver de l'audace.
00:43:31Vous l'avez compris, il s'agit de faire preuve d'efficacité,
00:43:35de briser même certains tabous, de ne pas avoir peur
00:43:38de soulever certains mécontentements
00:43:40au service des Français.
00:43:43C'est bien sûr au gouvernement d'insuffler ce mouvement
00:43:45et je sais qu'il ne ménagera ni son énergie ni son talent.
00:43:49Mais chacun doit prendre sa part.
00:43:53L'État, bien sûr, doit être là pour accompagner,
00:43:55pour impulser, jamais pour entraver.
00:43:58Mais la force de mouvement réside aussi en chacun de nous.
00:44:02Nous avons besoin d'une France de l'engagement
00:44:04et de la mobilisation civile.
00:44:06Parce qu'être Français, c'est avant tout avoir des droits
00:44:10et des devoirs, c'est porter une certaine idée de notre nation,
00:44:14de son histoire, de son ambition.
00:44:16C'est pourquoi je compte aussi sur l'engagement et la mobilisation
00:44:21de nos compatriotes en Hexagone et dans nos Outre-mer
00:44:25pour prendre leur part de cette mobilisation
00:44:27afin de rendre notre pays plus fort et plus juste
00:44:31et de relever les défis du temps.
00:44:34Vous l'avez compris, je pense que beaucoup de choses sont possibles
00:44:37et je ne cède pas à l'esprit de résignation
00:44:41que je vois quand même à l'œuvre.
00:44:43Il y a beaucoup de choses qui nous inquiètent, légitimement,
00:44:46parce que beaucoup de changements sont en cours,
00:44:48parce qu'on a vécu tant de crises.
00:44:51Mais je crois que si nous savons travailler ardemment,
00:44:53avec beaucoup de bon sens, d'efficacité,
00:44:56sans doute moins de lois, mais plus d'actions concrètes,
00:44:58avec une détermination sans faille,
00:45:02nous aurons des résultats au service à la fois du quotidien des Français,
00:45:06mais aussi pour préparer l'avenir de la nation
00:45:08et cette France plus forte et plus juste.
00:45:11De l'audace, de l'efficacité, de l'action.
00:45:13C'est ce qui est demandé à ce nouveau gouvernement,
00:45:15ce à quoi je m'emploierai.
00:45:16Maintenant, je vais répondre à toutes vos questions.
00:45:21Bonsoir, Monsieur le Président,
00:45:23Mesdames et Messieurs, chers collègues.
00:45:26Jean-Rémi Baudot, au nom de l'association La Presse présidentielle.
00:45:29On voulait juste rappeler quelques petits points
00:45:31pour les personnes qui nous regardent ou nous écoutent.
00:45:33Rappelez que les journalistes, c'est une conférence de presse.
00:45:34Les journalistes sont libres de poser toutes les questions
00:45:36qu'ils souhaitent au chef de l'État.
00:45:38Aucune question n'est jamais soumise en amont au chef de l'État.
00:45:41C'est toujours mieux de le dire.
00:45:42Toutefois, dans un souci de lisibilité,
00:45:44l'Élysée aimerait que cette conférence de presse soit divisée en trois parties.
00:45:48D'abord, un premier chapitre national avec les réformes,
00:45:51les annonces qui viennent d'être formulées,
00:45:53puis une partie axée sur l'actualité plus strictement politique.
00:45:58Et enfin, les questions internationales.
00:46:00Vous le voyez tous, on est très nombreux ce soir.
00:46:02Afin que la parole puisse circuler auprès d'un maximum de journalistes,
00:46:05l'association La Presse présidentielle vous recommande de vous encourager
00:46:08à ne formuler qu'une seule question par prise de parole.
00:46:11Question courte, s'il vous plaît.
00:46:12Et de la même manière, Monsieur le Président,
00:46:14nous savons pouvoir compter sur la concision de vos réponses.
00:46:19Ne riez pas quand même.
00:46:23Bonsoir, Monsieur le Président.
00:46:25Bastien Auger pour TF1 et LCI.
00:46:27Vous avez parlé à l'instant des classes moyennes et populaires
00:46:30et de leur pouvoir d'achat.
00:46:32Est-ce que vous pouvez nous préciser comment vous comptez vous y prendre ?
00:46:34Comment vous demandez à votre gouvernement de s'y prendre
00:46:36pour augmenter leur pouvoir d'achat ?
00:46:38Est-ce que vous envisagez, par exemple, d'augmenter le SMIC ?
00:46:41Et quand allez-vous rendre effectif votre promesse de baisser
00:46:44de 2 milliards d'euros les impôts des Français ?
00:46:47Et puis, est-ce que tout cela aura du sens si vous laissez
00:46:50les Français payer plus cher leur électricité
00:46:52comme c'est prévu le mois prochain ?
00:46:54Je vous remercie.
00:46:56C'est un tout.
00:46:57Le pouvoir d'achat, c'est au fond la rencontre d'un coût de la vie
00:47:01et de la rémunération d'un travail.
00:47:04La France a beaucoup protégé face à l'inflation ces dernières années.
00:47:09L'inflation énergétique, nous avons dépensé 100 milliards d'euros
00:47:11pour protéger nos compatriotes.
00:47:13Donc au moment où les prix reviennent dans la norme,
00:47:15il est légitime qu'il y ait en effet des augmentations.
00:47:18Le gouvernement y reviendra parce que, soyons clairs,
00:47:22quand l'État protège, c'est le contribuable d'aujourd'hui
00:47:24ou de demain qui paye, ce que le consommateur ne paye pas.
00:47:27L'inflation, c'est un impôt de l'extérieur.
00:47:29Alors oui, il y aura cette normalisation,
00:47:32mais je le disais, nous avons beaucoup protégé.
00:47:33Maintenant, pour aider les classes populaires et les classes moyennes,
00:47:37d'abord, nous allons tout faire pour justement retrouver
00:47:40la maîtrise de nos prix.
00:47:42Les prix de l'alimentation vont revenir dans des zones
00:47:45qui sont beaucoup plus raisonnables.
00:47:47On vient de le voir avec la fin des négociations commerciales
00:47:48qu'on avait anticipées.
00:47:50Il faut qu'il y ait un prix juste pour que nos agriculteurs
00:47:53et nos PME puissent vivre de leur travail,
00:47:56mais on sera très loin de l'inflation qu'on a connue
00:47:58l'année dernière ou même l'année d'avant.
00:48:01Et nous allons être vigilants dans les prochains mois
00:48:03pour tenir des prix qui permettent à chacun de vivre
00:48:06et qui aident justement à ce qu'on maîtrise véritablement
00:48:10les prix de l'alimentaire.
00:48:12Sur l'énergie, on rentre dans une période de normalisation
00:48:15et une partie des prix de l'énergie servent à financer
00:48:18notre programme nucléaire et notre renouvelable,
00:48:20mais on a retrouvé de la maîtrise.
00:48:22Et le gouvernement aura apporté un texte qui,
00:48:23grâce à ce qu'on a négocié en Europe,
00:48:25va nous permettre de ne plus avoir la volatilité qu'on avait connue
00:48:29pendant la crise liée à la guerre en Ukraine.
00:48:31C'est-à-dire qu'on retrouve une énergie qu'on paye
00:48:33à nos coûts de production.
00:48:35Et grâce au nucléaire et à ce que nous sommes en train de développer,
00:48:37ça veut dire une énergie dont on tient mieux les coûts
00:48:39et avec beaucoup plus de visibilité.
00:48:42Dès cette année, le gouvernement aura à tout faire
00:48:44pour que le travail paie mieux.
00:48:46Alors, on a là aussi beaucoup fait.
00:48:49Quand je regarde ces cinq dernières années,
00:48:50le SMIC a augmenté de 20%.
00:48:54Les smicards ont gagné du pouvoir d'achat.
00:48:56Un travailleur qui est au SMIC à temps complet
00:48:59a gagné depuis 2017 9% de pouvoir d'achat.
00:49:03Il n'y a aucun pays européen où c'est arrivé.
00:49:05Parce qu'en plus de ça, on a mis les 100 euros
00:49:07de primes d'activité, promesse de sortie du Grand Débat,
00:49:10parce qu'on a baissé l'impôt sur le revenu de 5 milliards,
00:49:12concentré sur les classes moyennes,
00:49:13parce qu'on a supprimé la taxe d'habitation.
00:49:16Il faut continuer ce travail sur plusieurs axes.
00:49:18D'abord, c'est tout un chantier qu'on a lancé
00:49:20pour que notre fiscalité et nos cotisations sociales
00:49:23permettent de mieux accompagner,
00:49:25d'abord ceux qui reviennent au travail,
00:49:26mais aussi les Français qui sont au SMIC
00:49:29et un peu au-dessus du SMIC,
00:49:30parce que sinon, on a une trappe à bas salaire dans notre pays.
00:49:33C'est ça, l'un des problèmes qu'on a.
00:49:35La deuxième chose, pour que, branche par branche,
00:49:37on ait des dynamiques salariales
00:49:39par un partage de la valeur ajoutée et de la valeur créée
00:49:41qui soit beaucoup plus juste et fort.
00:49:46Là aussi, on a commencé à le faire.
00:49:47On a 9,5 millions de nos compatriotes
00:49:49qui ont touché les fameuses primes
00:49:51et le partage de la valeur ajoutée.
00:49:52On va aller plus loin.
00:49:54Et puis, dès 2025,
00:49:56ça, ce que je vous dis, c'est sur 2024,
00:49:58il y aura des mesures de court terme
00:49:59que le Premier ministre aura à annoncer
00:50:01sur la rémunération du travail.
00:50:03Il y aura un travail avec les branches
00:50:04qui continuent de payer sous le SMIC
00:50:07pour qu'elles réembauchent davantage
00:50:08et qu'elles attirent plus de travailleurs,
00:50:09qu'elles améliorent les conditions de travail
00:50:11et qu'elles permettent d'avoir des dynamiques salariales retrouvées.
00:50:14Et ça, ça vaut pour les métiers de la restauration,
00:50:16les métiers du soin, beaucoup de métiers d'ailleurs manuels
00:50:18et souvent difficiles.
00:50:19C'est une des raisons pour lesquelles
00:50:20ils continuent à avoir du mal à recruter.
00:50:22Et on aura, entre autres,
00:50:24dans notre trajectoire financière,
00:50:262 milliards de baisses d'impôts
00:50:28sur nos compatriotes qui sont dans ces catégories en 2025.
00:50:31Et le gouvernement reviendra sur le détail de la mesure.
00:50:34Voilà les grands axes de la stratégie.
00:50:39Bonsoir, M. le Président.
00:50:40Guillaume Darré pour France Télévisions.
00:50:42Vous venez de faire de nouvelles annonces
00:50:44concernant notamment le secteur de l'école.
00:50:46Vous évoquez la question de l'éducation civique.
00:50:49Très concrètement, est-ce que vous êtes favorable,
00:50:50par exemple, à ce que les élèves de primaire
00:50:52apprennent obligatoirement la marseillaise
00:50:54comme chose pour s'unir avec la nation ?
00:50:58Est-ce que la généralisation de l'uniforme,
00:51:00c'est vraiment la priorité ?
00:51:01Est-ce que la priorité, ce n'est pas plutôt
00:51:02qu'il y ait un enseignant en face de chaque élève ?
00:51:05Ce à quoi vous vous étiez engagé personnellement
00:51:07il y a quelques mois.
00:51:09On l'a vu, ce n'est pas encore le cas partout.
00:51:10Et on l'a vu aussi ces derniers jours,
00:51:12ça continue de faire débat et polémique
00:51:14au sein même de votre gouvernement.
00:51:16On reviendra sans doute dans le moment plus politique
00:51:18sur ce sujet, je l'imagine.
00:51:19Mais il n'y a pas de polémique dans le gouvernement
00:51:21sur le fait qu'il doit y avoir un enseignant
00:51:23devant chaque élève, je vous rassure.
00:51:25Tout se tient, tout se tient.
00:51:28C'est-à-dire qu'on a un énorme travail à faire
00:51:30avec les familles.
00:51:32J'ai commencé par là.
00:51:34Mais on a en effet à l'école,
00:51:36et c'est ce qu'on a commencé depuis 2017,
00:51:39à aller au bout de ce choc des savoirs,
00:51:41l'école primaire avec laquelle vous avez commencé,
00:51:43c'est là où on apprend à compter, à écrire,
00:51:47à lire, aussi à se comporter.
00:51:49C'est là où on apprend des valeurs.
00:51:50Je suis totalement favorable à ce qu'on apprenne
00:51:51la marseillaise au primaire.
00:51:52Totalement.
00:51:54C'est même indispensable.
00:51:55Parce que c'est ce qui nous unit,
00:51:56c'est le fruit de notre histoire.
00:51:58À ce qu'il y ait donc l'heure sanctuarisée,
00:52:00si je puis dire, dès la cinquième,
00:52:01d'instruction civique avec un programme qui est redéfini
00:52:04et qui permet de bien mieux connaître à la fois
00:52:06l'histoire de notre nation, de notre République,
00:52:09de nos institutions et nos grands textes.
00:52:12Parce que c'est ce qui nous unit.
00:52:15C'est ce qui nous permet d'être ensemble en société,
00:52:17ce qui fait que, et je l'avais dit,
00:52:19je me souviens très bien à la fin du Grand Débat,
00:52:22c'est ce qui sépare, c'est ce qui différencie plutôt
00:52:25une nation d'une société.
00:52:27Une société, ce sont des individus libres
00:52:29qui coopèrent, qui s'organisent, etc.
00:52:31Nous sommes une société.
00:52:32Mais on est plus que ça.
00:52:33On a un supplément d'âme.
00:52:35On a une langue, une histoire,
00:52:37des choses intemporelles qui nous lient
00:52:39et un mystérieux projet commun
00:52:41qui fait que face à l'adversité,
00:52:42on se rassemble pour affronter les événements.
00:52:45C'est ça une nation.
00:52:47Ça a quelque chose de spirituel qui nous dépasse.
00:52:49Et ça, ça prend à travers cette histoire
00:52:51et ces choses aussi symboliques.
00:52:54Et il faut retrouver aussi le sens du symbolique.
00:52:56Et c'est pour ça que la Marseillaise en fait partie.
00:52:58J'y suis favorable.
00:52:59La tenue unique, ça n'est pas innocent.
00:53:02Pas innocent, d'abord parce que ça a été un débat de société.
00:53:04Pendant des semaines, tout le monde en a parlé.
00:53:06Des semaines, que dis-je, dis-moi.
00:53:07Je ne peux pas vous dire, ça ne sert à rien, non.
00:53:11Et moi, j'aime bien la méthode
00:53:12que le gouvernement a décidé d'employer,
00:53:15qui est pragmatique.
00:53:16Ça fait débat.
00:53:18N'ayons pas des débats, si je puis dire, théoriques.
00:53:23Nous ne renvoyons pas dogme contre dogme
00:53:25ou certitude contre certitude.
00:53:27On expérimente, on évalue,
00:53:30on est transparent et on regarde.
00:53:32C'est un débat. Il y a 100 établissements qui sont candidats.
00:53:35On leur permet dès cette année,
00:53:36certains, je crois, vont le faire
00:53:37dès la sortie des vacances, là, d'hiver.
00:53:40Ils le mettent en place, tenu unique ou uniforme.
00:53:42Pour l'expérimentation, on va même accompagner les familles.
00:53:44Ce sera pris en charge par les collectivités locales et l'État.
00:53:49Et on va mettre les meilleurs experts.
00:53:50Ils vont évaluer. Qu'est-ce que ça fait ?
00:53:52Est-ce qu'on apprend mieux ? Est-ce que ça ne change rien ?
00:53:54Est-ce que ça crée des tensions ?
00:53:56Le débat public sera ainsi éclairé.
00:53:58C'est ça, une démocratie adulte.
00:54:02Et à l'aune de ce qui aura été évalué,
00:54:04on dira, ça marche, ça ne marche pas, ça ne sert à rien.
00:54:06Et on décidera de le généraliser ou pas.
00:54:08Je crois que c'est la bonne manière d'avancer.
00:54:10Enfin, oui, j'ai dit dès le début,
00:54:12le choc des savoirs, c'est avoir des maîtres mieux formés.
00:54:16C'est pourquoi on va complètement revoir tout cela.
00:54:18Moi, je crois à un système en lien avec notre université,
00:54:21mais où on a, au fond, des compatriotes qui veulent enseigner,
00:54:26qui, dès après le baccalauréat,
00:54:28puissent être formés au métier d'enseignant.
00:54:31Je ne vais pas dire tout de suite qu'on va revenir
00:54:32au vieux système de nos écoles normales.
00:54:33Ce n'était pas si mauvais en tout.
00:54:35Là où aujourd'hui, au fond,
00:54:38on demande des chemins universitaires
00:54:39qui sont parfois très divers,
00:54:40mais on ne forme pas au métier d'enseignant tout de suite.
00:54:43Donc, on va repenser la formation.
00:54:44Et dès ce trimestre, on aura des annonces fortes
00:54:47avec refonte complète du système de formation des maîtres.
00:54:50On les rémunère mieux avec le pacte enseignant.
00:54:54Il y a une part de la rémunération qui a augmenté pour tout le monde,
00:54:56qui est inconditionnelle et qui est historique.
00:54:58On ne l'avait pas vu depuis les années 90.
00:55:00Et une part qui est liée à l'adhésion au pacte
00:55:02pour pouvoir faire des tâches supplémentaires,
00:55:04accompagner les devoirs faits
00:55:06qui permettent de lutter contre les injustices,
00:55:08permettre de mieux accompagner justement dans l'orientation
00:55:11et permettre, entre autres, d'adhérer au remplacement.
00:55:14Remplacement, dans notre Code, je le rappelle,
00:55:15c'est censé être une obligation.
00:55:18Durant mon premier quinquennat,
00:55:20on s'est attaqué au remplacement long.
00:55:22Je vais vous le dire parce que moi, j'ai creusé le sujet
00:55:24depuis six ans et demi.
00:55:26On avait nos fameux objets de la vie quotidienne.
00:55:28À des conseils des ministres réguliers,
00:55:30les ministres qui sont là et qui m'accompagnent
00:55:31depuis longtemps le savent,
00:55:32on passait en vue ces objets.
00:55:34Et on avait des résultats formidables
00:55:35parce qu'on a plus de 95 % des absences
00:55:41qui sont comblées telles qu'elles étaient mesurées,
00:55:44c'est-à-dire les absences de plus de 15 jours.
00:55:46C'est tout ce qu'on a suivi durant le premier quinquennat.
00:55:48On est à 95 %, je crois, en 2022-2023.
00:55:51C'est le taux de remplacement.
00:55:52On a même atteint, certaines années, davantage.
00:55:55C'est au-dessus de 15 jours d'absence.
00:55:57C'est ça qu'on mesurait.
00:55:59Moi, j'arrive en fin de mon premier mandat,
00:56:00je dis formidable, on a quand même un bon résultat.
00:56:04Il y a 95 % des absences qui sont comblées.
00:56:07On arrive à mettre un prof devant les élèves.
00:56:09Le ressenti sur le terrain n'était pas le même.
00:56:13Pourquoi ?
00:56:14Parce qu'on ne faisait pas remonter au national
00:56:16les absences de court terme.
00:56:17On ne les mesurait même pas.
00:56:19Donc, on a ouvert le capot et on est allé regarder
00:56:21le remplacement de court terme.
00:56:22Et on s'est aperçu qu'il y avait une dizaine de millions d'heures
00:56:27chaque année qui étaient perdues,
00:56:30où vous n'avez pas un professeur devant un élève.
00:56:32Et c'est ça qui est insupportable pour les parents.
00:56:35Donc, on a réussi à répondre aux problèmes
00:56:37d'absence longue des professeurs.
00:56:40Et là, on est en train de s'attaquer
00:56:42aux absences de courte durée.
00:56:45Professeur absent parce qu'il avait une formation.
00:56:47On a complètement repensé le système.
00:56:49Et donc là, on est en train de s'organiser,
00:56:51on a commencé pour que les formations qu'on les mettre,
00:56:53ce qui est tout à fait légitime,
00:56:55ne se fassent pas sur leur temps d'école.
00:56:57Et le temps de travail d'un professeur,
00:56:59ce n'est pas que le temps devant les élèves.
00:57:00Il a du temps de préparation, du temps de correction des copies.
00:57:03Et il travaille beaucoup, nos enseignants.
00:57:05Mais on peut s'organiser pour que les formations
00:57:07auxquelles ils ont droit et que nous encourageons,
00:57:09ne se fassent pas sur le temps devant les élèves.
00:57:12Deuxième chose, on utilisait, si je puis dire,
00:57:15on gaspillait du temps de professeur
00:57:17pour surveiller les examens.
00:57:18On réorganise ça.
00:57:20Et puis, troisième chose, on doit mieux organiser
00:57:22au sein des établissements le remplacement de courte durée.
00:57:24Vous avez un professeur qui est malade tel jour,
00:57:26qui peut pas être là.
00:57:29Il faut encourager les autres enseignants
00:57:30qui peuvent être disponibles à reprendre cette heure
00:57:32et à la faire.
00:57:33Et elle sera payée en heures supplémentaires
00:57:35ou dans le cadre du pacte.
00:57:36Je rentre dans les détails, ça paraît être du bon sens,
00:57:38mais ce n'est pas ce qui a été fait.
00:57:40Donc, c'est une réorganisation complète.
00:57:41Le pacte permet de le faire.
00:57:42C'est à ça qu'on s'attaque.
00:57:44On n'est pas à 100% de réussite, bien loin.
00:57:47On est passé de 5% à 15% à peu près.
00:57:50Donc, vous voyez qu'on est loin du résultat.
00:57:51C'est pour ça qu'on a raison de s'y attaquer
00:57:53avec beaucoup de force.
00:57:54C'est de la réorganisation.
00:57:57Nos professeurs sont nos meilleurs alliés
00:57:58sur ce sujet-là.
00:57:59Et c'est aussi pour ça qu'on a décidé de mieux les payer
00:58:02quand ils adhéraient à cela,
00:58:03par les heures supplémentaires et par le pacte.
00:58:05Voilà où on en est exactement.
00:58:07Et donc, je peux vous dire qu'avec le Premier ministre,
00:58:10la ministre de l'Éducation nationale,
00:58:11de la Jeunesse et des Sports,
00:58:12on va continuer de s'attaquer avec force
00:58:14à ce sujet du remplacement
00:58:16pour que tous les élèves aient bien un professeur
00:58:19devant chaque heure de cours qui est prévue.
00:58:22Monsieur le Président, ici.
00:58:24Bonsoir. Grégoire Poussière, Algol & Echos.
00:58:25Vous avez annoncé une grande loi sur l'économie.
00:58:27Est-ce que vous pouvez nous dire de façon plus précise
00:58:29ce qu'il y aura à l'intérieur ?
00:58:30Et concernant le pouvoir d'achat,
00:58:31est-ce que vous allez contraindre les entreprises
00:58:34à mieux rémunérer les salariés
00:58:36ou est-ce que vous souhaitez rester plutôt
00:58:38dans le domaine de l'incitation ?
00:58:39Merci.
00:58:40Sur le deuxième point,
00:58:41d'abord, il y a ce que nous pouvons faire, nous,
00:58:43qui est à notre main.
00:58:44On a du fiscal et du social.
00:58:46Et ça, il peut y avoir des moments de dialogue,
00:58:48mais c'est des choix qui sont à la main du gouvernement.
00:58:51La deuxième chose, sur les salaires,
00:58:52je suis plutôt pour que ça continue à se faire
00:58:54au niveau de l'entreprise.
00:58:55C'est comme ça que ça marche.
00:58:57Mais nous allons encourager les branches
00:58:59où il y a encore des difficultés de rémunération
00:59:01à accélérer les négociations
00:59:03pour qu'elles puissent se conformer
00:59:04aux dynamiques des derniers mois
00:59:06et surtout à donner plus de dynamique
00:59:08au dialogue social au niveau de l'entreprise.
00:59:12Et puis, on va continuer d'avancer
00:59:13dans ce qu'on a beaucoup fait durant le premier mandat,
00:59:17qui est de faciliter, d'encourager,
00:59:19de simplifier le partage de la valeur ajoutée.
00:59:22De la loi Pacte aux primes qu'on a mises en place,
00:59:25qui ont bénéficié à près de 10 millions de travailleurs,
00:59:28jusqu'à l'accord national interprofessionnel
00:59:29de partage de la valeur ajoutée qui a été transposé,
00:59:32on a énormément simplifié le paysage.
00:59:35Là, il faut encore encourager de le faire.
00:59:36Je ne suis pas pour qu'on le fasse
00:59:37de manière réglementaire, législative.
00:59:40Ce n'est pas le dialogue social.
00:59:41S'il y a besoin de simplifier des instruments, on le fera.
00:59:44Parce que sinon, on met à risque, si je puis dire,
00:59:47notre compétitivité.
00:59:49Et surtout, on n'est pas dans une économie réglementée.
00:59:51Pour ce qui est d'un temps d'eux, de la simplification,
00:59:54c'est le Premier ministre qui reviendra
00:59:56dans son discours de politique générale,
00:59:58laisser aux ministres de construire cela,
00:59:59mais on a beaucoup de choses très simples à faire,
01:00:01très pratiques.
01:00:03Si l'administration n'avait pas le droit
01:00:06de demander des documents qu'elle a demandé
01:00:08dans les 12 derniers mois ou les deux dernières années,
01:00:10on changerait la vie de beaucoup de gens,
01:00:14et pour les entreprises et pour les particuliers,
01:00:16si la situation de ces derniers n'avait pas changé.
01:00:19Si on bougeait les seuils,
01:00:21sur beaucoup de seuils qu'on a, réglementaires ou légaux,
01:00:23sur beaucoup de sujets,
01:00:25en les passant à une étape supplémentaire,
01:00:26on simplifierait la vie de beaucoup de gens.
01:00:29Si on réduisait drastiquement les délais d'instruction ou autre,
01:00:33il y a des tas de choses très concrètes qu'on peut faire.
01:00:36C'est très compliqué de simplifier, j'en parle d'expérience,
01:00:39mais ce que je dis, c'est qu'il faut remettre de l'audace
01:00:41et de l'énergie dans le système maintenant.
01:00:44Et ce n'est pas impossible de le faire.
01:00:46Et j'ai un très bon exemple pour ça,
01:00:48c'est les Jeux olympiques et paralympiques.
01:00:51On nous dit ce qui est vrai,
01:00:52on y reviendra peut-être dans vos questions,
01:00:54le logement est en crise.
01:00:55C'est vrai.
01:00:56Et une des parties des crises du logement,
01:00:57c'est un aspect conjoncturel.
01:01:00La montée des taux qui fait que le logement reposait en trop
01:01:02dans son économie sur des taux bas pendant très longtemps,
01:01:04ça monte, ça fait qu'il y a une contrainte de crédit,
01:01:06beaucoup de gens n'accèdent plus au logement,
01:01:07les promoteurs sous son pression.
01:01:09Mais on a un système qui est un maquis, c'est très compliqué.
01:01:12Le fonds, c'est trop cher, les délais sont trop longs,
01:01:14tout ça crée du coût.
01:01:17Pour nous tous, quand on veut acquérir un logement ou quand on loue.
01:01:20Dans un des endroits où c'est le plus compliqué,
01:01:22le plus long de construire en France, la région parisienne.
01:01:24Parce qu'il y a les Jeux Olympiques et Paralympiques,
01:01:26on a pris une loi d'urgence il y a 5 ans et demi.
01:01:30Les logements vont sortir de terre pour les Jeux Olympiques.
01:01:32La loi, on l'a prise fin 2017, début 2018.
01:01:35On a construit avec plusieurs communes de Seine-Saint-Denis
01:01:38un énorme programme de bureaux et de logements.
01:01:40Il verra le jour à l'heure pour les Jeux Olympiques et Paralympiques.
01:01:44C'est possible.
01:01:45Et donc on va faire aussi des grosses simplifications,
01:01:47des grosses opérations d'intérêt national.
01:01:50On va réduire les choses simplement.
01:01:51Il faut réduire les délais, il faut contraindre les procédures,
01:01:53il faut éviter les recours multiples à tous les étages,
01:01:56qui ont toujours été faits pour des bonnes raisons,
01:01:58qui sont sédimentées avec le temps.
01:02:00Mais qui fait que,
01:02:02et on a tous confronté à ça dans notre vie quotidienne,
01:02:05très souvent, ça paraît impossible de faire.
01:02:08Et au fond, les gens se demandent plus,
01:02:11qu'est-ce qui n'est pas interdit plutôt qu'au fond,
01:02:14est-ce que je peux vraiment faire et avancer ?
01:02:15Il faut y aller.
01:02:17Voilà, c'est tous ces axes-là, les seuils, les délais,
01:02:20les simplifications, les procédures uniques.
01:02:22Et ça va toucher nos agriculteurs, nos artisans, nos commerçants,
01:02:25nos entrepreneurs et nos élus.
01:02:32Bonsoir, Monsieur le Président.
01:02:33Vous avez évoqué dans le propos liminaire le problème des déserts médicaux
01:02:38et vous avez insisté sur tout ce que vous avez mis en place
01:02:40pour arriver à y mettre fin.
01:02:43Mais il y a une chose dont vous n'avez pas parlé.
01:02:45Vous n'avez pas dit si vous étiez favorable ou pas
01:02:49à des contraintes pour l'installation des médecins
01:02:51dans les déserts médicaux.
01:02:53Vous qui voulez sortir des codes et des cases,
01:02:56est-ce que c'est quelque chose que vous allez mettre en place ?
01:02:58Alors, le problème, il est simple.
01:03:00Je redonne le cadre pour nous tous.
01:03:04On a aujourd'hui un peu moins de 100 000 médecins généralistes.
01:03:08On en a perdu 6 000 en 10 ans.
01:03:11C'est ça, la réalité.
01:03:12Et malgré le fait qu'en 2018,
01:03:17j'ai décidé de rouvrir le numerus clausus
01:03:18et donc de créer plus de places,
01:03:20on met 10 ans à former des médecins.
01:03:22Et on a environ 25 à 30 % de nos médecins généralistes
01:03:25qui ont plus de 60 ans.
01:03:27Ce n'est pas compliqué.
01:03:29On a un problème.
01:03:29Et à côté de ça, on a une population qui vieillit,
01:03:31qui a de plus en plus de maladies chroniques.
01:03:33C'est ça, le problème.
01:03:35Il est assez simple.
01:03:36Et il aurait dû être anticipé il y a 15, 20, 30 ans.
01:03:40Donc, on doit créer plus de postes.
01:03:42Et ça, ça va se faire à travers le temps.
01:03:44Mais là, pour nous, les 5 à 7 ans qui viennent,
01:03:47le seul moyen, c'est d'organiser différemment les choses.
01:03:50Alors, est-ce que la contrainte, c'est la bonne solution ?
01:03:53Ma réponse est non.
01:03:55Je vous parle, je suis d'une famille de médecins.
01:03:58Je suis le seul mauvais élève de ma famille qui n'ait pas fait ça.
01:04:02Quel est le problème aussi qu'on a ?
01:04:04Pourquoi on n'a pas assez d'offres de soins ?
01:04:05Parce que les médecins qui font plus de 10 ans d'études,
01:04:08ils vous disent à juste titre quand ils finissent,
01:04:10vous me posez des contraintes pour la convention,
01:04:12pas la convention.
01:04:13En fait, j'ai contribué à l'effort national,
01:04:15j'ai fait tourner l'hôpital comme externe et comme interne,
01:04:17ce qui est vrai dans notre système.
01:04:20Vous n'allez pas me dire que je vais m'installer là ou là.
01:04:22Parce que qu'est-ce qui va se passer ?
01:04:23Je vous le signe, ils quitteront.
01:04:26Et l'un des problèmes qu'on a d'ailleurs aujourd'hui,
01:04:28c'est qu'à cause...
01:04:29Les habitudes ont changé là aussi, les mœurs se changent.
01:04:31Beaucoup des médecins qu'on a formés arrêtent leur activité de médecine.
01:04:35Ils vont vers le secteur privé, c'est-à-dire dans l'entreprise,
01:04:38dans des laboratoires, ils changent d'activité.
01:04:41Quand ils sont à deux, parfois,
01:04:42il y en a un qui se met en activité partielle.
01:04:43Ils ne veulent pas travailler comme leurs aînés.
01:04:46Ils ne veulent plus être le médecin de campagne ou le médecin de ville
01:04:48qui prend des rendez-vous à longueur de temps,
01:04:49qui est réveillable la nuit.
01:04:51Et donc, il faut qu'on s'adapte au changement d'époque.
01:04:53Et donc, c'est une solution qui paraît plus simple.
01:04:57Mais je n'y crois pas compte tenu d'aujourd'hui
01:05:00la manière dont les étudiants sont formés
01:05:02et dont l'équilibre même de notre hôpital tient.
01:05:04Si on voulait faire ça, il faudrait complètement changer
01:05:05le système des externes, des internes et autres.
01:05:07Par contre, je suis sûr d'une chose,
01:05:08on a une révolution de l'organisation à faire.
01:05:10Je crois que ça, c'est beaucoup plus audacieux
01:05:12que de les obliger à aller.
01:05:13Là aussi, où je crois peu à l'obligation d'installation,
01:05:15c'est qu'il n'y a quasiment peu d'endroits où il n'y a pas de désert médical.
01:05:20Et quand on pense qu'il y a des nirvanas surdotées,
01:05:22c'est vrai dans certaines zones très urbaines, très riches,
01:05:24où l'héliotropisme joue dans certaines spécialités.
01:05:27Médecin généraliste, ce n'est plus tellement vrai.
01:05:30Donc, qu'est-ce qu'il faut faire ?
01:05:32Il faut libérer du temps de médecin.
01:05:34Un, aller vers une rémunération plus intelligente.
01:05:37Sans doute, en fait, aux patients plutôt qu'à l'acte.
01:05:41Ce qui permettra de mieux intégrer la prévention.
01:05:44Aujourd'hui, vous n'êtes pas incité à faire de la prévention
01:05:46ou du bon travail de prévention.
01:05:47Vous êtes plutôt incité à faire le maximum d'actes.
01:05:50Deux, faire beaucoup plus travailler ensemble la ville et l'hôpital,
01:05:52comme on l'a fait en période Covid.
01:05:54Trois, déléguer des actes.
01:05:55On l'a fait pendant le Covid.
01:05:57On a fait ensemble des petites révolutions.
01:05:59D'abord, on a développé la téléconsultation.
01:06:01Ça permet de libérer du temps de médecin
01:06:02et d'aller face aux déserts médicaux.
01:06:04Permettre que des vaccinations, des renouvellements d'ordonnances,
01:06:08dans le cadre d'un réseau de soins organisé,
01:06:10soit fait par votre pharmacien ou votre pharmacienne de référence,
01:06:13par l'infirmier ou l'infirmière,
01:06:15de déléguer des actes à des paramédicaux
01:06:19qui permettent de libérer du temps et de prendre plus de patients.
01:06:24Permettre aussi de mieux organiser les choses
01:06:26dans ces maisons de santé
01:06:28qui, entre professionnels médicaux et paramédicaux,
01:06:31permettent de mieux organiser le travail.
01:06:33Et puis, on a un vrai problème
01:06:35sur ce qu'on appelle le soin non programmé.
01:06:36C'est ce qui fait que nos urgences sont engorgées.
01:06:38Là, il faut mieux organiser ces accès aux soins.
01:06:42Là-dessus, qu'est-ce qu'on a fait ?
01:06:43On a déjà doublé en 6 ans le nombre de maisons de santé.
01:06:46On a près de 70 % de notre population
01:06:48qui est couverte par la régulation téléphonique médicale
01:06:51et la réponse aux aides d'urgence, ces fameuses SASS.
01:06:54Donc, on a beaucoup progressé.
01:06:55Il faut aller au bout de ça.
01:06:56Il faut aller au bout de ce qu'on a commencé à faire.
01:06:58On y est quasiment, on est à 95 %,
01:07:00mais que les patients en affection longue durée,
01:07:01et les plus âgés, et un médecin de référence.
01:07:04Et il faut démultiplier cette logique de terrain.
01:07:08Et c'est ça, ce qu'on fait.
01:07:10La solution, elle est sur le terrain.
01:07:13Je l'ai vu avec plusieurs d'entre vous,
01:07:15vous savez, moi, dans un même département,
01:07:17quand vous avez des gens qui savent coopérer
01:07:19entre l'hôpital, la ville, les paramédicaux,
01:07:22qui font, en fait, ce que je suis en train de dire
01:07:23ou qui l'ont déjà développé, il n'y a pas de désert.
01:07:25Là où vous avez des mondes qui ne se parlent pas,
01:07:28où il n'y a pas eu assez de...
01:07:30On n'a pas assez prévu le changement,
01:07:32là, vous avez un désert qui s'est créé.
01:07:34Et donc, c'est pourquoi, je crois à ces conseils
01:07:37de la refondation territorialisée en santé,
01:07:40on a dans notre pays 1 200 bassins de vie.
01:07:43Pas très joli comme terme. Qu'est-ce que c'est, un bassin de vie ?
01:07:45Ca correspond à peu près à nos intercommunalités.
01:07:48Mais c'est une réalité physique sensible.
01:07:51Dans chacun d'entre eux, il faut une feuille de route de santé
01:07:54qui va inclure l'hôpital, la clinique,
01:07:56le médecin de ville, le paramédical, etc.
01:07:59On va créer des postes, on les aide,
01:08:00on va les accompagner avec plus d'assistants médicaux.
01:08:02On a déjà déployé 4 600.
01:08:04Donc, voyez, c'est une stratégie d'ensemble,
01:08:06au plus près du terrain.
01:08:07Et au fond, la philosophie de cette stratégie, c'est quoi ?
01:08:10On doit libérer du temps médical
01:08:13en enlevant du temps administratif
01:08:15et du temps médical mal utilisé pour nos médecins.
01:08:18Et on doit faire mieux travailler tout le monde ensemble.
01:08:20Et puis, on doit, si je puis m'exprimer ainsi,
01:08:23débureaucratiser notre santé.
01:08:27Parce que très longtemps, pour mieux maîtriser les coûts,
01:08:28on a créé des administrations fortes au national et en région.
01:08:32Il y a des gens qui font un travail formidable.
01:08:34Mais il faut plutôt qu'on mette ces services
01:08:37en soutien des équipes de santé sur ces bassins de vie
01:08:40pour les accompagner à trouver des solutions.
01:08:43C'est faisable. Je crois plus à ça qu'à la contrainte.
01:08:45Après, là aussi, si dans certains endroits,
01:08:47on veut expérimenter ou autre, je veux bien,
01:08:49mais on a besoin que nos soignants soient surtout mobilisés
01:08:52et qu'ils y trouvent leur compte.
01:08:53Et donc, cette stratégie, elle ne marche que si on engage
01:08:56les médecins, les infirmiers, les aides médicaux,
01:09:00les auxiliaires de vie, parce que c'est médical et médico-social,
01:09:03les kinés, les pharmaciens et les aides-soignants.
01:09:07Et j'en passe. Voilà.
01:09:11Monsieur le Président de la République,
01:09:13Neyla Latrousse, BFMTV.
01:09:14Vous venez d'évoquer les urgences engorgées.
01:09:17Est-ce que, compte tenu des difficultés
01:09:20qu'a connues l'hôpital encore cet hiver,
01:09:22vous renoncez à votre promesse de désengorger les urgences
01:09:24d'ici la fin de l'année ?
01:09:25Et un secteur aussi prioritaire que la santé
01:09:27peut-il se permettre 5 ministres en 2 ans ?
01:09:30Alors, d'abord, je pense que, surtout,
01:09:33un secteur comme la santé exigeait un investissement historique.
01:09:37Ce que nous avons fait avec le Ségur.
01:09:39Historique. Jamais dans notre histoire,
01:09:41on n'a autant réinvesti.
01:09:43Sur les salaires,
01:09:45nos soignants à l'hôpital ont eu une augmentation de salaire
01:09:48mensuel de 200 à 480 euros par mois.
01:09:53Jamais ça n'avait existé dans notre histoire.
01:09:54Par mois. Et c'est du salaire,
01:09:55pas des primes qui ne sont pas prises en compte.
01:09:58Et un peu plus de 19 milliards d'euros d'investissement
01:10:01pour rénover nos hôpitaux.
01:10:03Donc c'est ça dont avait besoin notre santé, on l'a fait.
01:10:05Maintenant, il faut le déployer.
01:10:06C'est un énorme travail d'organisation
01:10:08qui est mené un peu partout en France
01:10:10avec une mobilisation de nos équipes hospitalières,
01:10:13administratives et médicales exemplaires.
01:10:15Et je les en remercie.
01:10:17Donc oui, on va tenir l'objectif, bien sûr.
01:10:19Et on le tient comment ?
01:10:21Avec la stratégie que je viens d'évoquer pour votre collègue,
01:10:24on a déjà développé pour 70% de notre population
01:10:28ce qu'on appelle les SASS, c'est-à-dire ce dispositif
01:10:30pour le soin non programmé.
01:10:31C'était zéro il y a 2 ans, il y a 3 ans.
01:10:33C'était zéro.
01:10:34C'est-à-dire qu'en fait, il y a 3 ans,
01:10:36comme on avait mis fin,
01:10:38c'était il y a une quinzaine d'années,
01:10:40à l'obligation de garde, vous vous souvenez de ce système
01:10:42qui était quand même pas mal,
01:10:44où il y avait l'obligation pour les médecins
01:10:46sur un territoire de s'organiser la nuit et les week-ends.
01:10:49On a mis fin à ça au début des années 2000.
01:10:53Le système, c'était plus organisé.
01:10:54Et c'est ça qui a renvoyé toute la pression à l'hôpital.
01:10:57C'est le fait que vous n'aviez plus de réponse
01:10:59pour ce qu'on appelle le soin non programmé.
01:11:00C'est-à-dire, au fond, vous aviez le choix
01:11:01entre prendre rendez-vous chez votre médecin,
01:11:03si vous en aviez un,
01:11:04ou aller directement aux urgences.
01:11:06Là, on a recréé un système
01:11:08en coopérant avec, justement, les médecins sur le terrain,
01:11:13qui permet d'avoir un numéro de téléphonie médicale,
01:11:16qui permet une demande d'aide médicale d'urgence
01:11:18pour les soins non programmés,
01:11:19et qui permet d'organiser le système
01:11:21entre les infirmiers et les infirmières
01:11:22et les médecins sur un même territoire,
01:11:24mais en les rémunérant mieux
01:11:26et en leur donnant un accompagnement administratif.
01:11:28On en est à 70 %.
01:11:29On va essayer d'aller à 100 % durant cette année 2024.
01:11:35Si on fait ça, on désengorge beaucoup les urgences,
01:11:37parce qu'on a une vraie réponse.
01:11:38Et puis, à côté de ça, il faut qu'on continue
01:11:40de mieux responsabiliser
01:11:43ceux qui ont recours de manière induit aux urgences.
01:11:45Et ça, c'est quelque chose
01:11:46qu'on est en train de regarder avec les hôpitaux.
01:11:47Quand vous avez des gens qui, même pour des petits bobos,
01:11:51après 2, 3 fois, continuent d'aller directement aux urgences,
01:11:53il faut pouvoir les responsabiliser,
01:11:55c'est-à-dire qu'il y a un reste à charge,
01:11:57parce que sinon, ça ne va pas.
01:11:59C'est ça, le système.
01:12:00Responsabilisation, organisation du système de soins
01:12:03et donc d'un système qui évite les urgences en ville.
01:12:06Donc oui, on tiendra l'objectif,
01:12:08parce qu'on a réinvesti aussi massivement sur notre hôpital.
01:12:11Maintenant, ce qu'on va continuer de faire durant cette année,
01:12:14c'est d'aider, et surtout dans les grandes villes
01:12:16où la vie est chère,
01:12:17à mieux recruter les paramédicaux.
01:12:20Parce que malgré ces augmentations de salaires,
01:12:22une des difficultés qu'on voit dans les grandes villes
01:12:25où c'est très cher de se loger,
01:12:26c'est que pour beaucoup d'infirmiers et d'infirmières,
01:12:29pour beaucoup d'aides-soignants,
01:12:31ça reste très cher d'habiter près de l'hôpital.
01:12:33Et donc là, on veut engager un travail,
01:12:35et d'ailleurs, nos directeurs et directrices d'hôpitaux le font,
01:12:38avec les communes,
01:12:40qui consistent à essayer d'avoir des solutions de logement
01:12:43pour ces derniers et leurs familles,
01:12:44et permettre de réengager.
01:12:45Parce que si on a un problème aujourd'hui,
01:12:47c'est qu'il manque beaucoup encore.
01:12:48Quand on dit les lits sont fermés,
01:12:50c'est parce qu'on n'arrive pas à recruter
01:12:51malgré ces augmentations de salaires,
01:12:53et dans les grandes villes, c'est beaucoup les paramédicaux.
01:12:57Voilà.
01:12:58Les ministres ont répondu.
01:12:59Les ministres, c'est la vie politique.
01:13:01Et donc ce qui compte, c'est que le cap ne change pas.
01:13:03Il n'a pas changé d'un iota.
01:13:05La feuille de route n'a pas changé, l'investissement est là.
01:13:07Mieux vaut, ce que je suis en train de vous décrire,
01:13:09qu'un seul ministre sans investissement et sans cap.
01:13:13Bonsoir, M. le Président.
01:13:14Jérémy Trottin pour RMC.
01:13:15Une question toujours sur les consultations.
01:13:18Vous évoquiez tout à l'heure ce sujet
01:13:20en indiquant qu'il fallait peut-être réfléchir davantage
01:13:22aux patients qu'à l'acte.
01:13:23Il y a aussi un débat qui traîne depuis la fin de l'été,
01:13:26celui sur les franchises médicales de doublement,
01:13:29notamment à la fois sur les consultations,
01:13:31mais aussi sur les boîtes de médicaments.
01:13:32Aujourd'hui, chaque Français,
01:13:33lorsqu'il achète une boîte de médicaments,
01:13:35paye une franchise de 50 centimes.
01:13:37Le débat existe.
01:13:38Allez-vous le doubler, passer cette franchise à 1 euro ?
01:13:40Cela permettrait, je crois, d'un certain nombre d'économies.
01:13:44800 millions d'euros de recettes en plus
01:13:46pour les caisses de la Sécurité sociale.
01:13:47Est-ce que vous pouvez vous priver d'une telle recette ?
01:13:50Et deuxième question peut-être,
01:13:52cette fois toujours sur la question du pouvoir d'achat.
01:13:54J'ai pas très bien compris si les Français
01:13:56allaient voir leur électricité augmenter de 10 % ou pas
01:13:59tout à l'heure quand vous avez répondu à la question
01:14:00de mon collègue de TF1.
01:14:01Il ne l'a pas formulé comme ça,
01:14:02mais je peux vous dire que je ne me substituerai pas
01:14:04au gouvernement pour faire les annonces précises.
01:14:07Mais ce que je disais, c'est que l'électricité,
01:14:09le prix va revenir dans la norme,
01:14:11mais surtout, il restera,
01:14:13quel que soit ce que le gouvernement annonce
01:14:14dans les prochains jours,
01:14:16substantiellement inférieur à ce qui est payé
01:14:18en Allemagne, en Espagne, en Italie.
01:14:21Ca, il faut le regarder aussi.
01:14:22Et donc là où ça aurait dû augmenter de plus de 100 %,
01:14:25l'année dernière, ça a dû augmenter de 25 % l'électricité,
01:14:28et on va continuer d'avoir un prix de l'électricité
01:14:30nettement inférieur à nos voisins.
01:14:33Sur votre 1er point,
01:14:36nous sommes un pays qui soigne bien,
01:14:38qui ne prévient pas assez.
01:14:40Et donc votre question me permet d'abord d'insister
01:14:42sur un sujet qu'on n'a pas assez évoqué,
01:14:44même si on parle de santé, je m'en réjouis,
01:14:46depuis tout à l'heure,
01:14:47c'est que dans la stratégie de santé
01:14:49que la ministre aura à conduire auprès du Premier ministre,
01:14:53et qu'elle connaît bien parce qu'elle l'a portée aussi
01:14:56dans sa ville, dans son agglomération
01:14:57et puis dans ses compétences antérieures,
01:15:00on doit beaucoup mieux prévenir.
01:15:02Aujourd'hui, on va développer les diagnostics de santé
01:15:04pour les enfants, les adolescents et les adultes.
01:15:06On a massivement développé la vaccination,
01:15:10et on va continuer, par exemple, pour le papillomavirus et d'autres.
01:15:15Et donc on doit beaucoup mieux prévenir.
01:15:18Ce qui veut dire aussi qu'on doit conjurer
01:15:19une forme de fatalité française,
01:15:20qui est qu'on consomme trop de médecine,
01:15:24en même temps qu'on a une des médecines
01:15:25les plus socialisées du monde,
01:15:26c'est-à-dire où ce n'est pas le consommateur qui la paye,
01:15:28mais c'est toujours pareil, il n'y a pas d'argent magique
01:15:30quand ce n'est pas le consommateur qui la paye,
01:15:31c'est le contribuable qui la paye.
01:15:34Et donc, au moment où, de manière sérieuse,
01:15:38je vois ce que nos compatriotes passent à dépenser
01:15:40pour les forfaits de téléphonie, la vie quotidienne,
01:15:43se dire qu'on va passer de 50 centimes à 1 euro
01:15:47pour un paquet de médic...
01:15:48Pour un paquet, pardon.
01:15:49Pour un médicament, une boîte de médicaments,
01:15:52je n'ai pas le sentiment qu'on fait un crime terrible.
01:15:56Je pense que ça responsabilise et que c'est une bonne mesure.
01:15:59Et il faut responsabiliser sur la consommation.
01:16:01Par contre, ce qu'il faut garder, c'est un élément de justice,
01:16:05c'est que pour nos compatriotes qui ont des affections
01:16:08de longue durée, c'est-à-dire des maladies
01:16:10qui supposent des prescriptions régulières,
01:16:13eux, il faut continuer de les protéger,
01:16:14et eux, ils sont protégés parce qu'on a mis un plafond,
01:16:16c'est qu'ils ne sont pas plus de 50 euros par an.
01:16:19Ca, il faut le garder.
01:16:20Donc on va faire quelque chose de juste, je crois.
01:16:24C'est-à-dire qu'on responsabilise.
01:16:26La médecine, le soin, les médicaments,
01:16:27ça ne coûte pas rien.
01:16:30On prend déjà beaucoup en charge, quasiment tout.
01:16:33Et donc oui, moi, je pense que c'est une bonne chose
01:16:35de passer de 50 centimes à 1 euro par boîte de médicaments.
01:16:39Franchement, ça ne me choque pas
01:16:41quand je vois ce que coûtent beaucoup d'autres éléments
01:16:43de la vie quotidienne qui sont moins essentiels
01:16:45que le médicament quand il est prescrit
01:16:47ou quand il est important.
01:16:49Et à côté de ça, on va continuer de protéger
01:16:52ceux qui ont un besoin de consommation régulière
01:16:54parce qu'ils ont des affections de longue durée.
01:16:56Et ils continueront à avoir cette protection
01:16:58parce qu'ils auront un plafond de 50 euros par an
01:17:01pour ce reste à charge.
01:17:03Parce qu'il faut responsabiliser.
01:17:06C'est une bonne chose.
01:17:09Monsieur le Président, Olivier Bust, RTL.
01:17:11Je voudrais revenir un instant sur les questions
01:17:13qui concernent la jeunesse, et en particulier
01:17:16les questions pour les enfants.
01:17:18Vous avez dit, nous déterminerons le bon usage
01:17:20de nos écrans pour les enfants.
01:17:23Question simple, est-ce que vous voulez empêcher
01:17:25les enfants d'accéder à des écrans ?
01:17:27Mais surtout, comment ?
01:17:28Quels sont les leviers publics pour cela ?
01:17:31Comment réguler ?
01:17:32Est-ce que vous comptez sur les opérateurs
01:17:34ou sur les fabricants de téléphones pour cela ?
01:17:37Et puis, quel tranche d'âge visez-vous ?
01:17:39Des plus jeunes jusqu'aux adolescents ?
01:17:41Jusqu'à quel âge ?
01:17:42Merci pour ces précisions.
01:17:44Bon, c'est une question qui est essentielle.
01:17:46Quiconque a des enfants ou des adolescents
01:17:50ne peut pas l'éluder.
01:17:53Ces dernières années, on a tous ensemble
01:17:55beaucoup avancé sur le sujet.
01:17:56Avant, il n'y avait quasiment pas de régulation.
01:18:00D'abord, je constate un fait, c'est que tout le monde voit
01:18:01que les enfants et les ados passent du temps sur les écrans.
01:18:04Les usages changent, l'écran, c'est souvent le téléphone.
01:18:07Le sien, pour un adolescent, quand ses parents
01:18:10lui en achètent, sinon, c'est celui des parents eux-mêmes.
01:18:13Mais ça commence très jeune.
01:18:15Et je regarde les chiffres qui sont donnés
01:18:17par les scientifiques, les sociologues, les cliniciens.
01:18:21On a des enfants de 2 ans et beaucoup
01:18:23qui passent parfois plusieurs heures par jour devant un écran.
01:18:27On a, et c'est à peu près établi,
01:18:28des enfants qui, avant 6 ans, ont une exposition régulière.
01:18:32Et on a ensuite beaucoup de nos adolescents et de nos jeunes
01:18:37qui ont accès au savoir, à l'information, à l'actualité
01:18:41uniquement par les écrans.
01:18:43Tout ça, et pour le coup, pour avoir réuni, rassemblé,
01:18:47passé du temps à écouter les meilleurs experts,
01:18:49c'est pas un avis politique.
01:18:51C'est d'abord...
01:18:53J'aurais demandé à un consensus scientifique.
01:18:54Ça a un impact.
01:18:56Passer du temps devant un écran, ça a un impact
01:18:58sur le développement affectif, sensoriel,
01:19:01cognitif d'un enfant.
01:19:04Passer du temps devant un écran et accéder à l'information
01:19:06très jeune, sans avoir des repères,
01:19:09sans savoir comment hiérarchiser l'information,
01:19:11la classifier, avoir des bases,
01:19:13ça nous donne un rapport à la vérité, à la contre-vérité,
01:19:17qui est un vrai sujet pour nos démocraties.
01:19:20Ca revient d'ailleurs à ce que je disais sur le bon ordre,
01:19:22la manière d'apprendre l'histoire, l'instruction civique et autres.
01:19:25Et donc, c'est un continent cognitif, affectif
01:19:27de construction du savoir qui est très important
01:19:30pour l'équilibre de nos enfants et de nos adolescents
01:19:33et qui est très important aussi
01:19:34pour la solidité de nos démocraties.
01:19:36Parce que si on a des adolescents et des futurs citoyens
01:19:39dont le rapport à la vérité a été mal bâti,
01:19:43en tout cas construit, sur des réseaux sociaux,
01:19:45où la différence entre la vérité et la contre-vérité
01:19:47n'était pas claire,
01:19:49bonjour à la génération des complotistes.
01:19:52Bon.
01:19:53Et même pour la génération d'avant,
01:19:54on n'a pas totalement réussi à le conjurer.
01:19:56On en a tous fait l'expérience.
01:19:59Alors, on a commencé, on a bien vu que tout ça,
01:20:01et en plus de ça, les écrans, évidemment,
01:20:02exposent aussi à des phénomènes de société
01:20:04qui font souffrir nos jeunes et nos ados.
01:20:06On en a parlé pour le harcèlement scolaire et le hiharcèlement,
01:20:09qui continuent en ligne, on a commencé...
01:20:11Ou on en a parlé pour l'exposition à la pornographie
01:20:15et le mauvais usage des contenus.
01:20:19Qu'est-ce qu'on a fait ces dernières années ?
01:20:21On a eu une approche d'abord par les contenus.
01:20:23Donc on a défini, au niveau européen,
01:20:25la majorité à 15 ans, on a commencé à bâtir des textes,
01:20:28on a sanctionné, mis une responsabilité,
01:20:30et l'Europe est aux avant-postes sur ce sujet.
01:20:33Les autres continents ne font pas ça.
01:20:34Mais on a mis une responsabilité des diffuseurs de contenus,
01:20:38on a accru, justement, la protection de nos enfants,
01:20:41etc., etc.
01:20:42On a interdit, je vous le rappelle, le portable au collège,
01:20:44c'était un de mes engagements de 2017.
01:20:46On a mis en place, grâce à nos parlementaires,
01:20:49un contrôle parental sur les téléphones,
01:20:52en demandant, justement,
01:20:54aux opérateurs et aux constructeurs de téléphones
01:20:56de mettre en place des forfaits des téléphones
01:20:58qui ne permettent pas d'avoir accès à certains services,
01:21:00à supposer que les parents achètent bien un téléphone
01:21:02pour leurs adolescents et ne leur prêtent pas le leur.
01:21:04Il n'y a pas de système parfait.
01:21:06Là, ce que j'ai voulu avec cette commission,
01:21:10qui est installée et qui rendra ses travaux fin mars,
01:21:12c'est d'abord établir un consensus scientifique,
01:21:15c'est-à-dire qu'on éclaire le débat public.
01:21:18Qu'est-ce que la science nous dit sur les impacts
01:21:20sur nos enfants et nos adolescents des écrans ?
01:21:23Deux, que de manière scientifique,
01:21:25les meilleurs experts nous disent,
01:21:27est-ce qu'il y a des règles de base ?
01:21:29Peut-être vont-ils nous dire, avant tel âge...
01:21:31Donc moi, je ne peux pas vous répondre aujourd'hui.
01:21:32Je vous le dis en toute humilité.
01:21:34Mais je veux que les meilleurs scientifiques,
01:21:36il y a à la fois des épidémiologistes,
01:21:38des cliniciens, des sociologues,
01:21:40on a pris toutes les disciplines,
01:21:42puissent nous dire, avant tel âge,
01:21:43ça n'est pas raisonnable de mettre un écran devant un enfant.
01:21:46Entre tel âge et tel âge, c'est pour tel usage,
01:21:47avec un maximum de tendeurs par jour.
01:21:49Il faut accompagner les familles.
01:21:51On a laissé beaucoup de familles sans mode d'emploi.
01:21:55C'est ça, la réalité.
01:21:56Et on a tous dit, c'est bien de développer les écrans
01:21:59dès le primaire pour accéder au savoir,
01:22:00mais on n'a pas mis de limites.
01:22:03Et donc, il faut, un, qu'on ait un consensus scientifique,
01:22:05deux, que les scientifiques commencent à nous donner
01:22:07un mode d'emploi et qu'on éclaire un débat public
01:22:08qui viendra ensuite.
01:22:10Et donc, il y aura peut-être des interdictions,
01:22:11il y aura peut-être des restrictions.
01:22:13Il y aura peut-être aussi des restrictions sur les contenus.
01:22:16Et il y aura, je l'espère, un bon usage de l'utilisation
01:22:19des écrans pour toutes les raisons que je viens d'évoquer.
01:22:23Bonsoir, M. le Président.
01:22:25Louis Ouzalter de Figaro.
01:22:27Il y a 6 mois, de violentes émeutes ont éclaté dans le pays
01:22:30et ont beaucoup marqué les Français.
01:22:31A l'époque, vous n'avez pas apporté de réponse immédiate.
01:22:33Vous avez dit vouloir prendre le temps
01:22:35de comprendre les ressorts profonds de ce qui s'est passé.
01:22:38Nous sommes 6 mois après.
01:22:39Alors, quelle lecture faites-vous de ces événements ?
01:22:42Est-ce que, comme la droite, vous faites un lien
01:22:43avec l'immigration ou, en tout cas,
01:22:45avec un échec de l'intégration ?
01:22:47Et est-ce que vous pensez que les mesures
01:22:48que vous venez d'annoncer sur la jeunesse
01:22:50vont suffire à éviter que ça ne se reproduise ?
01:22:53Ou est-ce que vous comptez apporter des réponses plus spécifiques ?
01:22:55Je pense, par exemple, au service national universel
01:22:58et à une éventuelle généralisation,
01:22:59c'est-à-dire une obligation pour toute une tranche d'âge.
01:23:01Je vous remercie.
01:23:02Merci beaucoup d'évoquer cette question.
01:23:04Et vous avez raison d'y revenir.
01:23:06J'essaie de qualifier les émeutes qu'on a eues l'été dernier.
01:23:09D'abord, je veux redire que ces émeutes,
01:23:11elles ont eu en face d'elles une réponse implacable de l'Etat,
01:23:16des forces de sécurité intérieure dans les 3 nuits
01:23:18et de la justice.
01:23:20C'est un record d'interpellation et de condamnation.
01:23:24Donc la réponse a été implacable
01:23:26et sans qu'on ait besoin de déclarer
01:23:28quelque état d'urgence ou autre.
01:23:29Il n'y a pas eu de malaise.
01:23:30Maintenant, j'essaie de voir ce qu'il y a,
01:23:31ce qu'on a voulu tout de suite dire.
01:23:33C'est un problème d'immigration,
01:23:34c'est un problème de ceci, de cela.
01:23:36500 villes ont connu ces émeutes.
01:23:39La moitié étaient des villes
01:23:41avec des quartiers politiques de la ville,
01:23:42la moitié, non.
01:23:45Donc quelque chose s'est passé
01:23:46qui n'était quand même pas totalement
01:23:47dans notre cartographie habituelle.
01:23:50Est-ce que c'est un problème d'immigration, comme j'ai dit ?
01:23:52Je ne fais pas partie de ceux qui disent
01:23:53qu'il n'y a pas de problème d'immigration.
01:23:54C'est pour ça que j'ai assumé qu'on porte une loi.
01:23:56C'est un sujet. Il faut mieux maîtriser nos frontières,
01:23:58lutter contre l'immigration clandestine.
01:24:00Est-ce que c'est la réalité, ce qu'on a vu sur le terrain ?
01:24:01Non.
01:24:03C'étaient des jeunes de nationalité française
01:24:05pour une quasi-totalité nées en France.
01:24:08Qu'il y ait un problème d'intégration derrière, oui.
01:24:11Pas besoin des émeutes pour le savoir.
01:24:12Oui.
01:24:14Et qui va des deux côtés.
01:24:16Parce qu'on a encore trop d'assignations à résidence
01:24:18et parce qu'on n'a pas été assez rigoureux sur certains points.
01:24:21Et ce qu'on mène en matière de rénovation urbaine,
01:24:23en matière d'éducation, en matière d'accès à la culture,
01:24:25au sport et en matière, justement,
01:24:27aussi d'opportunités économiques,
01:24:28pour moi, doivent y continuer.
01:24:30Mais c'est plus compliqué, ce qui s'est passé.
01:24:33Quand j'ai parlé aux maires dans les 500 communes
01:24:35où il y a eu ces émeutes,
01:24:38d'abord, elles sont intervenues fin juin.
01:24:41C'était beaucoup de très jeunes qui étaient dans les rues.
01:24:44Et c'était des jeunes, c'est une erreur qu'on a commise,
01:24:48qui étaient souvent sans école depuis le mois d'avril.
01:24:52Réforme du brevet, réforme du baccalauréat,
01:24:54l'organisation commune, le système tel qu'il marche.
01:24:58Plus de classe.
01:25:00Loisiveté.
01:25:02Vous savez, les vieux préceptes, parfois, disent beaucoup.
01:25:04C'était des jeunes qui n'ont pas la chance d'avoir des familles
01:25:07qui les emmènent à la mer, à la montagne,
01:25:08qui, justement, n'ont pas assez accès à la culture, au sport.
01:25:13Ils s'ennuyaient.
01:25:15Il y a eu un événement déclencheur, la mort d'un jeune.
01:25:19Je ne parlerai pas de ce qui est en cours.
01:25:21Et c'était dans le cadre d'une opération policière,
01:25:23on s'en souvient tous, des Jeunes Noëls.
01:25:25Et l'enquête est en cours, donc je ne veux pas en dire plus là-dessus,
01:25:28mais ça a été l'élément déclencheur.
01:25:30Mais il y avait ça.
01:25:32Des jeunes sans activité, très jeunes.
01:25:34Et ensuite, les écrans ont eu un rôle très important
01:25:37qu'on n'avait jamais vu.
01:25:39C'est-à-dire, en quelques minutes, on voyait des centaines d'actions
01:25:42se déployer, des rendez-vous donnés sur telle ou telle,
01:25:44je ne ferai pas de stigmatisation, réseau social par l'écran.
01:25:48Et il y a eu une forme de mimétisme
01:25:50qui a conduit à un embrasement totalement déraisonné.
01:25:54Et ça a été une forme d'émeute totalement nouvelle qu'on a vécue.
01:25:57Des jeunes très jeunes qui n'allaient pas à l'école,
01:25:59qui étaient tous derrière leurs écrans,
01:26:01qui utilisaient les écrans pour se rassembler
01:26:03et qui, en quelque sorte, se lançaient des défis par écran
01:26:06et qui étaient cette génération un peu que j'évoquais tout à l'heure.
01:26:09Donc vous voyez bien que la réponse,
01:26:12elle ne peut pas être univoque.
01:26:13C'est pour ça que je n'ai pas voulu céder à l'injonction du moment.
01:26:15Est-ce que la réponse, c'est l'immigration ?
01:26:17C'est la lutte contre l'immigration ?
01:26:19Non. Il faut lui apporter, mais ce n'est pas une réponse aux émeutes.
01:26:22Est-ce que la réponse, c'était plus de policiers ?
01:26:24Non, on avait recréé déjà et dans ces villes,
01:26:27elles avaient toutes plus de policiers que 2 ans avant.
01:26:29Toutes. Est-ce que la réponse,
01:26:31c'était plus d'investissements politiques de la ville ?
01:26:33C'est ce qu'on me disait de l'autre côté.
01:26:35Ce n'est pas vrai.
01:26:36On avait plus de programmes
01:26:37de l'Agence nationale de rénovation urbaine
01:26:39dans toutes ces villes.
01:26:40Il n'y a jamais eu autant de grues dans ces villes.
01:26:42Jamais.
01:26:43J'ai plus que doublé le budget de l'ANRU
01:26:46durant le 1er mandat.
01:26:47Il est passé de 5 à 12 milliards d'engagements.
01:26:49Donc les réponses faciles de gauche et de droite,
01:26:51classiques, que j'ai vues selon les orientations des après,
01:26:55tout faux.
01:26:56Réponse plus compliquée.
01:26:58Et donc la réponse, c'est de se dire,
01:26:59un, on doit réengager avec les familles.
01:27:01C'est ce que je disais.
01:27:03Je ne veux pas ici rentrer dans le détail, il y a trop long.
01:27:05Accompagner les familles pour les aider.
01:27:06Parce qu'on a commencé avec les 1 000 premiers jours,
01:27:08mais on a besoin d'accompagner certaines familles.
01:27:1160 % de ces jeunes
01:27:14venaient de familles monoparentales.
01:27:17Ca, c'est un continent caché.
01:27:19On a commencé à y répondre dans le 1er quinquennat
01:27:21avec les aides, parce que beaucoup de ces mamans seules,
01:27:2395 % sont des mamans,
01:27:26souvent, on ne leur payait pas la pension,
01:27:27on a apporté des réponses par nos réformes,
01:27:29mais on voit bien...
01:27:32Une famille monoparentale élève un jeune, deux jeunes,
01:27:34trois adolescents, c'est très dur.
01:27:36Et donc on doit les aider et les responsabiliser.
01:27:39Ensuite, on a un sujet sur l'accompagnement des jeunes
01:27:41qui commence à décrocher.
01:27:43Avoir une réponse plus adaptée dans le système scolaire,
01:27:46mais aussi avoir une réponse, je dirais, pré-pénale puis pénale,
01:27:50qui est plus claire.
01:27:52Ca fait partie des choses qu'on est en train de préparer.
01:27:55On a l'accès au sport et à la culture,
01:27:58essentiel pour ces jeunes.
01:28:00On a réorganisé déjà, ça, c'est une réponse à ces émeutes,
01:28:02le temps scolaire.
01:28:03Ils iront tous jusqu'en juillet.
01:28:06Il n'y aura plus de temps scolaire qui est perdu en mai et en juin.
01:28:09Et ça, c'est essentiel de le tenir.
01:28:12Les écrans, la réponse arrive.
01:28:15Et donc c'est un ensemble.
01:28:17C'est un problème beaucoup plus compliqué.
01:28:18Dans ce contexte-là, oui, le service national universel
01:28:21fait partie de la réforme, c'est pourquoi j'aurai l'occasion
01:28:24d'y revenir dans les prochaines semaines,
01:28:26mais nous irons vers la généralisation
01:28:27du service national universel en seconde.
01:28:31Il est cohérent avec ce que je viens de vous décrire.
01:28:35Bonsoir, M. le Président.
01:28:37Laurence Ferrari, CNews Europe 1, Paris Match.
01:28:39Vous nous avez gratifiés d'un certain nombre de mesures,
01:28:42de détails.
01:28:43C'est important.
01:28:44Ce qui nous intéresse, c'est la vision que vous avez
01:28:45pour notre pays pour les 3 ans à venir,
01:28:46la fin de votre mandat.
01:28:48A nos yeux, ce qui est important, c'est sans doute
01:28:50l'éducation nationale qui concentre tous les enjeux,
01:28:53toutes les fractures de notre société.
01:28:55Nous avons l'éducation nationale la plus chère au monde,
01:28:57au classement PISA.
01:28:59Vous le savez, nous ne brillons pas, notamment en maths,
01:29:01au CAPES de maths.
01:29:02Nous avons du mathématiques, nous avons du mathématiques
01:29:04et nous avons du mal à recruter.
01:29:05Il y a plus de postes que de candidats.
01:29:08Vous voulez qu'ils chantent la marseillaise ?
01:29:10Pratiquement un jeune sur deux ne sait pas situer
01:29:12la Révolution française, ne connaît pas la Shoah,
01:29:16ne sait pas ce qui s'est passé le jour de la rafle du Veldiv.
01:29:1948 % des professeurs disent se censurer
01:29:21lorsqu'ils enseignent l'histoire dans leur classe.
01:29:24Un sur deux a peur, en classe, peur de la violence des élèves,
01:29:27des parents et des terroristes.
01:29:29Je pense ce soir à Samuel Paty et Dominique Bernard.
01:29:32Vous voulez restaurer l'autorité ?
01:29:34La France doit rester la France, bien sûr.
01:29:35Comment faire de ces jeunes des citoyens éclairés ?
01:29:37Donnez-moi cinq mesures concrètes pour restaurer cette autorité.
01:29:41Soutenir les parents, c'est bien.
01:29:43Les responsabiliser, c'est mieux aussi.
01:29:45Et puis il y a 17 % des parents qui ont fait le choix du privé.
01:29:48C'est fort honorable, après tout.
01:29:50Est-ce que la guerre, école privée, école publique
01:29:52n'a pas été relancée par votre ménixe de l'éducation nationale ?
01:29:56Merci pour votre réponse.
01:29:57J'ai le sentiment de donner une vision et des mesures concrètes.
01:30:02Je crois que vous venez vous-même de poser une question
01:30:05et de donner votre vision.
01:30:07Ceci étant dit, les mesures concrètes, je vous les ai données.
01:30:14Il n'y a pas d'école qui tienne
01:30:15s'il n'y a pas des professeurs bien formés.
01:30:18On refonde la formation des enseignants, dès mars.
01:30:22On a des concours.
01:30:23On sait qu'ils ne sont pas tous pourvus
01:30:25parce que le système aujourd'hui n'est pas adapté.
01:30:26On a des professeurs remarquables, remarquables.
01:30:29Et je ne veux pas qu'on aille vers la stigmatisation
01:30:30de nos enseignants, loin de là.
01:30:33On doit mieux les payer, ce qu'on a commencé de faire.
01:30:34On va continuer le pacte. On doit mieux les former.
01:30:37La deuxième mesure très concrète,
01:30:38c'est de poursuivre le choc des savoirs.
01:30:40Pourquoi les résultats PISA sont mauvais ?
01:30:43Parce que les résultats PISA sont faits sur des classes
01:30:46qui n'ont pas été touchées par les réformes
01:30:47qu'on a conduites au premier quinquennat.
01:30:49Donc je veux bien payer pour tout le monde.
01:30:50C'est déjà ce qu'on fait pour la santé et autres.
01:30:52C'est ce qui n'a pas été prévu il y a 20 ans.
01:30:54Mais ceux qui ont été testés à la réforme PISA,
01:30:56ils ont eu à vivre la réforme du collège
01:31:00qui avait été décidée avant 2017.
01:31:04Attendons ceux qui ont eu à suivre.
01:31:06Et les tests nous montrent que d'ailleurs,
01:31:07on a des élèves qui ont beaucoup mieux résisté en primaire
01:31:09grâce au dédoublement et ce qu'on a à faire.
01:31:11Et les ministres ont apporté la réponse.
01:31:12Donc moi, j'assume, vous me parlez de résultats
01:31:15qui ne sont pas liés aux réformes qu'on a faites.
01:31:16Qu'est-ce que c'est la bonne réponse
01:31:18pour avoir des élèves bien formés,
01:31:19après la réforme de l'enseignement des professeurs,
01:31:21leur meilleure rémunération ?
01:31:23Finir la systématisation du dédoublement des classes
01:31:26pour les grandes sections de maternelle
01:31:27après ce que nous avons fait pour CP et CE1.
01:31:32C'est l'évaluation fin d'année
01:31:35qu'on va progressivement généraliser à tous les niveaux.
01:31:37On l'a commencé l'année dernière.
01:31:38C'est essentiel parce que c'est ce qui permet
01:31:40d'éviter le passage d'une classe à l'autre
01:31:42sans avoir la totale maîtrise de ce qui était supposé.
01:31:47Et c'est remettre du dédoublement à l'initiative des professeurs
01:31:51dans les classes charnières.
01:31:54Ce qui a été décidé pour le CM2 et avec un brevet
01:31:57qui a du sens, qu'il faut réviser
01:31:59et qui est une condition de passage au collège.
01:32:02Quatrième point qui est indispensable,
01:32:04c'est l'instruction civique.
01:32:06Et l'instruction civique qui ne soit pas un ensemble
01:32:09de connaissances de nature diverse
01:32:11et qui est enseignée de manière inégale sur le territoire
01:32:15avec l'heure obligatoire dès la 5e.
01:32:17Où on apprend les textes fondamentaux,
01:32:19où on apprend, si elle n'a pas été maîtrisée, la Marseillaise,
01:32:22mais je souhaite qu'elle soit enseignée dès le primaire,
01:32:23je l'ai déjà dit,
01:32:24et où on apprend aussi les grands textes qui font notre histoire.
01:32:28Ce sont des mesures très concrètes
01:32:29et j'en ai donné d'autres dans mon propos introductif.
01:32:31Donc oui, il faut continuer d'avancer.
01:32:33On a, depuis 2017, commencé à rebâtir l'école.
01:32:38On s'est attaqué là au collège.
01:32:40Il y a toute la réforme aussi de l'orientation.
01:32:41Et on s'attaque aussi au lycée professionnel,
01:32:43dont on parle peu,
01:32:45mais qui touche un tiers de nos lycéens,
01:32:47qui est indispensable
01:32:48et sur lequel aussi on est en train de conduire
01:32:50une vraie petite révolution des savoirs.
01:32:54Moi, je suis un enfant des deux écoles,
01:32:56comme disent les grands auteurs.
01:32:58J'ai été à la laïque et à l'école privée sous contrat.
01:33:01J'y ai vu des professeurs engagés à qui je dois beaucoup.
01:33:06Donc je pense qu'il n'y a pas de conflit
01:33:07entre les deux écoles à avoir.
01:33:10Que la France, la République est forte de tous ces systèmes,
01:33:13ce qu'il faut, c'est engager tout le monde
01:33:14dans les mêmes exigences.
01:33:16Et donc, il faut que partout, on puisse avoir...
01:33:19D'abord, on ne juge pas les gens sur leurs choix individuels.
01:33:21Moi, je pense que le choix de l'école où on met ses enfants,
01:33:23c'est un choix privé.
01:33:26On n'a pas à juger les gens et leur faire des procès là-dessus.
01:33:28Et ensuite, on doit tout faire pour qu'on ait une école publique
01:33:32qui soit au meilleur standard et qui soit forte,
01:33:34une école privée sous contrat qui soit la plus forte possible
01:33:36et qui respecte parfaitement les règles de la République.
01:33:39Et c'est aussi pour ça qu'on a besoin
01:33:40d'une école privée sous contrat
01:33:41qui s'engage aux côtés de l'école publique
01:33:44pour ouvrir des classes Ulysse,
01:33:45pour accompagner les enfants en difficulté,
01:33:47pour avoir des secpas, etc.
01:33:49C'est ça, le bon système.
01:33:50Voilà.
01:33:52Donc les polémiques du moment ne doivent pas nous faire quitter
01:33:57l'axe qui est le nôtre, la réussite de nos enfants
01:33:58et une école forte.
01:34:00C'est un des fondements de la République.
01:34:03Bonsoir, M. le Président.
01:34:04Justine Guiton-Bouchion pour Reporter.
01:34:07Vous avez évoqué l'avenir des générations futures.
01:34:10Depuis que vous avez créé le Haut conseil pour le climat en 2019,
01:34:14tous les rapports annuels ont montré
01:34:17que les émissions de gaz à effet de serre
01:34:18ne baissaient pas suffisamment vite.
01:34:22Donc comment comptez-vous atteindre
01:34:24les objectifs climatiques européens 2030-2050 ?
01:34:28Vous avez évoqué ce soir le leasing,
01:34:30la rénovation des bâtiments.
01:34:32C'est des annonces que vous aviez déjà faites
01:34:34il y a six mois, voire il y a un an.
01:34:36Donc globalement, quelle nouvelle politique écologique
01:34:39vous pouvez nous annoncer concrètement ce soir ?
01:34:41Sachant que Gabriel Attal n'a quasiment pas encore évoqué
01:34:46la planification écologique.
01:34:48Que sauf erreur de ma part,
01:34:49Christophe Béchut n'est pas là ce soir
01:34:51et qu'il n'y a plus de ministère de la transition énergétique.
01:34:55Quelle nouvelle politique écologique
01:34:57vous pouvez nous annoncer ce soir ?
01:35:01D'abord, je plaide l'indulgence pour le Premier ministre
01:35:04qui n'a pas pu évoquer tous les sujets,
01:35:05et même celui-ci qui continue d'être dans son titre
01:35:09et qui aura l'occasion d'y revenir dans les prochains jours
01:35:11dans sa déclaration de politique générale.
01:35:12Quant au ministre précisément, parce qu'il est en charge
01:35:15et qu'il ne vous a pas échappé,
01:35:16qu'on a beaucoup de territoires qui sont touchés,
01:35:18je pense à nos compatriotes de La Réunion,
01:35:20nos compatriotes du Pas-de-Calais,
01:35:22il est mobilisé sur le terrain
01:35:24et il avait aussi des obligations parlementaires.
01:35:28Je vais être clair, parce que là aussi,
01:35:29c'est comme ce que je disais pour la santé.
01:35:32Moi, je crois au cap, aux mesures claires
01:35:35et après à leur mise en oeuvre.
01:35:36Je ne vais pas vous annoncer aujourd'hui
01:35:38un nouveau cap écologique,
01:35:39parce que je pense qu'on a pris des décisions historiques
01:35:41et qu'elles sont les bonnes.
01:35:43J'ai pris un engagement, d'abord,
01:35:46qui était de faire une nation plus forte,
01:35:48plus industrielle et décarbonée.
01:35:50Vous avez cité les rapports du Haut conseil pour le climat.
01:35:52Soyons collectivement honnêtes,
01:35:54il nous a dit qu'on n'allait pas assez vite
01:35:56pour les années à venir.
01:35:57Mais il a reconnu les résultats.
01:35:58Ils sont d'ailleurs publics des années passées.
01:36:00Durant mon quinquennat précédent,
01:36:02on est revenus sur la trajectoire des accords de Paris.
01:36:05Et nous avons doublé les réductions d'émissions
01:36:10de gaz à effet de serre. Doublé.
01:36:12C'est-à-dire qu'alors même qu'on a recréé 2 millions d'emplois,
01:36:14qu'on a rouvert 300 usines en net,
01:36:17qu'on a commencé à réindustrialiser le pays,
01:36:19on a été 2 fois plus vite sur la baisse des émissions.
01:36:21Comme quoi, ceux qui nous expliquent
01:36:22qu'il faudrait fermer telle ou telle activité
01:36:24pour respecter la trajectoire climat, ce n'est pas vrai.
01:36:27Ce que nous a dit le Haut conseil climat,
01:36:28il nous a dit, pour tenir votre engagement
01:36:29dans les années qui viennent,
01:36:30il faut aller 2,5 fois plus vite.
01:36:32C'est tout à fait vrai.
01:36:33Je constate que les chiffres qui sont à ma disposition
01:36:35pour l'année qui vient de s'écouler
01:36:37sont dans cette ligne.
01:36:38Il faut passer de 2 % à 5 % par an.
01:36:41On a été de 2 % par an entre 2018 et 2022.
01:36:44On est à 4,6 % sur 2023.
01:36:48Donc ce qu'on a fait pour l'accroître
01:36:49est en train de fonctionner.
01:36:51La stratégie que j'ai décrite à Marseille, c'est quoi ?
01:36:53Un Premier ministre
01:36:54qui pilote la planification écologique et énergétique.
01:36:58C'est toujours le cas, ce sont dans ses attributions.
01:37:00On a créé pour la 1re fois
01:37:01dans l'histoire de notre République
01:37:03une administration qui lui est attachée pour cela,
01:37:05un secrétariat général.
01:37:06Pourquoi ? Parce que c'est interministériel.
01:37:08Les efforts se font dans tous les secteurs.
01:37:10Ensuite, on a travaillé pendant un an
01:37:12à une planification, là aussi inédite.
01:37:16Et on a défini les efforts à faire
01:37:18et les actions concrètes dans chaque secteur.
01:37:21Maintenant, qu'est-ce qu'on est en train de faire ?
01:37:22On la territorialise.
01:37:24Et donc, dans chaque région,
01:37:26on a mis en place une COP, justement, de cette planification.
01:37:29Et on est en train de bâtir des projets
01:37:30avec chaque commune, intercommunalité, métropole,
01:37:34département et région
01:37:35pour pouvoir déployer les bonnes actions.
01:37:37Et donc, il n'y a pas une solution miracle.
01:37:39Il n'y a pas une annonce fracassante.
01:37:41Il y a les dizaines de milliards d'euros
01:37:43qu'on investit chaque année pour accompagner cette transition
01:37:45pour qu'elle soit juste
01:37:47et des stratégies locales qu'on va développer.
01:37:49C'est qui nos fameux services métropolitains
01:37:53de transport collectif
01:37:55pour permettre de moins recourir à la voiture individuelle
01:37:58et avoir des transports hydrogène ou électrique ?
01:38:00Et on est en train de les déployer.
01:38:01On a eu la carte, elle a été annoncée.
01:38:03C'est accompagner...
01:38:04Et on a des records d'adhésion aux véhicules hybrides ou électriques.
01:38:08C'est le changement de véhicule.
01:38:09Et il faut le faire avec le bonus écologique
01:38:10qui a beaucoup augmenté.
01:38:12Maintenant, le leasing qui commence à se déployer.
01:38:15C'est, on le sait, en effet,
01:38:16la rénovation thermique des bâtiments.
01:38:17Il faut continuer de simplifier la prime qui existe,
01:38:20mais là, on y met beaucoup d'argent.
01:38:22Et on va continuer de le faire.
01:38:23Et puis ensuite, c'est secteur par secteur.
01:38:26Et l'un des secteurs
01:38:27où on a beaucoup investi l'année dernière,
01:38:29c'est aussi celui de l'industrie,
01:38:30parce qu'on a identifié que sur 50 sites industriels,
01:38:33si on faisait l'effort,
01:38:34on faisait quasiment la moitié de ce qu'on doit faire
01:38:36sur l'ensemble de notre industrie.
01:38:37Et donc, on a mis...
01:38:39On a accéléré les efforts faits
01:38:41pour décarboner nos cimenteries, nos ports,
01:38:44nos assieries, etc.
01:38:46Et on signe des contrats avec nos industriels et ceci
01:38:48pour permettre, justement,
01:38:49de continuer d'avoir des emplois et de moins émettre.
01:38:52C'est une stratégie d'ensemble.
01:38:53Donc là, aujourd'hui, le temps, il n'est plus aux annonces.
01:38:56Il est à faire sur le terrain, à évaluer, mois par mois.
01:39:01Et donc, la priorité dans les prochains mois
01:39:03sur la planification écologique,
01:39:05c'est de déployer le plan qui est le nôtre sur le terrain.
01:39:10A côté de ça, j'avais à Belfort annoncé
01:39:12une stratégie énergétique.
01:39:13Et là-dessus, on a une force.
01:39:15La France est un des pays d'Europe
01:39:16qui a l'énergie la plus décarbonée,
01:39:19grâce au nucléaire.
01:39:21J'ai annoncé, et là aussi, en créant les conditions
01:39:23d'un consensus scientifique puis politique.
01:39:27Tout le monde l'a oublié.
01:39:28Il y a 6 ans, personne n'était d'accord sur le nucléaire.
01:39:31Rappelez-vous les débats qu'on avait.
01:39:33J'ai demandé un rapport aux meilleurs experts, etc.
01:39:36J'ai été à Belfort entouré de forces politiques
01:39:39qui s'opposaient sur ce sujet naguère.
01:39:42On a annoncé une nouvelle stratégie.
01:39:43On redéploie du nucléaire et on redéploie du renouvelable.
01:39:46Et là aussi, on est aux travaux pratiques.
01:39:49J'ai annoncé les sites des 6 nouveaux réacteurs,
01:39:52les travaux, les investissements,
01:39:54et tout le travail commence à EDF.
01:39:57À l'été, j'annoncerai les grands axes
01:40:00pour les 8 prochains.
01:40:02Et c'est de la mise en oeuvre.
01:40:03Et on l'a fait pareil sur le renouvelable
01:40:04avec nos stratégies pour déployer l'éolien en mer, etc.
01:40:09C'est de la mise en oeuvre.
01:40:10Mais les résultats des 6 dernières années sont bons.
01:40:14Les résultats des derniers mois
01:40:15montrent qu'on a doublé le taux d'effort.
01:40:18On a une stratégie, une organisation.
01:40:22Faut de l'efficacité des résultats et maintenant,
01:40:24la territorialiser, c'est-à-dire travailler avec nos élus.
01:40:27...
01:40:32Bonsoir, monsieur le Président.
01:40:33Julien Lécuyer de la Voix du Nord.
01:40:35Je vais vous citer un chiffre, 98,5%.
01:40:38C'est le pourcentage de la surface de Calais
01:40:40qui pourrait être submergée par la mer
01:40:42dans les dizaines d'années à venir,
01:40:44quelques dizaines d'années à venir.
01:40:4682% de la surface de Dunkerque aussi.
01:40:48Alors, une question simple,
01:40:49c'est que vaudra la stratégie de réindustrialisation
01:40:54si les gigafactories ont les pieds dans l'eau ?
01:40:57Que vaudra la politique de décarbonation
01:41:00si ArcelorMittal est noyé sous les eaux ?
01:41:03On a des milliers de nos habitants du Pas-de-Calais
01:41:07qui sont actuellement touchés par les intempéries.
01:41:10Que leur dites-vous ?
01:41:11Est-ce que vous leur dites,
01:41:13comme votre ministre de la Transition écologique,
01:41:15qu'il faudra peut-être, à terme, déménager ?
01:41:18Merci.
01:41:19Alors, d'abord, je veux ici redire
01:41:22à nos compatriotes dans le Pas-de-Calais
01:41:24qui vivent depuis maintenant des mois
01:41:25une situation terrible, notre soutien.
01:41:28J'ai été auprès d'eux il y a quelques semaines.
01:41:30Ministres de l'Intérieur, comme le ministre de la Transition,
01:41:32ils sont allés à plusieurs reprises.
01:41:33Le Premier ministre, il a fait son premier déplacement.
01:41:35Il reviendra à la fin du mois.
01:41:39Je veux leur dire notre soutien complet, entier.
01:41:42Mais c'est épuisant, ce qu'ils vivent,
01:41:43parce qu'ils ont vu la montée des eaux,
01:41:45les inondations, l'eau qui ne descend pas,
01:41:47puis les précipitations à nouveau.
01:41:48Et donc, c'est épuisant pour les nerfs.
01:41:50Et ils vivent dans des maisons
01:41:51qui ont parfois un mètre d'eau.
01:41:52Parfois, ils ont tout perdu.
01:41:54Et donc, un, on va continuer à intensifier nos efforts
01:41:58pour pomper et pour évacuer cette eau.
01:42:01Deux, évidemment, on sera à leur côté
01:42:03pour restaurer au plus vite.
01:42:04Et là aussi, avec de la simplification
01:42:06et un pilotage sur le terrain avec la région,
01:42:09le département et les maires au plus près.
01:42:12Et puis, on sera à leur côté aussi
01:42:13pour indemniser et mettre la pression sur les assurances
01:42:17et accompagner les particuliers comme les commerçants
01:42:19et les entrepreneurs et les agriculteurs.
01:42:23On sera là.
01:42:24Mais le problème que vous posez est une réalité.
01:42:27Je l'évoquais de manière rapide dans mon propos introductif.
01:42:29C'est ce qu'on appelle l'adaptation.
01:42:32Et c'est tout à fait vrai
01:42:33que quels que soient les efforts qu'on fait
01:42:35pour baisser nos émissions,
01:42:37pour changer nos manières de produire, de consommer, etc.,
01:42:40et nous mettre en conformité avec la stratégie de Paris,
01:42:43nous aurons à vivre les conséquences
01:42:45du dérèglement climatique.
01:42:47Il est déjà là.
01:42:48Et donc, on doit s'adapter.
01:42:49Qu'est-ce que ça veut dire ?
01:42:50Ca veut dire qu'on va devoir changer nos villes,
01:42:52nos paysages, nos régions
01:42:54pour faire face à des événements climatiques
01:42:56auxquels elle n'était pas habituée.
01:42:58Ca veut dire que dans beaucoup de nos villes,
01:42:59on va devoir faire face aux fortes chaleurs
01:43:02qui ne vont plus être simplement un ou deux jours par an.
01:43:04C'est les îlots de chaleur qu'on crée.
01:43:06C'est de la végétalisation des villes.
01:43:07C'est une organisation différente.
01:43:09Ca veut dire qu'on va progressivement adapter
01:43:11nos villes, nos paysages.
01:43:12Et là, il faut le faire avec le beau et le résistant,
01:43:15si je puis dire.
01:43:16C'est ça, cette stratégie d'adaptation qu'on va bâtir.
01:43:18Il n'y a aucune fatalité.
01:43:19Et je le dis très clairement à nos compatriotes
01:43:21des Hauts-de-France,
01:43:22on continuera à vivre à Dunkerque, à Calais.
01:43:24On continuera à vivre dans l'Odo-Marois.
01:43:27Et on pourra vivre et être heureux au marais,
01:43:30comme dans le Montreuil-Oie,
01:43:31qui m'est aussi cher et qui souffre aussi beaucoup.
01:43:34Comment ? En adaptant.
01:43:36Il y aura peut-être des endroits
01:43:37où on devra créer des interdictions.
01:43:39Mais surtout,
01:43:40on doit repenser aussi ce qu'on avait oublié.
01:43:44Ceux qui, d'ailleurs, travaillent ou vivent
01:43:46dans le marais à Saint-Omer ou ailleurs,
01:43:49me l'ont rappelé quand moi j'y suis allé.
01:43:51Avant, l'évacuation vers la mer
01:43:54se faisait beaucoup plus simplement.
01:43:57Les waterings fonctionnaient mieux,
01:43:58on curait plus simplement les cours d'eau
01:44:03et on avait un accès à la mer qui allait beaucoup plus vite,
01:44:06qui évacuait plus de mètres cubes,
01:44:07parce que le port était plus adapté.
01:44:10Et à travers le temps,
01:44:11il y a certains investissements qui n'ont pas été faits.
01:44:13Nos règles se complexifiant,
01:44:16le coût de certaines opérations augmente,
01:44:18et là, on le faisait avec les collègues,
01:44:21où c'était simple et pas cher de le faire,
01:44:23on a créé de telles normes qu'on ne le fait plus.
01:44:25C'est ça, ce qui s'est passé progressivement.
01:44:28C'est pour ça qu'on a d'ailleurs confié au maire de Saint-Omer
01:44:30une mission pour s'inspirer des meilleures pratiques européennes
01:44:32et regarder comment on va faciliter
01:44:34l'écoulement de l'eau vers la mer.
01:44:36Donc il y a des réponses.
01:44:37L'adaptation, il y a des réponses.
01:44:38Et parfois, il y a des réponses, vous savez, de bon sens,
01:44:41que les gens qui vivent sur ces territoires
01:44:43connaissent bien mieux que beaucoup.
01:44:45Je rentre dans le détail très concret.
01:44:47C'est la vie des gens.
01:44:48Aller dans l'eau de Maroc que j'évoquais,
01:44:50dans le Calaisie, dans le Dunkerquois,
01:44:52les gens, ils savent très bien ce qu'il faut faire
01:44:54pour les plus anciens ou ceux qui y étaient.
01:44:56Les travaux à faire sur le port,
01:44:57les investissements à faire sur certaines digues,
01:45:01comment curer certaines rues ou ailleurs,
01:45:03comment améliorer le système des waterings.